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La dépossession

Envoyé par Gérard Rogemi 
08 février 2012, 10:40   La dépossession
Allez-voir la niéme déclaration de Richard Millet sur La Dépossession. Toutes les réactions de cette bande d'esclaves systémiques et de bigots sont convenues et le scandale c'est qu'ils font comme s'ils ne saississaient pas ce que Richard Millet voulait exprimer.

video: [youtu.be]
08 février 2012, 10:06   Huron et Persan
Tel était à la fois Richard Millet hier soir à l'émission de Taddéï hier soir.

Richard Millet ne croyait pas ses yeux de l'évolution de la France et de sa population, tandis que les autres intervenants manifestaient une grande perplexité, faisant de louables efforts pour comprendre le grand écrivain qui tenait des propos incroyables pour eux. Je les entendais penser "Mais comment peut-on être Richard Millet Persan ?". C'était très inquiétant, car il n'y avait même pas de discussion. Une jeune femme d'origine africaine traitait Richard Millet avec pitié comme on traite un malade et un ton de supériorité en tant que représentante des vrais Français.

A voir (sur internet) ! car si l'on en croit cette émission il n'y a aucun problème d'immigration; et y en a-t-il même eu un jour ?

Richard Millet comme fossile d'une ère qui n'a même pas existé.
08 février 2012, 11:45   Re : La dépossession
"Moi, pour moi, l'identité, c'est une question de papiers, c'est une question de préfecture, quoi, enfin c'est... J'vous montre ma carte d'identité, j'ai pas de problème d'identité, moi... (Un certain Sabri Louatah)

Tous ces gens présents sur le plateau ne cessent d'ailleurs de répéter à l'envi, bien franchement et bien naïvement, qu'ils ne "comprennent pas" la douleur qu'expose Richard Millet, qu'ils ne "comprennent pas" qu'on puisse s'interroger sur ce mouvement irrésistible, qu'ils ne "comprennent pas" qu'on ait un problème avec le surgissement des mosquées, etc. En gros, ils ne comprennent rien (et s'en targuent), et l'avouent sans s'en rendre compte.
Utilisateur anonyme
08 février 2012, 11:47   Re : La dépossession
(Message supprimé à la demande de son auteur)
08 février 2012, 13:07   Re : La dépossession
Richard Millet a un grand courage, un courage suicidaire, comme dit Podalydès, j'aimerais pouvoir le remercier de faire valoir ce point de vue devenu si rare, tellement rare. Les réactions des autres invités sont atterrantes, on se sent très seul.
08 février 2012, 13:34   Re : La dépossession
Citation
Les réactions des autres invités sont atterrantes, on se sent très seul.

Ils n'ont qu'une chose en tête c'est de défendre leurs prébendes, à commencer par FOG qui est à mes yeux le pire de tous les tartuffes présents dans cette émission.

Quant à la grosse africaine qui se foutait de la gueule de Millet elle n'en revenait pas que quelqu'un ait le courage de prononcer de telles paroles.

Cependant on voit dans son attitude sarcastique à quel degré d'asservissement nous sommes arrivés.
08 février 2012, 13:46   Re : La dépossession
Richard Millet s'est mis dans la position d'un patient chez le psy (pardonnez-moi j'écris avec un doigt cassé). Je crois qu'il a trop "personnalisé" la question en sorte de susciter une fausse compassion. Il faut aussi admettre que s'il prenait réellement des risques il ne serait pas invité sur les plateaux de tv et on ne ferait pas son éloge comme grand écrivain. Sa position de victime minoritaire n'est pas convaincante à mes yeux.
08 février 2012, 13:59   Re : La dépossession
Il se sent très seul. C'est pourquoi il faudrait le féliciter et l'assurer de notre soutien. Il n'est pas difficile à trouver : il travaille chez Gallimard, rue Gaston-Gallimard, 75007 Paris. Et arrêter peut-être de critiquer, ici, son style ampoulé. On est libre de ne pas apprécier son oeuvre. Mais pas de nier son courage, qui est extrême. Ni d'oublier que Renaud Camus a dédié un récent livre : "à Richard Millet, fraternellement", ce qui est d'une importance capitale, car le mot fraternellement n'appartient pas au vocabulaire courant de Renaud Camus, ni même à son univers mental : il faut vraiment qu'il y ait un lien exceptionnel de lui à Richard Millet.
08 février 2012, 14:31   Re : La dépossession
"grosse africaine" est très peu in-nocent, cher Rogemi...
08 février 2012, 14:39   Re : La dépossession
Quant à la grosse africaine qui se foutait de la gueule de Millet elle n'en revenait pas que quelqu'un ait le courage de prononcer de telles paroles.

Ah non, cher Rogemi... il m'a paru, à moi, que cette grosse dame noire (est-ce mieux, cher Bruno Chaouat ?) tenait la position de Millet pour très facile au contraire ! Elle a d'ailleurs affirmé que de sacrifice de sa part il n'y avait point, et qu'il n'avait rien à perdre ni à craindre (de mémoire, pas le courage de m'infliger une deuxième fois cette pantalonnade).
Ce qui du reste entrait comiquement en collision avec le discours de Podalydès, qui, lui, considérait l'attitude de Millet comme effectivement suicidaire.
08 février 2012, 14:54   Re : La dépossession
Citation
Sa position de victime minoritaire n'est pas convaincante à mes yeux.

Etes-vous complétement sourd ou aveugle Bruno ? Ce sont les éloges qui sonnent faux surtout quand ils sont exprimés par FOG.

Millet est sincère et ne joue en aucun cas la comédie et le malaise des autres participants est palpable, presque insupportable.
08 février 2012, 14:56   Re : La dépossession
Vingt ans hors de mon pays : je ne suis sans doute plus capable de déchiffrer la sémiotique sociale...
08 février 2012, 14:58   Re : La dépossession
Je caractériserais la prestation de Millet d'inauthentique au sens sartrien et de "passive agressive" : s'il a les positions du FN, pourquoi ne pas l'assumer (et ses positions sont très exactement celles du FN, mais s'il le disait de manière aussi directe, c'est pour le coup que toutes les portes se fermeraient devant lui).
08 février 2012, 15:01   Re : La dépossession
Citation
il m'a paru, à moi, que cette grosse dame noire (est-ce mieux, cher Bruno Chaouat ?) tenait la position de Millet pour très facile au contraire !

Ce que je retiens de l'intervention de cette "grosse dame noire", cher Francmoineau, c'est son hilarité, son sentiment de supériorité et les mots qu'elle disait étaient contredits par son attitude cavalière et sûre d'elle.
08 février 2012, 15:08   Re : La dépossession
Citation
s'il a les positions du FN, pourquoi ne pas l'assumer (et ses positions sont très exactement celles du FN, mais s'il le disait de manière aussi directe, c'est pour le coup que toutes les portes se fermeraient devant lui).

Mais qu'est-ce que les positions de Millet ont à voir avec le FN. Il se contrefiche du FN et il l'a dit mille fois et je le crois. Les choses qu'il ressent sur le grand remplacement en cours dans notre pays n'ont strictement rien à voir avec la politique mais appartiennent au domaine de la nostalgie, de l'intime, de l'identité, de l'appartenance à un monde peu a peu enseveli par des vagues de barbares. Barbare dans le sens d'intrus, d'étranger à sa propre civilisation.
08 février 2012, 15:10   Re : La dépossession
Rien à voir avec la politique, mais il écrit pour les "Cahiers"... Mais peut-être le PI n'a-t-il rien à voir non plus avec la politique ?
08 février 2012, 15:13   Re : La dépossession
Citation
Rien à voir avec la politique, mais il écrit pour les "Cahiers"... Mais peut-être le PI n'a-t-il rien à voir non plus avec la politique

Sic ??????
08 février 2012, 15:20   Re : La dépossession
Ce "Sic????" vaut-il arrêt d'excommunication ?
08 février 2012, 15:40   Re : La dépossession
Très intéressante série de réactions, je trouve :

- réaction d'Hermogène (le "divers") : être français, c'est avoir "les papiers", ni plus ni moins.
- réaction "scientifique" (J. Sapir) : les Arabes sont "techniquement" des Blancs, donc "scientifiquement" tout cela est vain etc.
- réaction "historiophilopsy" (Brunel) : l'Europe s'est construite en acceptant l'Autre, "construire" un barbare, c'est être barbare blablabla...
- réaction "artiste" (Podalydès) : l'oeuvre littéraire est immense, l'artiste a tous les droits, mais je ne comprends pas les positions de l'homme etc.
- réaction de la police de la pensée (la "diverse") : vous ne devriez pas avoir le droit de dire ce que vous dites.

Seul moment de vérité, au-delà des réactions pavloviennes : Podalydès qui ne comprend pas que l'on puisse aller contre le courant, "C'est comme aller contre le mouvement d'un océan". Magnifique aveu de renoncement, qui rejoint un peu les propos de Lestrade dans son livre sur la "droitisation des homosexuels" : "Je préfèrerais (sic) disparaître plutôt que d'être complice d'un conflit avec des millions, voire des milliards d'Arabes, de Noirs, d'Asiatiques. Je ne crois pas en Dieu, mais j'ai l'impression que mon âme serait damnée à jamais et je tremble à l'idée de me trouver dans une situation où des millions de personnes à travers le monde connaîtraient mon nom comme celui d'un homme qui s'est attaqué à une partie de leur vie qu'ils jugent sacrée : leur foi" (p. 74).

On ne s'interdit pas de lutter contre l'islamisation de la France et le multiculturalisme seulement parce que, intellectuellement, philosophiquement etc., on est contre, mais aussi (ou d'abord) parce que ces évolutions sont jugées inévitables ou concernent trop de gens, et qu'on a peur de choquer des milliards de fidèles...
08 février 2012, 15:43   Re : La dépossession
Je n'ai pas trouvé que c'était elle la plus calamiteuse du plateau, la personne de couleur en situation de surcharge pondérale.
08 février 2012, 15:48   Re : La dépossession
Citation
Ce "Sic????" vaut-il arrêt d'excommunication ?
Depuis quand aurais-je sur ce forum le pouvoir d'excommunier qui que ce soit ?

Cher Bruno,
Avez-vous lu le texte de Millet dans les cahiers ? et si oui dites-moi ce que ce texte a de politique dans le sens de politique politicienne.
08 février 2012, 15:52   Re : La dépossession
Je n'ai hélas pas encore reçu les "Cahiers". On ne saurait réduire le politique à la politique électorale. L'oeuvre de Millet est évidemment politique, son art est politique, c'est sa force et sa faiblesse. Je suis un immense admirateur de son oeuvre, cher Rogemi. Avec Renaud Camus, Millet est à mes yeux le plus grand styliste français vivant.
08 février 2012, 15:53   Re : La dépossession
Citation
Je n'ai pas trouvé que c'était elle la plus calamiteuse du plateau, la personne de couleur en situation de surcharge pondérale

Mais Didier personne n'a dit qu'elle était calamiteuse. Bien au contraire elle s'amusait de bon coeur la brave dame et elle se foutait franchement de nous.
08 février 2012, 15:54   Re : La dépossession
La PCSSP ? Non, en effet, le pire était FOG, je rejoins Rogemi sur ce point. Ah, cette affreuse satisfaction mâtinée de condescendance, en regardant Millet d'un air compatissant — "Mais vous verrez, ça va s'arranger, avec la musique, le plaisir, voilà, la France est en train de changer, c'est très bien, faut vivre avec ça !"
08 février 2012, 16:05   Re : La dépossession
Tout à fait d'accord avec le monde : ce FOG-là était particulièrement épais. Tellement d'ailleurs, que j'ai changé de chaîne avant l'intervention de Millet, ce que je regrette bien.

(Mais en fait, non, pas tant que cela : j'en ai marre de me faire du mal, tout seul devant mon téléviseur…)
Utilisateur anonyme
08 février 2012, 17:53   Re : La dépossession
S'il m'étais permis de pinailler, je reprocherais à Millet d'avoir été trop laconique et d'avoir mêlé à ses trop brefs propos son ancien engagement au Liban, lequel risque de passer pour une justification trop personnelle de ce qu'il ressent et avance — évoquer son passé belliqueux l'ankylose davantage dans un isolement bilieux, étranger à la sphère objective de l'argumentation raisonnée qu'il déploie avec plus d'aisance et d'habileté dans ses livres.
08 février 2012, 18:09   Re : La dépossession
Eh oui Léo il y a des écrivains qui ne sont pas doués à l'oral comme Philippe Muray par exemple.
08 février 2012, 18:40   Re : La dépossession
Bruno,

Vous êtes un peu au nord du Mexique, allez à San Diego, passez la frontière à pied et allez voir un spectacle de Lucha Libre.

Il y a des bons et des méchants, les méchants ont un masque spécial, on les reconnait facilement. Le spectacle est aussi dans la salle.

Les méchants vont d'une salle à l'autre, ils sont payés pour être méchants, ce sont des méchants officiels, des méchants salariés.

M. Millet est, en quelque sorte, un "méchant officiel", comme il y a un peintre officiel de la marine, un Lee Marvin de l'écriture. Il y a, à cela, de juste compensations, ça met du beurre dans les épinards.
08 février 2012, 18:43   Re : La dépossession
C'est un peu dégueulasse ce que vous écrivez là, Jean-Marc.
08 février 2012, 18:50   Re : La dépossession
C'est la réalité.

Ce monsieur vend très bien ses livres, est invité à droite et à gauche et se situe fort bien dans l'assiette au beurre. Il nous joue sa petite musique mais se garde bien de franchir la ligne qui consisterait à dire ces quelques mots :je me revendique du FN ; ça, il ne le fait pas, c'est le Grand Tabou.

Vous me trouvez dégueulasse, c'est possible. Si vous aimez ces positions de révolté officiel, libre à vous.
08 février 2012, 19:03   Re : La dépossession
J'espère qu'il se revendiquerait plutôt du P.I....
Utilisateur anonyme
08 février 2012, 19:03   Re : La dépossession
Jean-Marc, l'utilisation médiatique d'une personne à des fins d'audience ou de spectacle ne retire rien au talent et à la valeur de cette personne à condition qu'elle ne se laisse pas dicter ce qu'on voudrait qu'elle dise ou qu'elle fasse — l'habit (la position de révolté officiel) ne fait pas le moine, pour aller vite. Mais le hic, en effet, concernant Millet, est que le laconisme de son oralité le fait passer pour un flingueur stéréotypé.
08 février 2012, 19:14   Re : La dépossession
C'est aussi une version anti-sympa d'Enrico Macias (à l'oral, bien sûr).
08 février 2012, 19:27   Re : La dépossession
???? Bruno Chaouat, ce que vous voulez dire, m'échappe.
08 février 2012, 19:29   Re : La dépossession
Quelque chose, chère Ostinato, comme un recours à la singularité, à l'expérience personnelle, au sentimentalisme du moi, peut-être aussi une pointe au demeurant charmante d'accent Pied-Noir ?
Utilisateur anonyme
08 février 2012, 19:35   Re : La dépossession
Il se pourrait aussi que ses marques de libanité fassent de lui, dans le paysage médiatique, quelqu'un qu'on autorise à dire ce qu'il dit, puisqu'il le dirait sous l'angle de son histoire personnelle, comme si, d'ailleurs, il l'avait lui-même compris et se sentait acculé à évoquer son ancien engagement au Liban pour nuancer la radicalité supposée de ses propos : Ah, mais il a combattu contre les musulmans au Liban, d'où sa raideur, se disent-ils...
08 février 2012, 19:38   Re : La dépossession
"Assiette au beurre", Jean-Marc : les positions de Millet sont donc insincères et visent à des retombées économiques favorables pour lui. Vous croyez vraiment que l'intérêt dicte les positions de Millet ? Donc ce qu'il écrit et dit ressortit à du marketing ? Si tel est le cas, vous n'en n'avez pas assez dit, et si tel n'est pas le cas, vos propos sont dégoûtants.
08 février 2012, 19:55   Re : La dépossession
Je ne dis pas qu'il ne pense pas ce qu'il écrit, je dis qu'il s'est trouvé un créneau, une niche écologique, si vous voulez, dans lequel (créneau) il s'exprime.Je ne pense pas qu'il soit le Léo Taxil de notre époque.

Je crois simplement qu'il a bien compris quelles étaient les limites que le système médiatique tolérait, et qu'il s'en accommode fort bien. Sinon, comment expliquez-vous le ton de la grande presse à son égard, ses forts tirages ?

Il est dans le système, que voulez-vous, il dîne avec le diable, je me demande quelle est la longueur de sa cuillère.
08 février 2012, 20:03   Re : La dépossession
Sur un plateau de 6 ou 8 intellectuels ou supposés tels, aucun ne se pose de questions - à part Millet. Tous considèrent que les propos de Guéant ne mériteraient même pas d'être discutés, comme si la question était réglée.
Quelle aurait pu être une stratégie pour franchir un tel mur ? Il y avait certainement des choses à dire... Par exemple Sapir évoque tout à coup le manque de civilité dans le métro. J'y vois une (petite) brèche...
Hypothèse : On aurait pu dire à sapir "c'est une nouvelle civilité qui est en train de naître, n'êtes-vous pas nostalique vous-même face au monde qui vient ?" N'aurait-on pas pu accuser ce Sapir de regretter la vieille France face à ces moeurs plus simples, natures, américaines ?
08 février 2012, 20:05   Re : La dépossession
Finalement, BCJM serait assez d'accord avec la gr... euh, pardon, avec Maboula Soumahoro...
08 février 2012, 20:14   Re : La dépossession
Oui, je trouve la Sparring Partner très crédible, Taddéï soigne ses seconds rôles, c'est la qualité française ça, à la Bost et à la Aurenche.

Maintenant que je suis bien dégueulasse et dégoûtant, peut-on m'expliquer, afin de me montrer la Lumière et le Savon, pourquoi, disant ce qu'il dit, M. Millet n'appelle pas à voter pour la personne qui a le même propos général, à savoir Mme Le Pen ?

En fait, M. Millet sait fort bien jusqu'où ne pas aller, souvenez-vous de l'émission avec Olivier Germain-Thomas (un fil avait été ouvert à ce propos).
08 février 2012, 20:40   Re : La dépossession
Je ne partage pas du tout l'analyse de Jean-Marc, selon laquelle Millet serait un calculateur cynique. Je trouve qu'il n'y a pas dans son attitude le moindre calcul. Pourtant, je persiste à regretter qu'il refuse de ne pas tirer les conséquences politiques de ses sentiments. C'est sur ce point que je décèle une forme de mauvaise foi sartrienne.
08 février 2012, 20:47   Re : La dépossession
Bruno, c'est possible, mais alors dites-moi pourquoi, disant ce qu'il dit, il se croit obligé de proclamer qu'il quitterait la France si Mme Le Pen était élue ?

Que dit-elle d'autre que lui ? cela ne vous trouble pas ?
Utilisateur anonyme
08 février 2012, 20:49   Re : La dépossession
(Message supprimé à la demande de son auteur)
08 février 2012, 20:56   Re : La dépossession
Comment ça ?

Que je vous agace, c'est fort possible, mais cela ne vous donne pas le droit de me dire que je ne comprends rien à rien.

Quand je lis M. Millet et quand j'écoute M. Millet, je vois et j'entends disons 90% de discours qui est le discours de Mme Le Pen, les 10% restant ne me paraissant pas porter sur des points décisifs.

Je vous en ai parlé il y a quelques mois : pourquoi un homme qui tient de tels discours se croit-il obligé de nous menacer (vous menacer, plutôt) de partir en exil en cas d'élection de cette dame ?

Pourquoi ce monsieur se comporte-t-il, sur ce thème, comme un Harlem Désir ou un Edwy Plenel ?

Des esprits faibles, comme le mien, pensent que c'est là son gage, un excellent gage.

Je vais être direct. Si vous voulez faire quelque chose qui puisse conduire à des évolutions dans le sens indiqué par M. Millet, vous devez les faire avec le Front National, sinon ce sont des plans sur la comète. Dire ce qui est dit, et diaboliser le FN, c'est au mieux une manoeuvre.

Je suppose que cela vous aura conforté dans votre idée sur ma stupidité.
08 février 2012, 20:59   Re : La dépossession
Bruno, je vous pose la question, directement.

Que pensez-vous de cette posture ? dire ce qu'il dit et dire qu'il s'exilera si Mme Le Pen gagne ?

Suis-je le seul à trouver cela étrange ?
08 février 2012, 21:10   Re : La dépossession
Non, vous n'êtes pas le seul. Mais que voulez-vous, j'admire l'oeuvre de Millet. Marine Le Pen ne saurait se prévaloir d'aucune oeuvre. En d'autres termes, quand vous dites "lorsque je lis Millet, 90 pour cent, etc.", vous oubliez que les ouvrages dont vous parlez ne sont qu'une infime partie, la partie polémique, de son oeuvre.
08 février 2012, 21:12   Re : La dépossession
J'entends bien, Bruno, mais c'est justement la partie polémique qui est l'objet de ce fil.

On peut très bien admirer les gens pour une de leurs qualités, et ne pas les aimer pour d'autres.
08 février 2012, 21:16   Re : La dépossession
Nous avons déjà évoqué ce propos, assez étrange en effet. À part ça le discours de Jean-Marc est d'une hostilité quasi-haineuse parfaitement déplacée ici.

En outre Millet ne vend pas beaucoup ses livres récents. Fatigue du sens a été tiré à trois mille exemplaires.
08 février 2012, 21:17   Re : La dépossession
C'est un peu mon avis...
08 février 2012, 21:23   Re : La dépossession
Marcel,

Je critique M. Millet à partir de la comparaison de ses prises de position. Je me permets de relativiser son héroïsme en indiquant ce qui me semble être le prix qu'il paie. Je ne parle pas du physique de ses interlocuteurs.


Un homme courageux que je n'aime pas ? Maître Collard. Je le trouvais odieux, et maintenant je l'estime. Pourquoi ? parce qu'il a mis en accord son propos et ses actes.

Marcel,

Il n'y a pas de "si et de mais", de "pourquoi du comment". Il n'est plus temps de tourner autour du pot.

Jusqu'à présent, j'ai toujours été tenu éloigné du Front National par son antisémitisme et sa nostalgie de la guerre mondiale, et aussi par sa haine d'Israël. Mme Le Pen me paraît avoir entrepris de saupoudrer de naphtaline ces oripeaux et des les mettre au placard pour toujours. Dans ces conditions, une union de la droite nationale est possible, pas sur tout (l'Euro, par exemple), mais sur beaucoup de chose. Continuer, à la Millet, à entretenir l'idée que le Front National est infréquentable et maléfique, quoi qu'il dise et quoi qu'il fasse, a un seul effet : perpétuer la division de la droite et des nationaux.
08 février 2012, 21:26   Re : La dépossession
Ça, Jean-Marc, tout le monde l'avait compris dès votre première intervention et il me semble que nous devrions en rester là.
08 février 2012, 21:26   Re : La dépossession
Dont 27 copies achetées par mes étudiants ("Fatigue du sens").
08 février 2012, 21:29   Re : La dépossession
Et si, effectivement, R. Millet se devait de se démarquer de Le Pen pour rester dans les médias ? N'aurait-il pas raison de garder un peu d'espace vital, plutôt que de se suicider ? Je ne comprends pas ce procès.
D'autre part, visualiser le FN comme la seule "force" et planche de salut me paraît assez discutable ; trop de casseroles, de jeux de mots, de volonté visible de ,n'arriver à rien, de refus d'alliance(s), ce parti est mal parti...
08 février 2012, 21:32   Re : La dépossession
Je veux bien en rester là avec Millet, mais songez, pour me comprendre, que les personnes qui croient à une évolution possible de la relation avec le FN le FN évoluant trouvent pour le moins étrange qu'un homme qui ne veut aucun compromis avec ce parti soit ainsi considéré comme un parangon de la résistance.
08 février 2012, 21:34   Re : La dépossession
Et puis ce FN n'est pas un parangon de raffinement, ni de civilisation... On a le droit de ne pas le trouver aimable.
08 février 2012, 21:40   Re : La dépossession
On peut effectivement parler du FN, et de la droite populaire.

Cela étant, si on veut faire quelque chose, c'est avec le FN et c'est avec la droite populaire. De mon point de vue, il faut que les uns abandonnent leurs vieux démons, et que les autres osent enfin dire qu'il n'est pas immoral de travailler avec le Front National.
Utilisateur anonyme
08 février 2012, 22:28   Re : La dépossession
Citation
Jean-Marc

Je vais être direct. Si vous voulez faire quelque chose qui puisse conduire à des évolutions dans le sens indiqué par M. Millet, vous devez les faire avec le Front National, sinon ce sont des plans sur la comète. Dire ce qui est dit, et diaboliser le FN, c'est au mieux une manoeuvre.

Je suppose que cela vous aura conforté dans votre idée sur ma stupidité.

Jean-Marc a raison dès lors qu'on estime que l'attitude de M. Millet doit trouver son expression dans le champ politique. Elle ne peut conduire qu'à un rapprochement avec le parti de Mme Le Pen.

Mais je crois que le désespoir de M. Millet est tel qu'il ne croit plus du tout en une solution politique à la situation de notre pays et qu'il méprise les tentatives du parti de Mme Le Pen pour traduire en action politique ce qui reste pour lui un sentiment.

M. Millet est une sorte de Brillat-Savarin qui ne ne voudrait en aucun cas mettre les pieds dans une arrière-cuisine.

Ceci dit il faut selon moi beaucoup de courage pour prononcer les mots qu'il a dits sur ce plateau.

Les Français qui n'ont plus grandes raisons d'être fiers de leur pays se donnent l'illusion d'un reste de grandeur en pensant que la France multiculturelle serait encore une fois en avance sur le destin du monde à qui elle montrerait le chemin.

La France comme destin du monde : rien de changé depuis les larmoyantes et prétentieuses bouffonneries de la déclaration de 1789.
08 février 2012, 23:14   Re : La dépossession
Citation
Ceci dit il faut selon moi beaucoup de courage pour prononcer les mots qu'il a dits sur ce plateau.

A la bonheur car ce qu'il dit est absolument irrecevable par la doxa dominante.
Utilisateur anonyme
08 février 2012, 23:28   L'orgueil de la solitude
On mésestime peut-être l'inaltérable désir d'indépendance qu'éprouve tout grantécrivain, ce désir qu'attise trop souvent les flatteries de la paranoïa, de l'égotisme, du quant-à-soi se pâmant voluptueusement dans l'illusion du seul contre tous. A cette aune, Jean-Marc, vous devriez souffrir l'incohérence de certains êtres aux yeux desquels la vie ne s'encode pas dans des questionnaires à choix multiples.
09 février 2012, 01:49   Re : La dépossession
Je rallierai peut-être le FN quand il sera devenu un parti intelligent, capable d'affronter des problématiques complexes, notamment celle de l'avenir de l'Europe, quand il envisagera sereinement la possibilité du mariage homosexuel, quand ses cadres sauront dire comment une sortie de l'Euro peut aider l'économie française, quand apparaîtra chez eux quelque figure de talent que nous aimerions voir s'exprimer ici dans une critique de la modernité et de l'islamisation du pays qui rejoignent la nôtre et enrichisse notre pensée.

Cela étant, il faut dénoncer aujourd'hui avec vigueur l'ostracisme dont souffre ce parti de la part de la machine médiatico-politique, de la machine médiatico-universitaire, et les obstacles anti-démocratiques qui sont érigés contre son ascension dans les processus électoraux et l'empêchement par les appareils politiques du Pouvoir d'une candidature de Marine Le Pen au scrutin présidentiel, ne serait-ce qu'en raison du fait que d'autres partis, comme P.I. sont en bute aux mêmes difficultés savamment mises en oeuvre par ceux qui tiennent les rênes du jeu politique en France.

Il faut dénoncer la manipulation d'opinion, dont se font l'écho certains organes de la presse nationale, au premier rang desquels, comme il fallait s'y attendre, le Monde et le Figaro, qui tend à faire accroire que c'est par "défaut d'implantation locale" que ces partis ne parviennent pas à réunir le nombre requis de signatures de maires de communes pour ces élections, cela dans la semaine où M. Dupont-Aignan, par exemple, du mouvement "Debout la République" déclare avoir déjà obtenu son quota de signatures, quand personne ne sait, ni ne se hasarderait à quantifier, ce qu'est "l'implantation locale" de ce mouvement. Et de même pour d'autres partis marginaux de l'extrême-gauche qui n'ont jamais brillé non plus par leur "implantation locale".

L'issue des élections présidentielles de 2012 se décide aujourd'hui, dans les arrières-salles des appareils de pouvoir que sont les partis politiques en place, très loin au-dessus de la tête des électeurs, qui se verront sommer en avril prochain à une alternative simple et unique, qui bafoue et offense la démocratie: s'abstenir ou voter pour des élus d'avance.
09 février 2012, 03:36   Re : La dépossession
Mon cher Francis, mon regard sur le FN est assez proche du vôtre. Ce parti me paraît moins "infréquentable" (moralement) qu'inconsistant (politiquement). Peut-être évoluera-t-il. L'arrivée de MLP a déjà permis une mutation mais le jour où je pourrai m'y rallier me semble encore lointain.

Richard Millet est tout selon moi sauf un "grand-écrivain" ; je trouve sa prose boursouflée et j'ai l'impression que cela empire de livre en livre. Je n'ai pas regardé cette émission et n'ai guère envie de le faire : pourquoi gâcher ma journée ? La position de Millet est certes courageuse, mais elle a la faiblesse de n'offrir aucune solution politique. Les critiques de Bruno Chaouat ou de Jean-Marc sont donc justifiées.
09 février 2012, 05:27   Re : La dépossession
On peut aussi constater que des propos comme ceux de Richard Millet eussent été, il y a peu, irrecevables à la télévision, je veux dire que, sachant ce qu'il pense, personne ne l'eût invité ou qu'on l'eût fait taire au montage (je ne sais pas si cette émission était enregistrée ou en direct). C'est bien la preuve que les choses bougent (un peu), que dans les média officiels eux-mêmes on se rend compte qu'il y a une forme de parole qu'on ne peut plus ignorer, que la bonne pensée est traversée de failles. Reste à savoir si Richard Millet n'est pas utilisé par cette bonne pensée comme une sorte de repoussoir, ou s'il n'est pas invité justement parce qu'on sait qu'il ne tirera de ce qu'il dénonce, de ce qui le désespère, aucune conclusion politique.
09 février 2012, 06:31   Re : La dépossession
Kiran, ne faîtes-vous pas preuve d'un optimisme légèrement excessif ? Cette impression que les choses bougent, alors qu'elles se referment dans une logique implacable que rien n'arrête, et dont les affaires multiples témoignent chaque jour... Sur une télé suisse, une ancienne cheffe politique devenue responsable antiraciste évaluait déjà que les propos de Guéant méritaient sanction. Riposte Laïque risque 150000 Euros d'amendes diverses.
Là-dessus je rejoins plutôt Cassandre qui voit à l'oeuvre une sorte de fuite en avant dont on n'arrive pas à imaginer un seul événement, une seul voix, une force, qui pourrait la stopper. Un phénjomène encore au-delà du Grand remplacement qui le rend possible, cette course effrenée et quasi-extatique vers le suicide collectif, course qui semble désintéresser les psychanalystes, curieusement muets ces dernières années sur le malaise profond...
La question me semble être : comment réveiller les intellectuels, si bien représentés face à Millet sur ce plateau ? Millet a rejoué "La Horse" avec Gabin ; peut-être que l'humour, la dérision, une forme de moquerie et d'absurde, seraient mieux susceptible d'enrayer la machine ? Quels grains de sable trouver ? L'attaque frontale me paraît assez inutile.
09 février 2012, 06:39   Re : La dépossession
L'humour, la dérision, la moquerie ne sont pas, en effet, les qualités premières de Millet (ce n'est pas un reproche).

(Ce qui fait qu'une oeuvre nous touche ou nous séduit est mystérieux et n'est qu'imparfaitement relié à son contenu politique ou idéologique. J'admire énormément Claudel, par exemple, et sa vision du catholicisme est à l'opposé de la mienne ; j'admire beaucoup Aragon (j'ai relu La Semaine sainte le mois dernier) et son parcours militant me semble aberrant et amoral ; je suis en train de relire Joseph de Maistre avec un immense plaisir et même délectation ; et pourtant ce qu'il affirme pourrait me faire frémir à chaque page. Richard Millet ne m'a jamais convaincu, littérairement, mais si d'autres que moi voient en lui un grand écrivain et un merveilleux styliste, peut-être ont-ils raison et peut-être suis-je en tort.)
09 février 2012, 07:47   Re : La dépossession
Citation
Reste à savoir si Richard Millet n'est pas utilisé par cette bonne pensée comme une sorte de repoussoir, ou s'il n'est pas invité justement parce qu'on sait qu'il ne tirera de ce qu'il dénonce, de ce qui le désespère, aucune conclusion politique.

Bien sûr qu'il est utilisé comme repoussoir et il le sait et ne se fait pas la moindre illusion sur son statut de "bouc émissaire" et ne venez pas me parler de sa position chez Gallimard.

On l'invite pour indirectement discréditer les positions de MLP et de son parti et c'est la raison pour laquelle ce serpent de Jean-Marc (la voix de son maître) n'arrête pas ici de relancer des arguments fallacieux d'une proximité de Millet avec le FN.

NS et son équipe tremblent à l'idée d'être éliminé au premier tour (les sondages actuellement sont épouvantables pour NS) et on peut dès maintenant spéculer sur une absence de MLP à cette élection présidentielle qui semble être la seule issue possible pour NS d'être présent au second tour.

NS a foulé le suffrage universel aux pieds dès son accession à la présidence de la République et il n'est pas à une forfaiture près.
09 février 2012, 08:04   Re : La dépossession
Marcel,


Vous avez dit haineux ?
Utilisateur anonyme
09 février 2012, 08:35   Re : La dépossession
L'inconfortable entre-deux où se trouve Richard Millet met en relief la figure de Renaud Camus. Celui-ci réussit à mon avis dans une formulation nouvelle l'implication du politique dans un projet littéraire ; il y a là des risques considérables, et il n'est pas habituel qu'un écrivain exigeant consacre une part de son temps créateur, de son oeuvre, à l'animation d'un parti politique.

J'interprète le discours d'Emmanuel Carrère à son égard comme un reproche essentiel : si Renaud Camus eût soutenu le Front National, ou même s'il y eût adhéré, les critiques y eussent lu une cohérence d'écrivain réactionnaire, pardonnable dans le fond, car déjà vue ; mais lier pareillement entreprise littéraire et projet politique, quelque chose ne va plus, il y a un mélange des genres qui rebute. Carrère s'attaque ainsi aux suiveurs politiques de Renaud Camus, (les "In-nocents" qu'il perçoit comme des épigones qui passent en politique par imitation du maître inimitable) parce qu'au fond la politique ne l'intéresse pas, qu'elle est un objet impur dans le champ littéraire si elle prétend jouer un rôle autonome au lieu de se cantonner au compagnonnage plus ou moins rapproché avec une entité politique existante.

Je ne sais pas si l'on a bien mesuré la nature, la nouveauté et l'importance du Parti de l'In-nocence, objet politique et littéraire, non seulement dans l'oeuvre de Renaud Camus mais aussi dans un panorama général de la littérature.

Je ne dis pas que chaque écrivain doive former son parti politique, mais il me semble que Renaud Camus a résolu la contradiction Millet (je suis d'accord avec le FN sur de nombreux points, mais ne peux me résoudre à lui) par une démarche de créateur.
09 février 2012, 09:22   Re : La dépossession
Citation
Leo
On mésestime peut-être l'inaltérable désir d'indépendance qu'éprouve tout grantécrivain, ce désir qu'attise trop souvent les flatteries de la paranoïa, de l'égotisme, du quant-à-soi se pâmant voluptueusement dans l'illusion du seul contre tous

Citation
Renaud Camus
"Ecrire c'est nécessairement écrire contre. Plus une société est consensuelle, plus le style est solitaire. Son domaine, c'est le reste du sens - ce que la vérité écrase de vérité; ce que la vertu ne peut pas digérer de vertu; ce qui dans la raison résiste à la raison.
"Ils veulent des stylistes, mais qui pensent comme eux - sans s'aviser que le style, c'est toujours un écart de langage.
"Il y a des stylistes géniaux, il y a des stylistes imbéciles, il y a des stylistes abjects, mais il n'y a pas de stylistes conformes.

Dusens
09 février 2012, 09:26   Re : La dépossession
D'accord avec vous.

Je vais au bout de mon raisonnement :
- c'est bien l'éminente position de Millet dans la littérature et l'édition contemporaines qui fait de lui un autorisé de la parole ;
- de cette position, il tire un discours certes moral, esthétique, mais avant tout politique ;
- or cette parole n'ouvre aucune porte, n'offre aucune perspective à court ou moyen terme ;
- il conforte donc l'idée qu'il n'y a, dans la situation actuelle, d'autres recours que la résignation, l'abbattement, la colère et le désespoir rentrés ; il sert donc le système malgré lui ;
- R. Camus a eu la cohérence de créer le PI.
09 février 2012, 09:51   Re : La dépossession
Citation
- il conforte donc l'idée qu'il n'y a, dans la situation actuelle, d'autres recours que la résignation, l'abbattement, la colère et le désespoir rentrés ; il sert donc le système malgré lui ;

Kiran vraiment vous poussez le bouchon un peu trop loin et vous faites à Millet est mauvais procès. Cet écrivain est un viscéral et il exprime des sentiments que beaucoup de gens ressentent et ce n'est pas son rôle de faire des propositions politiques.

C'est déjà bien qu'il écrive ce qu'il écrit et en plus il n'est pas doté un don rhétorique particulièrement marquant.

Si on vous suit alors Zemmour, Finkielkraut et Roufiol et consorts font le jeu du système parce qu'ils ne s'engagent pas dans un parti politique.
09 février 2012, 10:27   Re : La dépossession
J'ajouterai que la position de Renaud Camus est parfaitement cohérente, elle.

Il a payé et paye le prix de sa liberté de parole et d'écriture. Il n'est point le chauffeur de banc des émissions médiatiques, on étouffe son immense talent par la conspiration du silence (quoique le voile se déchire un peu ces temps-ci).

Bien plus, Renaud Camus offre, grâce à l'ensemble de son oeuvre, une clé de lecture de propos qui semblent rudes de prime abord (souvent, quand je lis un communiqué, je réagis, puis je lis un des tomes du journal, hier le Château de Seix, et je découvre que cela vient d'une démarche subtile et ancienne).

Son Journal, j'y reviens, montre ses doutes, ses réserves, la façon dont sa pensée se forme. A côté de cette oeuvre et de cet auteur à facettes, on voit des Dantec et des Millet qui assènent des idées sans aucune nuance, qui cognent comme des sourds et qui en même temps sont les chéris du système.
09 février 2012, 10:31   Re : La dépossession
Zemmour, Finkielkraut et Roufiol n'ont jamais, à ma connaissance, pris position de façon aussi violente et aussi systématique contre la probable évolution de la droite nationale.

Ils sont su critiquer les aspects inadmissibles des comportements de M. Le Pen, c'était indispensable.

Il n'est pas nécessaire, pour aider à cette convergence, d'appartenir à un parti. Il est en revanche indispensable de ne pas vouer un des partis aux Gémonies.
09 février 2012, 10:39   Re : La dépossession
Je reconnais volontiers, Rogemi, que je pousse le bouchon un peu loin. La parole écrite ou même orale, dans la situation actuelle, est déjà une résistance. La lecture aussi : parler sur ce forum de Marcel Schwob, de Morand, de Cingria, c'est témoigner que quoi qu'il arrive quelque chose ne mourra pas, qu'on ne nous l'ôtera pas. Mais je continue à trouver la position de Millet un peu désespérante. Qu'il soit là, qu'il écrive est un réconfort et un espoir (même si je n'aime guère son oeuvre). Mais cet espoir, selon moi, parce qu'il n'a pas d'expression politique, ne mène pas très loin.
09 février 2012, 10:53   Re : La dépossession
Le courage me semble en effet le caractère dominant de toute l'oeuvre de Renaud Camus. Qu'il suffise de penser à ce que pourrait être sa place aujourd'hui dans le monde de la littérature et des media s'il s'était retenu de dire ce qu'il avait à dire dans ses Journaux et ses écrits politiques, s'il avait chanté les joies et les bienfaits de l'époque, célébré les charmes de la diversité culturelle, etc. Je vois peu d'écrivains actuels qui ont eu ce courage-là.
09 février 2012, 11:12   Re : La dépossession
Citation
Il a payé et paye le prix de sa liberté de parole et d'écriture. Il n'est point le chauffeur de banc des émissions médiatiques, on étouffe son immense talent par la conspiration du silence (quoique le voile se déchire un peu ces temps-ci)

Jean-Marc,
Il faut que je retienne ma plume autrement je crois que j'utiliserais à votre propos des termes qui dépasseraient ma pensée et surtout qui seraient contraires à l'esprit de ce forum.

Je trouve particulièrement odieuse votre tentative de disqualifier Millet en flattant Renaud Camus et en outre vous n'avez pas la moindre idée des vexations, des insultes, de la haine auxquelles a été confronté Richard Millet depuis quelques années.
09 février 2012, 11:29   Re : La dépossession
Je ne flatte personne, je dis ce que je pense, je ne crois pas qu'on puisse, sur ce forum, me taxer de flatterie, quand je ne suis pas d'accord, je ne manque pas de le dire.

Quant à votre plume, quand je vois ce que vous écrivez quand vous vous retenez, j'ai peine à imaginer ce que vous pourriez écrire si vous ne vous reteniez pas. Je trouve que vous écrivez comme les gauchistes, ou les staliniens. Je vous suggère de boire un grand verre d'eau fraîche, et de ne pas lire mes messages si vous ne pouvez souffrir qu'on découpât des steacks dans votre vache sacrée.

Ce n'est pas flatter Renaud Camus que de constater qu'il est cohérent dans son attitude et qu'il a du talent. Camus a un Carrère qui lui écrit amicalement et fort bien ce qu'il pense de lui, en montrant ce jeu de facettes. Ce n'est pas rabaisser Millet que de constater qu'il travaille pour une maison d'édition et qu'il est fort bien introduit partout, et que nul soupçon ne pèse sur lui. Rogemi, voyez-vous, Molière nous dit que deux et deux font quatre. Hé bien qu'en j'écoute Millet, quand j'entends les cris de son indignation et quand j'entends qu'il ne veut pour rien au monde du FN, alors pour moi, deux et deux font quatre.

Camus, contrairement à l'objet de votre vénération, n'est pas parfait, de sa plume ne coule pas le Verbe (verbe écrit ?), c'est un homme qui a des hésitations, des faiblesses, mais qui vit dans un cadre que je parviens à comprendre.
Utilisateur anonyme
09 février 2012, 12:27   Re : La dépossession
La différence de visibilité médiatique entre Millet et Renaud Camus tient peut-être au fait que le premier n'a jamais été accusé d'antisémitisme, puisque Finkielkraut, Zemmour, Millet et d'autres sont régulièrement invités — leur discours traduit une certaine sensibilité française que les médias ne peuvent écarter. L'abstentionnisme de Millet, en particulier son antilepénisme, est clairement un facteur négligeable et indépendant de sa médiatisation.
09 février 2012, 12:52   Re : La dépossession
Je ne flatte pas Renaud Camus, moi non plus, en soulignant son grand courage et sa cohérence. Certaines parties de son oeuvre m'ennuient et son style, si souvent loué, est peut-être ce qui me séduit le moins chez lui. Mais Jean-Marc n'a pas tout à fait tort : Millet sait jusqu'où il peut aller trop loin s'il veut conserver la place qu'il occupe.

Je vois une autre raison au fait que R. Camus soit si rarement présent sur les plateaux télévisés, à l'inverse de Zemmour ou Millet. Il est, par sa personne et son oeuvre, bien moins situable, encadrable, réductible à une position fixe qu'eux. Parce qu'il est achrien, bien sûr, mais pas seulement (dans les media officiels, un gay ne peut être que de gauche ou d'extrême-gauche, dirait-on). Par l'aspect très novateur de certains de ses livres, par son goût pour l'art moderne et la musique contemporaine, par la nature même du PI qui échappe aux catégorisations faciles. A la télévision, les débats se limitent souvent à des jeux de rôle (voir Zemmour et Naulleau). R. Camus n'entre dans aucune case prédéterminée.
09 février 2012, 12:55   Re : La dépossession
Mieux vaut sans doute qu'il la conserve, cette place, plutôt qu'il ne la concède trop facilement !
09 février 2012, 13:21   Re : La dépossession
C'est cela, des jeux de rôle.
Utilisateur anonyme
09 février 2012, 13:31   Re : La dépossession
Citation
Kiran Wilson
Je vois une autre raison au fait que R. Camus soit si rarement présent sur les plateaux télévisés, à l'inverse de Zemmour ou Millet. Il est, par sa personne et son oeuvre, bien moins situable, encadrable, réductible à une position fixe qu'eux.

Je ne crois pas que Millet soit plus straightforward que Renaud Camus, il est sans doute aussi bathmologique que lui, si j'ose dire, il a autant de facettes, comme dirait Jean-Marc — preuve en est que Jean-Marc, justement, s'irrite du miroitement milletien.
Utilisateur anonyme
09 février 2012, 13:46   Re : La dépossession
Pour ma part, je trouve que R. Millet se défend mal face à ses adversaires. Lorsqu'il dit que dans le métro, il n'est pas à l'aise du fait qu'il est le seul blanc, il tend, pardonnez-moi l'expression, le bâton pour se faire battre. Pourquoi ne dit-il pas - ce qui est une évidence -, qu'au delà du problème de la couleur des passagers, il s'agit bien plus d'un problème lié à la langue. Lorsque je prends le métro à Toulouse, je me sens, de plus en plus souvent, exclu, du fait même que des français d'origine maghrébine ne s'expriment pas dans la langue du pays qui les accueille mais dans celle du pays qu'ils ont quitté.
Contraindre les gens qui vivent en France et se disent français à parler français, cela pourrait constituer une proposition...
Utilisateur anonyme
09 février 2012, 13:54   Re : La dépossession
(Message supprimé à la demande de son auteur)
09 février 2012, 13:54   Re : La dépossession
Citation
Je ne flatte pas Renaud Camus, moi non plus, en soulignant son grand courage et sa cohérence.

Renaud Camus n'a strictement rien à voir dans cette dispute avec Jean-Marc ou avec vous cher Kiran. Je me référe uniquement aux arguments de Jean-Marc qui pour condamner Millet le compare avec RC ce qui me semble du plus mauvais goût pour ne pas dire plus.

En outre je ne demande à personne d'aimer ou d'apprécier Richard Millet car les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Par contre je m'insurge contre les insinuations, les faux-semblants et les accusations mensongères émises à son encontre.
09 février 2012, 13:56   Re : La dépossession
Eh oui, Joseph, ils ont déjà pensé à tout, dans les hautes sphères...
09 février 2012, 14:01   Re : La dépossession
Difficile d'avoir le petit doigt en l'air quand on a l'index occupé...
09 février 2012, 14:37   Re : La dépossession
En effet, je viens d'essayer, c'est assez agaçant.
09 février 2012, 17:09   Re : La dépossession
Je n'ai pas eu le courage de regarder l'émission. Peut-être qu'aujourd'hui se dire résolument contre le front national est la seule façon de pouvoir aller aussi loin dans le propos politiquement incorrect que l'a fait Richard Millet à cette occasion.
Il faut toujours donner des gages, faire la part du feu si l'on veut faire passer certain message. Ce sera le rejet du front national, le rappel que l'apport des Arabes a été déterminant pour l'essor occidental, que notre civilisation n'est en rien supérieure à la leur, etc. Etc. C'est au prix de cette posture, de ces demi mensonges ou mensonges complets, que les vérités essentielles peuvent parfois être autorisées à se faire entendre.
09 février 2012, 17:49   Re : La dépossession
Les parrains qui ont en quelque sorte porté, chacun à sa manière, la gauche new look sur les fonds baptismaux sont Sartre et F. Mitterrand . Comme par hasard deux résistants de la dernière heure ( te même de celle d'après), lesquels ont imprimé dans le "logiciel" de cette gauche le recours constant à la posture et à la surenchère morales propres à tous les résistants de la dernière heure. J'en ai connu en Algérie : c'étaient les seuls qui se croyaient obligés de cracher sur les Français alors que les vrais combattants avaient très vite tourné la page. Sans compter, ce dont on se doutait depuis longtemps mais qu'a confirmé un historien franco-israélien dans un livre dont bizarrement on parle fort peu, que la majorité des personnalités collaboratrices venaient de la gauche et la majorité de ceux qui avaient rejoint De Gaulle à Londres venaient de la droite.
Or le résistant de la dernière heure ne peut être, en toute logique, que le collabo de la première dès que l'occasion s'en présente. Elle s'est présentée pour cette gauche-là, avec l'immigration et le peuple de Remplacement. Espérons que la situation les forcera à jouer, de nouveau, les résistants de la dernière heure.
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