Heidegger et Giono

Chers In-nocents,
Y aurait-il, parmi vous, un heideggérien confirmé, qui pourrait me dire si Heidegger a publié un ou des textes sur Giono ? Je sais qu'il est passé par Manosque, dans les années cinquante, pour lui dire son admiration et lui offrir un de ses ouvrages (bien que je doute que Giono ne lût l'allemand...), et Giono, semble-t-il, était absent.
Merci infiniment.

Je ne crois pas que Heidegger ait publié de texte sur Giono. Je ne crois pas non plus qu'il en ait écrit. Il est cependant possible que dans sa correspondance, il évoque Giono. Il faudrait regarder dans ses échanges avec René Char - mais ce n'est pas une correspondance très abondante.

Merci, cher Virgil !

Je garde un souvenir ébloui du Roi sans divertissement, l'un des premiers vrais livres que j'aie lus, jamais rouvert depuis d'ailleurs, et cela tient pratiquement à une image, tenace : les traces de sang rouge vif sur l'étendue éblouissante des champs enneigés.

"Je garde un souvenir ébloui du Roi sans divertissement,"

Moi aussi.

Cette scène magnifique est inspirée de Chrétien de Troyes. Elle est d'ailleurs reprise dans "La Confession négative" de Millet, autre grand admirateur d'"Un roi" et de Giono en général.

Oui, Un Roi sans divertissement est un roman magnifique et peut-être le sommet de Giono. Il fait partie de ces livres dans chaque relecture (la troisième pour moi en juin dernier) révèle de nouveaux aspects (*). A ma connaissance, Heidegger n'a rien écrit sur Giono.

(*) Aux amoureux de Giono : les Chroniques romanesques sont disponibles dans la collection "Quarto" de Gallimard.