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Les Schtroumpfs nazis?

Envoyé par Phénarète 
12 mai 2011, 13:57   Les Schtroumpfs nazis?
Tintin, maintenant les Schtroumpfs... à quand le tour des Bisounours ?

Les Schtroumpfs nazis ?
A la lecture de Richard Millet, dit Renaud Camus dans un autre fil, on se sent moins seul. Mais L'Express, avec ses schtroumphologues, est là pour remettre les choses à l'endroit.
A propos de l'auteur du "Petit livre bleu", personnage germanopratin en mal de reconnaissance, créateur du Prix du style (et qui n'en a guère), on peut lire cette critique de Bernard Quiriny (qui, ironie, fut lauréat du Prix du style - et Buéno fit le malin en disant combien il était magnanime, alors qu'il avait dû se plier au choix du jury qui se moquait des attaques de Quiriny à l'endroit du créateur du prix) :

Antoine Bueno - L’Amateur de libérines
Editeur
Gallimard
L’infini
124 p.

INFOS +
L’énigme de cette parution reste entière.
Encore quelques textes de ce niveau et la collection "L’infini" sera mûre pour reprendre en main la série du Poulpe. Alléché par un quatrième de couverture loufoque (trois citations relatives aux libérines, hormones sécrétées par l’hypothalamus et ayant un rapport avec l’activité sexuelle, dont une tirée de la dernière édition du Larousse médical) et un curriculum vitae habilement tourné, on s’intéresse imprudemment à ce que, faute de mieux, on appellera cette première publication, Gallimard ayant d’ailleurs la pudeur de la désigner comme un "premier essai romanesque" pour des raisons que l’on comprend assez rapidement. Sur la foi des informations fournies par l’éditeur, on peut présenter Antoine Buéno comme un étudiant à Sciences-Po, lauréat du premier prix de droit administratif de l’université Paris II (l’une des disciplines les plus prodigieusement rébarbatives du cursus juridique) et du concours d’éloquence de la rue des Saints-Pères, pigiste occasionnel pour des supports non précisés ; le portrait s’enrichissant au fur et à mesure de la lecture de ce petit gribouillage prétentieux, on se l’imagine comme une insignifiante tête-à-claques parisienne boursouflée de suffisance post-adolescente qui se prend pour Cioran en recopiant son cahier de textes et trouve un intérêt littéraire à ses masturbations matinales depuis qu’il pense avoir du talent.

L’Amateur de libérines compile sous une élégante couverture ses passionnantes considérations sur la vie. Il s’y répand en lieux communs et apparaît très vite comme la pitoyable imitation de dandy rive gauche qu’on vient de décrire, distribuant un cynisme facile qui appelle les baffes ("Mon dégoût du travail s’accompagnait naturellement d’un mépris immense pour l’argent. D’ailleurs, je ne touchais les billets de banque que ganté"), rappelant à tout va son prestigieux parcours juridique en employant des expressions amusantes tirées du Code civil ("pas de réticence dolosive") et des jeux de mots de journal étudiant ("Au final, pourtant, rien ne changeait, il adorait toujours les grands saints et moi les fortes poitrines"). Ses obsessions sexuelles et sa misogynie aristocratique se réduisent à quelques paragraphes racoleurs sous lesquels perce l’ambiguïté d’une personnalité qui semble ne pas être parvenue à s’abstraire totalement des jouissances enfantines, incapable de contrôler ses ricanements à l’idée d’une surenchère sexuelle ou scatologique ou du simple emploi des mots qui fascinent les petits bourgeois acnéiques ("la femme réduite à sa plus simple expression. La machine à jouir. Jouir sans efforts, sans se débattre. La femme goulot de bouteille. Le sac à foutre, l’urinoir à sperme."). Il a évidemment lu Debord et en a tiré l’idée de couronner ses chapitres de termes économiques, pour bien situer son camp ; en bon potache anarchiste, il s’est aussi dispensé d’avoir du style, sans doute prêt à débattre avec qui le veut bien qu’on ne mesurera pas son talent à l’aune d’une valeur pareille. L’Amateur de libérines compte deux passages amusants : l’évocation d’un camp de concentration pour beaufs et deux pages décalées sur les escargots. C’est peu. Ce roman est peut-être une plaisanterie, avec l’avantage d’être court. Dans le cas contraire, ce jeune auteur a désespérément besoin d’idées. "Antoine Buéno est aussi titulaire d’un permis de conduire", précise-t-on au dos du livre. Cela facilitera peut-être ses recherches.

Bernard Quiriny
[www.chronicart.com]
Utilisateur anonyme
12 mai 2011, 14:40   Re : Les Schtroumpfs nazis?
Je n'ai jamais été vrai amateur des schtroumpfs, je trouve ça vide de sens.
Mais là, c'est le triomphe des esprits malades ...
Il faut tout de même préciser à propos de cette diatribe anti-Schtroumpfs qu'il s'agit d'un genre littéraire (certes mineur). Ainsi, dans les années 1970, pas une communication universitaire sur la bande dessinée, dans tel colloque sur la littérature pour l'enfance et l'adolescence ou sur les mass médias, où l'on n'explique très sérieusement que tout cela est affreusement réactionnaire, voire fasciste. Comme l'époque, en bande dessinée, était plutôt à un anarchisme gentillet, on jugera si la critique était fondée.

Quant au pauvre Hergé, je préfère ne pas vous dire de quoi on l'a traité. En 2007, on expliquait encore par la voie du pamphlet que ce monsieur avait le nazisme chevillé au corps.
Ha, Chatterton, quel sujet, le passé d'Herr Gé !

Je suis étonné que Milou ne se soit pas appelé Rex...
Utilisateur anonyme
12 mai 2011, 18:02   Re : Les Schtroumpfs nazis?
Certains affirment que Milou a été créé par référence à la mascotte de la section d'Hitler durant la première guerre mondiale (cf le livre téléchargeable quelque part : Tintin mon copain).

Quant aux Schtroumpfs, ils sont tous plus ou moins communistes, avec leurs bonnets phrygiens, tout cela crève les yeux (le grand Schtroumpf : Karl Marx, le Schtroumpf à lunettes : Trotski, la vie en communauté dans des maisons champignons etc...).

Agrippa,

Je vois que nous avons les mêmes lectures.

Voici ce que nous dit le forum de Radio-courtoisie de la chose.

[radiocourtoisie.leforum.eu]
12 mai 2011, 19:51   Re : Les Schtroumpfs nazis?
On savait déjà que les Schtroumpfs étaient racistes ; la preuve : aux Etats-Unis, où on est très à cheval sur les questions de politiquement correct, l'album Les Schtroumpfs noirs a été rebaptisé (et redessiné) The Purple Smurf (littéralement Le Schtroumpf violet).



Et Dieu sait que la couleur pourpre...

[fr.wikipedia.org]
Utilisateur anonyme
12 mai 2011, 22:33   Re : Les Schtroumpfs nazis?
Sur le forum de Radio-courtoisie :

Citation

Vous n'êtes pas non plus sans savoir qu'en matière de révisionnisme historique, il ne suffit pas d'avoir raison pour... avoir raison.
Certains affirment que Milou a été créé par référence à la mascotte de la section d'Hitler durant la première guerre mondiale (cf le livre téléchargeable quelque part : Tintin mon copain).

Voici ce que nous dit le forum de Radio-courtoisie de la chose.

[radiocourtoisie.leforum.eu]


Signalons à l'intention des in-nocents qui ne seraient pas férus de littératures dessinées qu'on est ici dans la plus complète fantaisie (dont l'érudition hergéenne n'est pas chiche). L'affirmation de Léon Degrelle qu'il serait le modèle de Tintin appartient aux élucubrations d'un gâteux en mal de gloire. Cette ineptie remplissait déjà les pages du fanzine de BD d'extrême droite Bédésup dans les années 1980. Le dossier de Georges Remi (Hergé) collaborateur est vide, comme l'a définitivement démontré Philippe Goddin dans Hergé lignes de vie, Moulinsart, 2007.

Quant à l'affirmation que Hergé aurait eu besoin des comics américains dans leur version hispanique (!), envoyés par Degrelle depuis le Mexique (!) pour avoir l'idée de faire de la « vraie » BD, avec texte dans l'image, elle défie le bon sens. Hergé a pris son modèle chez Alain Saint-Ogan, dont le Zig et Puce publié dans Dimanche-Illustré reproduisait le dispositif des sunday pages américaines du Chicago Tribune (Winnie Winkle the Breadwinner et The Gumps) publiées dans le même Dimanche-Illustré. Hergé fit le voyage de Paris pour rencontrer son maître. Il conserva toute sa vie la planche originale de Zig et Puce que celui-ci lui offrit à cette occasion. Je précise que je sais de quoi je parle, j'ai écrit une thèse de doctorat sur le sujet.
Dans le cas d'Hergé, il convient de ne pas oublier – toujours d'après les “études universitaires” de ces années de plomb fondu que furent les seventies – la fameuse et toujours bienvenue homosexualité refoulée de Tintin et du Capitaine.
13 mai 2011, 15:07   Techniques de pointe
Bien sûr. D'autant que le sceptre d'Ottokar, hein, c'est quand même un objet phallique. Et je ne vous dis pas ce qu'il faut penser des boules de cristal.
Utilisateur anonyme
13 mai 2011, 15:08   Re : Les Schtroumpfs nazis?
Diable, le dossier est vide... c'est donc que dossier il y avait...

Le gâteux, qui est-ce, docteur ?
Dans le cas d'Hergé, il convient de ne pas oublier – toujours d'après les “études universitaires” de ces années de plomb fondu que furent les seventies – la fameuse et toujours bienvenue homosexualité refoulée de Tintin et du Capitaine.

Pas faux, même s'il convient d'adopter ici encore une certaine prudence. C'est plutôt dans une optique sémio-structuraliste, ou alors franchement psychanalytique (Serge Tisseron) qu'on va dénicher ces connotations homosexuelles, sans jugement de valeur, donc. La dénonciation virulente de l'homosexualité dans la bande dessinée vise plutôt les comics américains, et elle remonte aux années 1950 (ouvrages de Fredric Wertham et pamphlet de Gershon Legman).

Il ne faut pas oublier que les personnages féminins ont toujours été mal vus dans une littérature considérée comme destinée au premier chef aux enfants. Donc le modèle du héros masculin avec comparse du même sexe s'est naturellement imposé (on le retrouve dans la littérature écrite destinée à l'enfance). Mais dès lors, on relève, chez certains analystes, un cercle vicieux interprétatif. S'il y a un personnage féminin dans une bande dessinée, cette bande est érotisante. S'il n'y a pas de personnage féminin, la bande devient homoérotique...
A force de voir du sexe partout, on se mord la queue.
Chatterton, vous m'étonnez à propos des bandes dessinées américaines...

Il me semblait que Batman et Robin... bon, enfin...

D'autre part, j'avais cru entendre que l'acteur canin qui interpréta Rin Tin Tin à la télévision était une femelle, alors que l'interprète de Lassie était un mâle. Confirmez-vous ?
Jean-Marc : à ma connaissance, lorsqu'un film ou téléfilm repose sur un héros animal, celui-ci est toujours interprété par plusieurs bêtes. Par exemple, si c'est un chien (cas le plus fréquent) : un premier qui obéit bien au rappel, un autre qui exécute quelques tours amusants, un troisième dressé aux simulations d'attaque, etc.

Mais ce n'était peut-être pas encore le cas à l'époque de Rintintin…
D'autre part, j'avais cru entendre que l'acteur canin qui interpréta Rin Tin Tin à la télévision était une femelle, alors que l'interprète de Lassie était un mâle.

Ah pour les cabots du cinéma, je ne sais pas. Mais les Schtroumpfs, dans les dessins animés, sont joués par des vrais Schtroumpfs. Ils coûtent d'ailleurs très cher.
Utilisateur anonyme
15 mai 2011, 10:21   Re : Les Schtroumpfs nazis?
Citation
Chatterton
Signalons à l'intention des in-nocents qui ne seraient pas férus de littératures dessinées qu'on est ici dans la plus complète fantaisie (dont l'érudition hergéenne n'est pas chiche). L'affirmation de Léon Degrelle qu'il serait le modèle de Tintin appartient aux élucubrations d'un gâteux en mal de gloire.

Admettez tout de même que la ressemblance physique et vestimentaire, le métier de journaliste, le nom du journal, l'amitié entre les deux hommes, ne plaident pas en faveur de votre thèse.
Utilisateur anonyme
15 mai 2011, 10:56   Re : Les Schtroumpfs nazis?
Admettez tout de même que la ressemblance physique et vestimentaire, le métier de journaliste, le nom du journal, l'amitié entre les deux hommes, ne plaident pas en faveur de votre thèse.

Mais Phix je ne défends aucune thèse, moi. Ce sont aux joyeux drilles qui plaident pour la thèse « Degrelle modèle de Tintin » d'apporter des éléments (il en va de même pour ceux qui expliquent que les albums de Tintin contiennent le secret du trésor de Rennes-le-Château, ceux qui soutiennent que Tryphon Tournesol est inspiré par le lettrisme, et j'en passe...)

Et quant aux éléments apportés, on préférera autre chose qu'une photo en culotte de golf et un métier de journaliste, parce qu'il est tout de même plus simple dans ce cas de supposer que c'est... Hergé lui-même qui est le modèle de Tintin !
Utilisateur anonyme
15 mai 2011, 13:32   Re : Les Schtroumpfs nazis?
Ce serait possible si Hergé n'avait pas donné à son héros le visage de Léon Degrelle...
Utilisateur anonyme
15 mai 2011, 13:48   Re : Les Schtroumpfs nazis?
Oui mes jeunes amis, j'étais encore plus aventureux que vous ne le pensiez !


Ce serait possible si Hergé n'avait pas donné à son héros le visage de Léon Degrelle...

Degrelle avait un visage constitué de deux points et d'un petit crochet ? Mais alors il doit être aussi le modèle du smiley face ! Phix, vous m'ouvrez des perspectives. Je crois que je vais écrire une deuxième thèse de doctorat.
Utilisateur anonyme
15 mai 2011, 16:26   Re : Les Schtroumpfs nazis?
Chacun peut juger de la ressemblance.
C'est vraiment tout à fait frappant.

16 mai 2011, 10:59   Re : Les Schtroumpfs nazis?
N'oubliez pas non plus la thèse selon laquelle les jurons du capitaine Haddock auraient été inspirés par Bagatelles pour un massacre...

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