Pur et impur, halal et haram, la plus insidieuse façon de diviser la société entre les infidèles, les non-observants et les vrais "soumis" pratiquants.
Pour les cosmétiques, les haribos, les yaourts et d'autres produits contenant
quelques atomes (qui n'y sont pour rien) ayant
transité dans l'organisme d'un porc au gré de leur destinée cosmique, on est bien loin des explications religieuses du rejet de nos suidés.
Le halal qui s'intéresse à l'infinitésimal témoigne de cette envie de diviser : tout est bon (non pas dans le cochon) pour donner à choisir, et selon ce choix établir une hiérarchie dans la piété. Ce n'est pour l'instant qu'une aura supplémentaire accordée aux observants compulsifs, ce sera bientôt un motif de brimade en cas d'écart de conduite.
Car allonger indéfiniment la liste des produits permis c'est traquer la conscience du croyant : tout achat devient une question de morale.
C'est bien l'appat du gain qui est à l'origine de mouvement, mais il entre en résonnance parfaite avec une volonté de s'isoler du reste de la société.
Pour le Français non musulman, cela change peu de chose car ces produits sont les mêmes.
En revanche, le cas de la viande m'interpelle davantage car on quitte le domaine du "gris-gris" pour entrer dans celui de la loi.
Tous les abattages rituels se font par dérogation à loi.
Si je veux bien manger un yaourt sans porc, en revanche, je préfère choisir une viande issue d'un animal n'ayant pas été égorgé.
Enfin, il y a tout de même un petit bémol à l'interchangeabilté des produits : si le Français standard peut ne pas voir de différence entre viande halal et viande haram (s'il ne s'émeut pas de la façon dont a été tué l'animal), le chrétien pourrait répondre qu'il ne lui est pas conseillé de manger des viandes sacrifiées, ce qui est le cas.