M. Marzouki, actuel président de la République en Tunisie, a bénéficié pendant plus d'une décennie d'un asile politique généreux en France. La France lui a sinon sauvé la vie, du moins épargné la prison; et elle lui a assuré un niveau de vie élevé, que plus de 50% des Français ne connaîtront jamais.
Personne n'attendait de lui le moindre remerciement, mais ce que les Français étaient en droit d'attendre, c'est au mieux le silence, au pis de ne pas se faire couvrir de mépris. Pour ce monsieur (cf. l'entretien que le Journal du Dimanche a complaisamment publié), les Français sont "prisonniers d'une doxa au sujet de l'islam" et sont "souvent ceux qui comprennent le moins le monde arabe". Oui, "prisonniers" ! Pourquoi ? Parce qu'ils ont l'audace d'exprimer sur l'islam des opinions qui déplaisent à ce nouveau chef de l'Etat. Si des opinions hostiles à l'islam sont exprimées en France, ce n'est ni dans les médias, ni dans les assemblées, ni dans les institutions de l'Etat, mais le seul for intérieur des citoyens ou dans le silence des consciences. M. Marzouki est donc opposé à la liberté de conscience en France.
Bien entendu, l'habituelle rengaine "raciste" : "J'ai très peu apprécié des considérations culturalistes, pour ne pas dire racistes, formulées à Paris par certains, dont l'ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine qui se demande si l'Occident doit exporter sa démocratie. Comme si la démocratie était propre aux pays occidentaux".
On verra ce que sa démocratie va donner en Tunisie. Rira bien qui rira le dernier.
Enfin la "reductio ad coloniam" : "L'esprit colonial, c'est terminé. La révolution de janvier 2011 nous a donné la démocratie, la République et finalement l'indépendance". Si l'on a bien compris ce que l'on a lu, avant décembre 2011, la Tunisie était une colonie (ce qu'elle n'a jamais été, sinon avant 1886, de la Turquie) et du temps de Bourguiba et de Ben Ali, c'était aussi une "non-République" qui dépendait de la France ! Voilà une belle manière d'écrire l'histoire. On n'ose imaginer ce que seront les futurs livres d'histoire du nouveau régime.
M. Marzouki enlève le masque, et c'est tant mieux. Cela devrait amener les dirigeants de notre pays, s'ils avaient un peu de courage, à reconsidérer les principes de l'asile, qui est accordé bien légèrement à n'importe qui. En attendant, les citoyens savent ce qu'ils ont à faire : ne jamais mettre les pieds en Tunisie.