Cela fait hélas partie de l'arsenal rhétorique et conceptuel dont se sont armés, et avec quelle redoutable efficacité, les Remplacistes, pour disqualifier, décrédibiliser leurs contradicteurs et sur eux jeter l'opprobre.
Vous le savez bien, quiconque, à ce jour, rétive à dresser l'éloge du multiculturalisme, à s'extasier de la diversité ne peut être que raciste ou fasciste. Ce ne peut être qu'un Souchien, selon l'aimable néologisme forgé ou complaisamment lancé sur les plateaux de télévision par la douce Houria Bouteldja.
Par un glissement de sens dont nous faisons aujourd'hui les frais et sommes en droit, en toute lucidité, de craindre le pire demain, le racisme en est venu à désigner non plus le rejet d'une population en fonction de sa couleur de peau, de son origine ethnique, d'une caractéristique négative qui lui serait injustement attribuée, mais toute forme de réticence trop ouvertement exprimée à l'encontre des pratiques sociales, culturelles, religieuses que l'Autre a amené avec lui dans ses bagages.
Les convictions, les croyances auxquelles il se dit attaché se sont de même vues sanctifiées au nom, entre autres, d'un article constitutionnel dont la rédaction me paraît discutable tant elle ouvre de portes à l'irrationnel, lequel prétend que "la République respecte toutes les croyances" - mais c'est un autre débat sur lequel j'entends bientôt ouvrir un lien ici même- .
D'où les délires misérabilistes, l'incroyable parti pris d'un Vincent Geisser dans son triste opuscule
La nouvelle islamophobie qui promeut la plus détestable et radicale et définitive confusion entre atteinte aux musulmans en tant que personnes et critique d'un système idéologique à soubassement religieux, en l'occurrence, l'islam.
La reductio ad Hitlerum, l'évocation des "heures les plus sombres de notre histoire", la dénonciation d'idées "nauséabondes" participent de cette basse oeuvre de propagande à laquelle les médias se font un devoir d'apporter chaque jour leur écot.