Le site du parti de l'In-nocence

La Vie quotidienne en France au temps du Grand Remplacement

Envoyé par Renaud Camus 
D'un autre forum, apolitique :

« Hier matin je suis allé à Inno Montparnasse (un Monoprix) acheter des yaourts et un joli petit saucisson sec. A la caisse surprise : la dame (noire) regarde mon saucisson, prend un sac plastique, le retourne (comme les sacs pour ramasser le crottes du toutou), saisit le saucisson, le passe devant le lecteur code barres, et le balance dans mon panier. Première fois que je vois cela dans un magasin bourgeois du quartier !

« Les prochaines années vont être sympathiques. »
« Car peut-être aussi que tout a commencé dans ma tête lorsqu'un collègue m'a fait une réflexion alors que je dégustais mon complet-jambon :

« "Hé ! tu manges du halouf toi..?!

« — Bin ouais.. pourquoi...?

« — Bé c'est pas bien ! Faut pas manger du halouf, comme ça..!

« — Ah bon..." »

Évidemment, ces petits récits seraient de plus grande portée s'ils n'étaient pas anonymes, ou pseudonymes. D'un autre côté, leur anonymat, ou pseudonymat (c'est pareil), sont un signe de plus de la conquête en cours, de la soumission qui l'accueille, de la collaboration qui la permet.

(À continuer. À moins que nous ne manquions d'exemples...)
Utilisateur anonyme
04 décembre 2011, 13:40   Re : La Vie quotidienne en France au temps du Grand Remplacement
(Message supprimé à la demande de son auteur)
STOCKHOLM (NOVOpress) - La dernière abomination islamophobe a eu lieu en Suède et a bouleversé les musulmans dans toute l’Europe. Des sites comme « Islamophobia Watch » et « Islam in Europe. The premier source for news about the Muslim community in Europe » s’en sont immédiatement fait l’écho, sous le titre terrifiant « Un musulman jeté hors d’un train pour avoir prié ».

Figurez-vous qu’un « pieux musulman » qui retournait en train de Stockholm jusqu’à Flen (dans la banlieue de la capitale suédoise), où il réside, « a eu besoin d’accomplir certaines de ses prières quotidiennes. Pour ne pas déranger ses compagnons de voyage, il s’est rendu dans un compartiment calme et isolé, comme il l’avait déjà fait plusieurs fois dans le passé ».

C’est alors que l’horreur a commencé. Comme l’a raconté notre dévot au site d’information suédois Nyheter24, « J’ai commencé à prier mais la contrôleuse est arrivée et m’a poussé trois fois dans le dos. Elle a failli me culbuter. Puis elle m’a dit : “Montrez-moi votre billet !” ». Le musulman a refusé de montrer son titre de transport « car il estimait qu’il ne pouvait pas interrompre ses prières une fois qu’il les avait commencées ».

On l’a alors averti qu’il aurait à descendre du train à la station suivante et, comme il refusait, les contrôleurs ont appelé la police. Le musulman a finalement dû retourner à Stockholm et « pour ne pas être contraint d’errer dans les rues de la capitale, il s’est rendu dans une mosquée où il a passé la nuit ».

Le musulman s’est plaint auprès du service clientèle des Chemins de fer suédois, qui lui ont envoyé en dédommagement un bon de transport de 1.000 couronnes (environ 100 euros). Il n’entend pourtant pas en rester là et a dénoncé les Chemins de fer à l’équivalent suédois de la Halde, les Diskrimineringsombudsmannen, une agence gouvernementale qui emploie 90 personnes pour lutter contre toutes les formes de discrimination.

La ville de Flen comprend une importante communauté musulmane, qui a récemment pu transformer en mosquée une ancienne église chrétienne (pentecôtiste), les pentecôtistes ayant voulu ainsi « montrer leur amour chrétien vis-à-vis des musulmans ». Une vidéo en arabe montre la transformation et souligne, sur fond de prière du muezzin, la disparition de la croix qui ornait auparavant la façade (à partir de 03:50 et particulièrement à partir de 04:35).

Pour voir la vidéo, allez sur cette page du site novopress.info
Si on me fait le coup du Monoprix, j'attrape le ticket de caisse avec une pince à épiler.
Toujours une longueur d'avance, le Nord... Je vous aime tellement que je suis prêt à abdiquer les signes extérieurs d'allégeance à Celui sans qui je ne vous aimerais pas autant (et qui n'en demande pas tant). En gros.
Une autre idée pour le Monoprix Inno Montparnasse : acheter tous les saucissons secs disponibles à la vente (en plusieurs fois, naturellement) et passer ensuite à la caisse de la dame.
Pourquoi en plusieurs fois ? Vous lui glissez quinze saucissons dans les pattes, elle va finir par y mettre les doigts.
Je suis preneur, si elle n'en veut pas.
La Voix du Nord

« Le conflit familial finit en rixe dans la rue. La scène se déroule vers 18 h 25 le 21 novembre. Des agents sont amenés à intervenir suite au comportement violent d'un homme sur son épouse.


« Mais quand les policiers arrivent, ils sont très mal accueillis par le mari qui estime que c'est une affaire strictement privée. À tel point que ce sont les agents qui subissent outrages, rébellion et coups. Hier, c'est donc le père, Zoubir Elgarni, 40 ans, qui comparaît de même qu'un proche, Nadir, 18 ans. Le second comparaît bien sûr uniquement pour l'affaire avec les policiers qui a provoqué un attroupement. « Même la sœur de madame a été étranglée ; ils estiment que les policiers n'ont qu'à dégager, que la loi ne s'applique pas à eux » s'indigne le procureur Douglas Berthe. « Je divorce » annonce la victime. Quatre mois de prison tombent sur le père et quatre mois de sursis sur le second prévenu.

D.S.
Utilisateur anonyme
04 décembre 2011, 18:12   Re : Zoubir et Nadir, ou le Divorce à la mode, opera bouffa
(Message supprimé à la demande de son auteur)
C'était je crois en 1986, à moins que ce fût en 1988. Je me trouvais en France pour une semaine, à Paris. J'entrai dans le Monoprix de la Place des Ternes, qui doit se trouver nominalement avenue Niel. Le Monoprix de l'avenue Niel, que l'on a vraisemblablement pas manqué de rebaptiser Monop', pour rester dans me mouv', comportait un espace alimentation (dans toutes les langues on dit "section", en français moderne, c'est "espace", c'était nouveau, je l'apprenais, ce devait être à cause de la fusée Ariane et du prestige nouveau que ses succès valaient à la nation) et un autre espace consacré à l'habillement, dont les sous-vêtements et la lingerie féminine. J'allai droit au rayon lingerie, ignorant les rayons alimentation, ne les voyant pas. Je choisis ce qu'il fallait de bustier et d'articles frou-frou et me dirigeai, très ingambe, aux caisses. Je payai, sortis, mon ticket de caisse à la main, mes articles qui font battre le coeur et saliver l'esprit dans un sac tenu dans l'autre main.

Machinalement, je jetai un oeil sur le ticket de caisse, je lis TOUT EST BON CHEZ LE COCHON !

Un instant, je craignis le pire, le jugement narquois des Parisiens. Je l'avais pris perso. Je me ressaisis, tentai de comprendre, ne compris point. Il devait s'agir d'un aimable message, d'une boutade de l'inconscient qui s'était imprimée seule sur le ticket de caisse. Je devais conserver ce bout de papier longtemps serré dans un livre tel un trèfle à quatre feuilles, une oeillade égrillarde inscrite de la main même de l'au-delà.

Vingt-cinq ans plus tard, cette oeillade apparaît comme celle que fait au présent une ère désormais révolue et bannie, et ce bannissement est aussi incompréhensible que pouvait l'être le message lui-même quand on me le communiqua, troublé par la distraction et le désir ordinaire de la chair.
Il y a vingt ans, au début des années 1990, les journaux indiquaient encore, comme c'est la règle de tout temps et dans tous les pays du monde, les prénom et nom des délinquants et des criminels. Aujourd'hui, apparemment, c'est interdit (ils restent anonymes). Cela vaudrait au journaliste qui s'y hasarderait un procès pour incitation à la haine raciale et la fin de son activité de journaliste.
En avril et mail 1993, j'avais recopié quelques-uns de ces faits que relatait alors la presse et cela sans se censurer.

La conclusion, provisoire, est que rien n'a changé, si ce n'est la représentation des faits de société, laquelle est aussi, en bonne dogmatique sociologique, un fait social : c'est elle qui a changé, pas les faits, qui se sont aggravés. Désormais, c'est la représentation elle-même des faits (et pas seulement les noms des "mis en cause") qui est réduite au minimum. Il est vivement conseillé ou recommandé aux journalistes de ne plus informer qui que ce soit de de ce qui se passe réellement dans "ce" pays, de peur de mécontenter les associations subventionnées, les gardiens du dogme et autres inquisiteurs.


Nouveaux discours des misères de ce temps

Le Point, n° 1075, 24-29 avril 1993 :
“Le 10 mars, Danielle, 39 ans, est agressée devant l’infirmerie par quatre jeunes, cagoulés. Ils l’aspergent de gaz lacrymogène avant de lacérer ses vêtements à grands coups de lames de rasoir. Après dix-huit jours d’arrêt de travail, la lingère, qui fait aussi office d’infirmière, revient au lycée. A l’heure du déjeuner, elle est une nouvelle fois attaquée. Ses agresseurs la passent méthodiquement à tabac. Il n’y a pas de témoins. Choquée, traumatisée, Danielle Rose est transportée au centre hospitalier le plus proche. Aujourd’hui, durement éprouvée, elle n’a toujours pas repris son travail. En trois semaines, elle a changé deux fois de numéro de téléphone. dans son courrier, elle trouve des menaces de mort. A ses proches, elle confie : “J’en ai assez de vivre dans la terreur””.

Le Figaro, vendredi 30 avril 1993 :
“Un contrôleur de la SNCF a été grièvement blessé, hier en début d’après-midi, par deux coups de feu tirés par un voyageur du train Lyon-Nice, à hauteur du Trayas (Var). Le contrôleur, Christian Ballandrade, trente-trois ans, a été transporté à l’hôpital de Cannes (Alpes-Maritimes). L’état de la victime est jugé préoccupant, mais ses jours ne sont pas en danger. Jeudi, vers 13 h 30, deux contrôleurs se sont présentés pour vérifier le billet de Saïd Ghersallah, de nationalité algérienne, et domicilié au Pontet (Vaucluse). Comme il ne possédait pas de titre de transport, l’un des employés de la SNCF lui a demandé de le suivre pour remplir un procès-verbal, ce qu’il fit. Pour une raison encore inexpliquée, Saïd Ghersallah a sorti un pistolet à grenaille modifié pour utiliser des balles et a tiré un premier coup de feu qui a blessé le contrôleur à l’oreille. Puis une deuxième balle l’a atteint au ventre. Le second contrôleur, qui n’a pu intervenir, a alors donné l’alerte.

L’Express, n° 2182, du 29 avril au 5 mai 1993.
“A la tribune, six hommes. Certains sont “légaux”, d’autres, clandestins, venus des pays voisins. Dans un silence tendu, à peine troublé par les cris de “allahou akbarou”, les six cents invités écoutent l’orateur anonyme scander d’une voix sourde : “Le choix du djihad est conforme à la loi islamique ! Le pouvoir impie doit être combattu par les armes !” Sur une table, une pile du Minbar el joumoua, bulletin dont l’éditorial proclame : “Devant le danger qui me guette, je pars à la recherche d’un fusil pour libérer mon pays”. La note de renseignement relatant la réunion souligne que “des guetteurs sont présents autour de la salle” et que “certains militants du service d’ordre intérieur arborent ostensiblement une arme de poing... Réunion islamiste à Khartoum ou au Caire ? Non : nous sommes à l’Espace des peupliers, Paris XIIIe, le 26 décembre 1992”.

Le Midi Libre, samedi 8 mai 1993,
“Youssef Boukkam, un détenu qui avait été interpellé mercredi soir en flagrant délit de vol, a réussi la belle jeudi soir au cours de son transfert du tribunal de Pontoise à la maison d’arrêt d’Osny (Val d’Oise). Il a réussi à ouvrir la porte de la voiture de police et à prendre la fuite malgré ses menottes, à travers les terrains vagues et les champs en bordure de la ville”.

Le Midi Libre, jeudi 6 mai 1993. Alès (30)
“Les trois jeunes Alésiens, retranchés mardi matin dans un appartement et qui se sont rendus aux policiers après avoir raflé un maigre butin à l’office municipal des HLM, ont été mis en examen hier soir au palais de justice de Nîmes pour “vol avec armes”. Ils sont passibles de la cour d’assises. Dans ses réquisitions (...), le substitut de permnence au parquet de Nîmes a réclamé l’incarcération provisoire de Mouloud Aounia, 29 ans, d’Amar Akab, 22 ans et d’un adolescent de 17 ans. Le trio a ensuite été présenté au juge délégué, puis devant le juge d’instruction. Les trois auteurs présumés de ce hold up sont déjà connus de la police. Mouloud Aounia avait été condamné à cinq ans de réclusion criminelle par les assises du Gard pour avoir tué un Alésien à la fin des années 80. Il avait été libéré il y a moins d’un mois. L’enquête des policiers de la sûreté urbaine d’Alès a permis d’établir que le mineur attendait au volant de la voiture, une R 21 volée à un Lyonnais dimanche à la Grande Motte, pendant que les deux complices adultes, masqués et armés, se faisaient remettre le dérisoire contenu des caisses de l’office municipal d’HLM, un butin récupéré par les enquêteurs dans l’appartement des cités Prés Saint-Jean où le trio s’était réfugié” (...)

France-Soir, vendredi 23 avril 1993 :
“Huit immigrés clandestins ont été découverts dans la nuit de mercredi à jeudi, cachés dans un wagon à bestiaux stationné dans la gare de marchandises de Cannes-La Bocca. Démunis de papiers et sans argent, ils ont été repérés par le chef de gare et conduits au commissariat. Ils venaient d’Italie. Six Algériens et un Marocain ont été transférés au centre de détention de la caserne Auvare de Nice. Le huitième, marocain et mineur, a été remis en liberté par les policiers de Cannes”.

Le Nouvel Observateur, n° 1486, du 29 avril au 5 mai 1993 :
“Je suis policier, je suis au PS depuis trente ans et je suis fils d’immigrés. A Béziers, il y a des clandestins dans tous les coins. Quand on en arrête un, on l’amène à Montpellier, au consulat du Maroc, d’Algérie ou de Tunisie. Personne ne le connaît. Il n’a pas de papiers et on le laisse donc partir dans la rue. On fait ça tous les jours. Je suis socialiste, je ne suis pas facho, mais on ne peut accepter cette politique d’immigration”.

Le Midi Libre, samedi 8 mai 1993. Montpellier (34).
“Un Marocain, âgé de 27 ans, qui avait été condamné de 14 avril dernier à un mois de prison ferme parce qu’il séjournait irrégulièrement sur le territoire français a refusé hier après-midi d’être expulsé vers le Maroc. A 15 h, il n’a pas voulu embarquer dans l’avion. Il a été présenté à 16 h au substitut du procureur qui a demandé sa mise en détention pour avoir tenté de se soustraire à l’exécution d’une décision de justice. A 16 h 45, le clandestin était ramené à la prison de Villeneuve-les-Maguelonne qu’il avait quittée trois heures avant. Il sera jugé lundi par le tribunal correctionnel”.

Le Provençal, mardi 4 mai 1993 : Avignon (84).
“C’est le premier mai, vers 18 heures 30, que les policiers de la Brigade anti-criminalité ont procédé, à la suite d’une course poursuite, à l’interpellation, rue du Crucifix, de deux hommes qui avaient pris la fuite à leur vue. Ces deux hommes, des ressortissants algériens, ont été conduits au commissariat central et placés en garde à vue. L’un d’eux, âgé de 28 ans, qui se trouvait en séjour irrégulier sur le territoire national a fait l’objet d’une procédure judiciaire avant d’être présenté au Parquet d’Avignon. Le second, âgé de 31 ans, bien qu’en possession d’un passeport, se trouvait en infraction à une interdiction de séjour. Par ailleurs, il était détenteur de barrettes de résine de cannabis pour un poids total de 40 grammes. Lors de son audition, il a reconnu devant les inspecteurs de la brigade des stupéfiants se livrer à un trafic de drogue. Cet homme, qui a déjà été condamné à deux reprises pour des faits similaires sera présenté aujourd’hui au Parquet d’Avignon à l’issue d’une prolongation de la garde à vue”.

Le Provençal, dimanche 2 mai 1993. Avignon (84).
“Deux ressortissants marocains en situation irrégulière sur le territoire français ont été interpellés par la police nationale. Dans les deux cas, les interpellations ont été effectuées à la gare SNCF. La première, à 21 h, vendredi soir, concerne un individu qui avait séjourné irrégulièrement en France à plusieurs reprises par le passé. L’arrestation du second a été l’œuvre des voyageurs eux-mêmes hier matin vers 5 h. L’intéressé venait de dérober une sacoche et s’enfuyait lorsqu’il a été ceinturé. Les deux hommes ont été présentés au Parquet”.

Le Provençal, jeudi 29 avril 1993, Carpentras (84)
“Dernière affaire de cette session, prévue le 1er juin, à 9 heures : l’assassinat d’un disc-jockey d’Orange, William Berard, 19 ans, dont le corps était découvert le 1er octobre 1991, dans un bois de Bollène. Les soupçons des gendarmes se portaient rapidement sur Omar Tebbi, un jeune homme de 20 ans, demeurant à Bollène, un autre disc-jockey qui avait été vu la veille en compagnie de la victime. Interpellé, Tebbi reconnaissait avoir tué William Berard, qui lui aurait dû une importante somme d’argent. L’arme du crime, une carabine 22 LR, avait été retrouvée cachée sous le matelas de l’inculpé”.

Le Midi Libre, jeudi 6 mai 1993, Toulouse (31)
“Les trois enfants d’une même famille ont été écroués hier à Toulouse, conséquence d’une enquête relative à la mort par défenestration d’un jeune revendeur de drogue. Abdelali, Hadj et M’hamed Djabour, âgés de 33, 25 et 18 ans, ont été présentés à un juge d’instruction (...), après la mort, dimanche dernier, de Abdelkrim El Maïzi. Ce jeune homme, âgé de 24 ans, a chuté depuis la fenêtre de l’appartement qu’il occupait au neuvième étage d’un immeuble du quartier de Toulouse-Mirail. Partie sur la base d’un suicide, l’enquête était rapidement réorientée après la découverte de grammes d’héroïne et de 60000 francs en liquide récupérés lors d’une perquisition. Dès le lendemain de la mort d’El Maïzi, les trois frères étaient interpellés. Ils étaient en relation d’affaires avec la victime et il apparaissait que la drogue devenait le moteur des affaires qu’ils avaient à régler. Abdelkrim El Maïzi aurait eu la velléité de vendre de l’héroïne sur une zone contrôlée par les frères Djabour. La querelle aurait dégénéré. Abdelali Djabour a été mis en examen sous le motif d’une “infraction à la législation sur les stupéfiants”. Hadj et M’Hamed Djabour qui se renvoient la responsabilité d’avoir poussé leur concurrent par la fenêtre ont été mis en examen sous le motif d’homicide volontaire. Tous trois ont été placés en détention préventive à la maison d’arrêt de Toulouse St-Michel. On ne peut s’empêcher de constater que les trois suspects étaient membres d’une filière dite “de Mostaganem”. Ce n’est pas la première fois que ce réseau fait parler de lui à Toulouse. Très régulièrement, des personnes originaires de cette ville algérienne occupent le groupe des stupéfiants de la sûreté urbaine. En dépit de multiples arrestations, le réseau se reconstitue à une vitesse déconcertante. La drogue contrôlée par les Maghrébins a pour principale concurrente celle que diffusent les Zaïrois et les Ghanéens”.

Le Méridional, samedi 8 mai 1993,
“Miloud Bendjilali, 20 ans, le meurtrier du brigadier-chef Michel Fanien, tué dans la nuit de mercredi à jeudi dernier à Paris, a été placé hier soir sous mandat de dépôt. Bendjilali, soupçonné d’avoir volontairement foncé sur ce policier alors qu’il était au volant d’une voiture volée, a été mis en examen en fin d’après-midi pour recel de vol et homicide volontaire ayant pour objet de favoriser la fuite ou d’assurer l’impunité de ce délit”.

Le Méridional, samedi 8 mai 1993, Avignon (84)
“Quatre ans de prison pour Selim Labidi et Hamid Chabanne, accusés d’être au centre de trafic de cocaïne (entre 60 et 80 grammes) et d’héroïne (10 à 20 grammes)”.
Nîmes (30)
“Othman Ben Aïcha, un Tunisien de 42 ans, et Mahmoud Jebili, un Marocain de 38 ans, pourvoyeurs d’héroïne et de cocaïne de la “Beaucaire Connection”, démantelée par le SRPJ de Montpellier en septembre 1992 dans le Gard, ont été condamnés hier, devant la chambre correctionnelle du TGI de Nîmes à des peines de 13 et 8 ans de prison”.

Le Provençal, vendredi 30 avril 1993, Cavaillon (84)
“Requis par une riveraine se plaignant de dégradations, les policiers de la sûreté urbaine ont interpellé cinq personnes, toutes de nationalité étrangère : trois Algériens, un Jordanien, un Tunisien. Sur ces cinq personnes, trois n’avaient aucun papier d’identité. Elles ont été présentées hier au TGI d’Avignon pour défaut de titre de séjour. Deux autres, en possession de passeports périmés, feront l’objet d’une procédure administrative de reconduite à la frontière.
(...)
Enfin, dans la nuit de mercredi à jeudi, à la suite d’une rixe se terminant au centre hospitalier, les policiers ont interpellé un ressortissant libanais, également dépourvu de papiers d’identité. L’homme a été présenté au TGI d’Avignon hier”.

Le Provençal, dimanche 9 mai 1993, Châteauneuf-du-Pape (84)
“Hier, c’est un vol à l’arraché (...) classique qui s’est produit en début d’après-midi à la terrasse du restaurant “La Mule du Pape”. Deux jeunes gens à cyclomoteur se sont emparés d’un sac à main et sont repartis à toute vitesse en direction de Sorgues. Pris en chasse par des témoins, ils ont abandonné leur engin à proximité du domaine Château Fortia pour s’évanouir dans les vignobles. Une patrouille de gendarmerie qui passait par là est arrivée à la rescousse pour tenter de rattraper les fuyards. Et c’est au moment où il allait être capturé que l’un des deux jeunes gens s’est rebellé. Saisissant un galet du Rhône, qui réchauffe habituellement les ceps de vigne, il en a asséné plusieurs coups sur la tête du maréchal des logis-chef Favier, adjoint au commandant de la Brigade de Courthezon. Atteint de plusieurs contusions et de plaies à la tête, le sous-officier a dû être transporté au Centre hospitalier d’Orange où il était toujours en observation vers 19 heures. Dans l’échauffourée, un autre gendarme a été blessé au bras. Quant au récalcitrant, il devait finalement être maîtrisé et conduit également dans un autre établissement hospitalier, à Avignon, cette fois. Son complice a réussi à prendre la fuite à travers les vignobles. Ces deux jeunes gens d’origine maghrébine avaient déjà eu maille à partir avec les services de gendarmerie.

Le Provençal, vendredi 7 mai 1993, Avignon (84)
“Un appel téléphonique est parvenu hier à une heure 30 au standard du commissariat central indiquant que deux hommes venaient de briser la vitre d’un car stationné devant l’hôtel “Ibis”, boulevard Saint-Roch. Immédiatement, une patrouille de la Brigade anti-criminalité était envoyée sur les lieux et constatait les faits. Les policiers entreprirent des recherches dans le quartier et quelques instants plus tard, ils ont procédé, boulevard Champfleury, à l’interpellation de deux hommes dont le signalement correspondait à celui donné par le témoin. Lors d’une confrontation dans les locaux du commissariat, le témoin a reconnu les deux hommes qui reconnurent les faits devant les inspecteurs de la Brigade criminelle. Il s’agit de deux ressortissants étrangers en situation irrégulière en frappés d’une interdiction de séjour sur le territoire national. Ils ont tous deux été présentés hier après-midi au Parquet d’Avignon”.
04 décembre 2011, 19:58   Pour l'étiquette



Guinchez maintenant
05 décembre 2011, 10:39   Re : Pour l'étiquette
Cette liste était déjà épouvantable en 1993. Aujourd'hui ce type de faits divers est multiplié par cent.

Ce qui est particulièrement "piquant" c'est de savoir que ce type de criminalité serait au maghreb puni de la manière la plus brutale alors que chez nous certains de nos juges et autres juristes les traitent avec déférence et magnanimité.
Pour 76 % des Français, « l’islam progresse trop en France »



Selon un sondage sur les valeurs des Français à six mois de l’élection présidentielle, réalisé du 2 au 4 novembre par l’Ifop pour Europe 1 et Paris Match , 76 % des Français estiment que « l’islam progresse trop en France ». Un chiffre en progression de 5 points par rapport à une question similaire posée il y a tout juste un an.

L’enquête montre également que la laïcité est une valeur plébiscitée par 81 % des Français (+ 1 point par rapport à l’automne 2006), mais derrière l’effort, le travail ou l’entreprise.

Ce sondage qui, selon l’Ifop, montre que « les Français plébiscitent des valeurs qui sont au cœur du pacte républicain » (liberté, égalité, fraternité), souligne donc aussi « une radicalisation des Français sur des sujets de crispation identitaire ». Ils ne sont par exemple que 14 % à estimer que « l’État devrait aider financièrement à la construction de mosquées » (contre 28 % au printemps 2006).

Enfin, 76 % des Français disent n’avoir « plutôt pas confiance » dans les autorités religieuses, ce qui place les religions parmi les institutions qui leur inspirent le moins confiance : aussi peu que les médias, mais plus que les partis politiques qui arrivent bons derniers (85 % de défiance). Seules institutions à rassembler une majorité de Français leur faisant confiance : les maires (67 %).

N. S.
« La chaîne Qatari "Al Jazeera" a obtenu l'exclusivité des matchs de football de la Ligue 1 dans le cadre d'une nouvelle chaîne française "Al Jazeera Sport France" (le tout piloté par Charles Biétry). » (D.B.)
Petits récits, suite.

Un collègue a l'habitude de s'agenouiller plutôt que de se pencher pour se mettre à hauteur. Cette pieuse posture, saugrenue dans ce contexte de bureau, suscita la moquerie d'un autre collègue : « Hé, la Mecque, c'est pas par là ! »

Plaisanterie inoffensive mais fort signifiante d'autant que, tous l'auront noté, les curieuses génuflexions de ce collègue évoquent plus les saintes images des vitraux que la prière en terre d'islam. L'anecdote illustre, en fait, combien le catholicisme et le christianisme tout entier ont été évacués des représentations collectives. La religion paraît si exotique aux modernes que l'islam mystérieux est tout naturellement appelé à la figurer. Désormais, l'islam est déjà la seule religion. Sur ce point, au moins, l'opinion publique, massivement indifférente ou hostile au fait religieux, a déjà rejoint l'Umma.
Nous sommes à nouveau à la fin de l'empire romain, les Barbares affluent (ils viennent du sud cette fois-ci, pour changer), une nouvelle religion obscurantiste s'installe, la langue s'étiole, l'Etat s'effondre, ne parlons pas de l'économie, cela fâcherait Renaud Camus.

A quelque chose malheur est bon : après mille ans d'un nouveau Moyen-Age, nous verrons peut-être poindre une nouvelle Renaissance.

D'ici-là, guys, je vous souhaite bon courage.
Utilisateur anonyme
06 décembre 2011, 21:14   Re : La Vie quotidienne en France au temps du Grand Remplacement
(Message supprimé à la demande de son auteur)
06 décembre 2011, 22:37   Le Grand Bazar
L'anecdote rapportée par Pierre Henri m'a fait envisager que les génuflexions peuvent avoir plus d'un lien avec la Mecque, si on l'entend en verlan, surtout rapport aux lieux bas où les "identitaires" veulent acculer les pseudos...
Guys est en effet la traduction de Mecque...
Les époux Guiglion: "On attend que la justice soit rendue autrement"

Une interview qui en dit long sur notre système judiciaire. Un couple français, une femme et son mari qui ont été séquestrés à leur domicile.

La suite dans Nice-Matin
Guy, mec, Mecque, mac, macbook.

Zemmour, à l'instant : "On mettra mille ans à retrouver une grande culture, comme après la chute de Rome, c'est pas grave". En voilà déjà un de convaincu par ma thèse.
Du Caire à Rabat, l'échec prévisible des gouvernements islamistes dépucellera beaucoup de naïfs au nord de la Méditerranée.
Pourvu qu'ils ne nous envoient pas trop de touristes.
Des terrotouristes, comme disent les Israéliens.
Cher Raphael, ce n'est pas parce que les invasions ont de nouveau lieu que la Renaissance suivra à nouveau. J'ajouterai que la Renaissance ne vient pas clore des âges obscurs. La première renaissance est celle du XIIe siècle, avec Abélard, notamment. Il y eut une institution puissante qui permit de passer sans trop de mal (pour le patrimoine) les invasions barbares : l'Eglise, qui assura la continuité culturelle et civilisationnelle tandis que le pouvoir politique changeait et vacillait. Désormais, l'Eglise est assez faible et le pouvoir politique n'a de cesse que de l'affaiblir encore en faisant entrer toujours plus le loup dans la bergerie. L'Eglise elle-même invite le loup...
La première, cher Virgil, est la Renaissance carolingienne. Ce n'est qu'une esquisse, vite éradiquée par la reprise des invasions (Normands et Hongrois).
Utilisateur anonyme
07 décembre 2011, 11:44   Re : La Vie quotidienne en France au temps du Grand Remplacement
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Vous avez raison, cher Marcel Meyer, mais cette première Renaissance carolingienne est si proche encore de l'Empire romain qu'elle en récupère presque directement les connaissances, notamment via l'Angleterre, d'où venait Alcuin. Au XIIe, l'Empire romain est désormais loin, et s'ébauche l'institution qui armera conceptuellement l'Europe : l'Université (qui est vraiment fondée au XIIIe). Cette institution est désormais presque tout à fait morte, diluée dans les entreprises particulières diverses, comme celles des sinistres frères Fassin (http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20111201.OBS5765/mais-qui-sont-didier-et-eric-fassin.html), grands fossoyeurs des institutions qui les ont nourris et instruits, protégés et soignés : la police, l'école, la loi, etc.
La sociologie militante devrait être interdite, ou au moins ne pas être subventionnée. Imagine-t-on l'Eglise financer les entreprises cathares, luthériennes et calvinistes ? C'est ce que fait l'Etat français et, à travers lui, le peuple français qui est par eux sommé de ne plus exister : plus de mariage au sens historique du terme, plus d'autorité policière, plus de normes, plus d'histoire. Simplement une liberté infinie de tous à être ce qu'ils souhaitent, sauf français et conservateurs, sans considération de l'effet social durable des choix des uns et des autres.
Vous aurez compris que le mot "thèse" était ironique, et que je voulais parler, tout au plus, d'une hypothèse. Cependant la question se pose du choix entre la plainte (nous sommes les derniers Occidentaux, après nous les Barbares) et l'action (mais laquelle, diantre, en dehors des paroles ?).

Si, comme on le dit ici, les délinquants musulmans sont les soldats d'une armée d'occupation, peut-on réellement éviter la question de la résistance violente ?
Utilisateur anonyme
07 décembre 2011, 12:21   Re : La Vie quotidienne en France au temps du Grand Remplacement
(Message supprimé à la demande de son auteur)
A propos, quand sort la revue ? Où peut-on s'abonner ?
Elle devrait sortir début janvier et comprendra un formulaire d'abonnement, proposé par l'éditeur.
Pourquoi pas ? Une dernière chose au sujet de cette hypothèse d'un nouveau Moyen-Age : relisez (pour la dixième fois, je suppose, mais relisez tout de même) les pages consacrées à la chute de l'empire romain dans La civilisation de l'Occident médiéval de Jacques Le Goff. C'est un reportage d'une grande exactitude sur notre Europe de 2011. Et Le Goff, s'il accrédite l'idée d'une certaine renaissance au XIIème siècle, ne cède pas à l'illusion, bien tentante pour un chrétien, d'une transition douce après la fin de l'empire. Pour décrire le VIIème siècle, dit-il, on serait tenté de réutiliser l'ancienne expression anglaise de dark ages.

Je suis certain qu'il existait quelque chose comme un parti de l'In-nocence à Rome aux alentours de l'an 450. Dieu fasse que le vôtre ait plus de succès.
Utilisateur anonyme
07 décembre 2011, 12:57   Re : La Vie quotidienne en France au temps du Grand Remplacement
(Message supprimé à la demande de son auteur)
La dernière émission de Finkielkraut sur France-Culture était consacrée à la vie quotidienne à Clichy-sous-Bois au temps de l'émirat tabligh (en effet, en ces lieux la conquête est achevée). J'ai trouvé pour trois raisons cette émission passionnante. J'ignorais le rôle qu'avait joué la confrérie Tabligh, tout à fait inoffensive selon Kepel car quiétiste, dans la conquête et la reconquête des cerveaux "musulmans" du cru. Gilles Kepel, à travers le cas de Clichy-sous-Bois, a évoqué aussi le rôle absolument décisif de l'épidémie d'héroïne des années quatre-vingt dans les quartiers ouvriers dans le grand schisme des milieux populaires. En ces années, la nocence sous la double forme des trafics de drogues ET de l'islamisation a provoqué l'exode des Européens en directions des territoires ruraux. Cela confirme les idées exprimées par Renaud Camus lors de son intervention aux Assises de l'islamisation.
Le deuxième grand point qui m'a frappé a trait à l'incident de la mosquée lors du grand vandalisme de 2005. J'ignorais son caractère décisif dans l'extension des émeutes au reste de la France. Il est donc légitime d'en conclure que les émeutes de 2005, par la dimension nationale qu'elles ont prise, ont été le premier soulèvement religieux islamique de la France contemporaine. Il est étonnant que Finkielkraut, lynché médiatiquement pour avoir mis en avant l'aspect ethno-religieux des évènements, n'ait pas réagi à cet affirmation de Kepel.
Le troisième point est relatif aux Turcs et illustre parfaitement la conception du vivre-ensemble de personnes comme Kepel. Pour lui, les Turcs de Clichy représenteraient un modèle d'intégration réussi, exemplaire, par leurs brillantes réussites économiques dans le domaine du petit commerce (commerce de gros de l'héroïne exclu bien entendu). Pourtant, il est de notoriété publique, et même un Emmanuel Todd s'en est aperçu, qu'il s'agit de la communauté la plus endogame de France. En Allemagne, où cette population est très forte sur le plan numérique, l'actualité est marquée par le cortège de mariages forcés et autres crimes d'honneur dont sont victimes les femmes turques. Et sur ces questions, Kepel, l'agité du vivre-ensemble qui considère désormais que l'islam fait partie de l'identité nationale de la France, comme il l'a déclaré au début de l'émission, n'a rien à dire. Non pour lui et tous les autres, l'insertion économique suffit à définir l'intégration parfaite. La société françaises, ses moeurs, son histoire ne comptent pour rien. A ce compte, et Michéa l'avait parfaitement souligné, le dealer de banlieue est lui aussi parfaitement "intégré" à la société puisqu'il a très bien compris les règles de fonctionnement de l'entreprise moderne. L'horreur économique, sous la forme de l'économisme hébété qui sévit partout (t'as vu le sprède !), contribue sournoisement, aux côtés de l'antiracisme, à la mort de ce pays.
Moi, ce qui m'a frappé dans cette émission, c'est avant tout les sommes absolument considérables dépensées pour la rénovation de ces quartiers, surtout si on les rapporte au nombre d'habitants. La comparaison avec certaines villes défavorisées où les Français de souche dominent (on a cité Denain, je crois) était stupéfiante. Et j'ai noté aussi avec satisfaction que l'expression "peuple de souche" devenait commune et admise, car on ne peut pas dire les choses autrement. AF et Gilles Képel l'ont utilisée avec naturel et la démographe l'aurait fait aussi si on lui avait laissé la parole. La pauvre n'a pu placer que trois mots et toujours les mêmes : "quand on balance des poubelles par la fenêtre, c'est mauvais signe". Certes...
Très bon billet lieber Kleiner-Umweg. Incisif et informatif. Je m'en vais écouter l'émission que j'ai manqué.
Les sommes astronomiques qu'on balance par les fenêtres...
C’est Le Monde qui publie des reportages pareils ? Mais c’est raciiiiiste !
« les Barbares affluent (ils viennent du sud cette fois-ci, pour changer) », Raphaël.

Puisque le fil est consacré aux petits récits, voici un petit souvenir au sujet des invasions barbares. Le professeur Jacques Marseille s'amusa, un jour, à provoquer un plein amphithéâtre de jeunes dévots sur leurs gardes, en comparant, comme en passant, les migrations actuelles à celles dont souffrit l'Empire romain sur sa fin. Évidemment, la remarque ne manqua pas son effet : grondements, apostrophes, lazzis et, bien entendu, délégations d'indignés pressant les professeurs de pétitionner.

Ceci dit, la comparaison est-elle bonne ? Raphaël, sur ce modèle, nous donne mille ans pour renaître. On lui a justement répondu que les Renaissances ne tardèrent pas chez ces Barbares hantés par le souvenir de Rome. On peut penser aussi que, durant des dizaines (des centaines) de milliers d'années, l'espèce humaine a refusé l'Histoire et que, sous la chape mahométane, l'Umma pourrait se figer pour des temps incommensurables.

Qu'ils « viennent du sud, pour changer », change beaucoup de choses. Au Nord, les réserves d'hommes sont très limitées. Même en proportion, ces invasions barbares n'eurent pas l'ampleur des migrations contemporaines. Au Sud, les réserves d'hommes sont illimitées. Les nombres et le sens se recoupent. Le Sud signifie pour l'Europe le reste du monde, autrement dit, le monde tout entier, l'humanité toute entière. Le Sud est un principe d'indistinction, au mieux, de généralité. Le Nord, au contraire, est une des extrémités du monde, un confin, un recoin écarté. Le Nord est donc un principe de distinction, de singularité.

Les idées, par nature générales, ont vocation à venir du Sud ; l'Église, par exemple. Les corps, par nature particuliers, ont vocation à venir du Nord. Les symboles, les communautés qui donnèrent son cœur à l'Europe, son universum (pour se remémorer à un fil ancien, déjà), procèdent de cette heureuse rencontre du Nord et du Sud en leur domaines respectifs.

Quand les corps viennent du Sud, les idées deviennent particulières (les droits oblitèrent le Droit), l'Europe perd sa singularité (le Grand Métissage), il n'y a plus d'universum, plus de symbole. Qui disait, dans un fil passé, plus le symbole est particulier, plus l'idée figurée est abstraite ?

…...

J'ai écouté sur Radio Courtoisie l'exposé somptueux d'un historien sur l'origine du mot Europe. L'Europe, pour autant qu'il m'en souvienne, naît avec Marsile Ficin et Pie II, d'une carte sur laquelle les côtes et les ports sont soigneusement dessinés. L'empire ottoman encerclait, alors, les royaumes chrétiens dont le nombre se réduisait année après année. La carte désigne à l'Europe son issue : l'Occident et la mer.
"La dernière émission de Finkielkraut sur France-Culture était consacrée à la vie quotidienne à Clichy-sous-Bois au temps de l'émirat tabligh (en effet, en ces lieux la conquête est achevée). J'ai trouvé pour trois raisons cette émission passionnante. J'ignorais le rôle qu'avait joué la confrérie Tabligh, tout à fait inoffensive selon Kepel car quiétiste, dans la conquête et la reconquête des cerveaux "musulmans" du cru. ", nous dit M. Petit-Détour.

Hé bien, le Tabligh n'est pas un courant violent mais il est prosélyte. Ses terrains d'action privilégiés sont les hôpitaux, les prisons et les mosquées.
Il serait représenté en France par deux associations seulement : Foi et Pratique, omniprésente dans les quartiers et le Tabligh wa Da' ouat Allah, qui en véhiculent les idées avec d'autant plus de succès que les mots d'ordre en sont simples et l'élitisme exclu.
Ces deux associations revendiquent un islam apolitique. Elles sont dirigées par des Tunisiens. La première par un certain Mohammed Hammami, qui assure la prédication tous les vendredis à la mosquée d'Omar dans le quartier de Belleville à Paris ; la seconde par Younès Tim, imam de la mosquée Al-Rahma de Saint-Denis.
L'islam promu est un islam d'imitation (du Prophète), dépouillé mais contraignant, facile à comprendre et à pratiquer, rassurant, très valorisant pour le croyant ; un islam qui, de ce fait, a tout pour séduire les esprits les plus simples en mal de reconnaissance parmi la jeunesse désoeuvrée de nos banlieues, laquelle ne brille certes pas par son niveau global d'érudition.

Cependant il faut noter que la plupart des islamistes qui, ces dernières années, ont défrayé la chronique médiatique ou judiciaire par leurs actions d'éclats sont passés entre les mains du Tabligh, ce que Kepel ne peut ignorer. Ce sont des jeunes gens qui ne se satisfont plus du "simple prosélytisme" et souhaitent s'engager plus avant, dans un mouvement de djihad actif. Ce qu'ils concrétisent généralement au moyen d'un voyage d'"approfondissement" de leur connaissance de l'islam au Pakistan où ils seront pris en charge par leurs coreligionnaires qui les dirigent vers des camps d'entraînement militaire situés à la frontière afghane près de Peshawar. Il n'est pas difficile d'imaginer dans quel état d'esprit ces jeunes combattants rentrent en France à l'issue de leurs 3 à 6 mois de stages.

En affirmant que le Tabligh est un mouvement inoffensif parce que piétiste, Kepel se moque du monde.
Peut-il ignorer, en effet, que ces voyages initiatiques sont intégralement financés par le Tabligh qui, de ce fait, participe activement à la formation de djihadistes ?
L'effondrement de l'empire romain et de la civilisation (car, je le répète, malgré le christianisme, les débuts du Moyen Age furent réellement une époque de bêtise, de violence, de barbarie) se fit par la brusque arrivée d'une population exogène relativement limitée, plus ou moins 10% de la démographie de l'empire du quatrième siècle.

10%, c'est un chiffre qui peut évoquer quelque chose à un Européen d'aujourd'hui, me semble-t-il.

Quant au mot "Européen", quoique je n'apprenne rien à la plupart des lecteurs de ce forum, il apparut pour la première fois dans un compte rendu de la bataille de Poitiers, ce qui en fait, divine surprise si vous me permettez l'expression, un quasi-synonyme de "islamophobe".
"L'Europe, pour autant qu'il m'en souvienne, naît avec Marsile Ficin et Pie II, d'une carte sur laquelle les côtes et les ports sont soigneusement dessinés. L'empire ottoman encerclait, alors, les royaumes chrétiens dont le nombre se réduisait année après année. La carte désigne à l'Europe son issue : l'Occident et la mer."

Dans mon souvenir, c'est bien dans un poème en prose rimée, probablement daté de 754, qu'apparaît pour la première fois le terme d'europeenses sous la plume d'un auteur chrétien de Tolède ou de Cordoue, comme le note Raphaël.

Le terme désignait alors les membres d'un même espace géographique et/ou culturel, les "Européens", par opposition à l'autre, l'envahisseur sarrasin, le musulman.
"L'histoire ne repasse pas les plats", Céline.
Merci pour l'article, M. Petit-Détour. Du reste, et quitte à passer pour un modéré, je ne renie pas ce journal somme toute honnête et à peu près (reconnaissons-le) correctement écrit.
Hein ? Il parle du .... ou bien je ?
"L'Arabie, c'est où, dites ?
- C'est par là mec"
J'ai trouvé Kepel très noyeur de poisson, dans cette émission. Tribalat, très bien, en revanche. Quant à l'endogamie des Turcs, ce n'est pas pendable, voyez les Juifs... ou les Japonais... ou la France telle que la rêve le PI...
08 décembre 2011, 07:23   "On n'osa trop approfondir ..."
En 2005, pendant les émeutes, une église de Romans fut incendiée par deux jeunes Turcs, si ma mémoire est bonne. J'avais presque l'impression que la nouvelle circulait sous le manteau.

Il est devenu bien difficile de parler de l'objet historique nommé "invasions barbares". Certains, animés du désir d'illustrer un propos idéologique peu rigoureux, mettent en évidence des faits de civilisation très complexes qui permettent de critiquer l'expression "invasions barbares". D'autres, dans une optique idéologique opposée, en signalent d'autres. La spirale (ou la gidouille des 'Pataphysiciens) tourne toujours.
L'endogamie des Turcs a des caractéristiques quelque peu différentes.
Bien qu'il n'existe aucune statistique consultable à ce sujet, il semble que de nombreux Turcs résidant en France aillent chercher leurs conjoints au pays, de préférence dans un coin reculé de la montagne anatolienne, ceci avec une fréquence surprenante.
On se demande si un esprit tordu ne verrait pas là quelque chose de tout à fait délibéré, voire concerté.

Mais loin de nous de telles pensées!
Ne heurtons pas la sensibilité de communautés qui viennent enrichir notre diversité et irriguer nos tristes faubourgs d'un si charmant exotisme.
Citation
de nombreux Turcs résidant en France aillent chercher leurs conjoints au pays, de préférence dans un coin reculé de la montagne anatolienne, ceci avec une fréquence surprenante.

L'endogamie n'est en rien concertée ou délibérée mais fait partie intégrante du mode de vie des nations musulmanes. Et c'est d'ailleurs pour cette raison que l'Etat est pratiquement impossible à établir de manière stable en terre musulmane. Seul le clan, la famille élargie suscite des allégeances sincères.

On remarquera que l'islam ne s'est répandu uniquement ou presque que dans les régions qui pratiquaient avant son apparition l'endogamie. Partout où la structure anthropologique était exogame (Grèce, Roumanie, Arménie, Balkans, Espagne, etc... ) cette religion ne réussit pas à s'imposer.

Braudel parlait de frontière civilisationnelle invisible.
Certes.

Mais rien n'empêcherait nos amis Turcs de rester respectueusement endogames en se trouvant des conjoints en France , en Allemagne ou ailleurs en Europe.
Ce qui est frappant c'est ce besoin d'aller chercher l'âme soeur en Turquie, comme pour re-ottomaniser ces jeunes sans doute pervertis par la vie au contact des infidèles.

N'est-ce pas l'aimable M. Erdogan qui a dit que l'assimilation est un crime contre l'humanité?
Citation
nos amis Turcs de rester respectueusement endogames en se trouvant des conjoints en France

Par pitié relisez vos classiques et vous comprendrez qu'il est difficile pour un turc ou un musulman de trouver un cousin
ou une cousine germain(e) en Europe.
Europensis, dans le sens d'Européen, est employé par Flavius Vopiscus, comme nous le dit excellemment le Gaffiot. J'ai recherché le passage, il s'agit d'opposer les Européens aux Syriens.

Flavius Vopiscus est un pseudonyme, mais un pseudonyme du IVème siècle, et l'Histoire Auguste serait, à vous lire, une prémonition de l'islam.
Utilisateur anonyme
08 décembre 2011, 21:45   Re : La Vie quotidienne en France au temps du Grand Remplacement
... ou des moeurs d'Internet...
Vous ne croyez pas si bien dire.

Je crois que ce Vopiscus, Zelig romain, se nomme Trebellius Pollio quand il nous parle de Philippe l'Arabe (à moins que ce ne soit sous un autre pseudonyme, je m'y perds).
Dame ! Il y avait du monde aux latrines !
Orimont, pour vous ravir, je vous indique que Vopiscus écrivit des lignes remarquables sur Bonose, tyran, et Carin, empereur (nommé en version courte Imperator Caesar Marcus Aurelius Carinus Pius Felix Invictus Augustus Germanicus Maximus Britannicus Maximus Persicus Maximus, Pontifex Maximus, Tribuniciae Potestatis), personnages qui n'ont guère besoin de pseudonymes pour rester anonymes.

Pour mieux vous situer Carin, c'est celui qui succéda à Carus.
la dame (noire) regarde mon saucisson


Cela me fait penser à quelque chose, je ne sais dire à quoi, je l'ai sur le bout de la langue...
Utilisateur anonyme
08 décembre 2011, 22:27   Re : La Vie quotidienne en France au temps du Grand Remplacement
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Notez que le sac plastique retourné permet d'éviter les attaques du bourjonicus furax, que les anciens Egyptiens représentaient sous les traits du dieu Pseudonymie Atomiz-Hathor.
(Serge, Qu'es-tu, France, devenue ?) « Chaque jour, je me sens un peu plus étranger au monde qu'on bâtit sous mes yeux. Etranger chez moi, dans ce pays que j'avais la faiblesse ou la naïveté de regarder comme mien quoiqu'il ne fût pas celui de mes aïeuls. Un pays dont j'avais épousé l'histoire dans un élan si spontanément fusionnel que j'en étais venu à croire que son histoire serait pour jamais la mienne.

«J'ai fui Marseille, il y a de cela deux ans. Son atmosphère devenait si pesante, irrespirable, son âme, sa belle âme, si insaisissable.

« J'ai fui les faunes infréquentables d'un cœur-de-ville objectivement crasseux, les relents d'excréments et d'urine mêlés entêtant jusqu'à la nausée dans ma ruelle ; les poubelles vomissant les ordures à chaque coin de rue ; les attroupements bigarrés, bourdonnant et vociférant de cette jeunesse désoeuvrée qu'on croise sans oser lever les yeux, des fois que soutenir un regard soit interprété en terme de défi ; j'ai fui, moi, l'écervelé, l'enrichissement promis par l'exotisme et la diversité qui m'était donné comme un axiome mathématique, sans débat ni possible ni utile démonstration.

«J'ai fui Marseille où j'ai grandi, la cité de mes grands-parents entourée de jardins potagers, peuplée naguère d'immigrés italiens, de gosses portant fièrement casquette qui se découvraient, respectueux, au passage d'un aîné, cité désormais peuplée d'autres gens et cultivant une sociabilité, disons, moins évidente et plus rugueuse.

« Le soir de l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, de hautes flammes léchaient les abris-bus, une fumée lourde, épaisse, noirâtre s’échappait des locaux à poubelles, une estafette se consumait joyeusement au beau milieu de la chaussée qu'il me fallut contourner en slalomant tandis que des hordes de sensibles enfoulardés qui se hâtaient de leur démarche hachée, simiesque, front bas et roulant des épaules, cocktails en main, invectivaient les pompiers demeurés sur le parking du supermarché d'en-face. Eux, ils n'osaient franchir les portes de la cité, les lâches !

« J'ai fui une ville aimée, superbe dans son écrin de karsts que Pagnol serait bien en peine de reconnaître tant le remplacement y a pris dans le centre comme les quartiers périphériques des proportions qui eussent, ne serait-ce que trente années en arrière, défié toute prophétie.

« J'ai fui, m'imaginant trouver sous de meilleurs auspices, dans l'Auvergne des sources et des hautes chaumes, la belle Auvergne verte, gentiment ondulante où paissent nonchalamment les troupeaux de Saler, d'Aubrac, de Limousines, la paix. Las !

« Lorsque je me connecte sur le Net, chaque matin, les somptuosités du paysage, le chant des coqs, l’écran doré et cramoisi des hêtraies d’automne n’amortissent rien, ne me protègent de rien et c’est en plein visage qu’impuissant je reçois l'image inquiétante et fracassée d'une France que des idéologues au petit pied détricotent consciencieusement sous nos yeux, maille après maille. »
Utilisateur anonyme
10 décembre 2011, 11:30   Re : La Vie quotidienne en France au temps du Grand Remplacement
Citation
Pierre Henri
Un collègue a l'habitude de s'agenouiller plutôt que de se pencher pour se mettre à hauteur. Cette pieuse posture, saugrenue dans ce contexte de bureau, suscita la moquerie d'un autre collègue : « Hé, la Mecque, c'est pas par là ! »

Plaisanterie inoffensive mais fort signifiante d'autant que, tous l'auront noté, les curieuses génuflexions de ce collègue évoquent plus les saintes images des vitraux que la prière en terre d'islam. L'anecdote illustre, en fait, combien le catholicisme et le christianisme tout entier ont été évacués des représentations collectives. La religion paraît si exotique aux modernes que l'islam mystérieux est tout naturellement appelé à la figurer. Désormais, l'islam est déjà la seule religion. Sur ce point, au moins, l'opinion publique, massivement indifférente ou hostile au fait religieux, a déjà rejoint l'Umma.

Ce qui évoque un passage glaçant du Journal atrabilaire de Jean Clair, peut-être déjà cité ici :

« Au début, en échange de la citoyenneté, on leur a abandonné les travaux les plus durs, la voirie, le terrassement, les chantiers, les chaînes de production, les ordures et le nettoyage. Comme ils s’en sont accommodés, on leur a par après laissé le soin de faire des enfants, besogne elle aussi trop souvent pénible, bruyante, accaparante et sale. Restèrent les loisirs, les jeux, les fêtes, les plages, mais dont l’attrait finit par se ternir. Et finalement, comme il n’y avait plus rien à faire ni à penser, ni à attendre, plus de but à la vie, sinon un ennui interminable et lourd, on finit par leur déléguer le souci des fins dernières. Alors même que depuis longtemps, on s’était détourné des dieux traditionnels, on s’intéressa à leurs cultes si curieux, à leurs interdits si sévères, à leur jeûne si rigoureux. Arrivé à ce point, bien sûr, il n’y eut, de la civilisation en question, plus rien à sauver, sinon mourir. C’est du moins ce que les historiens nous disent du déclin de Rome. »
Oui, ce passage aussi m'avait frappé, il est magistral.
"Notre quotidien, c'est surtout un concentré de haine."

Le journal de Christophe D., policier à la BAC de Seine-Saint-Denis.

À l'heure où l'institution policière semble secouée par les scandales à répétition, prise en tenaille entre les affaires de corruption, à Lille comme à Lyon, et la violence de la rue, Le Figaro Magazine a souhaité rendre compte de la réalité des policiers de terrain. Car si la corruption fait tomber les têtes, la violence, elle, ne fait pas de quartier aux hommes en bleu. À Vitrolles, un policier est mort, blessé par balle à la tête à la suite d'une attaque à main armée. À Marseille , comme ailleurs dans les grandes villes de France, les policiers sont en première ligne face à la loi des gangs. Braquages, règlements de comptes et autres guerres fratricides. Pour comprendre cette réalité qui semble parfois sortie de la fiction, Christophe, brigadier-chef engagé au sein de la BAC départementale du 93 depuis sept ans, nous a ouvert les portes de son quotidien. Celui de la BAC. Trois lettres. Une unité: la Brigade anticriminalité. Une mission: la chasse au flagrant délit. Créée en Seine-Saint-Denis le 1er octobre 1971 par Claude Durand, policier et ancien résistant, la Brigade anticriminalité avait pour mission d'offrir une réponse adaptée à une délinquance croissante à la fin des Trente Glorieuses. Quarante ans plus tard, rien n'a changé. Ils sont aujourd'hui près de 3600 policiers en France - dont 80 en Seine-Saint-Denis - chargés, comme Christophe, de traquer la criminalité et les délinquants en tout genre.

Le brigadier-chef Christophe sait que lui et ses collègues sont souvent qualifiés de cow-boys, de chasseurs de flag' ou de têtes brûlées... Et pourtant, il a accepté d'être suivi pas à pas, et durant cinq mois, par le photographe Jean-Pierre Rey. Ce récit extraordinaire est une immersion totale dans le quotidien d'un policier ordinaire. Christophe a accepté de se livrer, de tout nous dire sur sa vie de flic, d'homme, de mari et de père. Il nous a confié ses doutes, ses colères et ses peurs parfois. Salaire, manque de moyens, dangers, le policier pose un regard critique sur son travail. Mais il évoque aussi un métier qu'il vit d'abord comme une passion, parle de son sens du devoir, de son engagement au service de la population, et de ses victoires - certes fragiles - quand l'ordre a été rétabli. Pour des raisons de sécurité, Christophe n'a pas souhaité que son nom de famille apparaisse dans ce témoignage.

La Seine-Saint-Denis, c'est de la bombe!» Ce n'est pas moi, mais Joey Starr, le fameux rappeur du groupe NTM, qui le dit dans l'une de ses chansons. Pour le policier affecté à la brigade anticriminalité du 93 que je suis, c'est en effet de la bombe et ça peut sauter à tout moment. La Seine-Saint-Denis, c'est le département le plus criminogène de France et l'atmosphère y est explosive. Le 93, c'est le très vaste théâtre de nos opérations. Mais ici, le décor n'est pas fait de carton-pâte. La réalité est aussi dure que le bitume des cités que j'arpente sans relâche et souvent aussi grise et triste que le béton de ces barres d'immeubles que l'on finit par connaître par cœur à force de les fouiller. Et puis, il y a l'âpreté de ce quotidien aussi oppressant et écœurant que ces effluves des cages d'escaliers où se mêlent les odeurs de cannabis, d'herbe, de cigarette, d'urine, et où les crachats qui jonchent les halls collent aux semelles, comme le désespoir et la misère se sont agglutinés dans ces murs... pour longtemps, semble-t-il.

Notre routine n'est pas gaie, mais surtout, elle n'a rien de banal. Notre train-train quotidien, c'est d'abord de l'imprévu. Tout, absolument tout, peut arriver à n'importe quel moment: braquage, règlement de comptes, vol à l'arraché, trafic de drogue, agressions en tout genre. L'inattendu fait partie de nos habitudes. Comme ce soir. Je me prépare à rentrer à la maison après une journée de boulot. Notre supérieur nous annonce un changement de programme: l'équipe est maintenue en place jusqu'à nouvel ordre. Les consignes viennent d'en haut et nous devons attendre de nouvelles instructions. Aucune autre information ne filtre. Le secret est gardé jalousement pour éviter les fuites. C'est certainement une très grosse opération. Ça sent le stup ! Alors, avec les copains de la BAC départementale, on prépare notre matériel: gilets pare-balles, armes à feu, matraques. On se doit d'être prêt pour cette opération dont on ignore tout. Quand on fait ce métier, il faut s'adapter à toutes les situations et à l'imprévu. J'appelle ma femme pour lui dire que je ne serai sûrement pas à la maison ce soir, ni même peut-être demain. Elle est habituée à ce genre de «surprises», ma petite femme. Mais surtout, elle sait. Elle est aussi policier. Alors, elle s'inquiète et me couvre de recommandations. «Fais attention à toi. Mets bien ton gilet...» (pare-balles, bien sûr.) Elle a évidemment bien moins peur d'un rhume que d'une balle perdue.

Mardi 6 septembre. Il est 20 h. On attend. Des heures durant.

Chacun s'occupe comme il le peut. Entre deux cafés, on discute de tout et de rien. Et puis, à minuit, ça bouge. Une réunion est organisée avec toutes les équipes mobilisées. Les policiers des stups sont présents. Le plan est précis, détaillé et très bien pensé. Ceux de la sûreté publique ont travaillé des mois durant sur cette affaire: enquêtes, planques, surveillances, écoutes, vérifications des informations. Je retiens avec attention les explications, les positions à tenir... Pas question pour moi de commettre la moindre erreur au risque de faire capoter l'opération et de ruiner tous les efforts de mes collègues. Les officiers nous détaillent le plan d'action. Le mot est lâché: c'est un go-fast en flag. Je le pressentais. Un go-fast, c'est un procédé prisé par les gros dealers et qui consiste à acheminer des cargaisons de drogues à bord de très grosses cylindrées. La méthode employée par les trafiquants est toujours la même. Le convoi est composé de deux voitures roulant à très vive allure. La première reste en tête et sert d'ouvreuse. Il s'agit en fait de repérer tout contrôle ou barrage de policiers. Le deuxième véhicule est chargé, lui, de transporter la marchandise. Ces convois remplis à bloc peuvent faire transiter à travers les frontières des centaines de kilos de substances illicites en quelques heures seulement. Mais pas cette fois. On sera là.

Il est 3h du matin. C'est le moment d'y aller.

Pas de place pour la fatigue, le stress ou le doute. Un seul objectif: la mission. Chacun sait ce qu'il doit faire. Le dispositif mis en place autour de cette cité d'Aubervilliers est impressionnant. Plusieurs véhicules dont trois fourgons d'interpellation. J'ai de la chance, je suis placé aux premières loges en me retrouvant dans le fourgon de tête. Mais j'ai aussi une grosse pression sur les épaules. Tout va très vite. Le trafiquant arrive, chargé de sacs volumineux et je le plaque au sol sans même lui laisser le temps de mettre un pied dans l'immeuble. C'est pour vivre des moments comme ceux-là que je me suis engagé dans la police. Maîtriser, menotter un trafiquant de drogue en plein flagrant délit.

L'individu est plaqué au sol, il a sur le dos un sac rempli de drogue. Je lis dans ses yeux le désarroi et la stupeur. Son regard semble me dire: «Waouh! Mec, je t'attendais partout, à tout moment. Mais certainement pas là.» Mener à bien une telle mission relève du défi. Car, à ce niveau-là du business, les gens à la tête de ces réseaux sont très organisés. Ils ne font rien au hasard. Méfiants et excessivement prudents, ils s'appuient sur un système de protection et de surveillance très élaboré autour de la cité. Leurs hommes font des rondes en voiture ou à moto, des guetteurs à pied donnent l'alerte au moindre mouvement suspect. Tout un stratagème qu'il nous faut déjouer avant d'arriver jusqu'à eux. L'interception de ce go-fast à Aubervilliers, c'est l'une de mes plus grandes fiertés. Une belle affaire menée de concert avec plusieurs services. Nous avons fait, en quelques minutes, plusieurs arrestations, saisi 40 kilos d'herbe, 10 kilos de résine de cannabis, de l'argent liquide et une arme à feu.

Mercredi 7 septembre.

Très mauvaise journée pour ce réseau, qui a perdu en quelques minutes près de 400.000 euros et quelques années de liberté. Mais j'ai précisément choisi ce métier pour mettre des «vilains» hors d'état de nuire. Cette opération m'a valu quelques cernes. Entre les interpellations, les perquisitions, et les rapports, j'ai travaillé 24 heures sans m'arrêter. Mes collègues également. Ce soir, je suis ravi. J'aurai une belle histoire de méchants jetés derrière les barreaux à raconter à mes enfants.

Vendredi 9 septembre. La journée commence plutôt bien.

On se retrouve avant la prise de service avec les collègues autour de la machine à café. On se refait le film de l'opération go-fast à Aubervilliers. On se délecte des détails et on raconte pour ceux qui n'étaient pas là. On échange nos impressions. Heureusement que nous avons parfois de belles affaires comme celle-là, qui remontent le moral de l'équipe et compensent nombre de journées faites parfois de frustrations. Notre quotidien, c'est surtout un concentré de haine. En Seine-Saint-Denis, les violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique ont augmenté de 10 % en une année. Le message est clair: nous ne sommes pas les bienvenus dans les cités. Mais ce n'est pas bien grave. À la BAC, on est sans complexe et on s'impose. On va absolument partout. La particularité de nos services, c'est le refus de ces zones dites de non-droit. C'est un concept que nous avons banni. J'ai commencé ma carrière en 1995, à l'école de police de Reims. Les autorités de l'époque considéraient certains quartiers difficiles comme impraticables pour les policiers.

Nos supérieurs nous interdisaient formellement d'y aller pour ne pas provoquer et engendrer plus de problèmes. Je n'ai jamais pu accepter cette logique. Battre en retraite face à la délinquance, c'était difficile à digérer pour le jeune policier en devenir que j'étais à l'époque. C'est une aberration pour notre métier et un choix contre-productif. À Reims, la violence s'est depuis propagée au-delà des quartiers populaires pour arriver jusque dans le centre-ville. Après l'école de police, j'ai été affecté au commissariat de Stains. C'était mon tout premier poste. Je me changeais dans des Algeco. C'est là que j'ai appris à travailler avec pas grand-chose. On avait de vieilles machines à écrire et pas assez de rubans. Mais on se débrouillait. On allait en faucher à droite, à gauche. J'étais motivé par l'idée que j'aidais la veuve et l'orphelin avec des bouts de ficelle. Et puis j'ai été plongé dans le grand bain tout de suite, le commissariat se trouvant à quelques centaines de mètres d'une cité à problèmes. Après une année à Stains, j'ai intégré la CDI (Compagnie départementale d'intervention) 93. L'équipe, le travail, l'ambiance, tout était parfait. J'ai adoré ces cinq années avant de devenir, pendant quelques mois, chauffeur dans les ministères. Mais conduire et accompagner des ministres, ce n'est pas de l'anti-crime. Ce n'est pas la raison pour laquelle je me suis engagé dans ce métier. On m'a donc affecté au commissariat d'Aulnay-sous-Bois en 2005 pour intégrer la BAC quelque temps plus tard. Là, j'ai peaufiné mon savoir et ma technique d'intervention pour devenir un vrai «BAC-man». La BAC, c'est de la vraie police ! Les principes y sont simples et clairs. Il y a des voleurs, des bandits, des dealers. On les repère, on leur saute dessus, on les arrête et on les met entre les mains de la justice.

Lundi 19 septembre. Refuser l'instauration des zones de non-droit, c'est imposer sa présence dans les quartiers les plus chauds.

Aller partout, c'est aussi s'exposer à tous les dangers. Jean-Pierre, le photographe du Figaro Magazine qui me suit comme mon ombre depuis des semaines, en a fait aujourd'hui l'amère expérience. Nous avons été appelés aux Francs-Moisins, une cité de Saint-Denis particulièrement sensible. Je n'aime pas cet endroit. C'est un véritable panier de crabes et les actes de violence y sont particulièrement fréquents et extrêmes. L'appel au secours est douteux, comme souvent. La spécialité du coin, c'est le guet-apens. Et aujourd'hui, mon instinct ne me dit rien de bon. Mais nous avons une mission et nous devons répondre à tous les appels. À peine arrivés sur les lieux, les jeunes se déchaînent. Une pluie de pavés énormes s'abat sur nous. En quelques secondes, une vingtaine d'individus, capuche sur la tête, parviennent à nous encercler. À ce moment, la maîtrise de ces sentiments de panique et de peur, qui ne demandent qu'à s'emparer de nous, est essentielle. Il faut absolument garder la tête froide pour se sortir de ce genre de situation et, surtout, savoir courir. Un bon policier doit savoir ravaler sa fierté et son orgueil et s'enfuir quand cela s'avère nécessaire. Parce qu'un bon policier, c'est d'abord un policier vivant. Nous avons détalé aussi vite que possible. Bien sûr, on s'en tire avec quelques bleus, et notre amour-propre est un peu bousculé. Mais je suis soulagé de voir les coéquipiers arriver très vite pour nous extirper de ce mauvais pas. Dans ces moments, chaque seconde dure une éternité. Jean-Pierre, le photographe, vient de vivre un peu de notre réalité. Il est blême, essoufflé (moi aussi) et il confirme: la peur, on ne la ressent qu'après. C'est le deuxième effet d'une célèbre marque de bonbons. Elle vous revient en pleine figure comme un boomerang... et c'est douloureux. J'appelle ma femme pour entendre sa voix.

Mercredi 28 septembre. Avant de prendre mon service, comme toujours, je vérifie le contenu de ma sacoche

personnelle qui reste sur moi en permanence, dans la voiture. J'y mets l'essentiel pour ma journée. Un vrai kit de survie: trousse de secours, compresses, gouttes pour les yeux (absolument nécessaires quand on reçoit des gaz lacrymogènes), sans oublier ma matraque télescopique et une petite lampe de poche très puissante. C'est le minimum vital et je ne m'en sépare jamais. Pour bien faire ce job, nous devons nous tenir prêts. La BAC départementale de Seine-Saint-Denis a procédé l'an dernier à près de 2200 interpellations. Nous n'avons pas beaucoup de moments de répit. Prendre son service, c'est à chaque fois partir en guerre. Si notre mission est policière, nos instincts et nos réflexes sont quasi militaires. Arriver dans une cité c'est, pour nous, s'introduire en territoire hostile. L'ennemi guette et attend le moindre faux pas pour nous descendre. Dans le 93, c'est parfois une véritable guérilla urbaine. On fait la guerre à un ennemi caché. Au milieu, il y a des civils, une population qui essaie tant bien que mal de mener une vie normale. Nous devons gérer et évoluer avec ces deux extrêmes. Les voyous n'ont plus aucune notion de l'autorité policière. Ils nous perçoivent plutôt comme un gang rival. Nous sommes le «gang police» à qui il faut faire la guerre. Dans tous les cas, nous sommes l'ennemi à abattre. Je n'exagère rien. Je suis aussi militaire depuis 2001, capitaine de réserve au sein des forces spéciales. Mon expérience et ma formation au sein de l'armée me servent énormément sur le terrain des banlieues: savoir progresser en milieu hostile, sécuriser un périmètre à plusieurs, ne jamais laisser un des nôtres seul, ne jamais longer le mur des immeubles car le danger vient souvent d'en haut, des toits qui servent de points stratégiques aux délinquants. Ils se postent là pour nous lancer toutes sortes de projectiles. Ils sont très organisés. L'objectif premier, pour eux, c'est de protéger leur territoire et de préserver leurs points de deal. Un seul de ces points peut rapporter de 10.000 à 15.000 euros par jour. Des enjeux financiers colossaux pour ces dealers. Ils ne lésinent pas sur les moyens. Nous avons aujourd'hui en face de nous des jeunes entraînés. Ils vont à l'étranger, notamment dans les pays du Maghreb, pour apprendre à fabriquer des cocktails Molotov, organiser des guets-apens, «préparer des toits» en entreposant toutes sortes de projectiles (briques, pavés, parpaings, boules de pétanque) à des endroits stratégiques sur les hauteurs des immeubles. Tout cela ne s'improvise pas. Ils l'apprennent, l'appliquent et ce, dans un but précis. Ils sont lourdement armés. C'est devenu très facile d'acheter un Uzi, une kalachnikov, ou un 9 mm automatique. Certaines cités se sont spécialisées uniquement dans le trafic d'armes. Ils n'ont plus besoin d'aller bien loin pour s'équiper. Tout est à portée de main. En comparaison, nos équipements font parfois pâle figure. Le Kevlar de mon gilet pare-balles usé ne résisterait sûrement pas à une rafale de kalach. De toute façon, il n'est pas conçu pour ça. Eux sont prêts à tout pour continuer leurs petites affaires, parce que casser du flic, c'est nous empêcher de casser leur business.

Samedi 8 octobre. Le samedi est un jour comme les autres pour nous ! Le crime ne connaît pas de répit.

Notre très vieille Ford Mondeo est prête. Elle affiche déjà plus de 100.000 kilomètres au compteur et a été rafistolée plusieurs fois. Mais nous n'avons pas vraiment le choix. Nos véhicules sont fatigués, les moyens financiers manquent pour les remplacer. Nous sommes déjà tombés en panne de voiture au beau milieu d'une opération dans une cité. Et ça, pour attraper des vilains... ce n'est pas terrible. Mais aujourd'hui, tout va bien, on nous a mis à disposition des véhicules neufs. L'équipe se met en route, les sacs sont dans le coffre, le matériel d'intervention à disposition, et les radios commencent à crépiter. La journée commence par un petit tour de nos secteurs préférés, Sevran, Bondy, Bobigny... Les points de deal y sont nombreux. En arrivant, nous sommes évidemment repérés. Il y a les «choufs» (les guetteurs), toujours à leurs postes, qui communiquent notre arrivée à leurs copains vendeurs en criant: «Pue! pue!» En langage dealer, cela veut dire: «Prenez garde ! La police arrive !»

Payés entre 40 et 80 euros par jour et parfois un kebab en plus, ces gamins (souvent mineurs) n'ont aucun mal à gagner l'équivalent de mon salaire en un mois. Evidemment, à ce tarif-là, ils font du zèle. Les points de deal sont très organisés. Les «nourrices» sont souvent des habitants des immeubles chargés (ou forcés) de cacher la drogue chez eux et de la laisser à disposition des vendeurs qui, ainsi, ne se font jamais prendre avec de grosses quantités de stupéfiants sur eux. Les «portiers» ont pour mission de bloquer les passages pour gêner au maximum les interventions policières et permettre aux vendeurs de s'échapper. Le patron, lui, n'est jamais bien loin. Il est très souvent installé à la terrasse d'un café et surveille ses petites affaires à distance, quand il n'est pas occupé à trouver des solutions pour blanchir ses capitaux. Un business illégal et qui, à mon sens, doit le rester. Je suis absolument contre l'idée de la dépénalisation du cannabis ou de l'herbe. La légalisation de ces substances ne ferait qu'aggraver les problèmes dans les cités. Les jeunes iraient chercher de l'argent par d'autres moyens : braquages, vols avec violence, saucissonnages à domicile. Paradoxalement, le trafic de stupéfiants canalise un peu certaines cités. Les gros dealers «tiennent» les jeunes et les exhortent à rester tranquilles pour ne pas attirer la police et, ainsi, «bosser tranquillement». Tout ce petit monde compose avec la drogue. Certes, ce commerce permet à certaines familles vivant en situation de grande pauvreté de sortir la tête de l'eau. Elles n'ont pas vraiment d'autres choix que le trafic. Mais cela n'excuse rien, c'est illégal et puni par la loi. Pour le moment c'est calme. Rien à signaler dans nos quartiers préférés. Il est presque 13 heures. Pause déjeuner. Comme souvent, on se réchauffe une petite gamelle en vitesse. Pas le temps de s'arrêter plus de vingt minutes. La rue ne nous laisse guère de répit. Un appel radio nous informe qu'un «vol violence» vient de se dérouler à Stains. Je prends ma radio: «TN93 de BAC12, nous nous rendons sur place!» A peine arrivés sur les lieux, on tombe sur la victime, elle vient de se faire arracher son énorme collier en or et nous désigne au loin l'un des auteurs. Il n'a même pas pris la peine de se sauver. C'est en nous voyant foncer sur lui qu'il prend la fuite. Direction la cité du Clos Saint-Lazare ! Pas de chance pour lui, je connais le secteur comme ma poche ! Avec mes coéquipiers, on l'a très vite rattrapé. On charge notre individu direction le commissariat de Stains. On a attrapé le malfrat, la victime a retrouvé ses effets : voilà encore une belle affaire.

Lundi 17 octobre.Je viens de prendre conscience que cela fait près de sept ans que je travaille à la BAC.

Comme le temps file ! Sept années à courir, à attraper des vilains, à esquiver les coups, à digérer les insultes et à supporter cette haine contagieuse qui suinte et se répand partout. Et me tente parfois. Mais je me refuse à basculer. Pour faire ce boulot proprement, la règle première, c'est de garder la tête froide. C'est difficile. De plus en plus difficile. Ces dix dernières années, la violence a explosé dans les quartiers, elle a aussi changé de visage. Elle se fait chaque fois plus juvénile. Nos agresseurs n'ont aujourd'hui pas plus de 13 ans, et ce sont bien eux les pires. Ils se montrent d'une férocité inouïe. Mais surtout, dans ces quartiers populaires, la population a évolué. Les jeunes d'origine maghrébine, qui tenaient le marché du deal, ont été peu à peu évincés par les Africains. Cette immigration est bien plus récente. La polygamie fait des dégâts considérables. Les enfants vivent entassés dans de petits appartements. Ils préfèrent traîner dehors et se retrouvent vite à la merci des délinquants. Ils sont bien plus pauvres et ont le sentiment de n'avoir rien à perdre, d'autant que la plupart d'entre eux viennent de pays en guerre où la violence est extrême et fait figure de règle. Sur le terrain, face à ces populations qui règlent leurs comptes à coups de machette ou avec les poings, nous nous retrouvons souvent pris en étau. Récemment, l'un de mes collègues a été mordu par une femme africaine. Son index a été sectionné et ne tenait plus que par la peau.

Mercredi 19 octobre. Toute cette violence, cette haine, cette misère humaine, c'est pesant parfois.

Il n'y a pas de rempart pour nous préserver. En fait, le rempart, c'est nous. On se prend ça en pleine figure et sans filtre. Alors, parfois, c'est plus difficile. Il faut se remotiver, se vider la tête comme ce matin. J'ai décidé de me lever de bonne heure pour aller courir. Dix petits kilomètres pour garder la forme, mais surtout pour évacuer le stress et la tension. Nos pires ennemis. Si on les laisse s'installer, ils peuvent vous ronger de l'intérieur. Beaucoup de mes collègues y ont laissé la vie. Ah, ce fameux malaise de la police ! On s'isole, s'enferme dans le silence et la solitude et, ensuite, la nouvelle tombe. On apprend qu'un collègue s'est pendu, un autre s'est tiré une balle dans la tête... Et ce n'est jamais la faute de personne. Je suis lucide quant à la difficulté de notre mission. Derrière le policier, il y a un être humain avec ses failles et ses fragilités. Alors, je prends les devants. La meilleure façon de me préserver, c'est l'esprit de groupe et la communication. Il faut parler avec les autres, évacuer ses frustrations d'une manière ou d'une autre. Pour moi, c'est le sport. Etre bien dans son corps, c'est être bien dans sa tête. La famille, c'est aussi un pilier essentiel. Je profite de chaque moment avec les enfants, avec Sylvie, ma femme. Je les couvre de bisous, de câlins. Je fais le plein de tendresse avant d'attaquer une grosse journée de boulot. Et c'est comme ça que je tiens mais, surtout, que je suis heureux.

Jeudi 27 octobre. La date d'aujourd'hui marque un triste anniversaire.

Le début des émeutes de l'automne 2005. À l'époque, je venais d'intégrer la BAC et c'est pour moi une des pires périodes de ma carrière de policier. On allait « au feu » tous les jours sans savoir si on reviendrait en vie ou entier à la fin de la journée. Ce qui m'a surtout profondément marqué, c'est qu'à ce moment-là on a vraiment ressenti une haine pure vis-à-vis des policiers. Non seulement on l'a ressentie, mais on l'a sentie dans notre chair. Nombre de mes collègues ont été blessés. Je suis passé souvent à deux doigts de la mort. J'ai vu des boules de pétanque, des casseroles, des plaques d'égout jetées depuis les toits me frôler de quelques centimètres. Mes chaussures ont littéralement fondu, brûlées par l'acide des nombreux cocktails Molotov balancés par ces « pauvres jeunes désœuvrés ». Je me souviens avoir dû évacuer en urgence un de nos collègues, un solide gaillard de 1,90 mètre en état de choc, complètement tétanisé et terrassé par la peur. Une énorme plaque d'égout en fonte venait de passer à un cheveu de son crâne... Il ne s'en est pas remis. Impossible aussi d'ôter de mes souvenirs la vision de ce jeune policier brûlé au visage sous mes yeux. Les jeunes postés au dernier étage d'un immeuble lui avaient jeté de l'essence enflammée en pleine figure. J'étais juste derrière, j'ai eu plus de chance que lui. Ces images me hantent encore.

Lundi 28 novembre. L'ambiance est pesante à la base de Bobigny.

Si je pense aujourd'hui très fort à Damien et à Jérôme, mes deux amis de la BAC morts en service il y a quelques années, c'est parce que la nouvelle est tombée tôt ce matin. Un policier de la BAC de Marseille est entre la vie et la mort, atteint d'une balle en pleine tête. Les cambrioleurs qu'il pourchassait n'ont pas hésité à tirer sur lui avec des armes de guerre. Un des nôtres va certainement mourir. Et pourquoi ? Juste pour quelques tranches de saumon et du foie gras... C'est ce qui a été retrouvé dans le véhicule. Ils avaient braqué un supermarché. Ce policier a mon âge, il a une femme, des enfants. Comme moi. Cela aurait pu m'arriver, ça pourra m'arriver peut-être. Mais pour ma femme et mes enfants, dans ce cas, j'ai tout prévu. J'ai une bonne assurance qui prend en charge mes funérailles, et mon enterrement est déjà payé. Mais la vie ne s'arrête pas à ça ! Demain, je serai à nouveau dans la rue, avec mon équipage, à courir après la délinquance. On fera peut-être une affaire ! On arrêtera un dealer, ou un jeune qui aura brisé la vitre d'une voiture pour prendre le sac à main d'une femme imprudente, qui l'avait laissé bien en vue sur le siège passager. Elle nous dira discrètement : «Merci, heureusement que vous êtes là!» Ces mots, ce sont eux qui vous aident à continuer ce métier: savoir qu'on va arrêter un voyou, qu'on va rassurer une victime !
Utilisateur anonyme
11 décembre 2011, 09:57   Re : La Vie quotidienne en France au temps du Grand Remplacement
(Message supprimé à la demande de son auteur)
"Bavardages", des journalistes, des politiques, des "artistes" et autres "pipoles" c'est ce que l'auteur de l'article sur les racailles pointe du doigt avec rage et mépris, à juste raison. Déjà Albert Camus dans chroniques algériennes, fustigeait la frivolité de la gauche "femelle" de Saint-Germain des prés qui ne tenait aucun compte de la terreur dans laquelle vivait le petit peuple pied-noir exposé quotidiennement aux massacreurs mafieux du FLN. Il avait fini par prendre la décision de se taire pour ne pas dire un mot qui mal interprété eût pu mettre en péril ne fût ce qu'une seule vie. Je cite en substance car je n'ai pas la phrase exacte sous les yeux. Que nos Amis du Désastre ne prennent-ils exemple sur lui !

Ignorer aujourd'hui ce qui se passe dans les banlieues françaises quand on vit en France à quelques minutes par vol d'oiseau de ces banlieues et le sort qu'y subit les plus modestes de nos compatriotes "de souche" est un scandale du même ordre d'aveuglement volontaire que celui qui consistait à croire encore en 42 que les camps nazis n'étaient que des camps de travail voire de vacances ! Ceux qui croyaient cela avaient au moins une "excuse" : ces camps étaient cachés à des centaines ou des milliers de kilomètres de leur lieux d'habitation, tenus secrets, et bien gardés, ce qui n'est pas le cas de nos banlieues.
Utilisateur anonyme
11 décembre 2011, 22:02   Re : La Vie quotidienne en France au temps du Grand Remplacement
Citation

Selon un sondage sur les valeurs des Français à six mois de l’élection présidentielle, réalisé du 2 au 4 novembre par l’Ifop pour Europe 1 et Paris Match , 76 % des Français estiment que « l’islam progresse trop en France ». Un chiffre en progression de 5 points par rapport à une question similaire posée il y a tout juste un an.

L’enquête montre également que la laïcité est une valeur plébiscitée par 81 % des Français (+ 1 point par rapport à l’automne 2006), mais derrière l’effort, le travail ou l’entreprise.

N'est-ce pas une raison d'espérer ? La majorité des Français voit clair.
La majorité n'a aucune influence sur la Noblesse.
"La majorité des Français voit clair. "

Vous êtes sûr, cher Michel, que les mots ont le même sens pour tout le monde. Cela peut aller d'un sens à son contraire, comme on l'a vu sur le fil parlant de l'islamoparanoïa.
Sans compter que la majorité des Français est favorable au droit de vote des étrangers.
Utilisateur anonyme
12 décembre 2011, 22:06   Re : La Vie quotidienne en France au temps du Grand Remplacement
Certes, cher Marc, les mots n'ont pas toujours le même sens pour tout le monde et le Journal de Renaud Camus en fait à maintes reprises la démonstration éclairante..Mais ne trouvez-vous pas que le sondage cité par Renaud Camus est éclairant ? Quant au droit de vote des étrangers, cher Francmoineau, je ne sais rien de ce sondage. Est-ce une contradiction ou est-ce autre chose (les sondés pensent peut-être que donner le droit de vote peut favoriser l'assimilation) ? L'expérience helvétique montre combien le peuple est réticent à accorder le droit de vote aux étrangers quand il a la possibilité de s'exprimer dans les urnes à ce sujet. Les Suisses seraient-ils plus sages que les autres peuples. Du haut de leurs montagnes, verraient-ils plus clair ? Je n'en suis pas persuadé. Mais peut-être.qu'il y a en effet une différence : les Suisses sont majoritairement fiers d'être d'être citoyens helvétiques et de disposer d'efficaces instruments de démocratie directe (aucune noblesse pour dicter sa loi à la majorité, cher Loik). Est-ce sentiment qui s'est perdu en France et qui risque de la perdre?
Je crois quand même que les Français voient plus clair que les journalistes qui nient les évidences avec un aplomb déconcertant. Le sujet sur les écoles de Rotterdam, ce soir sur la 2 était un exemple. Un vrai paradis, ces Pays Bas !
Un fondamentaliste condamné pour des violences à l'hôpital Nord de Marseille

Publié le jeudi 22 décembre 2011 à 19H29 (LE PROVENÇAL)

Il refusait le retrait du voile de sa femme au bloc : six mois de prison

Selon la sage-femme bousculée, "les autres patientes étaient sous leur drap, terrorisées".

P. NOSETTO

Laure ne dort plus. Cadre sage-femme à l'hôpital Nord, elle a été blessée, lundi, par le mari d'une femme conduite au bloc pour une césarienne. Un mal au coude et des douleurs, mais ce n'est pas ce qui l'éprouve le plus. À l'audience des comparutions immédiates du tribunal correctionnel, elle met l'accent sur le soin apporté par le personnel de santé pour désamorcer toutes les tensions, surtout dans ce pavillon réservé aux accouchements à risque.

Lundi, à 11 heures, Nassim Mimoune accompagne sa femme, le visage sous un voile. Elle a des contractions depuis deux jours. Le couple, qui habite dans le 15e arrondissement de Paris, est de passage à Marseille. Lorsqu'une sage-femme indique qu'elle va procéder à un toucher vaginal, l'homme s'y oppose. "Il est hors de question que vous touchiez aux parties génitales". Il trépigne, fait obstacle à l'examen tandis que son épouse - une infirmière parlant arabe le rapporte - supplie : "Laisse-les faire ! Laisse-les faire !" Lui ne sait qu'opposer à son épouse : "Tu en subiras les conséquences, on divorcera !" Et à l'adresse du personnel de santé : "En France, on essaie toujours de violer nos femmes". Ouvrier du bâtiment, il propose de réaliser cet examen. Il y a urgence, il faut pratiquer une césarienne, la troisième pour cette femme dont c'est la 4e grossesse. Nassim Mimoume lui fait promettre qu'elle n'enlèvera pas son voile. Dans un souci d'apaisement, le jeune homme est autorisé à rester dans un sas donnant sur le bloc opératoire, derrière le hublot d'une porte. Tout naturellement, l'anesthésiste, seul homme de l'équipe médicale, ôte le voile. "Il est devenu incontrôlable, raconte Laure. Il a hurlé, il avait de la mousse aux commissures des lèvres . Il est rentré pour lui remettre son voile." Au passage, il pousse violemment la sage-femme. Son épouse s'excuse de sa désobéissance. "Ça a été très virulent. Tout le monde est très choqué", explique Laure.

Dans le box, Nassim Mimoune, barbe en broussaille, exprime des regrets. Pour ce Français né aux Lilas (Seine-Saint-Denis), "c'est mon premier enfant, je n'ai pas d'expérience, je ne connaissais pas cet examen. Je sais maintenant que mon attitude mettait en danger mon enfant, j'ai fait une grossière erreur." À la présidente Carole Sayous, il assure que cela lui a servi de leçon : "On apprend de nos torts . J'ai vu ma femme dévoilée devant un homme, c'est la première fois de ma vie que je vois ça, j'ai couru pour lui remettre son voile. Passer comme ça d'une femme voilée à un buste nu, je me suis mis en colère mais je présente mes excuses."

Me Sandrine Pauzano, défenseure de la sage-femme et de l'APHM, met l'accent sur l'humanité des équipes soignantes confrontées parfois à des drames : "On fait alors venir l'imam ou le prêtre orthodoxe".

"Mimoume m'inquiète, c'est un tyran domestique", avance le procureur Jérôme Bourrier. Le magistrat pointe "le dialecticien qui, à travers un raisonnement structuré soutient une croyance tyrannique en violation des lois de la République". Il dénonce "la brutalité de cet homme qui n'accepte pas les règles de la société et place son dogme au-dessus des lois de la République et de sa citoyenneté française". Le tribunal a suivi les réquisitions de six mois de prison et a prononcé un mandat de dépôt. À entendre Me Valérie Betolaud du Colombier, son avocate, le jeune homme avait compris la leçon en passant ces dernières 48 heures en garde à vue, "le temps qui aurait dû être celui d'un événement heureux". L'enfant et la mère vont bien.

Luc LEROUX
Hallucinant ce fait divers. On nous dit qu'il est né aux Lilas (Seine-Saint-Denis) et qu'il serait francais ?????
Décidément les mots ont perdu toute signification.
Un article intéressant de la Ména sur une réunion publique islamo-gauchiste où les propagandistes habituels (Alain Gresh, Tariq Ramadan, Houria Bouteldja...) tentent d'importer en France les révolutions arabes par des délires victimaires et des appels à peine voilés à l'action violente...

Citation
Sandra Ores

Les tentatives d’activistes, visant à importer en France les révolutions islamistes du monde arabo-musulman, en faisant passer les populations des "quartiers" pour des opprimés, vont s’amplifiant. Par le dialogue et l’écoute, à la Ména, nous tentons de quantifier l’ampleur de ce mouvement, ainsi que de mesurer son impact dans l’Hexagone.

C’est dans l’optique de cette quête d’informations, que je me suis rendue dans un petit cinéma de la ville de Bagnolet, il y a de cela quelques jours, pour assister à une assemblée publique intitulée « Printemps des Quartiers Populaires ».

Le terme « printemps », dans l’intitulé de ce meeting, pour qui suit l’actualité internationale, n’est pas très rassurant. Il évoque sans détour la volonté des organisateurs, qui se présentent comme « L’appel 2012 : Pour un Printemps des Quartiers Populaires » (publié dans un blog du journal Mediapart, le 27 Octobre dernier), et de ses signataires, d’importer les révoltes du pourtour méditerranéen dans les « quartiers populaires » de France.

Dans des textes en forme de manifeste, ce nouveau courant affirme qu’existe, en France, un système brimant un peuple intérieur, démuni et pillé, physiquement et mentalement, comme sous les dictatures déchues ou en train de déchoir. Et que cette situation justifie l’appel à un Printemps des quartiers. Le tout avec une sévère connotation de violence, qui, à regarder de près les références choisies par ce mouvement, pourrait, par ailleurs, s’avérer « indispensable » à la réalisation des objectifs de cette révolte.

Vouée à la cause des défavorisés des banlieues pauvres, la réunion s’adresse en fait principalement aux populations musulmanes de France. La salle de Bagnolet est pleine de maghrébins de tous âges, certains vêtus à l’européenne, des femmes portant le voile (dans le public et parmi les intervenants), d’autres, au look de djeunes, et, enfin, les rangés, en costard de sortie de bureau. Quelques Noirs et quelques Blancs sont présents dans le cinéma, mais en nombre à peine symbolique.

Une dizaine d’orateurs et militants politiques, comme Houria Bouteldja, d’islamologues, à l’instar de Tariq Ramadan, et de journalistes, comme Alain Gresh, du Monde Diplomatique, se succèderont sur l’estrade.

J’avale de travers, lorsque le premier intervenant de la soirée affirme que le Printemps des quartiers s’inscrit « dans la dynamique des émeutes de 2005 », émeutes menées en majorité par des jeunes d’origine maghrébine, ayant commencé en banlieue parisienne et s’étant propagées à travers la France. L’état d’urgence avait été déclaré pendant trois semaines, et des milliers de véhicules privés avaient été incendiés, et des commerces mis à sac.

Les orateurs n’auront plus de cesse, à tout bout de champ, de se réclamer de la cause palestinienne. Songeant à ma rédaction dans le nord d’Israël, je m’enfonce dans mon siège et je prends des notes.

Le message principal de cette réunion consiste à en appeler aux musulmans de France afin qu’ils s’affirment, se prennent en charge, et disent « non » - comme l’ont fait les autres peuples ayant provoqué leur Printemps.

L’objectif officiel, dont parlent les intervenants, consiste à concentrer les voix du peuple des quartiers, par l’établissement d’un « contre-pouvoir », qui devrait leur permettre de « parler d’égal à égal avec l’ensemble des partis politiques », pour obtenir les mêmes droits que les « Français de souche », et faire cesser les inégalités.

A entendre les militants se relayant au micro, les musulmans de France seraient, en effet, considérés dans ce pays comme des sous-citoyens, victimes d’une ségrégation de tous les instants en faveur des Blancs.

A les en croire, les personnes issues de l’immigration évolueraient dans un système perfide, dans lequel le reste de la population se serait tacitement mobilisé pour les oppresser, principalement par le biais de l’appareil policier, au prétexte qu’ils seraient « dangereux ».

Tout au long des discours, les termes « nous » et « eux » seront employés à tours de bras, sans prendre la peine de préciser la qualité des personnes concernées ; je reste sur ma faim ; les discriminés : tous les musulmans de France ou seulement ceux des quartiers populaires ? Sont-ils les victimes du gouvernement, ou de l’ensemble des Blancs ?

Ce qui est présenté comme certain, dans la dialectique dont on nous abreuve, c’est qu’ « ils » maintiendraient une division volontaire entre les dominants et les dominés.

D’où la nécessité d’une révolte dirigée par les faibles contre les forts ; « une révolte de la colère qui est tout à fait légitime ». Les oppressés souhaitant « retrouver leur dignité » perdue dans les « injustices subies ».

On nage en plein Fanon à la maison !

Référence faite à la théorie de Frantz Fanon conçue dans le contexte de la Guerre d’Algérie et de la décolonisation de l’Afrique. Le philosophe existentialiste soutient que le colonisé, ou le dominé, ne peut s’affranchir de son oppresseur qu’en recourant à la violence ; son seul moyen d’action pour retrouver sa place dans le monde ainsi que sa dignité et son honneur.

Cette tentative, de la part de ces militants, d’importer la relation colonisé-colonisateur – opprimé-oppresseur - en France est originale. Elle entend surfer sur les ressentis enfouis dans la mémoire collective des immigrés.

Houria Bouteldja, l’auteur du néologisme souchiens ou sous-chiens, pour identifier les Blancs français, affirme : « nous n’avons pas les moyens d’être racistes ». L’oppressé ne peut, en effet, que se défendre, en réaction aux violentes discriminations qu’il subit ; s’il pille ou tue, c’est dû à… sa faiblesse. C’est du Fanon dans le texte !

L’un des dangers majeurs de l’application de la doctrine fanonienne, réside en ce que la violence commise par l’oppressé se trouve justifiée a priori ; elle ne possède, en outre, pas de limite, ni dans le temps, ni dans le degré de violence applicable, demeurant dépendante de la seule émotion de l’opprimé. Il va sévir jusqu’à ce qu’IL considère avoir recouvré son honneur.

Ne pas lui laisser exprimer sa rancœur participerait, de surplus, de la part de l’oppresseur, d’une outrance supplémentaire - l’opprimé possédant le droit immanent, même le devoir, de se battre pour son honneur perdu ?

Toute la réunion tourne étrangement autour du dilemme colonial. Conçues originellement pour analyser le conflit en Algérie, les théories de Frantz Fanon avaient, pour la première fois, été remises au goût du jour dans le cadre du conflit israélo-palestinien, principalement par Marius Schattner et l’AFP.

Ressortir ces conceptions du congélateur et les appliquer, en toute fausseté historique et scientifique, leur a permis de critiquer Israël et les Juifs sans avoir l’air d’antisémites – alors que c’est précisément ce qu’ils sont.

La démarche de ces néo-existentialistes a cependant créé un précédent en rendant la relation colonisés algériens-colonisateurs français réutilisable plusieurs fois à l’envi. La guigne pour l’AFP et ses « colons israéliens », qui n’avait pas imaginé qu’on pût reprendre l’idée pour stigmatiser, dans le même camp que les Israéliens, les sous-chiens français !

Les musulmans/islamistes/jeunes des quartiers/populations issues de l’immigration, etc., ont récupéré l’application schattnerienne afin de faire croire que cette relation colonisé-colonisateur existe également à l’intérieur de l’Hexagone. Les Français y incarnent les colonisateurs, et les populations issues de l’immigration, les opprimés. Fanon, de se retourner une deuxième fois dans sa tombe !

La « cause palestinienne » constitue d’ailleurs, par cette référence fanonienne, un point central dans les discours : « les oppressions des Palestiniens cristallisent toutes les injustices de par le monde », pourra-t-on entendre, aboutissant à une solidarité avec tous les Palestiniens – particulièrement avec le Hamas, créé par les Frères Musulmans égyptiens, partie prenante principale du Printemps du Caire.

La lutte de résistance des Palestiniens contre « l’oppression » est érigée en symbole ; un symbole dans lequel chaque musulman reconnaîtra son propre combat pour ses droits, contre tous les détracteurs de l’islam.

Ces renvois s’avèrent inquiétants pour les Français, lorsque l’on connaît la somme de haine, les objectifs meurtriers et les armes utilisées par le Hamas à l’encontre du peuple hébreu. Il y a effectivement danger pour les Européens, de par le modèle choisi des « frères dignes et courageux du Hamas » par les colonisés de l’intérieur ?

Et l’audience, comme hypnotisée, ingurgite l’ensemble de ces paroles sans piper mot, applaudissant vivement chaque intervenant, notamment au sujet de la Palestine. Tous sont d’accord sur tout, gobant toutes les débilités et autres inepties, débitées sans compter, tels des agneaux écervelés.

A noter ce détail qui m’a vivement interpelée : il n’y a pas eu une seule minute impartie aux questions, à la fin des interventions des invités. Un fait plus qu’étrange dans le cadre d’une réunion politique !

Ces auditeurs ne ressentent-ils pas l’envie de réagir, de rebondir, d’exprimer une idée ? Les discours qu’on leur a infligés durant toute la soirée les somment pourtant d’adopter cette attitude : s’affirmer, réagir, intervenir ! On a assisté à un meeting dénonçant un système oppressif qui leur subtilise leur droit d’expression, et, dans le même souffle, les incitateurs à la révolte privent les « opprimés » de parole ? De quoi nourrir de sérieux doutes quant à la sincérité de la démarche militante.

La parole demeure la chasse gardée des frères militants ainsi que celle des intellectuels renommés invités, tel Alain Gresh, directeur adjoint du Monde diplomatique.

Comment saisir sans sourcilier la présence de ce journaliste sur la scène d’un meeting politique prônant l’importation des Printemps arabes sur le sol français, et encensant les révoltes au Moyen-Orient ? Lui qui, ajoutant au discours de ses confrères, affirmera que ces évènements s’inscrivent dans le sens de l’histoire.

Car, selon Alain Gresh, « le rapport de force Nord-Sud dans le monde est en train de basculer ».

Après des siècles d’exportation des valeurs européennes, Gresh souhaiterait-il voir les valeurs des Printemps arabes importées en Europe ? Considèrerait-il leurs leaders plus aptes à diriger le monde, et en l’occurrence la France, que ses responsables actuels ? Et les violences engendrées, bienvenues en Métropole ?

Mais là n’est pas l’objet central de mon étonnement ! Face à moi, adressant une éloge sans réserve aux Printemps, le même Alain Gresh, qui, pendant des années, s’est tenu aux côtés de la dictature des al Assad, celle-là même qui tire sur les 22 millions de Syriens, totalement privés de leurs libertés fondamentales, au char de guerre et au canon.

L’ex-rédacteur en chef du Monde diplomatique figurait en effet au poste de conseiller à l’IFEAD, l’Institut Français d’Etudes Arabes de Damas, dînant sans vergogne, des années durant, à la table des dictateurs, suscitant, à ce titre, la surprise des analystes de la Ména.

Et justifiant, plus qu’aucun autre confrère occidental, la répression et la politique exercées par les tyrans syriens. Comment, dans ces conditions, effectuer un retournement de veste aussi rapide et radical ?

N’y tenant pas, je lui pose la question qui me titille, en l’interpellant personnellement à la fin du meeting : « Au début », me répond-il, « nous avons soutenu les révolutions arabes [à l’instar du régime baasiste à Damas. Ndlr.], car nous pensions qu’il s’agissait d’une révolte contre Israël et les Etats-Unis et en faveur des Palestiniens ; or la question centrale est devenue la chute des régimes, Assad a eu l’opportunité de faire des réformes mais il ne l’a pas fait ».

Gresh aura mis du temps pour parvenir à cette observation : quelques décennies d’une étroite collaboration avec des assassins !

J’hallucine aussi devant sa justification. Quel est lien avec les Etats-Unis et Israël ? Leur position de « colonisateurs », peut-être ? A en croire ses livres et interviews, Israël représente l’Etat colonial pur, sa raison d’être résidant davantage dans l’apport de la civilisation européenne à des peuples barbares, que dans l’idée de la création d’un Etat juif.

La Palestine incarnerait ainsi, selon Gresh, le dernier conflit colonial de la planète, marquant l’achèvement de l’époque de la colonisation. Cela expliquerait la position centrale de l’Etat hébreu dans l’actualité.

C’est stupide ? Certes, mais ne nous formalisons tout de même pas trop de ces positions délirantes ; avec un individu d’une telle versatilité, on risque fort, dans quelques mois ou quelques années, de voir Alain Gresh manifester en faveur de la multiplication des implantations en Judée et Samarie !

Gresh, pour qui la rivalité proche-orientale - Israël + Occident + Etats-Unis, contre Palestiniens + monde arabe + islam + Sud – permet de « revisiter l’histoire coloniale ».

Un malaise intérieur lié à la colonisation se décèle inévitablement dans ses opinions et dans sa manière passionnée de les exprimer – un trouble dû à ses doubles origines juive et égyptienne mélangées ?

Mon rédacteur en chef, qui suit depuis longtemps le quidam, est intimement persuadé qu’Alain Gresh souffre d’un authentique déchirement intérieur, mal géré, lié à ses origines (Sa mère est une Russe de confession juive. Son père naturel est Henri Curiel, 1914-1978, juif, militant communiste et internationaliste égyptien, assassiné à Paris, en 1978. Son père adoptif est un copte égyptien). Henri Curiel fut à l’origine de nombreuses tentatives d’instaurer un dialogue secret entre Israël et les dirigeants des Etats voisins.

D’où le désarroi de Gresh, ses positions délirantes, sa haine de soi et son extrémisme provocateur, selon Juffa. Qui me soumet la plaisanterie suivante : place Tahrir, s’il assistait à un affrontement entre l’armée et des manifestants islamistes, il ne saurait pas de quel côté intervenir. C’est un égaré, un confus, une vraie victime du conflit moyen-oriental et des vraies guerres de décolonisation.

Autre intellectuel présent au meeting, au discours potentiellement périlleux pour la pérennité du modèle de démocratie à la française : Tariq Ramadan. Il a constitué, sans aucun doute, le clou de la soirée : le phraseur le plus applaudi, qui a mené le petit cinéma au pic de son exaltation, les fumeurs ayant tous jeté leur cigarette sur le parvis, pour regagner leur siège et tendre leurs oreilles.

La mission de Tariq Ramadan consiste à dédramatiser l’islamisme et il nous a présenté, ce soir-là, un échantillon probant de son habileté à servir sa cause. Il balaie, entre autres, l’idée qu’islamisme et économie de marché participeraient de concepts incompatibles : « les islamistes n’ont aucun problème avec l’économie de marché ! ».

Le philosophe genevois n’innove cependant pas beaucoup avec cette annonce, le commerce des épices et de la soie ayant, depuis les tréfonds du Moyen-Age moyen-oriental, fonctionné selon les règles de l’offre et de la demande.

Et si l’islam est compatible avec le commerce, Ramadan, en quoi devrions-nous nous sentir rassurés ?

Reste que l’énoncé de cette idée sera immédiatement suivi par de bruyants applaudissements. C’est visiblement le genre de choses que la salle a envie d’entendre, la célébrité et le charisme du petit-fils du créateur des Frères Musulmans faisant le reste.

Ramadan mettra fortement à mal la notion de laïcité : il s’agit « du concept qui va vous mettre dehors ! » ; à l’entendre, les « laïcs » représenteraient les occidentalisés, par opposition au terme « islamistes », que les premiers assimileraient à des retardés. C’est ainsi la laïcité qui serait dangereuse ! Faudrait-il s’en débarrasser ? Il répond, péremptoire : « On s’en fiche de la laïcité ! ».

L’islamologue préfère recentrer la question sur la justice sociale et économique, qui, selon lui, constitue le « vrai débat ». Il laisse ainsi entendre, que si la société française actuelle ne peut apporter le soutien dont les populations musulmanes ont besoin, les islamistes, eux, le pourraient !

Jusqu’à son intervention, la composante islamiste était restée hors de la « discussion ». Il l’introduit en plein, mettant l’accent sur ce qu’elle pourrait apporter de positif, à savoir « de l’éthique dans la justice sociale ».

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Francis Marche [ Répondre par message privé ]
27 décembre 2011, 18:49 Re : "Printemps des quartiers" -nouveau-
Merci Félix de nous transmettre ce témoignage. Intéressant de voir que "Le Monde diplomatique" prône la violence en France, quand on se souvient ce que furent ses politiques et la ligne qu'il a défendues au moment de la guerre au Kosovo, on ne saurait cependant s'en étonner. Ces gens ont de la suite dans les idées. Leur ligne politique ne dévie pas sur plusieurs décennies. Leur programme est fixé.

Ce témoignage nous confirme dans l'idée que l'année 2012 verra enfin s'ouvrir les yeux de certains au fur et à mesure que les ennemis du peuple historique de France tombent leurs masques et qu'ils dévoilent leur programme insurrectionnel de conquête du pouvoir.
Sénatoriales : la gauche a investi un élu islamiste comme "grand électeur"

Nord Eclair revient aujourd'hui sur l'actualité politique de 2011 dans le nord :

"Une autre surprise. Un lecteur stupéfait a découvert que parmi les grands électeurs retenus par le PS figurait un responsable d'association islamique qui, l'an dernier, devant une caméra de télévision ne cachait pas son intérêt pour l'application de la charia et de la lapidation dès lors que plus de 50 % de la population d'une ville est de religion musulmane".


[www.islamisation.fr]

[www.nordeclair.fr]
L'EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales) présente :
[www.ehess.fr]
Le ver est dans le fruit !

Prosélytisme vigoureux du Tabligh dans les geôles de France et de Navarre, hôpitaux, mosquées, lieux de culte...
Battage médiatique quasi quotidien ces dernières semaines à travers des émissions dont l'ambition affichée est de combattre les prétendus préjugés négatifs à l'encontre de l'islam et des musulmans ("Sur la chaîne parlementaire/Public Sénat LCP, série de reportages aux titres éloquents : "ce que dévoile le voile", puis rediffusion le 26 décembre d'une émission qui avait déjà été programmé en 2010 au titre non moins explicite : "Les musulmans de France-Français 1981-2009")...
Prosélytisme des salafistes dans les quartiers ciblant la jeunesse désoeuvré et déculturée...
Littérature, articles de presse pléthoriques destinés à familiariser les Français avec l'islam et désarmer les préventions sous prétexte, là encore, de pourfendre les idées reçues et le rejet "viscéral" d'un islam, paraît-il, fantasmé ; une littérature qui ne renonce pas, si nécessaire, à travestir les réalités historiques, à user d' euphémismes ou d'anachronismes pour mieux imposer l'image d'une religion de paix et de tolérance...
Conférences, colloques qui, au sein de l'Université, promeuvent une vision victimaire de l'islam et des musulmans à partir d'une mise en accusation historique unilatérale de l'Occident et du monde chrétien, exclusif par définition, coupable a priori et par principe, ce avec la complicité active d'idiots utiles dont un panel édifiant d'intellectuels gauchistes, d'Alain Badiou à Olivier Roy en passant par Vincent Geisser et toute la clique qui avait joyeusement pétitionné contre Sylvain Gouguenheim. On trouvera de cette rhétorique, navrante dans la forme, partiale dans le fonds même chez des historiens aussi passionnants que peut l'être un Jacques le Goff, ainsi dans sa préface du monument d'érudition que représente l'Histoire de l'islam et des musulmans en France du Moyen Âge à nos jours sous la direction de Mohammed Arkoun.
Accointances de la gauche boboïsée et vert-de-gris avec des islamistes patentés, gauche dévoyée dont certains leaders pas honteux pour deux sous ne répugnent pas à honorer de leur présence auguste des rassemblements "populaires" à l'occasion desquels de tristes sires tels qu'un Youssef al-Qaradawi sont capables, en France, et sans être inquiétés le moins du monde, d'appeler à livrer au bûcher les homosexuels...
Subventions publiques généreusement prodiguées à des associations de chiens de garde, MRAP; Ligue des Droits de l'Homme, SOS-Racisme, CRAN et j'en passe, qui n'ont de cesse de museler la parole libre et contradictoire, d'interdire tout état des lieux tant soit peu objectif fondé en raison...

La propagande islamophile, dans sa version rousseauiste, orientaliste, post-colonialiste, déploie ses filets mortifères à tous les étages de la société française avec d'autant plus de zèle que le monde politique a renoncé depuis longtemps à tout ce qui, de près ou de loin, ressemblerait à une défense effective d'une identité française enracinée qu'on nous invite à étudier non plus avec le regard de l'historien mais, le sourcil froncé, avec celui du procureur.

Au cours des deux années écoulées, l'endoctrinement des masses a connu, me semble-t-il, une accélération préoccupante. Il importe, il est urgent, que nous nous en préoccupions.
Toujours plus bas : quand une délégation de la diversité, dirigée par le Front de gauche et bénie par Sarkozy, va mendier dans l'émirat wahabbite du Qatar (Le Monde de ce soir) :

Jusqu'où ira le Qatar? Le pays est grand comme la Corse mais possède une impressionnante force de frappe financière. Après le PSG et les droits télé de la Ligue des champions, c'est dans les banlieues françaises que le petit émirat a décidé d'investir. Il a annoncé, le 9 décembre 2011, la création d'un fonds d'investissement de 50 millions d'euros destiné aux quartiers français en difficulté, pour 2012. La somme est d'importance. C'est près de 10 % des 548 millions d'euros du budget du ministère de la ville de cette année.

L'enveloppe doit servir à financer les projets des jeunes entrepreneurs des cités en mal de reconnaissance et de subsides pour créer leurs entreprises. L'initiative a fait grincer des dents certains. Elle a été saluée par d'autres. Pour une écrasante majorité, elle souligne surtout un peu plus l'abandon des banlieues par l'Etat français.

L'idée d'un rapprochement entre les banlieues et le Qatar n'est pas venue de la pétromonarchie mais de l'Association nationale des élus locaux de la diversité (Aneld). Un collectif d'élus de droite et de gauche ayant en commun d'être fils ou petit-fils d'immigrés et qui constate l'impasse dans laquelle se trouvent les banlieues françaises depuis plusieurs années. "On y est allés au culot", explique Haouaria Hadj-Chikh, élue du Front de gauche à Marseille et membre de l'association.

Cet automne, les élus écrivent à l'ambassadeur du Qatar en France, qui accepte de les recevoir. Peu de temps après, ce dernier organise un voyage d'une semaine à Doha, la capitale de l'émirat. Dix élus s'y rendent. Là-bas, la délégation déjeune avec l'émir cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, rencontre plusieurs responsables et distribue plusieurs dizaines de CV français. "Pour une fois, notre identité était valorisée et n'était plus un handicap", explique Kamel Hamza, président de l'Aneld et conseiller municipal UMP à La Courneuve. "L'aide du Qatar n'est que le résultat de difficultés exacerbées", plaide Haouaria Hadj-Chikh.

De retour dans l'Hexagone, l'ambassadeur du Qatar en France annonce la création du fonds d'investissement de 50 millions d'euros. "Avec la crise économique, il est de plus en plus difficile de trouver des fonds, explique Kamel Hamza. Mais ce n'est ni de la philanthropie, ni du mécénat. C'est un investissement gagnant-gagnant, et il va falloir présenter des projets sérieux."

La mesure a été très diversement appréciée. "Que le Qatar investisse dans les quartiers ne me gêne pas. D'autres pays, comme les Etats-Unis, essaient déjà de nous prendre nos talents, juge Renaud Gauquelin, nouveau président de l'association Ville et banlieue et maire PS de Rillieux-la-Pape (Rhône). Mais si l'Etat traitait mieux les banlieues, nous n'en serions pas là!" Claude Dilain, sénateur PS et ancien maire de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), y voit lui aussi "le signe de la coupure entre la société française et les banlieues". Il est, en revanche, profondément hostile à l'idée d'une intervention du Qatar. "Peut-on imaginer un instant un autre secteur d'activité où on tolérerait cela? Est-ce qu'on peut imaginer les Etats-Unis investissant 10millions d'euros dans l'éducation nationale?"

Le gouvernement, pour sa part, assume pleinement le recours aux deniers qataris. Maurice Leroy, le ministre de la ville (et ancien président du groupe d'amitié France-Qatar à l'Assemblée nationale), salue, lui, l'initiative: "Ce fonds d'investissement est un signe positif de reconnaissance des talents et capacités de création d'entreprises dans les quartiers populaires en France." Mais refuse cependant d'y voir l'effacement de la puissance publique dans les quartiers.

Sitôt l'annonce du fonds rendue publique, les propositions ont commencé à affluer sur les bureaux des élus de l'Aneld. Kamel Hamza estime avoir reçu déjà 80 CV et près de 150 dossiers de création d'entreprise. "Des demandes pour des sociétés d'informatique, des commerces, des salles de sport, de la maintenance d'ascenseurs…" Et la liste continue de s'allonger.

ARRIÈRES-PENSÉES POLITIQUES

"Arrivés à 28-30 ans, beaucoup de jeunes qui ont fait des études se rendent compte qu'il y a maldonne et que le contrat social n'a pas été respecté, analyse Mohamed Ali Adraoui, politologue et chercheur à Sciences Po. Malgré leurs diplômes, ils ne trouvent pas de travail. La France est perçue comme un pays hypocrite, alors que le Qatar les juge sur leurs seules compétences." Pas étonnant, selon lui, que l'opération soit un succès.

Rue de Tilsitt, dans le 8e arrondissement de Paris, siège de l'ambassade qatarie, quatre experts ont été désignés pour se pencher sur la pertinence des projets et des CV. Des demandes, parfois éloignées du cahier des charges initial, leur sont adressées. Abderrezak Khachane, président de l'association Mieux vivre au Valibout, un quartier de Plaisir (Yvelines) a écrit à l'ambassade pour la rénovation de son quartier. "Les ascenseurs sont en panne, les parkings sont sales et il y a des rats. Est-ce que les politiques ont fait quelque chose pour nous en trente ans? Alors, je me suis dit: “le Qatar, pourquoi pas?” Avec 50 000 euros, on pourrait avoir cinq ascenseurs." L'initiative qatarie n'est cependant pas dénuée d'arrière-pensées politiques. "L'investissement dans les banlieues participe d'une stratégie globale", explique Nabil Ennasri, doctorant à l'université de Strasbourg et auteur d'un mémoire de DEA sur le Qatar. "En 2008, les élites qataries ont élaboré le 'Qatar national vision 2030' pour imaginer ce que sera la place du pays dans le monde d'ici vingt ans. Si le Qatar cible les banlieues et la communauté arabo-musulmane, c'est pour qu'elles soient, à terme, un relais de ses idées en France."

Mohamed Ali Adraoui confirme: "Le pays cherche surtout des relais d'influence dans la société française." Si le petit émirat s'appuie sur les élites françaises originaires du Maghreb, il veut cependant éviter toute lecture communautariste de son action. Arabes, Noirs ou Blancs pourront, de la même façon, soumettre des projets, soutient l'Aneld. "Tous ceux qui habitent en banlieue peuvent en bénéficier, précise Kamel Hamza. Mais il faut que la France arrête d'avoir peur de son ombre!" "Les investisseurs qataris sont intelligents et savent qu'ils sont attendus au tournant sur cette question, prévient Mohamed Ali Adraoui. Ils sont très au fait des débats français sur l'intégration."
Arthur Frayer
Article paru dans l'édition du 06.01.12
Vous oubliez l'hôtel Lambert.
Après la LICRA, le MRAP, la CIMADE, le DAL, la HALDE, le RESF, SOS Racisme, voici l'UNEF :
[www.liberation.fr]
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