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Finkielkraut prend la défense de Renaud Camus

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Pierre-André Taguieff sur le livre de Hazan et Badiou (j'espère que la citation n'est pas trop longue) :



Propos recueillis par Paul-François Paoli.

Philosophe, politologue en historien des idées, Pierre-André Taguieff, qui prépare un nouveau livre sur les variétés de l’antisionisme contemporain, analyse l’impact du roman d’Umberto Eco et répond à quelques questions sur l’actualité politico-littéraire.

6) Le philosophe Alain Badiou publie ces jours-ci un livre avec Eric Hazan intitulé « L’antisémitisme partout. Aujourdhui en France ». Qu’en pensez-vous?

Pierre-André Taguieff : Il s’agit d’un libelle reprenant laborieusement, dans un style de commissaire politique, tous les clichés et les slogans de la nouvelle propagande judéophobe, centrée sur la démonisation d’Israël et du « sionisme » dans une perspective néo-communiste. Les co-auteurs de ce libelle sont des représentants caricaturaux des intellectuels marxistes qui, au cours des vingt dernières années, ont substitué au mythe du Prolétariat exploité celui du Palestinien martyr. Après le verbiage marxisant autour de la « cause du peuple », la pensée-slogan autour de la « cause palestinienne », érigée en nouvelle cause universelle. Pour donner consistance au mythe victimaire qu’ils exploitent, l’un comme auteur, l’autre comme éditeur (et co-auteur), Badiou et Hazan doivent impérativement nier l’existence de la plus récente vague antijuive, celle qui a commencé en octobre 2000, peu après le lancement de la deuxième Intifada. Ils ne s’embarrassent pas de chiffres, de comparaisons internationales fondées sur des enquêtes d’opinion ou des statistiques portant sur les diverses formes de violences antijuives. Nos deux propagandistes « antisionistes » s’élèvent avec indignation contre la « traque » de « l’antisémitisme », qui selon eux « n’existe plus que comme résidu fantomatique dans la partie la plus arriérée et nostalgique de la bourgeoisie française ». Ils nous assurent qu’il n’existe pas dans « la jeunesse française noire et arabe » des « quartiers populaires ». Ils peuvent ainsi poursuivre leur causerie sur d’insignifiantes querelles médiatiques, en dénonçant les intellectuels qu’ils n’aiment pas, les « sionistes », comme les nouveaux « inquisiteurs » dont ils seraient les « victimes ». C’est là un nouveau topos de l’argumentation judéophobe, qu’on a vu surgir sur le Net ces dernières années, venant de milieux propalestiniens et islamistes, ou de sensibilité « Indigènes de la République » : la dénonciation de la « lutte contre l’antisémitisme » comme une forme de « chasse aux sorcières », et comme une tactique de diversion pour dissimuler le seul vrai racisme, celui qui touche les « Africains » et les « Arabes », ou « les musulmans » (« islamophobie », disent-ils). La plupart de ces dénonciateurs de l’anti-antisémitisme sont convaincus que la France est victime d’un « complot sioniste » qui l’a transformée en « zone d’occupation sioniste », où l’idéologie dominante – sioniste - serait imposée à travers l’action convergente et permanente d’« intellectuels communautaires » (Alain Finkielkraut, Alexandre Adler, etc.) bénéficiant de statuts privilégiés dans les médias. L’historien « antisioniste » Dieudonné a résumé leur pensée profonde dans Rivarol, le 11 mars 2011 : « On a eu pendant la guerre l’occupation allemande ; aujourd’hui c’est l’occupation sioniste. » Et le politologue alternatif Dieudonné a bouleversé les fondements de l’analyse politique en affirmant : « Je crois avoir saisi la ligne de fracture dans le paysage politique français : c’est le sionisme et l’antisionisme. » Dieudonné « résiste » à « l’occupation sioniste ». Si les « sionistes » gouvernent la France, les anti-antisémites peuvent dès lors se prendre eux-mêmes pour des Palestiniens (« Nous sommes tous des Palestiniens »), victimes, résistants et « martyrs ». Badiou et Hazan tiennent à se démarquer des négationnistes et de Dieudonné : ils ont en effet des raisons de le faire. Car ils suggèrent qu’en France sévirait ce que des polémistes d’extrême droite appellent une « judéocratie », dont les membres haïssables se serviraient de l’accusation injustifiée d’« antisémitisme » pour exercer leur tyrannie. Plutôt comique. Mais les idéologues et les propagandistes ne se soucient pas de la réalité sociohistorique, ils visent à imposer leur prêt-à-penser et leurs slogans. D’où ce méchant « Rebonds » déguisé en livre. Dans ce pamphlet gentiment haineux, les judéophobes convaincus n’apprendront rien. Les naïfs de bonne volonté et les demi-savants formés par les professionnels de la sous-culture médiatique seront impressionnés par la signature du lacano-maoïste pédant nommé Badiou, curiosité touristique parisienne qu’ils prennent pour un « grand philosophe » (comme disent les animateurs de débats télévisés). De nombreux journalistes « culturels » pressés seront ravis d’avoir à lire un pamphlet aussi bien-pensant mais surtout aussi court.

7) Préparez-vous un ouvrage ayant trait à ces questions ?

Pierre-André Taguieff : Je termine en ce moment un petit livre, à paraître aux éditions Les provinciales, sur les voies de la réinvention d’une « question juive » à partir de la démonisation d’Israël et du « sionisme ». Cet essai, qui analyse les diverses manières d’être « antisioniste » aujourd’hui, représente une suite « allégée » à deux récentes études volumineuses : La Judéophobie des Modernes (Odile Jacob, 2008) et La Nouvelle Propagande antijuive (PUF, 2010). Cet essai sera lui-même suivi par trois ouvrages concernant des personnages ayant donné, à des degrés et sur des modes différents, dans l’antisémitisme : Wagner, Johann von Leers et Céline. Ce qui m’intéresse particulièrement, ce sont les entrecroisements de l’antisémitisme culturel et de l’antisémitisme politique, au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe. Avec l’apparition d’une culture médiatique mondiale, véhicule de la vision « antisioniste » du monde, la haine des Juifs a pris de nouvelles formes qu’il s’agit d’étudier sans supposer une parfaite continuité du passé au présent. J’y consacre une partie de mes recherches.



[www.surlering.com]
Utilisateur anonyme
30 mars 2011, 17:33   Re : Finkielkraut prend la défense de Renaud Camus
La citation est parfaite.

Alain Badiou et Eric Hazan en prennent pour leur grade...
Apparemment il y a notamment Taguieff sur qui j'ai trouvé ceci.
1973)
« Déniaisié » de toutes ses illusions idéologiques, Taguieff garde toutefois une tendresse pour la soupe primitive des années 60. A l'approche de la soixantaine, il reviendra dans un prochain livre sur ses années de révolte, où il cassait les vitres des bourgeois et jouait les voyous à la Marlon Brando, rêvant d'être comme l'acteur « beau, musclé, respecté, craint, désiré » . Preuve qu'un intellectuel éminent peut rester, dans sa tête, un « blouson noir doctrinal » ...

Que d'importants intellectuels devenus amis du désastre aient participé au mouvement étudiant ne prouve absolument rien, car le mouvement de 68 était majoritaire chez les étudiants. Ces intellectuels ont simplement contribué à définir le main stream idéologique. Pour ma part je considère que mai 68 est mort à Charlety, enterré en même temps que Pierre Overney ( 1972) et que sa seule filiation est le P.I. Le main stream est loin d'avoir pour promoteurs uniquement des intellectuels de 68. Pour la création de ce main stream, il y a les fossoyeurs de gauche de 68 : PC et PS auxquels ce sont ralliés ces intellectuels en participant à la composition des recettes idéologiques indispensables. Sauf exceptions comme sur ce forum, mai 68 et les discussions qui s'y rattachent m'ennuient.
Utilisateur anonyme
30 mars 2011, 21:12   Re : Finkielkraut prend la défense de Renaud Camus
Une petite question simple : concrètement, pourquoi Alain Badiou et Eric Hazan cherchent à dédouaner d'antisémitisme des personnes issues de la "jeunesse populaire" (au passage bel exemple de novlangue) qui sont pourtant bel et bien antisémites ? Je ne parle bien évidemment pas de l'ensemble de cette jeunesse...

Parce qu'ils représentent pour eux la nouvelle classe sociale exploitée et qui donc ne peut pas être l'agresseur (de juifs) mais le groupe agressé par la société ? Là, on rejoint leur dialectique d’extrême-gauche qui excuse toute violence (antisémitisme, racisme anti-blanc, émeutes qui revêtent pour ces deux hommes un caractère presque sacré : le mythe de la révolution de 1848) car ils ne peuvent pas être en même temps victimes et coupables...

Ou bien parce qu'ils estiment que ces jeunes ne font que, par une manière qui leur est propre, critiquer Israël à l'instar de Badiou et de Hazan ? Ces jeunes ne seraient donc que de simples opposants politiques à la politique d’Israël et l'accusation d'antisémitisme serait alors le fait d'intellectuels juifs français qui refuseraient toute critique d’Israël ?

D'après vous, quel est l'explication ?
L'astuce c'est que c'est les deux.
Mai 68 ne s'est pas arrêté en juin. Une dynamique a suivi dans laquelle le patronat a repris la main. Cette dynamique qui s'est étalée sur trois ans au moins a vu naître le monde d'aujourd'hui. L'histoire de l'immigration de travail, massive, calculée, conçue selon certaines lois de l'ingénierie sociale, qui commence à cette époque fut le "mai 68" du patronat, sa révolution. Il faut se pencher, par exemple, sur les témoignage d'anciens militants ouvriers, qui offrent l'intérêt de mettre en lumière la stratégie, la doctrine nouvelle du patronat, celui de Peugeot à Sochaux pour n'évoquer que ce cas, qui conçut d'aller recruter sur place, au Mali, en Yougoslavie, au Maghreb, des hommes pour venir travailler sur les chaînes avec pour unique fin de les intercaler entre les ouvriers français grévistes de Mai. "Un Malien, un Yougo, un Français, un Marocain", se souvient Serge Kuenzi (http://www.rouge-et-noir-aussi-beaucoup.com/mai68.html). Ces ouvriers passent visite médicale, tests psychotechniques sur place, avant d'être mis dans des trains et des bateaux pour gagner Sochaux. La politique de "regroupement familial" devait quelques temps plus tard enfoncer les clous dans le cercueil de l'avenir.

Les "déçus" de Mai, bien plus tard, mordront à l'hameçon, passeront outre la transfiguration du monde par les politiques complémentaires (les follow-up measures comme on dit en management) du regroupement familial -- service après-vente de cette révolution patronale -- pour recommencer et perpétuer, comme ces mères primates dans les zoos qui allaitent sans vouloir savoir le bébé de substitution qu'on leur a mis dans les bras, avec ces nouveaux opprimés, la vieille geste, la vieille doctrine de la lutte des classes, quand la lutte des classes est finie, et que c'est le patronat qui l'a gagnée, en bouleversant les vies des Français et tout l'espace national bien plus en profondeur que n'aurait su le faire la "révolution" que se mettaient en bouche les agités de Mai.


(Il serait sans doute intéressant, pour les historiens, de se pencher sur les stratégies de déterritorialisation mises en oeuvre de manière récurrente par la classe détentrice des moyens de production et les décideurs politiques voués à leur service et qui consiste, au sortir d'une insurrection populaire, ouvrière, qui vise le système dont ces classes bénéficient, à déplacer hommes et femmes, à les arracher physiquement à ce qui commençait à se dessiner comme leur territoire moderne (lequel n'est pas le vieux terroir des origines). Louise Michel fut exilée en Nouvelle-Calédonie après la Commune, et des milliers de communards furent ainsi condamnés à l'exil par mesure de sécurité autant que par châtiment; après Mai-68, époque où l'exil ne peut être appliqué comme mesure pénale contre les insurgés, on "fait venir" de l'étranger, des inconnus, des exilés: la mesure est inverse à celle qui fut appliquée en 1871 puisque les exilés de l'intérieur resteront sur place, mais dans son principe, sa fonction, elle est identique -- elle consiste à déplacer des hommes et des femmes, des familles, pour brouiller le cours de l'histoire, jeter la confusion et ainsi se préserver, se perpétuer dans cette fumée de la déterritorialisation, du fond de laquelle toute l'histoire est à recommencer.)
Si, d'une part , seuls les jeunes Africains sont désormais assimilés à la jeunesse dite "populaire" c'est avouer implicitement, comme il a été remarqué, que le Grand remplacement du peuple de France par ceux venus d'Afrique est en cours . D'autre part comment s'indigner, ainsi qu'ont l'habitude de faire les Badiou et consorts que cette jeunesse soit au chômage, et, en même temps, qu'elle soit exploitée ? Si elle est au chômage, c'est, comme dirait monsieur de la Palice, qu'elle ne travaille pas , et si elle ne travaille pas, qui pourrait bien, alors, l'exploiter ? De plus, en quoi cette jeunesse, quand il lui arrive de travailler, serait-elle plus exploitée que les Français de souche européenne? Si le travail qu'elle accomplit est mal payé, à qui la faute si ce n'est à l'afflux de ses congénères ? Et le travailleur de souche franco-européenne, à qui on imposé ce nouveau peuple sans lui demander son avis, n'en fait-il pas lui aussi les frais, car que je sache, il touche pour le même travail, le même -bas- salaire qu'un travailleur d'origine africaine? Alors qui est le plus perdant dans l'affaire, le plus humilié? Enfin que cette jeunesse travaille ou pas, le spectacle qu'elle offre sur "ses" terres de France est tout sauf celui de damnés de la terre. Voire en elle, la figure de " l' Opprimé " est une insulte à la véritable misère humaine et prouve que ceux qui défendent ce point de vue ne l'ont jamais fréquentée pas plus que les quartiers qu'elle a investis.
De même l'idée de Badiou selon laquelle la haine des juifs, chez cette jeunesse, n'aurait rien à voir avec de l'antisémitisme proprement islamique mais ne relèverait que de leur solidarité avec leurs "frères" palestiniens, prouve qu'il n'a jamais lu le Coran ni la Suna, qu'il n'a jamais lu les témoignages des consuls, des diplomates et des voyageurs des siècles passés, qui tous, décrivent la situation pitoyable à la quelle sons soumis les juifs -et les chrétiens- dans les pays dominés par l'islam. D'ailleurs on n'a jamais vu cette jeunesse populaire, se solidariser avec ses "frères" arabes chrétiens du Moyen-orient qui sont au moins autant persécutés que les Palestiniens, bien au contraire puisque les "roumis" des cités y sont presque autant persécutés que les juifs, ce que semblent vouloir ignorer Badiou et ses semblables d'autant plus que, encore une fois, ils n'ont jamais vécu ni de près ni de loin dans lesdites cités, ce qui leur permet d'entretenir cette ignorance si confortable pour leurs idées.
En outre Comment Badiou and co, expliquent-ils que, lors du conflit entre catholiques et protestants en Irlande, les jeunes catholiques de France et de Navarre ne se soient pas solidarisés de la même façon pour persécuter à l'occasion les protestants dans notre pays ou ailleurs ? Comment expliquent-ils que les Tibètains exilés à travers le monde, et autres bouddhistes, n'y persécutent pas non plus, que l'on sache, par solidarité avec leurs frères du Tibet les Chinois exilés comme eux ?
Tout à fait probant.
Citation
D'autre part en quoi cette jeunesse, quand il lui arrive de travailler, serait-elle plus exploitée que les Français de souche européenne?

Ah Cassandre vous touchez une fois de plus en plein dans le mille.

Dans un autre registre. En quoi les chercheurs d'emplois de souche caucasienne seraient-ils moins discriminés que les arabo-africains ?

Quand je vois le nombre de cv envoyés par mes neveux et nièces il me vient le tournis. Des dizaine de cv et des dizaine de refus.
Des dizaines de CV et des dizaines de refus.

A qui le dites-vous... si tant est que j'essuyasse des refus ; la non-réponse est la plus pratiquée. (Je précise que dans mon cas il ne me viendrait jamais à l'idée de penser qu'il s'agit d'une discrimination à mon encontre, du moins au sens qu'a pris ce mot ces dernières années.)
Utilisateur anonyme
31 mars 2011, 12:10   Re : Finkielkraut prend la défense de Renaud Camus
(Message supprimé à la demande de son auteur)
La politique de "regroupement familial" devait quelques temps plus tard enfoncer les clous dans le cercueil de l'avenir.

Je trouve l'analyse de Francis Marche très fine et percutante, sur la parenté idéologique sous-jacente du mouvement libertaire et du patronat. Elle ferait en effet honneur à la revue en question.
Utilisateur anonyme
31 mars 2011, 14:06   Re : Finkielkraut prend la défense de Renaud Camus
Je n’ai vu non plus cette « jeunesse populaire » se solidariser avec les réfugiés palestiniens de Jordanie ou d’Egypte qui n’ont pourtant pas une situation très enviable.

Il n’y a pas eu aussi de critique de leur part sur l’embargo égyptien envers la bande de Gaza.

De biens curieuses omissions qui accréditeraient la thèse folle d’une ethnicisation du conflit israélo-palestinien en une guerre entre Arabes et Juifs…

Mais pour Alain Badiou et Eric Hazan, ce serait vraiment leur chercher de biens mauvaises querelles…

Sinon, j’apprécie beaucoup votre parallèle avec le conflit nord-irlandais… Effectivement, à aucun moment les catholiques français n’ont jeté leur dévolu sur les protestants ou sur les personnes originaires du Royaume-Uni. Il n’y a d’ailleurs pas eu d’enthousiasme franco-catholique (si vous me pardonnez cette expression) envers l’IRA.
L’IRA a même été condamnée par une grande majorité d'entre eux à cause de leur utilisation de la violence…

Il n’en est pas de même pour la plupart des Français arabes avec le Hamas qui va pourtant plus loin en affichant un racisme politisé : dans sa charte politique, le Hamas appelle aux meurtres des juifs (article 7), s'enfonce dans un délire antisémite (d'après l'article 22, les juifs par leur esprit cupide seraient responsables de la révolution française, de la première guerre mondiale, j'en passe et des... pires).
"Je n’ai vu non plus cette « jeunesse populaire » se solidariser avec les réfugiés palestiniens de Jordanie ou d’Egypte qui n’ont pourtant pas une situation très enviable."

En effet ! De même, on chercherait en vain une seule manifestation de cette jeunesse si avide de démocratie en faveur de leurs frères révoltés contre leurs tyrans en Tunisie, en Egypte, en Lybie ou en Syrie, alors qu'elle est si prompte, chez nous, en manifestations violentes contre la moindre bavure de la police ou pour le moindre match de foot gagné ou perdu !.
Utilisateur anonyme
31 mars 2011, 14:29   Re : Finkielkraut prend la défense de Renaud Camus
A propos de bavures policières, avez-vous remarqué dans cette vidéo les insinuations de Badiou et Hazan qui cherchaient à décrire la police comme une institution raciste commettant presque quotidiennement des meurtres contre des Arabes ?

Insupportable mais bon, apparemment, en ces temps de déni du réel, il est de bon ton de s'attaquer à la police qui est un bouc-émissaire idéal pour expliquer en partie (avec la pauvreté) une sur-représentation d'immigrés dans les prisons...
Je me permets de m'inspirer pour ce qui suit d'un texte que j'avais déjà écrit sur le forum : Les Badious and co justifient leur engouement pour ces nouvelles classes "populaires " au prétexte qu'elles sont, à leurs yeux, plus pauvres que le "populo" français de souche européenne, affirmation pourtant démentie par des rapports que se gardent bien de lire nos Badiou and co de peur d'être dérangés dans leurs certitudes. En somme, pour ces beaux messieurs, le "populo" n'étant plus assez dans la panade pour les intéresser, ne méritait plus que leur mépris, un mépris de classe, en réalité, qui ne disait pas son nom. Sur la scène médiatique monopolisée par les fils à papa, héritiers de mai 68, il ne faisait d'ailleurs plus recette avec sa bagnole, sa télé, son frigo et son hachélème tout confort même s'il n'avait pu se les offrir qu'au prix d'une vie de galère. Il fallait renouveler le genre, le dépoussiérer pour que le spectacle continue sans lasser le narcissisme compassionnel des "élites" telles que Badiou et consorts. L'immigration avec l'irruption des Maghrèbins frimeurs serait l'aubaine inespérée.Voilà au moins des pauvres qui jouaient le jeu qu'on attendait d'eux ! Quel art de se plaindre ! Quel brio pour incarner fièrement les victimes ! Ah, ça vous avait une autre gueule que le prolo gaulois avec sa clope au bec et son litron de rouge sous le bras, lèvres scellées sur ses misères et son labeur ! Avec eux au moins on en avait pour son argent, d'autant qu'ils faisaient pression à la baisse sur les salaires, justement ! Moyennant quoi, les Badiou et autres Hessel qui voient dans toute autorité si légitime soit-elle, dans toute règle, y compris de grammaire, le signe du pire fascisme, ont forcé leur peuple à ce qu'aucun roi, aucun chef, aucun dictateur, si despotique fût-il, ne se serait jamais permis de lui imposer en dehors de quelques monstres reconnus comme tels : faire cadeau de son pays à des peuples étrangers. Et qu'importe d'ailleurs que ces nouveaux pauvres aient eu l'air très vite moins pauvres que leurs hôtes qui les avaient accueillis dans leurs quartiers. Inférieurs pour inférieurs , ils avaient au moins pour eux la jeunesse et le charme de cet exotisme barbare qui excite tant de nos belles âmes, lesquelles croient avoir le coeur sur la main quand elles n'ont souvent que leur libido.
Que Renaud Camus n'ait pas écrit ce que Badiou prétend qu'il a écrit, un enfant de dix ans s'en rendrait compte, mais Badiou n'en a cure : à tous les arguments, si convaincants soient-il, il opposerait imperturbablement son accusation d'un Camus antisémite comme Orgon ponctuait toutes les observations destinées à prouver que Tartuffe n'était qu'un jouisseur qui se gobergeait dans la maison de son hôte, d'un : " le pauvre homme !" ; ou comme Jack Lemon dans " Certains s l'aiment chaud," qui ne sachant plus quel argument opposer au vieux milliardaire s'étant mis en tête de l'épouser, arrache en désespoir de cause sa perruque et assène ce qu'il croit être l'argument décisif : je suis un homme ! A quoi le milliardaire nullement ébranlé, répond par la réplique fameuse : " Nul n'est parfait !
Des millions de personne ont hurlé de rire à cette scène d'anthologie. Hé bien l'entêtement de Badiou à vouloir faire de Renaud Camus un antisémite me semble aussi risible que l'entêtement du vieil Orgon à ne voir en Tartuffe qu'un saint homme ou que celui du milliardaire à ne pas vouloir admettre qu'il ne peut épouser Jack Lemon ! On sent qu'au point d'aveuglement ou de mauvaise foi où en est Badiou, Renaud Camus, pourrait bien vendre Plieux, afin de donner tout l'argent de la vente à un fond d'entraide juif, et aller vivre dans un hachélème rempli de polygames maliens avec leur enfants que cela le désignerait aux yeux de son adversaire comme encore plus suspect !
Autre énoncé de Badiou qu'il m'a fallu lire trois fois pour m'assurer de ce que l'auteur avait voulu écrire tant cela m'a paru absurde : s'en prendre aux journalistes comme le fait Renaud Camus prouve son antisémitisme puisque beaucoup de journalistes sont juifs ! Il admet donc ce qu'il reproche tant à son adversaire de dire et que d'ailleurs il ne dit pas ! Notons d'autre part la pertinence de l'argument : puisque la plupart des acupuncteurs sont chinois, dénigrer l'acupuncture c'est être antichinois. Mais alors ... puisque la plupart des sionistes sont juifs, s'en prendre aux sionistes c'est être ... antisémite ! Badiou , antisioniste notoire, trouve, donc, que beaucoup de journalistes sont juifs !. Conclusion : plus antisémite que lui, tu meurs !
Utilisateur anonyme
01 avril 2011, 12:15   Re : Finkielkraut prend la défense de Renaud Camus
En effet, Badiou n'offre à nos oreilles qu'un amas de contradictions absurdes, mâtinées de mauvaise foi totale. Quant à Hazan, cette chose éructante, je me demande comment cet individu peut avoir sa place dans une émission un tant soi peu sérieuse.

Pendant ce temps, la "jeunesse populaire" chère à nos deux amis s'amuse à Nice : ici. Et bien évidemment, pas un mot, pas un traitre mot sur l'origine ethnique des celles qu'on nomme précautionneusement les "sauvageonnes".
Chère Cassandre,
Vous êtes hostile au mariage gay ?
C'est une bonne suggestion : Renaud Camus devrait vendre Plieux, et aller s'installer au kibbutz. Evidemment, le problème, c'est que Badiou l'accuserait d'être un sioniste, donc un raciste, donc, évidemment, un antisémite... Comment en sortir ?
Un kiboutz modèle dans le Gerss, avec des vraies poules et des vrais canards.
Vous voulez dire un kibou, je suppose ?
" Chère Cassandre
Vous êtes hostile au mariage gay ? "

Patatras ! C'est ce qui s'appelle tomber de Charybde en Scylla.
J'espère que vous avez compris que je plaisantais, chère Cassandre !
Mais tous au kibbutz, qu'en pensez-vous ? Le PI devrait faire son alyia. Alain Eytan nous attend. Renaud Camus, Juif honoraire... (sans mauvais jeu de mots, qui nous conduirait tout droit au tribunal...)
Cher Bruno, rassurez-vous : J'avais bien compris !

" Tous au kiboutz " ! Voilà qui pourrait faire le titre humoristique d'un argumentaire contre " L'antisémitisme partout " !
Juif honoraire... c'est digne de Popeck, ça fait plaisir et ça ne coûte rien.
Utilisateur anonyme
04 avril 2011, 10:41   Re : Finkielkraut prend la défense de Renaud Camus
Alain Finkielkraut sera l'invité de Raphael Enthoven demain matin à dix heures sur France Culture.

Bien à vous.
Ah, merci pour cette information !
Je viens d'écouter cette émission, elle était fort intéressante, et le dialogue, entre ces deux grands parleurs que sont Enthoven et Finkielkraut, véritablement plaisant à suivre.
S'immisce malheureusement au beau milieu de cette noble conversation une certaine Mathilde Unger, collaboratice habituelle des Nouveaux chemins, je crois, qui fait bien piètre figure avec une bouillie langagière indigne du niveau de ses interlocuteurs. Ce ne sont que litanies de euh..., bafouillages, langue agrammaticale, idées confuses et autres douleurs infligées à l'auditeur. Je me suis offert le petit plaisir masochiste d'en retranscrire une bribe (elle s'adresse à A.F.) :

"Alors justement vous dites que la nostalgie est targuée d'être réactionnaire parce qu'on a la passion de l'égalité parce qu'au fond on attribue tous les maux à cette logique de la domination, alors pour justement trouver une alternative à cette logique de la domination, enfin je pense que c'est quelque chose auquel, à laquelle vous tenez aussi c'est, au contraire de demander un principe de responsabilité, enfin de ne pas perpétuellement se disculper des choses en les attribuant au pouvoir ou à ce qui nous indigne de façon générale, alors j'aimerais vous soumettre une citation de Nietzsche justement dans le paragraphe trois des Considérations inactuelles qui dit..." (etc., et je vous ai épargné les "euh").

Quelqu'un a-t-il une idée de l'identité de cette dame, et pourrait-il nous renseigner sur les raisons de sa présence, tout de même étonnante, dans ces émissions de bonne facture ?
Je me suis toujours demandé comment Finkielkraut arrivait (surtout dans les conférences) à répondre posément aux questions les plus inintelligibles. Ce doit être le fruit d'un travail de longue haleine. C'est d'ailleurs un vrai signe de courtoisie, que de laisser supposer à son interlocuteur qu'il s'est exprimé le plus clairement du monde, et de lui suggérer ainsi qu'il a atteint le niveau requis, même si ce n'est pas tout à fait le cas.
Citation
Ce doit être le fruit d'un travail de longue haleine.

Sa bonne volonté et sa patience infinie lui ont coûté cher et il y a laissé une bonne partie de sa santé.
Vous croyez, cher Rogemi ? Je pense, au contraire, que c'est sa façon de prendre (trop) à cœur les "douleurs du monde" qui a fini par le ronger. Je ne pense pas que l'on puisse dire d'Alain Finkielkraut qu'il a une "patience infinie" — même s'il sait parfaitement, comme dans l'émission dont il est ici question, faire preuve de la plus lumineuse courtoisie.
Citation
"patience infinie"

Il a craqué une ou deux fois à l'antenne mais quand on voit le nombre de débats auxquels il participé et où il fut confronté à l'hostilité, pour ne pas dire le mépris, de presque tous les protagonistes présents on peut effectivement parler de "patience infinie".

Vous ne le croyez pas Francmoineau ?
"Alain Finkielkraut est l'homme qui ne sait pas ne pas réagir", dit de lui Kundera. Réagir, c'est usant.
Citation
Rogemi
Citation
"patience infinie"

Il a craqué une ou deux fois à l'antenne mais quand on voit le nombre de débats auxquels il participé et où il fut confronté à l'hostilité, pour ne pas dire le mépris, de presque tous les protagonistes présents on peut effectivement parler de "patience infinie".

Vous ne le croyez pas Francmoineau ?

Face à l'esprit retors de beaucoup de ses adversaires, le calme et la douceur de Finkielkraut m'ont toujours laissé pantois. Effectivement, il a craqué un nombre de fois qui peut se compter sur les doigt de la main d'un charpentier maladroit, mais qui est infaillible ?
Que celui qui n'a jamais craqué lui jette la première allumette.
Ah mais, loin, très loin de moi, l'idée de reprocher à Alain Finkielkraut le fait d'avoir une fois ou deux cédé à l'agacement... (et sûrement pas à la façon d'Edgar Morin, évoqué sur un fil voisin). Ah ça ! Non alors. J'ai pour cet homme le respect le plus entier et la plus profonde admiration.
C'est une conception bien romantique, que d'envisager que le fait de prendre tant à cœur les "douleurs du monde" ait fini par le ronger. Pour ma part j'espère bien que non.
D'abord il ne m’apparaît pas si "rongé" que cela ; ensuite les "douleurs", et plus généralement les dyspepsies morales ou intellectuelles, et l’imbécillité des abrutis, sont un cordial du tonnerre.
Il n'y a bien sûr rien de mal à être romantique, au contraire ; mais si cela vous mine la santé, je préfère mon système qui voit dans la cause présumée un remède possible, et cela pour notre plus grand plaisir.
Cher Alain, d’une conversation l’autre je suis avec attention et intérêt votre petite musique à laquelle Didier donne avec application et mesure le contrepoint (à moins que ce ne soit l’inverse ). J’aimerais pouvoir y faire écho, ne fut-ce que pour vous témoigner à l’un et l’autre de ma gratitude. Je ne puis, sachez pourtant que vos échanges de se perdent pas. Que la matinée vous soit douce.
Je ne pense absolument pas que Finkielkraut souffre de cela, c'est de mon point de vue un formidable stimulant intellectuel pour lui, sa raison de vivre. Je suis de l'avis d'Alain.

Finkielkraut aurait pu se contenter d'un vie paisible dans un grand lycée, professeur de prépa, ou de son enseignement à Berkeley ou à l'X. Il aime à l'évidence le débat, sans cela il souffrirait.
Oh, Éric, sincèrement, dans ces conditions tout le plaisir est pour moi...
Cher Alain, vous n'ignorez pas que notre ami Finkielkraut a été assez gravement malade, tout de même ! Sans imputer sa maladie à son tempérament, bien sûr, on ne peut totalement détacher l'une de l'autre, malgré tout. D'autre part, qu'il aime le débat, comme le souligne Jean-Marc, cela va sans dire, c'est effectivement pour lui une raison de vivre. Mais on pourrait ici songer, et sans romantisme excessif j'espère, à la devise du flambeau renversé qu'évoque Montesquieu quelque part dans ses cahiers : "Ce qui me nourrit me tue". Pour moi, je suis entièrement d'accord avec vous et j'apprécie cette belle expression que vous nous donnez, "un cordial du tonnerre". On peut parfaitement fonctionner à l'énergie d'un tel carburant ; attention toutefois aux risques d'incendie ou d'explosion.
Citation
On peut parfaitement fonctionner à l'énergie d'un tel carburant ; attention toutefois aux risques d'incendie ou d'explosion.

Sa maladie fut un premier signe alarmant mais nous ne sommes pas en mesure de l'extérieur de porter un jugement objectif sur ses causes.

Il n'en reste pas moins que si AF a le débat dans le sang cela lui fait faire aussi du mauvais sang surtout quand il se trouve confronté à une bande de lyncheurs qui ne souhaitent qu'une chose, l'écrabouiller.
Oui, je suis entièrement d’accord avec vous, cher Francmoineau. Et j'en profite pour évoquer l'étonnement admiratif qui avait été le mien lors de l'affaire Camus, quand Alain Finkielkraut avait été le seul dans ce milieu à faire montre, en d'égales proportions, de probité intellectuelle et de courage.
Phénomène presque ahurissant dans le contexte, quand on y pense... un véritable moteur à explosion, pour le coup.
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