Le site du parti de l'In-nocence

La dépossession

Envoyé par Gérard Rogemi 
09 février 2012, 17:50   Re : La dépossession
Il se trouve que j'ai rencontré plusieurs fois Richard Millet (réunions savantes, colloques, etc.), en sa qualité d'écrivain (je crois avoir lu la plupart des livres qui ont été publiés de lui) et ami de très longue date d'une amie personnelle, et qu'il nous est arrivé à plusieurs reprises d'échanger quelques opinions - rapides ou sans profondeur - sur le monde et la façon dont il va (mal). C'est, je crois, le dernier (et seul) gaulliste et / ou gaullien de France, non seulement en tant qu'homme, mais aussi en tant qu'écrivain. Il est hanté, peut-être plus encore que De Gaulle, par la solitude, la grandeur rêvée ou enfuie, l'histoire de son pays, la morale chrétienne, l'horreur de la barbarie, mais ce n'est pas un militant - il est même le contraire d'un militant, et ce n'est pas un orateur non plus, du moins pas un orateur télévisuel ou de débat (d'ailleurs, le débat intellectuel digne de ce nom est impossible sur un plateau de télévision : pour qu'il donne à voir ou à entendre le meilleur de lui-même, il faudrait un tête-à-tête, et avec un journaliste qui ne serait pas malveillant), comme le prouvent ses médiocres "prestations" à la télévision, alors qu'il est un brillant causeur en amphithéâtre. On a le sentiment que sa voix qu'il a du mal à poser l'embarrasse, comme si elle était un fardeau pour lui. La douleur qu'il ressent en voyant ce qu'est devenue la France - sa réalité humaine, la barbarie qui monte, l'islamisation - aurait été celle de De Gaulle s'il avait vécu cela et s'il voyait Colombey peu à peu se transformer en Colombey les deux Mosquées - c'est ce qui arrive à Viam en Haute-Corrèze, à Manosque, à Barbès, à la station Châtelet et à beaucoup d'autres villages ou bourgs du Languedoc...
Utilisateur anonyme
09 février 2012, 18:16   Re : La dépossession
Oui, cher Stéphane, je vois cela. J'ai l'impression que tout a déjà été pensé ici, et que je viens trop tard.
L'analyse de M. JGL me paraît fort juste.
09 février 2012, 20:18   Re : La dépossession
Citation
On a le sentiment que sa voix qu'il a du mal à poser l'embarrasse, comme si elle était un fardeau pour lui. La douleur qu'il ressent en voyant ce qu'est devenue la France - sa réalité humaine, la barbarie qui monte, l'islamisation - aurait été celle de De Gaulle s'il avait vécu cela et s'il voyait Colombey peu à peu se transformer en Colombey les deux Mosquées - c'est ce qui arrive à Viam en Haute-Corrèze, à Manosque, à Barbès, à la station Châtelet et à beaucoup d'autres villages ou bourgs du Languedoc...

Oui Millet a mal à la France.

Il était temps qu'une voix compétente vienne remettre les choses à leur place. Merci cher JGL pour ce superbe billet.
09 février 2012, 20:28   Re : La dépossession
Citation
Didier Bourjon
Un peu en avance :

Propositions du candidat à l'élection présidentielle Renaud Camus

Proposition n° 51 : Défense du français entre Français dans l'espace commun

Le français sera défendu comme seule langue officielle et effective de la République et, sur le territoire national, dans l'espace public, il sera seule autorisé pour les échanges entre citoyens français, à l'exception des usages liés aux études linguistiques et à la pratique des divers langages et dialectes séculairement existants sur le sol français et issus de lui. Les Français n'ont pas à être exposés à ne pouvoir comprendre des échanges entre concitoyens prétendus qui leur seraient imposés, visuellement ou auditivement, en des langues étrangères aux traditions nationales. Les contraventions à ce principe, de la part de personnes de nationalité française, tomberont sous le coup de la loi, pourront faire l'objet de sanction, et, en cas de récidive caractérisée, pourront conduire à la remise en cause de la dite nationalité, manifestement contredite dans les faits sur un point capital.

Des personnes de nationalité française ne pourront converser entre elles à voix basse, mais audible à leurs voisins immédiats, dans l'autobus dans une langue étrangère ???
09 février 2012, 20:54   Re : La dépossession
Les Français n'ont pas à être exposés à ne pouvoir comprendre des échanges entre concitoyens prétendus qui leur seraient imposés, visuellement ou auditivement, en des langues étrangères aux traditions nationales.

Notez, Alain, que les concitoyens qui pratiqueraient ces échanges dans une forme exotique de la langue des signes seraient frappés eux aussi, ce qui n'est que justice.
Utilisateur anonyme
09 février 2012, 21:49   Re : La dépossession
"pour les échanges entre citoyens français"

Il manque quelque chose, il ne faut pas qu'un qui parlerait tout seul son maudit baragouin puisse passer entre les mailles du filet... Il faudrait aussi interdire le français mal parlé, ou encore bien parlé mais pour dire des choses absurdes ou inutiles, comme ceux qui vous disent dans l'escalier Bonjour, fichu temps hein ? Je vous demande un peu ! Ou encore qui vous lancent quand vous les croisez le soir Bonne soirée ! C'est intolérable.

En revanche, je serais assez pour introduire une nuance disant qu'il n'y a pas de délit en cas de chuchotement.
09 février 2012, 21:58   Re : La dépossession
Je note aussi que le doux chuchotis en farsi de deux charmantes iraniennes assises derrière moi, et que j'imagine pour la circonstance fraîchement naturalisées, sera donc sanctionné, mais que les inepties de tel champion du smartphone, hélas parfaitement compréhensibles, éructées à voix bien plus haute, encore qu'en deçà du hurlement pur et simple, demeureront impunies.
Skandalös !
Utilisateur anonyme
09 février 2012, 22:02   Re : La dépossession
Citation
Francis Marche
Je rallierai peut-être le FN quand il sera devenu un parti intelligent, capable d'affronter des problématiques complexes, notamment celle de l'avenir de l'Europe, quand il envisagera sereinement la possibilité du mariage homosexuel, quand ses cadres sauront dire comment une sortie de l'Euro peut aider l'économie française, quand apparaîtra chez eux quelque figure de talent que nous aimerions voir s'exprimer ici dans une critique de la modernité et de l'islamisation du pays qui rejoignent la nôtre et enrichisse notre pensée.

[/i]

Vous pensez que le mariage homosexuel est quelque chose d'envisageable? Et qu'il puisse être envisagé, par dessus le marché, par le FN?
09 février 2012, 22:08   Re : La dépossession
Mais par le FN, ce serait la moindre des choses, voyons, Brunet...
09 février 2012, 23:28   Re : La dépossession
La proposition n° 51 me paraît relever de l'extravagance pure et simple. Elle est usurpatoire, inapplicable et contre-productive tout ensemble.
Utilisateur anonyme
09 février 2012, 23:34   Re : La dépossession
Le titre est un peu bizarre, on se demande si ce n'est pas la chose qui suit le défense de qui est interdite... (comme dans Défense d'afficher). A part cela, il est vrai qu'il s'agit d'une mesure un brin totalitaire.
10 février 2012, 00:00   Re : La dépossession
Ubuesque ?
10 février 2012, 00:03   Re : La dépossession
Ou bien un extrait de "Roman roi" ? Une mesure pour la Caronie ?
10 février 2012, 00:10   Re : La dépossession
Idée de cadeau pour les fêtes : Comment se faire des amis de Dale Carnegie (en français.)
Utilisateur anonyme
10 février 2012, 01:01   Re : La dépossession
Ah oui excellent livre riche en conseils avisés ! Ex : Le plus beau mot pour votre interlocuteur, c'est son nom.

Pour en revenir à la mesure proposée, est-on bien sûr qu'il ne vaille pas mieux ne pas compendre ce qu'il disent ?
Utilisateur anonyme
10 février 2012, 08:22   Re : La dépossession
Je fais un parallèle entre dépossession et la citation de Frantz Fanon sur la page de garde du site; il me semble qu'elle est apparue récemment. Quelqu'un peut-il élaborer?
Utilisateur anonyme
10 février 2012, 09:33   Re : La dépossession
(Message supprimé à la demande de son auteur)
10 février 2012, 10:04   Re : La dépossession
Je serais d'avis de retirer cette proposition n° 51, dont les limites (inapplicabilité totale, entre autres) m'apparaissent bien plus flagrantes que les avantages.
10 février 2012, 10:10   Re : La dépossession
Vous pensez que le mariage homosexuel est quelque chose d'envisageable? Et qu'il puisse être envisagé, par dessus le marché, par le FN?

En gros, caro Brunetto, pour vous résumer les choses, tous les participants à ce forum sont contre (le "mariage homosexuel"), et Michel, Francis et moi pour.
10 février 2012, 10:41   Re : La dépossession
Citation
Kiran Wilson
Vous pensez que le mariage homosexuel est quelque chose d'envisageable? Et qu'il puisse être envisagé, par dessus le marché, par le FN?

En gros, caro Brunetto, pour vous résumer les choses, tous les participants à ce forum sont contre (le "mariage homosexuel"), et Michel, Francis et moi pour.

A verser au dossier de cette controverse, cette métaphore originale entendue je ne sais plus où:

Au tennis il existe le double messieurs, le double dames et le double mixte.
Le mariage homosexuel, c'est comme si des paires de messieurs ou de dames tenaient absolument à s'inscrire en double mixte.
10 février 2012, 10:45   Re : La dépossession
Je me lance, puisqu'en effet je me suis montré péremptoire :

Le français sera défendu comme seule langue officielle et effective de la République

Rien à redire à cela. Cependant, il me semble que c'est officiellement le cas. Il est vrai cependant que des entorses à ce principe essentiel ont pu être constatées ici ou là (affiches en arabe dans certains bureaux de poste ou à la CAF, par exemple).

et, sur le territoire national, dans l'espace public, il sera seule autorisé pour les échanges entre citoyens français, à l'exception des usages liés aux études linguistiques et à la pratique des divers langages et dialectes séculairement existants sur le sol français et issus de lui.

Là, évidemment, c'est plus difficile à avaler ; je ne vois pas que l'emploi d'une langue étrangère dans l'espace public puisse être envisagé comme constituant un délit quelconque, quand bien même cela pourrait être perçu, dans certaines circonstances, comme une "nocence" (et encore...). Il me semble que l'on s'approche ici dangereusement d'une zone d'interdictions à caractère essentiellement subjectif, qui pourrait aussi bien englober, par exemple, l'interdiction de cracher par terre, de faire des gestes pouvant être interprétés comme menaçants, de parler trop fort, etc. — Bref, une porte ouverte aux vents mauvais d'un despotisme social. A supposer qu'une telle mesure soit appliquée, et qu'elle produise les effets escomptés, ceux-ci seraient trop cher payés à mon goût ! Et un tel cadenassage m'ôterait l'envie, et de mettre le nez dehors, et peut-être même de parler français ! Car cette langue que je chéris et qui est ma demeure, si on prétend me l'imposer, et me l'imposer seule, voilà qu'elle me devient une prison. La société contemporaine est déjà bien assez laide pour qu'on n'y ajoute, fût-ce avec les meilleures intentions du monde, un peu plus de ces comminations qui vous font chaque jour vous sentir un peu moins libre.

Les Français n'ont pas à être exposés à ne pouvoir comprendre des échanges entre concitoyens prétendus qui leur seraient imposés, visuellement ou auditivement, en des langues étrangères aux traditions nationales.

Ce ne sont pas les langues qui sont en cause : pauvres langues... elles n'y sont pour rien ! Ce sont les conditions sociales, économiques, politiques — que l'on connaît trop bien et que l'on analyse et observe sans cesse sur ce forum et sur d'autres, et qui peuvent donner lieu à des situations où, en effet, la langue française est étouffée — qu'il convient d'affronter, de corriger, de transformer pour reconstruire un état de choses acceptable.

Les contraventions à ce principe, de la part de personnes de nationalité française, tomberont sous le coup de la loi, pourront faire l'objet de sanction, et, en cas de récidive caractérisée, pourront conduire à la remise en cause de la dite nationalité, manifestement contredite dans les faits sur un point capital.

Je n'ose même pas imaginer les difficultés d'ordre pratique que la mise en œuvre d'une telle décision entraînerait... C'est simple : l'alternative serait alors : révolte ou quadrillage... le chaos ou la schlague.
Utilisateur anonyme
10 février 2012, 10:46   Re : La dépossession
Si l'objectif est d'encourager les Français de papier à parler le français, il faudrait instaurer un service civil obligatoire pour les jeunes et plusieurs périodes de réserve pour les autres, hommes ou femmes, comprenant un enseignement de la langue française, de la civilité, de l'histoire de France et mettant en évidence les raisons pour lesquelles on peut estimer que la civilisation occidentale est supérieure aux autres. Il y aurait lieu aussi de développer l'ouverture à la diversité culinaire (incitation pressante à absorber un Paris beurre et un verre de Côte du Rhône).
10 février 2012, 10:47   Re : La dépossession
Citation
Morel
Citation
Kiran Wilson
Vous pensez que le mariage homosexuel est quelque chose d'envisageable? Et qu'il puisse être envisagé, par dessus le marché, par le FN?

En gros, caro Brunetto, pour vous résumer les choses, tous les participants à ce forum sont contre (le "mariage homosexuel"), et Michel, Francis et moi pour.

A verser au dossier de cette controverse, cette métaphore originale entendue je ne sais plus où:

Au tennis il existe le double messieurs, le double dames et le double mixte.
Le mariage homosexuel, c'est comme si des paires de messieurs ou de dames tenaient absolument à s'inscrire en double mixte.

Ah, ah, ah, comme c'est drôle.
10 février 2012, 10:54   Re : La dépossession
Merci, cher Francmoineau, pour ces éclaircissements.
10 février 2012, 10:58   Re : La dépossession
Citation
Kiran Wilson
Vous pensez que le mariage homosexuel est quelque chose d'envisageable? Et qu'il puisse être envisagé, par dessus le marché, par le FN?

En gros, caro Brunetto, pour vous résumer les choses, tous les participants à ce forum sont contre (le "mariage homosexuel"), et Michel, Francis et moi pour.

Je me permets d'ajouter mon nom sur la liste des pro-adoption pour les couples homosexuels (plus que sur celle des pro-mariage, revendication qui me semble anecdotique)... et de préciser que la position du FN dans ce domaine n'a strictement aucune influence sur mon éventuel suffrage pour sa candidate (si Renaud Camus ne peut pas se présenter) : la question homosexuelle, pour importante qu'elle soit à mes yeux, n'est rien par rapport au Grand Remplacement, et je veux bien perdre tous les "acquis de la cause" pour la promesse de voir la course folle du Grand Remplacement arrêtée. Il sera toujours temps de reprendre la lutte (pour les pensions de réversion, pour l'adoption etc.) après. Mais nous sommes encore très loin de cet après...
10 février 2012, 11:37   Re : La dépossession
Citation
Cassandre
Or le résistant de la dernière heure ne peut être, en toute logique, que le collabo de la première dès que l'occasion s'en présente

les premiers arrivés à Montpelier étaient décorés de la croix de guerre... Parce qu'ils avaient leur fusil
René Hardy, que le général de Bénouville (que Mittérand protégeait, et pour cause!) n'a jamais défendu, alors que dès juin 1944 les 7/8 du réseau ferroviaire français étaient devenus inutilisables, grâce à lui. Je constate que c'est toujours la même chanson, ceux qui agissent se font lyncher par ceux qui profitent d'un système.
Le courage n'est jamais visible, surtout s'il est réel. Le mépris affiché et fier de cette société envers tout ce qui a une valeur morale est devenu la règle d'or. L'époque décourage avec une violence souterraine tout acte qui irait dans ce sens. Si bien qu'il faut s'armer d'une stratégie et d'un sang froid sans précédent pour contrer l'innommable.
10 février 2012, 11:38   Re : La dépossession
Il y aurait lieu aussi de développer l'ouverture à la diversité culinaire (incitation pressante à absorber un Paris beurre et un verre de Côte du Rhône).

Pensez-vous étendre l'incitation de dégustation du Paris-beurre aux Français de religion juive ?
Utilisateur anonyme
10 février 2012, 11:48   Re : La dépossession
Oui surtout. Vive la diversité !
10 février 2012, 11:48   Re : La dépossession
Mitérand
10 février 2012, 12:33   Re : La dépossession
Cette proposition de mesure, cher Didier Bourjon, confirme qu'il est impossible de prendre le PI au sérieux, nonobstant l'indéfectible admiration que j'ai pour son fondateur. Cette politique de la langue est digne de la Terreur. Si vous avez besoin d'éclaircissements, je vous plains.
Utilisateur anonyme
10 février 2012, 12:42   Re : La dépossession
(Message supprimé à la demande de son auteur)
10 février 2012, 12:57   Re : La dépossession
Toujours est-il que les objections soulevées par Francmoineau sont très dignes de considération.
Utilisateur anonyme
10 février 2012, 13:00   Re : La dépossession
(Message supprimé à la demande de son auteur)
10 février 2012, 13:38   Re : La dépossession
Je ne comprends pas qu'on s'étonne : cette proposition est parfaitement conforme à la ligne suivie de fil en fil sur ce thème.

L'idée est générale, et me semble pouvoir être étendue à d'autres "compartiments" : prénoms (éventuellement francisation des noms de famille), religion...


Un exemple :

Le patrimoine onomastique français sera seul autorisé dans les relations entre les citoyens français et l'administration, ainsi que dans les lieux publics. Une liste des noms et prénoms licites sera dressée à partir des registres des parlements d'ancien régime, et nul ne pourra avoir de prénom et de patronyme qui ne figure dans lesdits registres. Toute personne nantie d'un prénom ou d'un patronyme in-français sera tenue de faire le choix d'un prénom ou d'un patronyme licite, dans un délai qui ne saurait excéder huit cent quatre vingt treize ans pour les personnes ayant au moins un grand parent né en France d'un parent y étant lui-même né, ainsi que pour les personnes ayant au moins un parent ou grand-parent ayant été inscrit dans le premier collège électoral des départements d'Algérie, trois ans pour les personnes ayant au moins un grand parent né en Europe d'un parent y étant lui-même né, et deux heures pour le reste des personnes concernées.

Je pense la notion de SESFI promise à un grand avenir.
10 février 2012, 14:07   Re : La dépossession
Avec cette différence, dans le cas des prénoms, que le choix de ceux-ci a été longtemps régi par la loi avant d'être abandonné à la fantaisie des parents, de même que la francisation des patronymes, si elle n'a pas, je crois, fait l'objet de dispositions légales clairement définies, s'est accomplie dans bien des cas et pendant des décennies pour ainsi dire naturellement. Légiférer dans le sens du choix des prénoms et de la francisation des patronymes pourrait donc être un cas de cette fameuse (et un peu mystérieuse) reprise.

En revanche, dites-moi si je me trompe, je ne vois rien dans l'histoire de notre pays qui vise à réglementer l'exposition des Français "à ne pouvoir comprendre des échanges entre concitoyens prétendus qui leur seraient imposés, visuellement ou auditivement, en des langues étrangères aux traditions nationales." "Exposés" ? Où ? Dans la rue ? Dans les transports en commun ? Les commerces ?

"Les contraventions à ce principe, de la part de personnes de nationalité française, tomberont sous le coup de la loi, pourront faire l'objet de sanction, et, en cas de récidive caractérisée, pourront conduire à la remise en cause de la dite nationalité, manifestement contredite dans les faits sur un point capital."

Comment imaginer la chose ? Deux personnes sont en train de parler dans un bus dans une langue étrangère et un policier leur dresse contravention ? Ou personne n'a rien compris à ce communiqué, ou il y a bien de quoi adopter le point de vue de Francmoineau et de Bruno Chaouat, ce qui signifie, a minima, que cette proposition est mal formulée.

Et que signifie ce "visuellement" appliqué à des gens qui parlent ? Des gestes accompagnant la discussion ? Et ces gestes seraient ou non de "traditions nationales" ? C'est vraiment curieux.
10 février 2012, 14:34   Re : La dépossession
Jean-Marc, croyez-vous ironiser, avec votre histoire de francisation des prénoms ? Il se trouve que pour des raisons d’ordre privé j’ai pu observer au Portugal, dans les années 1990 et 2000, le phénomène des ritornados portugais (en l’occurrence des petites étudiantes françaises d’origine portugaise qui décidaient de s’établir dans le pays de leurs aïeux). Toutes ces demoiselles sans exception voyaient leur prénom portuguisé d’office et Marie-Christine devenait, pour l’administration portugaise, Maria Cristina. Dont acte. Et maintenant, une question : est-ce si choquant que cela ?
Utilisateur anonyme
10 février 2012, 14:39   Étranges troubadours
Il suffirait que ceux qui voudraient converser en langue étrangère le fasse en chantonnant légèrement pour échapper à ladite loi puisque, que je sache, on n'envisage pas d'interdire les chansons de langue étrangère, fussent-elles chantées en duo...
10 février 2012, 14:41   Re : La dépossession
Je tiens aussi à ce qu'on m'ajoute à la liste maudite des pro-adoption pour les couples homosexuels. Hier une femme saoûle s'est endormie sur son canapé en étouffant son nourrisson dans le Pas-de-Calais. Je ne pense pas que cela puisse arriver à un enfant adopté par un couple homosexuel. Pourquoi ? D'abord parce que les homosexuels, que rien d'extérieur à leur souhait ou désir (aucune biologie de la reproduction qui leur échapperait) n'amène à être parent, sont aussi des gens qui, la plupart du temps savent ce qu'ils sont, se connaissent intimement et connaissent leurs limites. Ceux qui ne les connaissent pas, l'avouent, savent qu'ils ne les connaissent pas, proclament en dansant dans la rue qu'ils ne les connaissent et ne souhaitent pas devenir parents.

Il n'est pas possible que les parents homosexuels fassent pire, dans leur moyenne, que ce que l'on voit chez certains parents hétérosexuels qui ne connaissent rien d'eux-mêmes, qui ignorent tout de la vie, qui sont des naturels au sens antique et primitif.

En outre, un enfant adopté n'est pas un enfant à naître: le couple homosexuel qui adoptera ne louera aucun utérus pour ajouter un membre à l'humanité qui n'en a nul besoin. L'adoption homosexuelle éponge l'irresponsabilité démographique des hétérosexuels.
10 février 2012, 14:51   Re : La dépossession
Fort bien dit, cher Francis, et très convaincant !
Utilisateur anonyme
10 février 2012, 15:09   Re : La dépossession
Aparté :

Citation
Cassandre
Les parrains qui ont en quelque sorte porté, chacun à sa manière, la gauche new look sur les fonds baptismaux sont Sartre et F. Mitterrand . Comme par hasard deux résistants de la dernière heure ( te même de celle d'après), lesquels ont imprimé dans le "logiciel" de cette gauche le recours constant à la posture et à la surenchère morales propres à tous les résistants de la dernière heure.

C'est assez juste ; et demeure, comme toujours, le profond mystère de la transformation du « jeune » Sartre — celui de 1943 et de L'être et le néant, c'est-à-dire le héraut enthousiasmant d'une gauche responsabilisante, qui n'excuse personne de ne pas être ce qu'il devrait être — en son incarnation ultérieure, le Sartre tardif nettement plus, euh, contestable, celui largement rallié à la gigantesque culture de l'excuse et à la victimisation universelle dans lesquelles nous avons tous la joie de baigner aujourd'hui, à notre corps plus ou moins défendant.

Sinon, pour revenir à Millet, je suis de ceux qui, de ses livres, ne supportent stylistiquement guère plus que les titres, toujours splendides. Mais son courage chez Taddéi et ailleurs m'espante, comme dit la petite-bourgeoisie du Sud-Ouest — malgré les réserves déjà dites par d'autres quant à son statut relativement “protégé”, sur le plan professionnel pour commencer.
10 février 2012, 15:17   Re : La dépossession
Un bémol ?... Tout d'abord, en matière d'éponge, les couples hétérosexuels sont déjà à l'œuvre. Ensuite, dire que le couple homosexuel qui adoptera ne louera aucun utérus pour ajouter un membre à l'humanité qui n'en a nul besoin, c'est une pétition de principe : qu'est-ce qui vous permet cette affirmation ? Et pourquoi ce genre de couple n'aurait-il pas droit, lui aussi, à la "location" ? Tout est toujours revendicable par tous, vous le savez bien, et quand l'un monte une marche, l'autre en monte deux. Enfin, ceci, également, qui me paraît contestable : Il n'est pas possible que les parents homosexuels fassent pire, dans leur moyenne, que ce que l'on voit chez certains parents hétérosexuels — Vous pourriez dire tout aussi justement : Il n'est pas possible que les parents fassent pire, dans leur moyenne, que ce que l'on voit chez certains parents : ce qui prouve... que cela ne prouve rien, justement.
Utilisateur anonyme
10 février 2012, 15:17   Re : La dépossession
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
10 février 2012, 15:51   Re : La dépossession
C'est peut-être bien une mesure trop en avance sur son temps, à ressortir en l'An II de l'ère Marine.
10 février 2012, 15:54   Re : La dépossession
Après le Vélib, l'Uté...zut j'ai pu d'pièces ...
10 février 2012, 16:28   Re : La dépossession
Citation
Francmoineau
Il me semble que l'on s'approche ici dangereusement d'une zone d'interdictions à caractère essentiellement subjectif, qui pourrait aussi bien englober, par exemple, l'interdiction de cracher par terre, de faire des gestes pouvant être interprétés comme menaçants, de parler trop fort, etc. — Bref, une porte ouverte aux vents mauvais d'un despotisme social.

Mince, je réalise tout à coup mon comportement despotique vis-à-vis de mes enfants...
10 février 2012, 16:34   Re : La dépossession
L'emploi systématique et ostentatoire de la langue d'origine par des Néo-français dans l'espace public est souvent choquant, certes, comme l'est l'attribution de prénoms systématiquement étrangers (à l'orthographe non francisée) par les mêmes à leur progéniture.

Cependant, s'il est relativement facile de remettre en vigueur des règles précises en matière de prénoms et même de francisation des patronymes, interdire l'usage de langues étrangères entre citoyens français est tout simplement impraticable parce qu'impossible à poursuivre, les cas litigieux étant évidemment trop nombreux : vous imaginez des policiers exigeant de voir les cartes d'identité d'une famille chinoise parlant chinois pour vérifier qu'il ne s'agit pas de citoyens français ou qu'au moins ils le soient depuis suffisamment longtemps pour qu'on soit en droit d'attendre d'eux qu'ils parlent le français, y compris avec la grand-mère ?

Il ne s'agit pas de baisser les bras mais cet état de fait doit être combattu par une évolution générale du contexte. Les immigrés cesseront de se comporter ainsi quand sera opéré le retour à la norme classique : l'assimilation (ou le retour ou même la non-entrée). Il faut légiférer là où cela peut-être fait en toute clarté et en toute in-nocence (prénoms, drapeaux, offenses à la loi française, nocences diverses), et laisser le reste aux mœurs. C'est d'abord en nous qu'il faut opérer ce retour, les immigrés s'adapteront.
Utilisateur anonyme
10 février 2012, 16:35   Re : La dépossession
De toute façon, nous sommes déjà dans la grande nurserie. Si je comprends bien, il s'agirait d'une nurserie dans laquelle l'avalage de parapluie serait obligatoire au goûter...
10 février 2012, 16:54   Re : La dépossession
Chère Phénarète, beaucoup d'attitudes et d'exigences qui font partie du devoir des parents sont inopportunes dans l'espace public à l'égard d'adultes. De même que la famille ne peut pas être une démocratie, il n'est pas tolérable que les citoyens soient traités comme des enfants.
Utilisateur anonyme
10 février 2012, 17:12   Re : La dépossession
(Message supprimé à la demande de son auteur)
10 février 2012, 17:16   Re : La dépossession
Cher Marcel, votre intervention résume parfaitement et fort simplement ce que j'ai voulu dire. Merci !
10 février 2012, 17:22   Re : La dépossession
Le PI serait donc pour le droit de mal penser (comme lui), c'est-à-dire contre les lois liberticides (Gayssot, etc.), mais contre le droit de mal parler et pour l'application de lois... logocides ? On pourrait donc nier la Shoah sans crainte de poursuites judiciaires, mais on ne pourrait pas parler l'arabe, le ladino, le farsi, le turc, que sais-je encore, dans la nouvelle République in-nocente ?
10 février 2012, 17:41   Re : La dépossession
Impraticable : c'est faux. Tous les cas particuliers que vous imaginerez ne seront que des... cas particuliers. Il en va ainsi de toute loi. L'hypothétique grand-mère chinoise n'est pas le problème. Ce qui nous empêche, s'agissant de la burka, par exemple, ce n'est pas la grand-mère marocaine.

Ce n'est pas très "finkielkrautien", comme approche, si vous me permettez l'expression. C'est sans doute très cohérent, très logique, puisque rien n'est plus logique de pousser une idée jusqu'au bout, mais je ne vois pas en quoi la prise en compte du cas particulier déshonorerait le politique. Au contraire, elle me semble constituer une barrière contre le despotisme. "Laisser le reste aux mœurs", j'aime beaucoup cette expression de Marcel Meyer, car elle souligne que la politique ne peut pas tout, ne peut pas intervenir partout, n'a pas tout loisir d'encadrer dans ses moindres détails la vie d'un peuple.

Une telle loi (ou Loi), si elle entrait en vigueur, vous donnerait des envies d'apprendre l'arabe ou de parler publiquement avec un ami dans une langue imaginaire rien que pour faire partie des grains de sable qui grippent la machine et pour poser des problèmes à une autorité publique qui ne dédaignerait pas d'outrepasser ses prérogatives en méprisant les cas particuliers.
Utilisateur anonyme
10 février 2012, 18:00   Re : La dépossession
Une langue à la syntaxe défaite sera-t-elle dite étrangère ? Une langue dont le taux d'emprunt à une autre langue, par exemple l'anglais, dépasse, mettons, les 20%, sera-t-elle dite étrangère ?

Plus sérieusement, il est évidemment impossible et inopportun d'interdire de converser à voix basse dans une langue étrangère, de même qu'il n'est pas envisageable de sanctionner les personnes dont la voix porte un peu trop. La loi voudrait donc sanctionner ni l'étrangèreté de la langue ni le niveau de la voix mais l'alliance des deux : or, la majorité de ceux qui parlent une langue étrangère avec quelque ostentation, du moins sans saisir ni sentir l'importance de la discrétion, sont clairement identifiés — l'ostentatoire palabre est la norme en pays chauds. La loi n'est donc pas assez générale pour que son universalité soit obvie sinon incontestable.
10 février 2012, 18:27   Re : La dépossession
Naturellement cher Marcel, je ne conteste pas ce que vous dites. C'était presque une boutade de ma part...

Cela dit, comment devrait-on faire au juste, concrètement, pour faire évoluer le contexte général ? Le conducteur de bus qui demande à un bruyant passager (adulte) de faire cesser le bruit afin ne pas nuire aux autres occupants du véhicule, ces derniers n'osant broncher mais n'en pensant pas moins, ce conducteur outrepasse-t-il ses droits ? Infantilise-t-il le nocent, ou bien le remet-il à sa juste place (à ses risques et périls) ?
Utilisateur anonyme
10 février 2012, 18:29   Re : La dépossession
(Message supprimé à la demande de son auteur)
10 février 2012, 18:31   Re : La dépossession
L'assimilation passe bien entendu par l'adoption de la langue du pays, cher Didier. Mais cette adoption a toujours été progressive et n'est en général complète qu'après une génération. Il faut évidemment promouvoir tout ce qui la favorise et abandonner tout ce qui lui est un obstacle : commençons donc par supprimer totalement les cours de langues d'origine donnés dans les écoles françaises aux enfants d'immigrés, un vrai scandale et une imbécillité, et multiplions les cours de langue, d'histoire et de civilisation françaises — à condition de pouvoir les faire donner par des gens qui ne soient pas des renégats de la patrie : là aussi, le changement passe d'abord par nous-mêmes.
Utilisateur anonyme
10 février 2012, 18:36   Re : La dépossession
(Message supprimé à la demande de son auteur)
10 février 2012, 20:04   Re : La dépossession
Le rapport de forces dont vous parlez me semble à long terme devoir être mieux combattu par les solutions qu'avance Meyer que par un surcroît de tatillonerie policière sans aucune utilité. Quand ils voudront se parler en arabe ou en wolof ils attendront que la police ait le dos tourné, c'est aussi simple que ça. Cette loi, loin de prendre les choses à la racine, aurait pour seul effet de sauver les apparences, seulement les apparences.
10 février 2012, 20:13   Re : La dépossession
Une des principales tares de notre société, c'est qu'elle ne sait plus appliquer la loi. Nous avons beaucoup trop de lois, ordonnances et règlements, parfois contradictoires, souvent irréalistes, appliqués par des gens manquant de fermeté : de la souplesse, il y en a trop, là où il faudrait au contraire de la rigueur. Mais restaurer la rigueur de la loi n'est possible que si elle est simple, claire et ne crée pas, ou de façon très marginale, des cas limites, litigieux, absurdes, appelant des exceptions qui deviennent vite la règle.

« Avec cela, nous voilà certainement sur le chemin d'un redressement rapide de la situation... Soyons un peu réalistes : nous n'en sommes plus là, et de très loin. »
Le fait est que nous en sommes toujours là, ces cours sont toujours donnés et constituent un signal fort.
Les supprimer (annonçons-le) constituera également un signal fort. C'est en multipliant des signaux de ce type que nous pourrons progresser.

L'interdiction du foulard à l'école et de la burka dans l'espace public ont été efficaces parce que à la fois à peu près consensuelles (si l'on néglige les aboiements de la bien-pensance officielle qui avaient fait exploser le braillomètre) et faciles à appliquer parce que les contraventions sont très simples à voir.
10 février 2012, 20:14   Re : La dépossession
Euh s'en prendre aux parlers divers dans les rues, n'est-ce pas surtout s'attaquer aux effets ?
Or ce qui importe - et emporte dans l'analyse faite par l'In-nocence - c'est bien plutôt la considération des causes, voire de celles-ci au niveau le plus profond.
Les causes ? Parmi icelles, la mort lente de la foi des Européens en leurs propres valeurs, qui sous ses différentes formes entraîne tout le reste...
Utilisateur anonyme
10 février 2012, 20:15   Doute
Citation
Stéphane Bily
Cette loi, loin de prendre les choses à la racine, aurait pour seul effet de sauver les apparences, seulement les apparences.

Et si, cher Stéphane, la civilisation, et par suite la civilité, étaient justement une question d'apparence ? Je songe à ce livre dont l'auteur m'échappe, Éloge du paraître...
10 février 2012, 20:16   Re : La dépossession
Marcel, parfois il me semble qu'il faudrait remplacer bon nombre de ces lois par de simples "conseils de sages", qui régleraient les problèmes à la tête du client, par discussion et décision collégiale. Cette prise de pouvoir par une machine judiciaire qui ne se réfère presque plus au sens commun, mais à des juxtapositions de textes abscons, est un fléau, dont on analyse mal l'étendue.
10 février 2012, 20:20   Re : La dépossession
Léo, vous tombez dans le panneau, pardonnez-moi l'expression. Je ne suis pas sûr que l'Eloge du paraître contienne un éloge de la "politique de surface". Il faut entendre "sauver les apparences" dans le sens premier, populaire, du terme ; il faut en somme qu'ayant pris connaissance du renversement camusien vous reveniez à votre point de départ.
Utilisateur anonyme
10 février 2012, 20:45   Re : La dépossession
Stéphane, j'avais évidemment entendu l'expression « sauver les apparences » dans son sens premier, mais je jouai sur les mots, comme vous l'aviez compris. Et puisque les mœurs concernent d'abord la surface des êtres, je jouerai une fois de plus sur les mots : l'Éloge du paraître, en effet, aborde plus volontiers l'auguste "politique de la surface" que l'inutile « politique de surface » : non ce qui sauve les apparences mais ce qui soigne l'apparence.
Utilisateur anonyme
10 février 2012, 21:00   Re : La dépossession
J'ajoute que cette loi, que vous taxez de « politique de surface », relèverait peut-être davantage d'une politique de symbole : songez au fait que le grec συμβολον signifiait « signe de reconnaissance (objet coupé en deux, dont deux personnes conservaient chacune la moitié), jeton ; signe d'une convention, signe de ralliement. »
Utilisateur anonyme
10 février 2012, 21:03   Re : La dépossession
Shibboleth.
Utilisateur anonyme
10 février 2012, 21:13   Re : La dépossession
(Message supprimé à la demande de son auteur)
10 février 2012, 21:24   Re : La dépossession
Ah ne vous étonnez pas, aussi, d'être au plus bas, on commence par condescendre au dialogue avec des âmes sensibles, et alors c'est la porte ouverte à toutes les dérives.
10 février 2012, 21:34   Re : La dépossession
Par quoi l'on peut sans trop de peine imaginer pourquoi Richard Millet, si réellement pétri du sentiment de la fierté de sa race, et ce qui en constitue les caractéristiques, refuse absolument de faire siens quelques traits d'une mentalité FN emblématique : à l'endroit des deux iraniennes dont je parlai précédemment (elles ont réellement existé), parlant doucement en farsi dans l'autobus, l'as vociférant du portable gueulerait brutalement :
— Héé les deux là !! Ici on est en France !! On parle français !!
10 février 2012, 21:41   Re : La dépossession
Didier,


Cette proposition et ces enchaînements me font penser au roman "Les dieux ont soif", prenez grade au caractère terrible de la vertu...

Trop de rigueur, trop de rigidité, et un résultat qui effare quand on pousse la logique au bout...
Utilisateur anonyme
10 février 2012, 22:11   Re : La dépossession
(Message supprimé à la demande de son auteur)
10 février 2012, 22:38   Re : La dépossession
Moi ce qui m'effare, c'est la situation réelle, et qu'on s'aveugle si volontiers à son sujet.
Surtout dès lors qu'il s'agit de prendre le problème à bras le corps.
10 février 2012, 22:41   Re : La dépossession
Citation
Didier Bourjon
Cela dit, je n'ai guère envie de vous répondre, et tout aussi peu de jouer le jeu de ce fil, où je vois l'In-nocence au plus bas.

Je ne trouve pas que le débat soit particulièrement indigne ou inintéressant, cher Didier ! Ne prendriez-vous pas trop à cœur cette proposition de proposition, qui semble pourtant montrer quelques failles, et ne seriez-vous pas finalement la véritable âme sensible dans cette histoire ?
10 février 2012, 22:48   Re : La dépossession
Ce qui m'étonne et me chagrine un peu, cher Didier, c'est que vous semblez ne pas vous apercevoir que la "mesure" proposée a pour conséquence de contraindre brutalement ce même "reste" que l'In-nocence se prévaut de vouloir défendre, en forçant les gens à être ce qu'ils sont censés être, sans reste possible.
Si une politisation trop énergique de l'In-nocence conduit à son contraire de façon trop manifeste, vous sapez à la racine le motif idéologique même qui vous motive.
La proposition selon laquelle sera déclarée hors-la-loi toute personne qui parlera une langue étrangère dans l'espace public est trop attentatoire, trop violente, trop policière dans ses effets collatéraux inévitables, pour ne pas être terriblement nocente.
Utilisateur anonyme
11 février 2012, 07:55   Re : La dépossession
(Message supprimé à la demande de son auteur)
11 février 2012, 09:41   Re : La dépossession
Je n'ai pas l'impression d'esquiver le débat. Au reste, vous ne répondez pas à mon dernier message (20:13).
Utilisateur anonyme
11 février 2012, 09:47   Re : La dépossession
Ce qui m'étonne, me chagrine ou m'effare (comme vous voudrez, je n'ai pas l'envie de trouver un autre terme, donc je reprends ceux employés ci-dessus), c'est qu'on avance l'inapplicabilité d'une telle loi ou son despotisme !

Il me semblait que si beaucoup de lois doivent évidemment être appliquées à la lettre par l'autorité publique, une partie d’entre-elles participent plutôt de l'esprit et sont avant tout destinées à être respectées par les citoyens eux-même. La possible application de ces lois, de par leur existence, renforce seulement mais surtout légitime les réactions, les attitudes à tout le moins, que les citoyens pourraient – devraient – avoir pour maintenir la civilité, la civilisation.
11 février 2012, 10:05   Re : La dépossession
Voilà qui paraît de bon sens (l'intervention de M. Beau): pareille loi devrait dans ses décrets d'application détailler, affiner les modalités de son interprétation. Il se pourrait par exemple que son application stricte par la puissance publique ne soit à prévoir que lors de déclarations publiques qui ne pourront être données en arabe ou dans toute autre langue des néo-colons lors de manifestations à caractère religieux ou politique que ceux-ci organisent à Paris ou ailleurs. On peut même envisager que pareille loi soit reprise par l'UE. Donc, plus de "Allah Akbar" gueulé à tue-tête par des barbus hystériques tendant le poing devant un édifice public symbolique du pays qu'ils entendent déciviliser, par exemple.
Utilisateur anonyme
11 février 2012, 10:19   Re : La dépossession
(Message supprimé à la demande de son auteur)
11 février 2012, 10:44   Re : La dépossession
On risque en effet de tourner en rond. Ce n'est pas dramatique en soi. Je vous prie cependant de considérer ceci : si ici, parmi les gens qui sont proches de nous et de nos idées, cette proposition soulève un tel émoi — émoi que vous ne devriez peut-être pas accueillir de façon sarcastique et indignée —, qu'en serait-il ailleurs ? Je ne crois pas que ce soit ainsi qu'on rassemblera les Français autour de l'idée qu'il faut sauver la France.

Francis : ce que vous décrivez est une prise de parole publique. C'est très différent d'une conversation tenue, même dans dans l'espace public, entre personnes privées. Il ne serait pas absurde à mon avis que soient interdits en effet les discours, prêches, slogans de manifestations en langues étrangères dans l'espace public. Ce serait à peser soigneusement, notamment au regard de la distinction précise entre espace public et privé. il faudrait aussi, à supposer que les édifices religieux soient tous considérés comme des espaces publics, distinguer entre les harangues et les prêches d'une part, la liturgie de l'autre (en arabe, hébreu, hindi, grec ou latin).
11 février 2012, 11:01   Re : La dépossession
Il me semble qu'il y a une différence entre trois formes d'usage d'une langue étrangère dans un pays :

- le culte, privé ou public : la Constitution garantit la liberté de croyance, l'Etat doit veiller à ce que cette liberté soit effective (possibilité de trouver des lieux de culte) et n'empiète pas sur la liberté des autres (pas de prières de rue ou de processions hormis après autorisation spécifique). Dans ce cadre, l'Etat n'a pas à se mêler de la langue utilisée ;

- les conversations de personnes privées entre elles : le problème n'est pas la langue utilisée, mais le tort fait aux autres. Si, dans un bus, deux vieilles dames discutent en arabe, cela ne dérange pas les passagers, si deux jeunes gens hurlent en français d'un bout du bus à l'autre pour s'interpeller, cela dérange tout le monde ;

- les réunions politiques et discours publics divers : ils doivent être en français, pour des raisons d'ordre public. Dans mon esprit, un meeting en basque par des sortes d'ettarras (comment cela s'écrit-il ?) mérite autant de "gaz poivré" (traduction ! traduction !) que l'imam Machin haranguant ses troupes, quand bien même le basque est une langue traditionnelle.
11 février 2012, 11:01   Re : La dépossession
Cher Didier, excusez-moi de ne pas être d'accord, pour une fois avec vous. Je partage votre détermination et comprends très bien sa conséquence logique : dans l'absolu, cette interdiction serait parfaite, mais je crains, moi aussi, qu'elle ne soit, en pratique, contre-productive. Et puis il faudrait alors aussi interdire aux Corses, par exemple, de parler corse entre eux dans les lieux publics ce que beaucoup font encore, en Corse. J'imagine ce que serait leur réaction ...
11 février 2012, 11:22   Re : La dépossession
"Si on ne l'a pas lu ou compris, alors il faut se poser quelques (bonnes) questions."

Parmi ces questions, souffrez d'entendre, cher Didier, que celle touchant à la rédaction de la proposition de proposition est pour le moins à se poser. Telle qu'il se présente, ce texte prête à confusion. La précision de Francis relative aux prises de position publique, prêches et autres, par exemple, n'apparaît pas dans le texte que vous avez mis en ligne et la réaction des uns et des autres (que, pour ma part je trouve très bien exprimée par Marcel) ne relève pas de la sensiblerie mais d'une très légitime interrogation.
11 février 2012, 11:23   Re : La dépossession
La France s'est dotée de seize ou dix-sept (peut-être dix-huit) constitutions en un peu plus de deux siècles. Il a fallu attendre la réforme constitutionnelle de 1992 (réforme votée avant le référendum sur le traité de Maastricht et pour rendre compatible la constitution de la Ve République avec ce traité) pour que soit introduite dans un texte constitutionnel la mention d'une langue "officielle".
L'article 2 stipule : "le français est la langue de la République"; il n'est pas dit que c'est la langue de la France (ce qui aurait été une contrevérité), mais de la seule "république", ce terme étant entendu dans le sens qu'il avait au XVIe siècle par exemple - tout ce qui relève de la "chose publique", c'est-à-dire des pouvoirs publics.
Aller au-delà est concevable évidemment, mais rendre le français obligatoire dans l'espace public (rues, moyens de transports, conversations entre individus... : personnellement, je ne supporte pas d'entendre dans un train ou dans un bus des gens converser - et toujours à haute voix - en dialectal maghrébin ou en dioula ou en bambara ou en turc - ce qui est une marque de discourtoisie à l'égard des autres voyageurs) me paraît relever d'une société totalitaire.
11 février 2012, 11:38   Re : La dépossession
Dans le métro toulousain une voix féminine annonce les stations, d'abord en français puis en "occitan". C'était une revendication des séparatistes locaux qui rêvent d'une Europe des régions. Pour Capitole ou Palais de Justice, ça passe encore mais pour Jean Jaurès ou Jeanne d'Arc, cela fait sourire. Imaginez Trois Cocus en arabe...
11 février 2012, 11:57   Re : La dépossession
Les "Trois cocus" m'ont toujours fait penser que les Français, outre le fait d'être nuls en géographie, l'étaient aussi en mathématiques, à moins que les trois cocus ne soient qu'une délégation.
11 février 2012, 12:01   Re : La dépossession
Ce à quoi le cardinal Saliège aurait répondu : "Heureuse ville qui n'en a que trois !"

En vérité, c'est une déformation de coucou.
11 février 2012, 12:08   Re : La dépossession
Oui, comme dans "Canto cocut" !

Saliège faisait l'objet d'une étrange haine de la part d'un étudiant toulousain qui, d'après ma mère, arpentait la fameuse BU ancienne mode, les poches lestées de bouteilles de bière qu'il faisait passer pour des grenades, déclamant qu'il allait assassiner Mgr Saliège.

Sa marche homicide vers Saint-Etienne a connu une brusque inflexion vers Marchand (ou Balma, je ne sais), où il doit être encore s'il n'est pas mort.
Utilisateur anonyme
11 février 2012, 12:13   Re : La dépossession
En somme, l'esprit de cette loi l'emporte sur sa lettre. Néanmoins, je voudrais faire remarquer que dans certaines situations, qui deviennent peut-être majoritaires, il est préférable de ne pas comprendre ce que ses voisins de bus, de métro ou de table se disent tant il est devenu rare d'entendre quelque chose de sensé ou d'intéressant, de surcroît lorsque la langue faillit — le bruit (au sens de la théorie de l'information : « les perturbations aléatoires de toutes sortes »), si l'on est en train de réfléchir voire de rêvasser, est plus important s'il est interprétable, puisqu'il est très difficile de se rendre tout à fait imperméable au sens.
11 février 2012, 12:19   Re : La dépossession
"le bruit (au sens de la théorie de l'information : « les perturbations aléatoires de toutes sortes »), si l'on est en train de réfléchir voire de rêvasser, est plus important s'il est interprétable, puisqu'il est très difficile de se rendre tout à fait imperméable au sens. "
Tout à fait d'accord. Je ne sors quasiment plus sans mes oreillettes.
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