C'est la "force d'inertie" qui explique cela. Les phénomènes démographiques sont des phénomènes de "longue durée" et les conséquences de la baisse de la fécondité observée en 2000 se font sentir trente ans plus tard sur les chiffres de la population.
La baisse, lente d'abord, puis assez rapide aujourd'hui, du taux de fécondité est observée en Algérie, en Tunisie et au Maroc, depuis plus de vingt ans. Un des premiers à l'avoir notée est l'auteur de l'Atlas du monde arabe (publié au début des années 1990 : j'ai oublié le nom de ce géographe / démographe : Farges ?), qui en concluait que les trois pays du Maghreb étaient entrés sur le plan de la démographie dans une "phase de transition" (laquelle avait affecté différents pays d'Europe de l'Ouest, l'Italie, l'Allemagne, la GB, la Belgique - sauf la France, puisque la croissance démographique y a été maîtrisée, c'est-à-dire réduite au minimum, entre 1810 et 1942, la pays passant de 30 à 40 millions d'habitants - entre 1945 et 1965...). Mais les effets de cette baisse de la fécondité, à savoir vieillissement de la population et stagnation de la croissance démographique - ne vont se faire sentir que dans les années à venir, dans vingt ou trente ans. La population de l'Algérie va donc continuer à augmenter jusqu'en 2040 environ dans des proportions importantes sous l'effet de deux facteurs : allongement de la vie humaine et arrivée à l'âge de procréer (de 16 à 40 ans) des générations nées dans les années 1970-90... Ensuite, cette population est supposée stagner.