Le souci et le problème

Ah mais, cher Didier, il n'a jamais été question pour moi que le concept puisse être symbolique : le premier n'est qu'une matrice idéelle et/ou formelle (pour les Épicuriens, des flatus vocis) rassemblant un certain nombre d'individus y subsumés par quelques critères définitoires, et leur rapport est donc d'inclusion, de contenu à contenant. Le symbole opère sur un tout autre mode : dans la catégorie générale du signe (re-présentation par une image de ce qui est absent en chair et en os) le symbole a cette particularité que l'objet re-présenté, le signifié, est en soi imprésentable, c'est à dire qu'il ne peut se référer qu'à un sens, et non à une chose sensible. Par la radicale absence de la chose symbolisée, son signifiant devra donc être chargé du maximum de concrétude, jusqu'à ne valoir que par lui-même, puisqu'il est la seule manifestation possible, dans son apparition, d'un représenté hors d'atteinte.
À l'opposé donc du concept comme idée générale.

(Oh, si vous y tenez, l'"immédiat" sensoriel est ce qui est ainsi mis en présence par la médiateté de la sensibilité.)

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Il y a certes un rapport entre des opposés : le concept est général et les objet qu'il subsume doivent être présentables (où l'on entrevoit un rapport possible entre la logique des classes et l'In-nocence), sinon présents, sans quoi il est vide ; le symbole est le plus concret et précis possible, l'objet à quoi il renvoie est par définition absent et il n'y a pas là expressément de rapport d'inclusion.
Ce qui est abstrait dans le symbole, c'est le symbolisé ; ce qui est le plus concret dans le concept, c'est ce à quoi il renvoie, les objets constituant son extension, alors que c'est lui comme idée générale qui est l'abstrait.
L'"ajointement" est tout de même assez lâche, à mon avis...

Là ou il l'est probablement moins, c'est dans le rapport très étroit et à vrai dire probablement insécable entre le corps et les moyens de se différencier d'un milieu, sans quoi il ne serait pas corps.

"Sartre causa avec Aragon à qui il conseilla d'aller à Cuba. "Nous sommes trop âgés, dit Aragon. - Bah ! dit Sartre, vous n'êtes pas tellement plus vieux que moi. - Quel âge avez-vous ? - Cinquante-cinq ans. - ça commence à cinquante-cinq ans" dit Aragon d'un air sorcier."

In La force des choses

Je vois que vous aimez les personnalités de caractère, cher Orimont Bolacre.