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Vulgarité sur France culture

Envoyé par Virgil Waldburg 
06 septembre 2011, 08:55   Vulgarité sur France culture
Je suis en train d'écouter cet odieux personnage qu'est Laure Adler qui dépasse tout ce qu'on avait entendu en vulgarité : "son bouquin", "ce connard", "ce facho". On croirait une auditrice appelant de son camping pour dire tout le mal qu'elle pense du sujet de l'émission, sur une radio libre. On comprend le désastre de la station quand on entend parler cette femme qui en fut la calamiteuse directrice.
06 septembre 2011, 11:14   Re : Vulgarité sur France culture
Oui, ça m'a frappé aussi. Mais j'écrivais déjà la nuit dernière (c'est dire, avant Laure Adler)

Lundi 5 septembre, minuit vingt. Ce semblerait tout à fait impossible à croire, pourtant je jure que France Culture est encore descendue d'un ou deux crans, pendant les seules vacances. Au début, depuis mon retour, je croyais m'être trompé de station. J'en juge surtout d'après l'émission du matin, que depuis un bon siècle j'écoute en prenant mon petit déjeuner. On n'y entend plus que c'est un mec il, ça fait quand même depuis, c'que vous avez qu'faut bien voir, etc. Ce matin un invité tenait beaucoup à parler avec insistance de l'avenir de merde qui nous attend tous — je ne critique pas le fond du propos. Le tout est entrecoupé de musiquettes à hurler, telles que précisément on ne songe qu'à les fuir dans les salles de petits déjeuners d'hôtel. La classe dont c'est là la musique ne supporte pas qu'on puisse lui échapper, serait-ce chez soi.

Ici la plus surprise est Céline, qui m'a encore dit que je ne l'avais pas habituée à cette ambiance-là. Je n'y suis guère habitué moi-même.

On se mettrait tout le monde à dos, évidemment (autant dire que je ne risque rien…), si on se permettait de remarquer que cette vertigineuse décadence langagière, culturelle, intellectuelle, syntaxique, est aussi et peut-être d'abord, essentiellement, une chute de niveau social (des émetteurs). On est aussi descendu de deux ou trois crans, semble-t-il, dans la classe ou les sous-classes d'appartenance des autorisés de parole. Ce que l'histoire ne dit pas, c'est si cette chute du registre social de la parole procède d'une diminution du niveau social de ceux qui s'expriment, comme il semblerait, ou bien si elle est l'effet de la prolétarisation des émetteurs et des auditeurs, qui seraient les mêmes que toujours, socialement, mais décultivés et décivilisés par l'évolution générale en ce sens. Je ne crois pas risquer grand chose en avançant qu'il y a du vrai dans les deux hypothèses.

Curieusement j'ai trouvé mon salut, à midi, sur France Musique, où s'entendaient des extraits de journal intime de Solange Sand, qui faisait le désespoir de sa mère, et réciproquement, certes. Dans toutes les vies de Sand elle est donnée comme une chipie de première, qui a gâché des années de l'existence de l'écrivain. Ce portrait traditionnel n'est sans doute pas entièrement faux, mais la découverte du journal (ne serait-ce que par moi) braque sur elle une tout autre lumière, beaucoup plus favorable. Quel merveilleux observateur que cette femme impossible ! Et quel passionnant poste d'observation que le sien ( « Alors Delacroix dit à Chopin : ...») ! On serait tenté de dire d'elle, tout simplement :

« Quel bon écrivain ! »

Elle est à son meilleur, et à son plus drôle, quand elle dénonce les humanitaireries (c'est son mot) de sa mère, que d'évidence elle ne peut plus supporter. Elle appelle George Sand, non sans exaspération, l'Amie de l'humanité. Ça ne va pas être facile…
06 septembre 2011, 11:58   Les belles courbes
Je tombe justement sur ceci : Ifop, Indice de déculturation, dans l'enquête à paraître Radio France, une chute sans fin ? Bilan et perspectives, L'Harmattan, 2011 :


06 septembre 2011, 12:39   Re : Les belles courbes
Voici ce que l'on trouve ici :


RECTIFICATIF


Le journal intime de Solange Sand est un journal apocryphe, une œuvre littéraire très réussi d’Etienne Barilier. Solange Dudevant , fille de George Sand et élève occasionnelle de Frédéric Chopin, écrivit un journal intime durant l'été 1842; alors que Chopin, à Nohant, composait sa Quatrième Ballade.

C’est un auditeur qui, ému par ce journal inédit et voulant l’acquérir auprès de son auteur, et l’informant donc de l'existence de notre émission sur France Musique a recueilli la réponse suivante d’Etienne Barilier :

Cher Monsieur,

Je vous remercie bien vivement de votre message. À vrai dire, il me trouble quelque peu, car j'ignorais totalement que France-Musique avait diffusé des extraits de mon texte... et mon inquiétude redouble en tombant sur le site de cette émission, dont la présentation attribue à Solange Sand le texte dont je suis l'auteur... j'espère que le présentateur a rétabli la vérité... Rassurez-moi !

Si par hasard il ne l'a pas fait, il ne serait pas le seul : une descendante de George Sand m'a demandé d'où j'avais tiré ce manuscrit de la fille de l'écrivain, dont elle n'avait jamais entendu parler, mais où elle reconnaissait bien la voix de son aïeule Solange... Comme vous l'imaginez, j'étais plutôt fier d'avoir ainsi pu faire croire qu'il s'agissait d'un texte authentique de Solange, même si, bien entendu, mon intention n'était pas de tromper le lecteur, mais bien plutôt d'approcher le mystère de la relation Chopin-Solange, et le mystère, plus bouleversant encore, de la création de la Quatrième Ballade, qui est pour moi l'un des plus hauts chefs-d'œuvre de Chopin, et de toute la musique.

En vous remerciant encore très vivement de l'intérêt que vous portez à mon texte, je vous adresse, cher Monsieur, mes salutations très cordiales.

Étienne Barilier

***********


Cher Etienne Barilier,

c'est moi le fautif ! C'est vraiment une drôle d'histoire, j'en ris beaucoup, mais je suis triste aussi car votre Solange était si réelle !

En fait non, je ne devrais pas être triste, puisque vous avez été un véritable artiste créateur, vous avez inventé une réalité aussi riche, belle et complexe que la réalité elle-même ! En tout cas cette histoire me donne envie de lire votre dernier livre qui vient de paraître, Piano Chinois!


Pierre Charvet


Professeur associé à la section de français de la Faculté des lettres de l’Université de Lausanne (UNIL), Etienne Barilier est un écrivain et un traducteur suisse de langue française
Très beau morceau, cher Renaud Camus ! Grand merci pour le "preview".
Cela fait longtemps que je n'écoute plus France-Culture, hormis "Répliques". Quant à France-Musique, il m'arrive de subir son sabir, entre deux morceaux... Il y a certes de belles exceptions (j'aime bien ce jeune homme qui dirigeait un programme de musique baroque, le samedi, je crois...)
Ah, Répliques... tel un diamant perdu dans le roc grossier, et son éternel générique jamais dépoussiéré depuis vingt ans !
06 septembre 2011, 13:31   Re : Vulgarité sur France culture
Ne m'en veuillez pas d'évoquer un sujet plus terre à terre mais qui, rejoint, je crois, le thème de la langue, de la syntaxe et du détour, je veux parler du caca de nos amies les bêtes en milieu urbain. Grenoble pour se faire comprendre indique Espace chien, Saint-Malo signale Hygiène canine. Saint-Malo, longtemps ville libre, est cependant restée très vieille France.
06 septembre 2011, 13:43   Balbutiements
Il serait presque rassurant, parce que rationnel, de voir dans la "prolétarisation" du monde une explication majeure du déclin langagier mais, selon moi, cela ne suffit pas. Dire que ces nouvelles façons de parler s'appuient sur des tournures et des tons issus des modes d'expression de classes sociales mal dégrossies ne rend compte que partiellement de la destruction du langage aujourd'hui à l'oeuvre.

Parti pris, que je suis en train de lire (ayant renoncé à maintenir ce décalage que j'aimais entre la date de parution et celle de rédaction du Journal), est émaillé de "perles" france-culturelles, relevées par Renaud Camus. Des tronçons de phrases telles que "Qu'est-ce que les Occidentaux ne tiennent pas suffisamment compte, à votre avis ?" ou bien "C'est plus lié à comment à partir du moment dont on s'empare de la parole..." ne me paraissent pas appartenir à ce qui serait un langage "prolétaire".

Certaines tournures commencent à devenir proprement inintelligibles et, s'il existe un parler "prolétaire", peu élégant, parfois grossier, argotique et tout ce que l'on voudra de déplaisant, ce parler n'a jamais visé à l'inintelligibilité. En d'autres termes, si "prolétarisation" il y a pu avoir au début (pour "faire cool", "jeune" ou autre chose), il me semble que la machine à parler s'est emballée.

La "prolétarisation" a pu jouer le rôle de ces fusées de lancement qui, après un certain temps de vol, "décrochent" et laissent partir l'étage suivant, qui poursuit sa route. Ici s'arrête l'analogie : aucune destination n'est prévue pour le nouvel étage de langue en train de filer tout seul. (Soit dit en passant, ce type d'analogie avec la conquête spatiale m'est sans doute venu sans préméditation à cause d'une campagne publicitaire aperçue récemment et qui montre les "présentateurs-vedettes" de journaux télévisés de je ne sais plus quelle "chaîne", vêtus de combinaisons de cosmonautes.)
06 septembre 2011, 13:44   Re : Vulgarité sur France culture
De mon côté je vous laisse méditer sur ce beau titre de Libération :

Dérapages racistes en ligne : la Suède se passe de commentaire
06 septembre 2011, 15:45   Re : Vulgarité sur France culture
Oui, il fut de bon ton de singer la façon de parler du peuple, sans bien entendu son inventivité langagière. En outre le populo s'efforçait avec un certain succès de châtier son langage quand la situation s'y prêtait. Il n'aurait jamais parlé à une émission de France-Culture comme nos "élites " se croient obligées d'y parler.
Utilisateur anonyme
06 septembre 2011, 18:41   Re : Vulgarité sur France culture
Autre hypothèse : la flexibilité — concept devenu cardinal en ce monde en grande mutation — exige, croit-on, un assouplissement, voire une déconstruction expérimentale de toute structure (relativement) invariante* charriant les représentations mentales de l'ancien monde, structures dont la langue et sa syntaxe font partie. Aussi sauter d'un niveau de langue à un autre, aussi déstructurée et approximative que la langue de ce niveau soit, témoignerait d'une flexibilité accrue.

La flexibilité (l'adaptabilité, la souplesse, le « soi-mêmisme » réciproque (i.e. la capacité de devenir l'autre, d'être, de penser et de parler comme l'autre)) — i.e. la capacité de se fondre dans tout milieu, y compris ceux qu'on appelait naguère vulgaires — est le snobisme du XXIe siècle.

* Les mathématiques résistent à ce formidable élan déconstructiviste grâce à leur terrible efficacité pratique.
06 septembre 2011, 22:17   Re : Vulgarité sur France culture
Dire que je fus très entiché, à une époque, des Écrits de Laure.
Mais entremetteuse, avec ce que cela doit impliquer de canaillerie un peu grasse, elle doit l'être, puisque c'est bien grâce à elle que j'ai eu connaissance de Renaud Camus.
06 septembre 2011, 22:44   Re : Vulgarité sur France culture
Vous devriez lui écrire pour la remercier. Ça vous ferait bien voir et nous avons besoin de gens en place. J'ai décidé d'étoffer mes réseaux. Cassandre ne suffit plus.
06 septembre 2011, 23:01   Re : Vulgarité sur France culture
À voir la façon dont elle vous traita par la suite, je ne sais si cela vous serait très avantageux... je me demandai même à qui elle faisait allusion ce matin, en lisant Virgil, daubant ainsi "ce facho", "ce salaud", etc.

Ne regrettez rien, s'il est quelqu'un qui manque totalement, cruellement du moindre entregent, c'est bien moi...
06 septembre 2011, 23:55   Re : Vulgarité sur France culture
« Il y a maintenant bien des années, Alain Veinstein, qui venait de concevoir les “Entretiens de France Culture”, me demanda de les inaugurer avec André Dhôtel. Je me souviens de Georges Becker (qui avait chez lui, dans le Jura, quatorze horloges toutes remontées sonnant partout les heures) parlant avec enthousiaste de la parade nuptiale des fleurs, de Germaine Beaumont, 85 ans, sorte de Louis XI à voix mélodieuse, disant à Dhôtel, 75 ans : “Taisez-vous, galopin”, de quoi d’autre encore ? Ah oui ! Henri Thomas me fit, pour ces entretiens, faux bond (c’était sa spécialité). Bourré de remords, il m’écrivit : “Excuse-moi, mais je n’ai pas pu. Je ne me voyais pas en train de dire à Dhôtel : “Mais, chre André, tu as esquivé le problème du mal”…

A vrai dire, je crois qu’André Dhôtel s’en est toujours fichu, du problème du mal, et pas simplement du mal, mais du bien aussi peut-être (dirait-on). Par contre, il avait compris que, dans une émission de radio, l’essentiel se jouait au montage, c’est-à-dire que c’était un travail d’illusionniste et, maître en illusions, il l’était. Aussi vint-il plusieurs fois dans la cabine de montage où j’officiais en compagnie d’une technicienne de France Culture qui, l’année précédente, avait obtenu « Les Ciseaux d’Or », si vous voulez le Goncourt du montage. L’un de mes soucis était d’éliminer impitoyablement toute allusion ou toute référence – même bienvenue – au Pays où l’on n’arrive jamais. Aussi, j’exigeai de la dame qu’elle fît des miracles avec ses ciseaux. Et elle en faisait, un Pays par ici, un Pays par là, comme la pêche miraculeuse ou la multiplication des pains. Le sol de la cabine commençait à être couvert de débris de bande. Mais voilà que, me retournant, j’aperçois Dhôtel à croupetons…je lui dis : “Que faites-vous, André ?”

— Vous voyez bien, je ramasse mon œuvre. »

La Route inconnue
07 septembre 2011, 00:30   Re : Vulgarité sur France culture
Raté : Limonov.
07 septembre 2011, 01:06   Re : Vulgarité sur France culture
Ah oui, j'ai absolument tout faux...
07 septembre 2011, 10:12   Re : Vulgarité sur France culture
Ces messages me font plaisir ! J'ai aussi entendu Laure Adler, hier matin, dans son "Tout faux, tout flemme". Que dire ? Ces éructations de passionaria culturelle m'indiffèrent désormais. Je partage le sentiment de Cassandre "singerie du peuple". A tant vouloir exprimer la gamme des sentiments humains sur ce mode exalté mais qui semble si faux, cette femme me semble profondèment obscène.

Au demeurant, ce n'est pas tant la vulgarité de son parler qui m'ont agacée, hier, que la grossiéreté de son propos puisque elle termine sa chronique en saluant E. Carrère qui aurait su faire avec "Limonov" un "grand" livre avec un sale type comme personnage principal. Une vraie gageure pour Laure Adler !
Comment peut-on à ce point prendre les auditeurs pour des imbéciles ou, soi-même, manquer de réflexion et/ou de travail de préparation ? Laure Adler ignorerait-elle "Les démons", "Les carnets du sous-sol" de Dostoïevski, "Barry Lindon", "Les hauts de Hurlevent", le trouble Vautrin, etc. ?
Le plus amusant est de noter que sa conclusion est, somme toute, très moralisante puiqu'elle sous-entend que la littérature (quel que soit le sens de ce mot) devrait proposer des personnages lisses et sympathiques, à valeur d'exemplarité morale, auxquels tout bon lecteur rêverait de s'identifier benoîtement.
Pour une personne qui affectionne tant le mot "subversion", c'est croquignolet !
Cher Alain,
L'idée de Renaud Camus est désopilante (j'en ris tout seul devant mon écran). Je pense que Laure Adler serait d'abord surprise, puis très en colère de savoir qu'elle a fait connaître un écrivain qu'elle pensait réussir à détruire - heureusement en vain. Détaillez bien votre relation avec Israël, cela rentra tellement peu dans son système de valeurs moralo-littéraires qu'elle risque de tomber aphasique (ce serait un miracle).
A la réflexion, nous devrions tous écrire à Laure Adler de nous faire découvrir ceux qu'elle dénonce. Cela calmerait peut-être un peu ses penchants Torquemadesques.
07 septembre 2011, 10:50   Re : Vulgarité sur France culture
Citation
Virgil
Cher Alain,
L'idée de Renaud Camus est désopilante (j'en ris tout seul devant mon écran). Je pense que Laure Adler serait d'abord surprise, puis très en colère de savoir qu'elle a fait connaître un écrivain qu'elle pensait réussir à détruire - heureusement en vain. Détaillez bien votre relation avec Israël, cela rentra tellement peu dans son système de valeurs moralo-littéraires qu'elle risque de tomber aphasique (ce serait un miracle).
A la réflexion, nous devrions tous écrire à Laure Adler de nous faire découvrir ceux qu'elle dénonce. Cela calmerait peut-être un peu ses penchants Torquemadesques.

Pourquoi pas ? J'ai cependant quelques doutes. Pour ce que j'ai pu entendre de cette personne, elle me semble appartenir à ce que je nommerais la clique des nouveaux dévots. Ces gens dont inébranlables dans leurs certitudes, certains d'être les porte-étendards du bien souverain et absolu. Ceci étant, pour la beauté du geste et pour signifier à Laure Adler que sa seule parole ne prévaut pas, l'idée est plus que séduisante.
07 septembre 2011, 11:09   Re : Vulgarité sur France culture
Pour compléter ce qui a été écrit sur la vulgarité du ton sur France Culture, voici des exemples de ce que l'on trouve sur son site internet. Site dont cette radio semble très fière. Je dois avouer que je n'ai jamais compris comment "on" (et qui d'ailleurs est responsable de ces écrits ?) pouvait laisser passer sur l'internet des textes de cet acabit, mal écrits, bourrés de fautes, inélégants ... En d'autres termes, je ne saurais dire s'il s'agit d'incompétence, de paresse ou d'incurie.

Quoi qu'il en soit, le résultat est là et il n'est pas brillant :

[regardfc.forumn.net]

Autre exemple :
[regardfc.forumn.net]
"[Le populo] n'aurait jamais parlé à une émission de France-Culture comme nos "élites " se croient obligées d'y parler." écrit Cassandre et elle a tout à fait raison. C'est pourquoi l'expression "prolétarisation", régulièrement employée par Renaud Camus, ne me semble pas tout à fait adéquate. Quand le diariste écrit dans Parti pris (p. 479) : "Il y a eu depuis cinquante ans une incroyable prolétarisation de tout, de la vie, des êtres, des visages, des façons de s'habiller, de parler, de manger, de boire, de se comporter en public (et en privé a fortiori). Tout s'est avachi, les phrases, les cols, les tenues qui ne tiennent plus rien ni ne se tiennent.", cela m'a immédiatement remis en mémoire une archive audio-visuelle proposée il y a peu sur ce forum. On y voyait M. Cohn-Bendit à l'émission Apostrophes, en compagnie de Paul Guth, donner à merveille un cours d'avachissement dans sa façon de se tenir assis. Or, jamais, je dis bien jamais, le plus infime membre du peuple, le plus obscur "prolétaire", si invité à la télévision, ne se serait permis de s'affaler de la sorte sur un siège, en public et même, bien souvent, en privé.

On ne doit pas l'avachissement constaté à la classe prolétaire mais à ses singes, à ceux qui se figuraient (parce qu'ils ne les fréquentaient ni ne les connaissaient) que les prolétaires pétaient à table, ne possédaient aucun code et vestimentaire et de manières, sinon celui dicté par une prétendue "décontraction", telle qu'illustrée par M. Cohn-Bendit et qui n'a rien à voir, précisons-le, avec cette "bonne franquette", déplaisante à certains, je le conçois très bien, mais, d'un autre côté, chaleureuse, sans grossiéreté obligée.

Plus en amont dans le livre (p. 439 et 440), Renaud Camus, s'interroge sur les "micro-trottoirs" et exprime le rejet que ces parlures lui inspirent, très légitimement. Il termine par un soupçon, qu'il lève : "On ne peut tout de même pas soupçonner France 2 de choisir exclusivement ou de garder en boîte au détriment de tous les autres les seuls Français qui trouvent, devant un micro, même quand ils ont soixante ans, que c'est chiant de galérer pour aller bosser."

Eh bien, de mon côté, je ne lèverais pas si vite le soupçon et ne me fierais pas aussi aveuglément à la ressemblance du portrait du peuple en "micro-trottoirs". Il ne m'est pas possible d'oublier que les "micro-trottoirs" sont une fabrication de A à Z et, d'ailleurs, absolument tout ce qui s'entend et se voit procède d'une fabrication, d'un choix, d'un montage (voir là-dessus l'extrait cité par Florentin où sont à la manoeuvre des individus qui, pourtant, ne ressortissent pas encore de la "déculturation", eh bien ce n'en sont pas moins des fabricants, des "bidouilleurs", des monteurs, des menteurs.) Sans doute, aujourd'hui, les trafiquants de "micro-trottoirs" n'ont plus grand mal à sélectionner les "bons clients", c'est-à-dire ceux qui vont bien "faire chier", ceux qui vont être les interprètes bénévoles du scenario langagier imaginé par les journalistes. Sans doute le travail de "montage" s'est-il allégé et tout le monde est "bon" (figurez-vous qu'un jour j'ai été pris dans un de ces "micro-trottoirs", à l'échelle régionale, invité à me prononcer sur les embarras liés à la construction du tramway et je n'ai pas trouvé que c'était chiant, ces travaux, ni la galère pour circuler et, sans surprises, je n'ai pas été retenu dans le casting final.) Sans doute le public, les quidams, à force de recevoir cette leçon de la part des jounalistes ont-ils fini par apprendre que c'est ainsi qu'il faut parler. Je suis même convaincu que beaucoup de ces "micro-troittoirisés" s'appliquent à donner satisfaction et se sentent obligés d'en rajouter dans l'argot pour complaire à l'air du temps, exactement comme, jadis, ils eussent fait un effort pour soigner leur langage. Et puis un jour, c'est devenu naturel, une fabrication naturelle.

Je conçois très bien ce que le terme "prolétarisation" peut avoir de pratique mais il faudrait en trouver un autre car il insulte au peuple, qui ne le mérite pas. Il est cependant difficile d'en trouver un autre. Je lui préfèrerais tout de même celui de "journalistication", qui me semble avoir l'avantage de ne pas faire peser sur une seule classe sociale l'avachissement des moeurs et indique au contraire qui sont les responsables majeurs, les fabricants de ce monde fait à leur image et à leur service.
07 septembre 2011, 15:51   Re : Vulgarité sur France culture
D'accord avec Orimont.
Utilisateur anonyme
07 septembre 2011, 18:12   Re : Vulgarité sur France culture
Citation
Renaud Camus
Il y a eu depuis cinquante ans une incroyable prolétarisation de tout, de la vie, des êtres, des visages, des façons de s'habiller, de parler, de manger, de boire, de se comporter en public (et en privé a fortiori). Tout s'est avachi, les phrases, les cols, les tenues qui ne tiennent plus rien ni ne se tiennent.

Prolétarisation ou pas, il serait intéressant de sonder l'origine psychologique de « l'avachissement » généralisé que l'on observe quotidiennement. Je doute que la déculturation en soit la cause, du moins la cause principale. Si la tenue, la pose, le style, donc, en quelque sorte, la droite raideur — le verbe stuo signifiait ériger, lequel a un rapport avec stha, stare, être debout, dit Littré — étaient naguère prônés et observés, c'est que la possibilité du conflit, de la guerre, exigeait que l'on s'entraînât à se tenir droit devant l'ennemi, la tête haute, afin d'avoir de l'aplomb. Ne pas feindre cet aplomb, cette force apparente, provoquait autrefois un sentiment de honte, lequel était entretenu par la condamnation du laisser-aller. Depuis la professionnalisation de l'armée et la technicisation des conflits, la fin des grandes guerres qui jadis animaient les corps d'avantage que les armes, l'utilité de la tenue s'est vue réduite à néant : les malheureux qui y restent attachés sont perçus, ironie de l'histoire, comme maladroits, timides, voire craintifs, dans la mesure où ils persistent à observer des règles dont on peut dorénavant volontiers se passer. Aussi le laisser-aller est-il aujourd'hui vanté ; il témoigne, croit-on, à l'instar de l'ancienne tenue, d'une confiance en soi toute délestée du poids d'interdits moribonds et caducs. Le laisser-aller, l'avachissement généralisé, jouent aujourd'hui le même rôle social que l'exigence de tenue jouait naguère et jadis — un symptôme, un témoignage, une garantie de force, fût-elle feinte car souvent absente des corps dont la décontraction n'est qu'apparente.
07 septembre 2011, 20:06   Re : Vulgarité sur France culture
Quand on regarde vos petits textes de loin, cher Henri Lesquis, votre texte se dandine à cause des mots en italique, et on a l'impression de voir flou. Mais de près, c'est très intéressant.
Utilisateur anonyme
07 septembre 2011, 20:53   Re : Vulgarité sur France culture
Je dois vous avouer, cher Stéphane, que je m'étonne moi-même, lorsque je tapote sur mon clavier, de la virulence de mon addiction pour cette inutile bizarrerie. Mais en y songeant, je crois que ce travers s'enracine dans une vieille admiration, celle du ton d'un de mes anciens professeurs de la Sorbonne qui, avec emphase et extase, scandait ses discours, à la Lacan, au point que, parfois, on l'eût presque imaginé taper du poing sur la table à l'approche d'un concept qui lui paraissait crucial. Je tente en vain de retrouver, à l'écrit, l'exaltation que j'admirais chez cet homme, lors même que, le singeant, je n'obtiens que le grotesque dandinement que vous pointez avec justesse.
07 septembre 2011, 21:16   Re : Vulgarité sur France culture
Ah, il faut donc vous lire à voix haute, comme du Bossuet... j'ai essayé, c'est amusant et je vois ce que vous voulez dire.
Je trouve dommage qu'on s'arrête en si bon chemin, je serais partisan de l'usage du gras.
Contre le dandinement (qui doit dériver de dandy, n'est-ce pas, Henri), il y a, chez un autre maître, Badiou, la répétition de la proposition, répétition de la proposition, comme jadis chez certains italiens, esthètes ou marins, qui ne pouvaient s'empêcher de répéter le dernier brin de groupe nominal, de groupe nominal, pour recueillir l'attention, appeler à témoin, invoquer des échos souterrains et organiques du Verbe, comme chez Verdi, avant qu'il ne meure, qu'il ne meure dans le silence, le silence.
07 septembre 2011, 22:09   Re : Vulgarité sur France culture
Cher Henri Lesquis, je trouve également votre intervention intéressante. Je me permettrais cependant une remarque : vous l'introduisez par : «[...]il serait intéressant de sonder l'origine psychologique de " l'avachissement " généralisé que l'on observe quotidiennement.» Or, je ne trouve rien, à proprement parler, de psychologique dans votre pertinent développement. N'y voyez aucun reproche de ma part. J'ajoute que rien dans votre tempérament ni votre attitude ne semble vous prédisposer aux analyses psychologiques et que c'est tant mieux.
07 septembre 2011, 22:20   Re : Vulgarité sur France culture
En fait de style, Badiou serait donc du Péguy, une espèce de Péguy diminué ?
07 septembre 2011, 22:25   Ragots
J'en conviens, cher Virgil, la suggestion de Renaud Camus était tordante... Ce qui corse encore l'affaire, c'est que le service ainsi rendu par Mme Adler le fut bien avant que sa vocation torquemadesque se fût révélée dans sa pleine dimension, lors d'une émission très cosy, où tout le monde, à commencer par l'animatrice, était absolument ravi de la présence de notre dandy, c'est ainsi qu'elle se risqua à le dépeindre, apparemment enchantée des "frasques sexuelles" narrées dans le Journal dont il était question, à ses dires, La Guerre de Transylvanie.
Dame Laure l'eût-elle un peu mieux lu, se dit-on, qu'elle aurait déjà dû avoir la puce à l'oreille.

Véra doit avoir raison, il y a bien de l'obscène chez cette femme, on se demande même si ce n'est pas ce fond-là, avec la tartinade cultureuse appariée par-dessus, qui fit les délices d'un homme apparemment aussi estimable qu'Alain Veinstein, car tous les goûts sont dans la nature...
07 septembre 2011, 22:33   Re : Vulgarité sur France culture
La Guerre de Transylvannie... le premier livre de Renaud Camus acheté (il y est question, dans mon souvenir, de l'Allemagne, de la Hongrie, de la tristesse des pays communistes, d'une petite voiture qui fait des siennes sous la neige).
Oui, Badiou pratique une forme d'emphase, comment dire, très atypique, une forme d'emphase très atypique, qui ne se lâche pas des pieds avant que de s'être agrippée des mains, si bien que la discontinuité gymnaste et simiesque du propos, comme vous l'avez relevé fort pertinemment cher Stéphane, à l'instar de certaines proses du Péguy des Cahiers de la Quinzaine, a pour effet et pour fonction de tenir l'équilibre du souffle et du sens en suspend, l'équilibre du souffle et du sens en suspend, en invitant l'auditoire à procurer à l'orateur un filet de sécurité à son exercice d'acrobatie, filet sympathique insufflant le respect et l'attente, et, accessoirement, comme au théâtre, un muet soutien, une critique approbation à des dires qui, laissés libres et seuls, n'existeraient pas car se trouvant dépourvus de tout mobile à exister, de tout mobile à exister.
07 septembre 2011, 23:10   Re : Vulgarité sur France culture
A présent, je comprends mieux, merci. Oui, merci, maintenant je comprends mieux.
08 septembre 2011, 06:22   Re : Vulgarité sur France culture
"A vrai dire, je crois qu’André Dhôtel s’en est toujours fichu, du problème du mal, et pas simplement du mal, mais du bien aussi peut-être (dirait-on)."


J'ai conservé une grande tendresse pour André Dhôtel et son oeuvre, que j'admire profondément. Les hasards de la vie ont fait que nous avons été presque voisins au milieu des années 80. Merci donc à Florentin d'attirer sur lui et sur elle l'attention, même incidemment.
08 septembre 2011, 09:20   Re : Vulgarité sur France culture
Mais, cher Kiran, c'est plus qu'incidemment, j'ai aussi beaucoup d'admiration pour l'homme et pour son œuvre. Je l'ai déjà écrit ici même : je place La vie de St Benoît Labre au même niveau que La vie de Rancé.
08 septembre 2011, 09:38   Re : Vulgarité sur France culture
"J'ai regardé une petite vidéo où l'on voit Laure Adler se confondre en excuses, la larme à l'œil, envers Anne Sinclair, revenue en France avec son mari. Que cette femme est moche (je parle de Laure Adler, bien sûr) ! Moche à tous les sens du terme. On voit tellement qu'elle est morte de trouille, la pauvre, alors que les "journalistes" présents parlent, bien entendu, d'un acte "très beau, très courageux"… Que ces gens sont donc pitoyables ! Laure Adler est tout de même un cas. Je me rappelle une lointaine époque, où France-Culture était encore une radio culturelle, et où j'avais entendu son mari (étaient-ils déjà mariés, alors, je n'en ai aucune idée), Alain Veinstein, parler d'elle (lui "passant l'antenne") en disant : « (…) la très belle Laure Adler ». Qu'on puisse trouver cette femme belle m'a toujours paru très étonnant, et même inconcevable. En tout cas, dans la vidéo dont je parle, je trouve qu'on la voyait parfaitement "telle qu'en elle-même".

Georges
08 septembre 2011, 10:18   Re : Vulgarité sur France culture
Tout à fait d'accord avec vous, cher Florentin. Dhôtel a eu le malheur (si j'ose dire) de devenir un peu célèbre pour l'un de ses moins bons livres, Le Pays où l'on n'arrive jamais. Connaissez-vous ces petites merveilles que sont la Rhétorique fabuleuse et la Chronique fabuleuse ?

Ma mère a passé les dix premières années de sa retraite à Attigny dans les Ardennes, tout près de Roche, où Vitalie Cuif, la "Mère Rimbe", avait sa ferme. J'ai donc aperçu plusieurs fois Dhôtel et sa femme par les chemins campagnards. Leur maison de vacances se trouvait à quelques kilomètres à peine d'Attigny. Si un écrivain peut ressembler à son oeuvre, c'était André Dhôtel.
08 septembre 2011, 10:25   Re : Vulgarité sur France culture
Oui, je connais, c'est excellent. On aimerait écrire avec un tel bonheur.
08 septembre 2011, 13:16   Re : Vulgarité sur France culture
Pour en revenir au sujet, aux mecs, aux nanas et aux trucs, ne surtout pas rater Roland Castro, maintenant sur vos écrans — un maître.
08 septembre 2011, 13:39   Les truffes...
Ah oui alors ! Je viens de l'entendre. Y avait des mecs et des truffes, on a commencé par les nanas, puis Lacan s'est pris toutes les truffes.
08 septembre 2011, 13:46   Re : Vulgarité sur France culture
Passer, sur un même fil, de Roland Castro à André Dhôtel est l'un des plaisirs de ce forum.
Je signale à ses amoureux que Patrick Reumaux a écrit un très bon livre sur Dhôtel (L'honorable Monsieur Dhôtel)
Utilisateur anonyme
08 septembre 2011, 14:19   Re : Les truffes...
Citation
Orimont Bolacre
Ah oui alors ! Je viens de l'entendre. Y avait des mecs et des truffes, on a commencé par les nanas, puis Lacan s'est pris toutes les truffes.

"Ha ouaih, Lacan, y transigeait pas avec son désir, donc les autres : pas de truffes !"
08 septembre 2011, 14:25   Re : Les truffes...
Voire, mieux encore, les truffes, c'était les autres.
08 septembre 2011, 14:33   Re : Vulgarité sur France culture
Chaque région a ses spécialités, ici c'est les glands...
08 septembre 2011, 15:45   Re : Vulgarité sur France culture
Mais vous n'avez rien compris... Il ne s'agit pas de déculturation, mais de ligne éditoriale. Chaque invité, (sauf quelques exceptions dont on ne s'est pas encore débarrassé), est prié de participer à la cure de jouvence de France Culture en employant un langage qui fasse entrer la station dans les temps nouveaux. Ce langage moderne nous permet de donner tout leur impact aux leçons de morale et de politique anti discriminations et "pro- autre"; il est pure recherche de l'harmonie entre la forme et le contenu. Pourquoi critiquer cet effort ?
09 septembre 2011, 10:08   Re : Vulgarité sur France culture
J'ai également remarqué un élément éminemment caractéristique de la baisse de qualité de la station, à savoir l'introduction, dans la nouvelle émission d'Arnaud Laporte intitulée "la Dispute", de commentaires d'auditeurs laissés sur le répondeur de la station. Or France Culture avait jusqu'à présent été préservée de cette pratique, répandue sur quasiment toutes les stations (hormis peut-être celles purement musicales) et en particulier sur celles dont la qualité est la plus faible, consistant à diffuser la voix des auditeurs, qu'il s'agisse de personnes appelant en direct au téléphone ou de messages laissés sur le répondeur.


Ce relâchement généralisé n'est évidemment pas limité à France Culture ; les autres stations de radio ou chaînes de télévision, y compris celles du service public, ayant tendance à tomber encore bien plus bas. Qu'on prenne par exemple l'émission quotidienne de France 5 C dans l'air, dont les titres relèvent le plus souvent d'un niveau langagier très familier, voire vulgaire : "Politique : ça défouraille à Marseille", "Papys braqueurs et délinquance alimentaire", "Les keufs, même pas peur !", "Outreau : c'est reparti", "La bouffe : recette anti-crise", "Sarko sort le "karcher"", etc. Un tel abaissement pour une émission d'actualité et de débat sur une chaîne de service public n'aurait sans doute jamais été envisageable vingt ou trente ans plus tôt...
09 septembre 2011, 10:16   Abaissement
Oui ; et hier soir, nous avons aussi eu droit (enfin, j'ai juste tourné le bouton pour voir ce qu'il y avait, je n'ai pas insisté) à un reportage sur le punk islamique aux Etats-Unis. Le punk islamique, sujet décalé. Une journaliste cool à la rencontre des musulmans stigmatisés dans l'Amérique de l'après-11 septembre. Pour contrer les préjugés. Un des membres du groupe punk, très fier de son identité musulmane, passait son temps à se plaindre, à accuser les Occidentaux d'avoir un regard de supériorité sur les pays arabes, de faire la vie dure aux musulmans d'Amérique, etc.
Utilisateur anonyme
09 septembre 2011, 11:10   Re : Abaissement
"le punk islamique"......le punk de ceux qui mettent de l'eau dans la bière sans alcool ?
09 septembre 2011, 11:29   Re : Vulgarité sur France culture
La référence à Dhôtel conduit aussi à cet autre grand méconnu que fut Henri Thomas, mort dans la même maison de retraite parisienne où mourut Beckett. Et, puisqu'ils le connurent et l'admirèrent tous les deux, à l'immense Cingria. On est très loin du sujet initial de ce fil, bien sûr. Tant mieux peut-être.
Utilisateur anonyme
09 septembre 2011, 13:04   Re : Vulgarité sur France culture
Citation
Éric Veron
[...] Je me permettrais cependant une remarque : vous l'introduisez par : «[...]il serait intéressant de sonder l'origine psychologique de " l'avachissement " généralisé que l'on observe quotidiennement.» Or, je ne trouve rien, à proprement parler, de psychologique dans votre pertinent développement. N'y voyez aucun reproche de ma part. J'ajoute que rien dans votre tempérament ni votre attitude ne semble vous prédisposer aux analyses psychologiques et que c'est tant mieux.

Cher Éric Veron, mon raisonnement s'appuie certes sur des évolutions civilisationnelles, politiques et sociales, mais l'innervation profonde du changement d'attitude est essentiellement psychologique : en effet, selon mon analyse, d'une part, l'exigence de tenue était soutenue par le sentiment de honte — lui-même entretenu par la nécessaire (relativement à la possibilité du conflit, de la guerre) condamnation du relâchement —, et, d'autre part, l'avachissement et la décontraction observés aujourd'hui sont le résultat combiné d'un mimétisme — attitude essentiellement psychologique — visant à être comme il faut (ce modèle étant lui-même le produit d'évolutions politiques et plus largement civilisationnelles) et de la conscience — état psychologique donc — du jugement collectif dépréciatif porté sur l'ancienne tenue, jugement selon lequel ceux qui y restent attachés témoignent d'un manque de liberté.
09 septembre 2011, 15:44   Re : Vulgarité sur France culture
Je vous remercie de vos explicitations.
CIngria.

Charles-Albert Cingria.

Le coruscant et l'immarcescible.

Ne vous excusez pas, Kirian. Toutes les occasions sont bonnes pour citer le vélocipédiste suisse.
C'est entendu, Laure Adler est odieuse et France Culture vulgaire.

Mais "félicitons-nous qu'à côté, tout à côté - disons une prairie où s'ébrouent les bicyclettes - la vie reste aussi belle."
09 septembre 2011, 23:14   Du nécessaire envoilement
« On était toujours mieux dans le moment dont on vient d'être débusqué. »

Henri Thomas, La Défeuillée
10 septembre 2011, 00:37   Re : Vulgarité sur France culture
Citation
Henri Lesquis
Cher Éric Veron, mon raisonnement s'appuie certes sur des évolutions civilisationnelles, politiques et sociales, mais l'innervation profonde du changement d'attitude est essentiellement psychologique : en effet, selon mon analyse, d'une part, l'exigence de tenue était soutenue par le sentiment de honte — lui-même entretenu par la nécessaire (relativement à la possibilité du conflit, de la guerre) condamnation du relâchement —, et, d'autre part, l'avachissement et la décontraction observés aujourd'hui sont le résultat combiné d'un mimétisme — attitude essentiellement psychologique — visant à être comme il faut (ce modèle étant lui-même le produit d'évolutions politiques et plus largement civilisationnelles) et de la conscience — état psychologique donc — du jugement collectif dépréciatif porté sur l'ancienne tenue, jugement selon lequel ceux qui y restent attachés témoignent d'un manque de liberté.

Vous dîtes ceci car vous n'êtes pas chrétien et que vous ne connaissez pas la notion d'âme.

Si vous croyiez en le Dieu trinitaire, vous auriez l'idée que Dieu peut plonger une de ses conscience en vous, sa seconde en l'autre que vous, toute en réservant à sa troisième le soin de juger la relation entre vous et l'autre.

Vous auriez déjà abdiqué de pouvoir cacher quelque chose, vous n'auriez donc plus honte.
Vous n'auriez rien à imiter, juste à vous consacrer à être vrai.

Mais c'est vrai que c'est une autre disposition d'esprit et qu'elle n'est pas "scientifique".
Utilisateur anonyme
10 septembre 2011, 00:51   Re : Vulgarité sur France culture
Citation
Florentis
Mais c'est vrai que...

Florentis, permettez-moi de vous rappeler que le « c'est vrai que » fait tache en ces lieux. Quant au reste, outre le fait que la théologie ne m'inspire guère, je vous précise que ma petite analyse n'est point introspective ni individuelle mais vise à l'établissement de lois générales et objectives.
10 septembre 2011, 01:53   Re : Vulgarité sur France culture
L'objectivité ne devrait-elle pas pourtant nous pousser à considérer que l'homme est subjectif ?

Il est aisé de comprendre qu'une croyance modifie le comportement, puisque j'agis selon ce que je crois.

Ainsi, je repère les arnaqueurs.
Plutôt qu'agir à la lumière d'un tiers, ils préfèrent le ténébreux face-à-face.
Leur visage diffèrent selon que je les fréquente en groupe ou en relation intime.

Le croyant en un tiers-arbitre moral a le même visage dans les deux situations.

PS :
♦ C'est vrai que. [Suivi de l'ind. pour reconnaître la réalité d'un fait ou, plus rarement, du cond. pour concéder son éventualité] Ils n'avaient pas prévu que vous voudriez tout mettre [un héritage] à mon nom, tout de suite... Mais est-ce qu'il est trop tard?... C'est vrai qu'ils pourraient nous attaquer en justice... à moins de leur dissimuler... Ah! ce que j'ai été bête! je suis bien puni (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 228). J'avais choisi d'être rassuré; et c'était bien vrai, au fond, que je me croyais immortel (Sartre, Mots, 1964, p. 164). P. ell., fam. Ah! vrai que ça m'embête, Henri, qu'on parte sans toi! Qu'est-ce que tu vas devenir, tout seul? J'ai bien envie de rester (Fallet, Paris au mois d'août, 1982 [1964], p. 20).
voir ici
Hier soir, Laure Adler récidive. Elle recevait Elisabeth Roudinesco et ce n'était que "votre bouquin", "c'est dingue !", etc. Laure Adler parle une langue digne d'une adolescente "branchée".
10 septembre 2011, 10:23   Re : Vulgarité sur France culture
Citation
Félix
J'ai également remarqué un élément éminemment caractéristique de la baisse de qualité de la station, à savoir l'introduction, dans la nouvelle émission d'Arnaud Laporte intitulée "la Dispute", de commentaires d'auditeurs laissés sur le répondeur de la station. Or France Culture avait jusqu'à présent été préservée de cette pratique, répandue sur quasiment toutes les stations (hormis peut-être celles purement musicales) et en particulier sur celles dont la qualité est la plus faible, consistant à diffuser la voix des auditeurs, qu'il s'agisse de personnes appelant en direct au téléphone ou de messages laissés sur le répondeur.

J'ai également été étonnée par cet emploi d'un répondeur destiné à recueillir les éventuels commentaires des auditeurs dans "La dispute" d'Arnaud Laporte, émission qui dans son propos général ne me semble guère qu'une copie du "Masque et la plume", mâtinée du "Rendez-vous" de Laurent Goumarre pour ce qui est de la revue de presse présentée quotidiennement par Antoine Guillot.
Avez-vous constaté le résultat ? L'objectif visé selon les dires du présentateur était de permettre la confrontation des points de vue puisque "tous seraient conviés" à cette dispute. Hormis que ce genre de déclaration de principe n'est, en général, qu'un effet d'annonce, les messages retenus sont d'une affligeante pauvreté de forme et de contenu.

Je parle d'effet d'annonce car nous ignorons, de fait, comment les messages diffusés ont été choisis et sur quels critères.

J'en reviens au résultat : faible et fade. Dans cette introduction du gadget répondeur, en plus de la vulgarité, je vois de la démagogie, un prolongement de la démocratie d'opinion dans le champ du commentaire culturel, une flatterie à peu de frais des égos.
J'y vois même tout le contraire de la pétition de principes annoncée. A savoir non pas une tentative ou une volonté d'ouverture mais une façon de la diluer dans un inutile bavardage éphémère, digne de n'importe quel propos de table quand, après le fromage, il est d'usage de raconter ses derniers émois culturels qui ne sont guère que des faire-valoir sociaux.
"Je parle d'effet d'annonce car nous ignorons, de fait, comment les messages diffusés ont été choisis et sur quels critères."

Cela, le public ne le saura jamais et il sera par définition impossible à tout auditeur de le savoir, quels que soient les maîtres de la chaîne culturelle. Cette ignorance du public quant à la fabrication des "émissions" est consubstantielle à l'existence même des "émissions" et de tout "média" audio-visuel.
11 septembre 2011, 12:05   Re : Vulgarité sur France culture
Citation
Orimont Bolacre
"Je parle d'effet d'annonce car nous ignorons, de fait, comment les messages diffusés ont été choisis et sur quels critères."

Cela, le public ne le saura jamais et il sera par définition impossible à tout auditeur de le savoir, quels que soient les maîtres de la chaîne culturelle. Cette ignorance du public quant à la fabrication des "émissions" est consubstantielle à l'existence même des "émissions" et de tout "média" audio-visuel.

Vous avez, Orimont, raison. Cependant, à travers le gadget du répondeur, ce qui me laisse songeuse, c'est la façon dont justement France Culture dérive de plus en plus vers les modes de n'importe quel autre "média". J'avais le sentiment qu'il fut un temps où France Culture n'avait pas à mettre des bas résilles pour racoler l'audimat. Je n'ai jamais eu le sentiment que cette radio était idéologiquement indépendante mais, au moins, j'avais le sentiment de cette indépendance à l'égard des modes.
Et ce qui me fait ricaner dans ce "dispositif" (autre mot à la mode), c'est qu'il s'agit d'un faux-semblant puisqu'on leurre les gens avec des apparences de "démocratie participative", là où il n'y a que de la manipulation. Au demeurant, comment un commentaire sur un répondeur, forcément limité par un temps d'enregistrement, pourrait-il être complet, bien articulé ? Et qu'adviendrait-il si ces commentaires se révélaient plus pertinents, plus spirituels que ceux des critiques, professionnels de la profession ?
Tout cela est de l'ordre de la communication, de la mascarade et si l'on considère que la "culture" (terme bien vague et dont on ignore ce qu'il recouvre au juste) doit induire un rapport à la vérité, au savoir, au travail qu'un individu veut entretenir à sa subjectivité, tout cela prend un goût de démagogie moisie des plus déplaisants.
La Grande Table d'aujourd'hui (à partir de 13H) vaut d'être écoutée sur le baladodiffuseur. À propos du « genre », on s'en est donné à cœur-joie dans l'anti-catholicisme primaire. La féministe de service, Mme Brisac, lâchait une anecdote sur une personne particulièrement obtuse, « peut-être même pas catholique », avant de se corriger maladroitement (on peut être catholique sans être obtus). M. Eric Fassin expliquait que la contestation du « gender » était téléguidée depuis le Vatican (il n'a pas fait allusion aux noirs complots des jésuites, mais on a bien compris), et se demandait comment des gens qui ne sont pas scientifiques peuvent prendre position dans le débat (problème, il est, lui, sociologue « engagé », et donc ses conclusions scientifiques valent strictement ce que valent ses opinions politiques). Last but not least, une madame Rahmani nous citait du Edward Said avec des trémolos, sur la construction sociale de l'Orient (« l'orientalisme »), du genre, ou de tout ce qu'on voudra. Et que je t'organise un colloque sur le « genre » au Maroc.

Car tout ce petit monde, comme c'est curieux, est fanatiquement islamophile. M. Fassin, l'engagé qui fait de la science, a même un blog tout exprès, où il terrasse le dragon islamophobe. Ça ne tombe pas mal. L'islam est fameux pour son respect des identités sexuelles, les homosexuels iraniens sont bien placés pour le savoir. Tandis que les catholiques, ça vous oblige à aller à la messe à des seize ans révolus et ça vous interdit de mettre des pantalons, quand on est de la génération de Mme Brisac.

Je me suis souvenu avec nostalgie de la radio albanaise marxiste-léniniste, Radio Tirana, que j'écoutais sur les ondes courtes dans les années 1970. C'était bête aussi, mais les inepties étaient entrecoupées par de la musique folklorique.
12 septembre 2011, 16:10   sur co...
Bel exemple de lutte contre l'acclimatation d'une parlure mal défendable, dans la première partie de La grande table, Emmanuel Carrère, invité à parler de son dernier livre, empêche in extremis un "sur comment" de lui échapper, preuve que l'alien langagier est parvenu à se loger dans son esprit.
Vulgarité sur France culture, à ne pas confondre avec Culturalité sur France Vulgaire
12 septembre 2011, 22:41   Re : Vulgarité sur France culture
En ce moment, Laure Adler reçoit Jean-Luc Godard ; son premier petit film (vous savez, sur le barrage) est 'achement bien, selon l'ex-présidente de France Culture.
12 septembre 2011, 23:03   Re : Vulgarité sur France culture
Un duo d'enfer, ces deux-là...

(Ma dernière tentative de regarder un film de Godard (Notre musique) a été à tel point éprouvante, crispante, révulsante, chiante (pas d'autre mot), que cette allergie plus récemment acquise concerne désormais, hélas, l'ensemble de son œuvre...)
Appelons la station : France Vulgur !
13 septembre 2011, 09:26   Re : Vulgarité sur France culture
France est de trop.
"Grande Vulgure" alors ? Ou "Trans-Vulgure" ? Car ils aiment tout ce qui mélange, change et métisse...
13 septembre 2011, 11:15   Re : Vulgarité sur France culture
J'a aussi constaté que l'émission littéraire d'Alain Veinstein, où il reçoit chaque soir, en tête-à-tête, un écrivain (indépendamment des choix souvent discutables de Veinstein, il s'agit, disons, d'une des dernières émissions littéraires classiques sur la chaîne), en l'espace de deux ou trois ans, a diminué de longueur et est reportée, à chaque rentrée, toujours plus loin dans la nuit : naguère elle commençait à onze heures, puis ç'a été onze heures et demie, et cette année minuit.
13 septembre 2011, 11:17   Re : Vulgarité sur France culture
Veinstein a réalisé dans les années 80 des entretiens passionnants avec Henri Thomas. Cela suffit à me le rendre estimable.
Et puis, il subit Laure Adler tous les jours, même quand la radio est éteinte. Il faut de la patience ou de l'inconscience, ou tout simplement aucun goût...
A propos de l'horaire de l'émission Du jour au lendemain, je crois qu'il n'y a pas lieu de dramatiser. Sur une période plus longue que celle qui est envisagée par S. Bily, on constate que l'émission a toujours commencé entre 11h30 du soir et minuit (jamais 11 h pile dans mon souvenir) et qu'elle a toujours duré entre 30 et 45 minutes, avec des fluctuations en plus ou en moins selon les années. De très nombreux auditeurs y sont attachés, comme au Masque et la plume sur France Inter. Ce serait une sacrée levée de boucliers si elle était supprimée, retardée ou notablement raccourcie. Il faut reconnaître de manière chevaleresque beaucoup de talent à Alain Veinstein : talent d'interviewer hors de pair et talent pour maintenir depuis si longtemps une émission si inactuelle dans sa simplicité... même quand son épouse n'est pas ou n'est plus plus présidente de France Culture. A cet égard, on notera que les déductions du genre : la vérité de X c'est Y (par exemple la vérite de Iannis Xenakis c'est François Xenakis) sont inopérantes dans certains cas : car la vérité d'Alain Veinstein n'est pas, ne saurait être, Laure Adler... Et l'on regrettera, malgré notre esprit chevaleresque, qu'Alain Veinstein ait ses têtes de turc : il n'invite pas Renaud Camus pas plus que d'autres, pour des raisons encore plus mystérieuses, comme le poète Jude Stefan...
Contrairement à Buena Vista, je trouve Alain Veinstein un très mauvais "interviouveur" (et un déplorable écrivain). Je me souviens d'une émission où il recevait une Allemande parfaitement francophone. Il lui adressa une de ces affirmations qu'il transforme en interrogations par une simple élévation finale de la voix et la dame fut un peu décontenancée : "Où est la question ?" Ce fut son tour d'être décontenancé et de formuler, cette fois, une vraie question. Je ne suis pas sûr qu'elle fut ré-invitée. Ses affirmations-questionnantes sont généralement très générales et passent partout : il commente le nombre d'ouvrages publiés, le titre, la quatrième de couverture... Il est rare qu'on ait vraiment l'impression qu'il a lu le livre, même de manière distraite.
Citation
Virgil
Il est rare qu'on ait vraiment l'impression qu'il a lu le livre, même de manière distraite.

"Rare", je ne sais, mais que cela lui arrive parfois, je le confirme, le tenant d'un invité qu'il prévint avant l'émission.
Cet invité était Jean-Loup Trassard, mon voisin en Mayenne, auteur d'une oeuvre remarquable et méconnue, publiée chez Gallimard et aux éditions "Le Temps qu'il fait".
13 septembre 2011, 18:19   Re : Vulgarité sur France culture
Citation
Virgil
Contrairement à Buena Vista, je trouve Alain Veinstein un très mauvais "interviouveur" (et un déplorable écrivain). Je me souviens d'une émission où il recevait une Allemande parfaitement francophone. Il lui adressa une de ces affirmations qu'il transforme en interrogations par une simple élévation finale de la voix et la dame fut un peu décontenancée : "Où est la question ?" Ce fut son tour d'être décontenancé et de formuler, cette fois, une vraie question. Je ne suis pas sûr qu'elle fut ré-invitée. Ses affirmations-questionnantes sont généralement très générales et passent partout : il commente le nombre d'ouvrages publiés, le titre, la quatrième de couverture... Il est rare qu'on ait vraiment l'impression qu'il a lu le livre, même de manière distraite.

Enfin ! Je suis d'accord, Alain Veinstein me semble un parfait usurpateur. Tout dans son travail respire l'arnaque pseudo intellectuelle héritée des années 70. Ces silences qu'il doit penser blanchotiens mais qui transpirent l'indifférence paresseuse, son ton qui se veut inspiré mais évoque la voix d'un homme qui chercherait à émerger de l'effet d'une surdose de tranquillisants. De plus, cet homme fait exactement la même émission, ponctuée des mêmes questions et autres tics depuis des années. Amélie Nothomb, Gérard Macé ou Pierre Michon, tous ont droit aux mêmes questions de psy qui roupille au fond de son fauteuil.

Bref ... La seule chose qu'on pourrait attendre de son émission serait un choix d'invités un peu plus original mais ce n'est même plus le cas.

Au demeurant, j'écoute de moins en moins cette radio, prétentieuse et médiocre. A mon sens, sa plus grande vulgarité réside là : sa prétention à vernis culturel ou intellectuel. C'est la radio de Mme Verdurin, faite par Mme Verdurin !

Quoi qu'il en soit et à toutes fins utiles, je vous signale une liste d'échange où d'autres auditeurs mettent en ligne d'anciennes émissions de cette radio. On y trouve des merveilles et on mesure le délitement de France Culture. Grâce à cette liste, j'ai pu récupérer des "Chemins de la connaissance" et autres émissions passionnantes, érudites et dont les invités avaient réellement à coeur leur sujet. En d'autres termes, des émissions d'un temps où France Culture était autre chose qu'une épicerie culturelle, imbue d'elle-même et ne parvenant à faire illusion qu'auprès des Mme Bovary théâtreuses, tiers-mondistes et autres artistes contentspourriens.

Voici le lien :
[fr.groups.yahoo.com]
13 septembre 2011, 18:48   Re : Vulgarité sur France culture
Ces silences qu'il doit penser blanchotiens mais qui transpirent l'indifférence paresseuse...

En effet, c'est très bien dit.
13 septembre 2011, 18:54   Re : Vulgarité sur France culture
Il a dit à Jean-Loup Trassard qu'il avait vraiment lu son livre ?
13 septembre 2011, 19:03   Re : Vulgarité sur France culture
J'écoutais avec plaisir, dans les années 70, Les Nuits magnétiques dont le succès, à mon avis, était dû à un artiste de la prise de son, Yann Paranthoën.
13 septembre 2011, 19:08   Re : Vulgarité sur France culture
Citation
Florentin
J'écoutais avec plaisir, dans les années 70, Les Nuits magnétiques dont le succès, à mon avis, était dû à un artiste de la prise de son, Yann Paranthoën.

Dans ce cas, Florentin, je vous conseille d'aller faire un tour sur la liste ANPR. Vous y trouverez sans doute votre bonheur. Je viens d'y récupérer "Le bon plaisir de M. Blanchot" et celui de Bouvier. Et pour ce que j'ai pu en écouter, Paranthoën était un artiste de la radio.
13 septembre 2011, 19:37   Re : Vulgarité sur France culture
Citation
Renaud Camus
Il a dit à Jean-Loup Trassard qu'il avait vraiment lu son livre ?

J'avais compris, au contraire, qu'il l'avait prévenu qu'il n'avait pas lu son livre, ce qui voudrait dire que lorsqu’on n'est pas averti de la sorte, le livre est bien lu...
Utilisateur anonyme
13 septembre 2011, 19:57   Re : Vulgarité sur France culture
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Cher monsieur Camus, Alain Eytan interprète correctement mon information, mais vous mettez judicieusement le doigt sur l'imprécision de mon propos : je m'aperçois que je prolonge la phrase de Virgil comme s'il va de soi qu'on a souvent l'impression qu'Alain Veinstein n'a pas lu le livre parce qu'il ne l'a effectivement pas lu.
Par "cela" j'entendais donc "il n'a pas lu", ne prenant pas garde qu'on lit selon la lettre "on a l'impression qu'il n'a pas lu" ... tant l'impression dont nous fait part Virgil me semble manifester une réalité pour l'auditeur attentif.
13 septembre 2011, 22:12   Re : Vulgarité sur France culture
Citation
Didier Bourjon
Quand un chroniqueur de France Culture découvre le racisme anti-blanc (fdesouche)

[www.fdesouche.com]

Il se passe enfin quelque-chose sur France Culture ! Je suggère l'envoi d'un message de félicitation au professeur Rollin. Sur cette radio, c'est un acte de sécession et d'une folle bravoure.
15 septembre 2011, 14:27   Re : Vulgarité sur France culture
Amis de la vulgarité, bonjour ! C'est le slogan de Guy Luxus, présentant les jeux du cirque dans je ne sais plus quel Astérix.

Cf lien :
[www.telerama.fr]

Soit dit en passant, l'émission de Taddéï est minable. Encore des propos de café du commerce, la gouaille du patron aveyronnais en moins et son savoureux saucisson aussi !
Depuis quand passer de la rue François Ier à la Maison de la radio passe-t-on la Seine ? Le journaliste de Télérama veut faire un bon mot : raté. ("Mais c'est sur le versant radio que le changement est le plus radical : Taddeï passe la Seine, ou plutôt le Rubicon des ondes, en allant d'Europe 1 à France Culture").
La conclusion est affligeante : "Une quête de sens qui devrait coller à la ligne de Culture. Voire l'élargir." Voilà une femme qui n'a pas dû beaucoup écouter France Culture, infiniment plus divers dans sa ligne que tout le reste de la bande FM réunie. Encore un déplorable effet : raté.
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