Citation
A propos de "préjugés", lire à tout prix : "In Praise of Prejudice" (encore de Dalrymple...) Je continue à penser qu'il faudrait qu'il soit traduit en français (à moins que je ne me trompe, il ne l'est toujours pas).
Mais il ne sera jamais traduit en francais ne vous faites à ce sujet pas la moindre illusion.
Cet auteur a tout pour déplaire à nos amis du complexe médiato-politique. Il s'est même permis d'écrire dans la revue The New Criterion une critique acerbe d'Orwell en particulier de son livre
Homage to Catalonia et cela le disqualifie totalement aux yeux des progressistes qui tiennent depuis des décennies les rennes de l'édition.
Je vous propose, cher Bruno, de lire l'éditorial ci-dessous que j'avais d'ailleurs mis en ligne sur l'ancien forum. La traduction est de moi et elle est très lacunaire.
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www.city-journal.org]
Théodore Dalrymple
Au dépens de l’Esprit
Un donneur de sperme pris dans son propre piège ou l’arroseur arrosé !
Article paru dans le 25 octobre 2005 dans City Journal
D’ordinaire on peut dans une dispute sympathiser pour l’une ou pour l’autre des parties : généralement l’une des parties est plus dans son droit que l’autre ou moins dans son tort. Mais avec l’éffondrement des conventions autrefois communément admises il s’avére de plus en plus qu’aucune des parties n’éveille notre sympathie.
Prenons un cas qui s’est passé recemment en Suéde, où un couple de lesbiennes avait souhaité avoir des enfants. Un ami de ce couple, homme compréhensif et à l’esprit large consentit à faire le don de son sperme et entre 1992 et 1996 une des deux femmes donna naissance à trois enfants. Mais bientôt la relation entre les deux femmes se détériora et elles se séparérent.
La mère des enfants se retrouva seule et dans la plus grande gêne. Qui pourrait dans ce moment difficile –pour elle et ses enfants – subvenir à ses besoins ? L’ancienne compagne n’était pas disposée à le faire car – après tout – elle n’avait aucun rapport de parenté avec ces enfants. Le donneur de sperme n’avait de prime abord jamais eu le souhait de devenir pére au sens large du terme mais uniquement le pére biologique stricto sensu. A ses yeux il avait simplement rendu à ce couple un service. En conséquence de quoi il n’éprouvait pas la moindre obligation morale de prendre les enfants en charges et il avait la conscience parfaitement tranquille.
Cependant, les services de l’assistance publique – substitut potentiel pour la prise en charge des enfants – intentérent un procès pour obliger le donneur de sperme à verser une pension alimentaire. Après une procédure qui dura 4 ans il se retrouva contraint de soutenir dorénavant la mére et les enfants financièrement.
Le président de la Fédération suédoise pour l’égalité des sexes déclara que cette décision judiciaire était un scandale. «C’est un scandale», dit-il «on a condamné cet homme à être pére en dépit du fait qu’il n’a aucunement participé à la prise de décision d’avoir des enfants. Pire encore, une des deux femmes qui avait joué un rôle crucial dans cette décision a été déchargée de toutes obligations. Car si l’on souhaite l’égalité des droits pour les couples lesbiens il est anormal que ce ne soit pas elle qui soit condamnée à subvenir à l’entretien des enfants ».
Mettre en lumière les nombreuses erreurs contenues dans cette déclaration prendrait trop de temps. A mon avis c’est le langage des droits et par dessus tout celui de l’égalité des droits qui nous méne tout droit dans un bourbier sordide aussi bien moral que juridique. Si les femmes ont un droit à la procréation c’est dans le sens que ne pas l’avoir alors qu’elles le veulent est une violation de leurs droits et en conséquence de quoi les lesbiennes ne peuvent plus admettre le fait que de ne pas pouvoir enfanter n’est que la conséquence naturelle de leur condition. Il va sans dire en passant que ce sont les nouvelles techniques médicales qui sont responsables de ce changement d’attitude car depuis très longtemps l’insémination artificielle est pratiquée par les couples mariés. Non le coupable est ici l’idée que la réalisation de nos désirs est un droit et cela quelque soit les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons. D’ailleurs dans cette affaire il semblerait que personne ne se soit soucié du bien-être des enfants – au-delà bien sûr de l’octroi d’une assistance financiére convenable.
Alors quel gachis : l’idée même que l’on «condamne» un homme à prendre en charge des enfants est dejà en soi révélateur et donne la chair de poule.