"Tout ce charabia n'existe que pour masquer la véritable nature de ces soi-disant artistes qui ne sont pas différents des assoces voraces ou des groupes de pression (lobbies innombrables) à objectif unique : piquer de l'argent public, faire cracher au bassinet les élus locaux et régionaux, vivre en parasite sur le dos des travailleurs et des contribuables..."
Cet aspect-là des choses, bien sûr, qui en nierait la réalité ? Cependant cette analyse me semble partielle et de tournure d'esprit équivalente à celle de certains qui, par exemple, considèrent que les riches sont des "profiteurs", point barre.
Il ne me parait pas suffisant de désigner des escrocs, encore faut-il se demander ce que peut nous apprendre l'apparition de tels escrocs, qui sont d'un genre bien différents que, par exemple, les parlementaires européens à 14 000 euros mensuels que l'on voit "pointer" le matin, valises à la main, et disparaître aussitôt, en bons "actifs toxiques" sur pattes. Avec eux, au fond, on est dans du connu, comme on est dans du connu avec les revendications classiques du monde syndical que l'on peut trouver excessives, irresponsables ou justes, mais qui s'inscrivent dans le cadre habituel des tensions ou négociations entre "partenaires sociaux".
Cette revendication (en gros, que n'importe qui soit rémunéré pour "faire de l'art"), devrait nous faire réfléchir, en raison même de sa seule existence, pour la seule raison que des gens aient pu la concevoir et que nul escroc des siècles passés (et même des simples décennies) n'eût songé à imaginer. On peut se contenter de se récrier, Ah ! Les gougnafiers ! Ah ! les jobards, les voleurs ! Mais pourquoi ce
type-là, précisément, de gougnafier, de jobard, de voleur ? Il y a là, selon moi, et derrière l'escroquerie, l'indice d'un symptôme plus obscur, relatif aux liens de l'homme contemporain avec le travail, le loisir, la rétribution - liens que l'époque l'oblige à redéfinir mais à l'aveuglette, sans ligne de conduite ni lucidité.
Evidemment, si on croit au retour du "plein empoi", il n'y a rien à réfléchir du tout...