Aucun acteur d'Occident n'a installé les islamistes au pouvoir dans ces pays, Miza. Nous sommes contre la tyrannie, parce que la tyrannie connaît des velléités de se pointer chez nous. La Tunisie n'est pas chez nous, non plus que l'Egypte. Ce qu'y font les arabes, c'est à dire des choses islamiques et arabes, n'est pas de notre ressort. Nous n'aimions point les Ben Ali, les Mubarak quand ils disaient nous aimer, parce que cela nous touchait directement. Nous sommes directement sollicités à nous prononcer lorsque l'étranger tourné vers nous dit nous aimer, c'est le cas d'Eva Joly, c'était le cas de Ben Ali. L'In-nocence a naturellement rappelé dans ses communiqués que pour nous aimer, il en faut un peu plus. En amour, en fraternité nous sommes exigeants, nous aimons regarder les choses à deux fois. L'alliance fraternelle ne se conçoit pas sans cette rigueur.
Libre à ceux qui ne nous aiment pas de s'islamiser jusqu'à l'os et grand bien leur fasse. Qu'ils sachent qu'ils ne doivent pas se frotter à nous, faire ou prétendre faire ami-ami avec nous ou se donner pour nos ennemis dirigeant leurs crocs vers nous. L'In-nocence aime bien fiche la paix au monde, elle aime bien que le monde soit le monde comme il lui plaît d'être, c'est à dire assez divers, en somme. La proclamation d'amitié, si elle n'est pas intimement fondée, est une agression à repousser. Nous avons bien fait de la repousser quand elle émanait de gens (Ben Ali, Moubarak) qui eussent bien fait de nous rester étrangers. Nous verrons par la suite. Les islamistes qui ne touchent point, ni par leurs fleurs rhétoriques et sociales, malodorantes, habiles et suspectes, ni par leurs kalachnikovs pointées parfois sur les tempes de nos ressortissants, à nos vies et à nos territoires actuels, peuvent bien rester ce qu'ils sont. Il n'est pas possible, ni souhaitable, après tout et à titre tout à fait personnel, de déclarer la guerre à l'Egypte des barbus à robe qui viennent de détruire l'Institut d'Egypte créé par Napoléon, mais qu'au grand jamais l'on ne vienne nous présenter ces gens comme des "partenaires incontournables" de l'Europe de demain ou de la "France d'après". La tyrannie, quelle que soit son étiquette, nous la condamnons, la dénonçons, sitôt qu'elle nous touche. En cela, en cela que nous n'entretenons aucune haine envers ce qui ne nous touche pas, envers tout ce qui garde envers nous des distances respectueuses auxquelles nous-mêmes nous obligeons envers tout ce qui est, Muhammar Khadafi, qui planta ses tentes dans les jardins de la Présidence de la République, qui y fit un show dégradant pour tout Français digne de ce nom, qui assassina nos compatriote au-dessus du désert, qui fit pleuvoir des cadavres sur un village d'Ecosse, qui nous menaça, nous tança, et qui, contre toutes mises en garde, appels à négocier, s'entêta, se fit défiant, continua de tuer et d'agiter la menace de "rivières de sang" sur tout ce qui bronchait à distance de lui et des intérêts de sa smala, méritait sa fin. Et tous ceux qui lui ressemblent dans cette région du monde et ailleurs appellent par leurs actes et leurs menaces la même condamnation, le même appel aux armes et à l'anéantissement.
Au fond, l'In-nocence, comme vous pouvez en juger, est un vrai parti de gouvernement.