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Quand l'Education Nationale se défausse sur la maladie

Envoyé par Marie Bal 
Un nombre effarant d’enfants sont catalogués « dyslexiques » et suivent des séances de rééducation chez l’orthophoniste. Nombre d’entre eux prennent de la Ritaline pour hyperactivité. J’ai donc mené mon enquête qui a conduit à la rédaction de ce petit livre. Ce qui m’est apparu comme une évidence, c’est qu’on n’interroge jamais les causes des difficultés d’apprentissage de la lecture. On en fait un problème médical qui doit être pris en charge comme tel, ainsi l’école ne serait pas responsable ! (...)
Les ministres de droite n’ont pas voulu ou réussi à imposer les changements nécessaires et attendus par une bonne partie de la population par crainte des syndicats. Ces derniers ont appelé les enseignants à la désobéissance lorsque Gilles de Robien avait courageusement établi par décrêt, le retour à la méthode syllabique. On se demande comment il est possible, dans un pays démocratique, que l’autorité d’un ministre soit ainsi bafouée ! La droite, qui ne veut pas être en reste sur le discours « progressiste » et vide de la gauche et des pédagogistes, reprend à son compte des formules lénifiantes sur l’enseignement individualisé, la discrimination positive, la rénovation pédagogique. Luc Chatel, dernier ministre en date, utilise la même novlangue en affirmant : « Il faut passer de l’école pour tous à l’école pour chacun », formule que ne désavouerait pas le PS.

Source
Hélas !

La nomination, par Sarkozy, de l'"Archevêque" à la place de Gilles de Robien et la suspension immédiate des réformes de celui-ci avaient été pour moi le premier signe annonciateur de la grande déception qui allait suivre.
Je vous avoue que l'absurdité du discours actuel me laisse sans voix. Même en face de leur échec, allant jusqu'à remplacer des méthodes qui ont fait leur preuve par des séances d'orthophonistes coûtant toujours plus cher à la sécurité sociale, et déroutant parents comme enfants, ils continuent de plus bel sur leur lancée. Nul part ou presque on ne leur oppose de résistance, et en tout cas aucune qui se fasse entendre sérieusement.
Nous pouvons lire aussi ceci: Pierre Bénichou, homme de lettres, a été remercié par Sciences Po parce qu’il parlait de Flaubert, Rimbaud ou Labruyère… au motif que « c’était une insulte à l’égard des étudiants qui n’ont pas cette culture là ! » Cela nous donne une idée du niveau des connaissances à venir. Et, quand Pierre Bénichou déclare dans son interview au Nouvel Observateur que les étudiants ne savent rien (de la littérature), on lui rétorque : – « Bien sûr qu’ils ne savent rien, et alors ? Ils savent des choses que nous ne savons pas. Ils ont leur langage, leur culture. Ce qu’ils veulent, ce sont des conseils pratiques ! » sans qu'aucune réaction n'ait eu le moindre écho.

Je me demande si s'en étonner ne deviendra pas bientôt un crime.
C'est grave. Jean-Michel, il faut faire quelque chose.
Utilisateur anonyme
18 mai 2012, 16:15   Re : Quand l'Education Nationale se défausse sur la maladie
S'es ki sa, Flow-ber, Rhin-beau et L'arbre-uyèr ?
Des vieux inaptes aux travaux pratiques.
Utilisateur anonyme
18 mai 2012, 16:34   Re : Quand l'Education Nationale se défausse sur la maladie
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Vu sur Fr3 Midi-Pyrénées les épreuves de l'option du bac pêche à la truite, le bichonnage de la mouche et tout et tout.
Cher Didier Bourjon

Il semble qu'à Ouest France on pratique également l'exercice physique : l'article que vous donnez en référence a été écrit avec les pieds.
C'est sûr, c'est pas facile de "gérer son corps" et "d'apprivoiser l'espace", avec tous ces corps ingérables et ces espaces rebelles partout!
Attends Mounir Diskau c'est quand même trop cool.
Citation

Nous pouvons lire aussi ceci: Pierre Bénichou, homme de lettres, a été remercié par Sciences Po parce qu’il parlait de Flaubert, Rimbaud ou Labruyère… au motif que « c’était une insulte à l’égard des étudiants qui n’ont pas cette culture là ! » Cela nous donne une idée du niveau des connaissances à venir. Et, quand Pierre Bénichou déclare dans son interview au Nouvel Observateur que les étudiants ne savent rien (de la littérature), on lui rétorque : – « Bien sûr qu’ils ne savent rien, et alors ? Ils savent des choses que nous ne savons pas. Ils ont leur langage, leur culture. Ce qu’ils veulent, ce sont des conseils pratiques ! » sans qu'aucune réaction n'ait eu le moindre écho.

Cette "information" est vraiment difficile à croire. Est-ce que Jean-Michel Leroy peut nous la confirmer ?
Utilisateur anonyme
18 mai 2012, 18:09   Re : Quand l'Education Nationale se défausse sur la maladie
Hélas, tout cela est très vrai, cher Werner. Mais c'est déjà assez ancien ; je crois que cela remonte à la fin de l'année 2011. Pierre Bénichou avait été recruté par SciencesPo pour donner des cours de culture générale à des étudiants de l'école de journalisme de l'Institut. Il a évoqué en cours le poète espagnol Federico García Lorca, inconnu des élèves. Il a brimé cette lacune, ce dont les élèves se sont plaints. La suite est connue.
Je confirme : j'avais lu l'article de Pierre Bénichou dans le Nouvel Observateur datant du début de l'année 2012. J'en avais également parlé sur ce fil (extrait d'une émission de Laurent Ruquier dans laquelle Bénichou relate sa mésaventure).

Vous pouvez lire l'article ici : [lafautearousseau.hautetfort.com]
À mettre à l'actif du Cher disparu.
La réalité dépasse la fiction.
Le plus désolant, d'une façon générale, c'est le rejet du bonheur, du plaisir que procure la fréquentation de romanciers, de poètes, d'artistes, etc. Cette espèce de misérabilisme rampant et satisfait.
Quand une société ne peut pas enseigner, c'est que cette société ne peut pas s'enseigner ;
c'est qu'elle a honte, c'est qu'elle a peur de s'enseigner elle-même. Une société qui
n'enseigne pas est une société qui ne s'aime pas.


Charles Péguy
Utilisateur anonyme
18 mai 2012, 18:40   Re : Quand l'Education Nationale se défausse sur la maladie
Les armes de Satan c'est la sensiblerie,
C'est censément le droit, l'humanitairerie,
Et c'est la fourberie et la ladrerie ;
[...] Les armes de Satan c'est la criaillerie,
Le vote, le mandat et la suffragerie,
Et l'avocasserie et la haranguerie.


Charles Péguy, cité par Richard Millet en exergue de la Fatigue du sens.

Ça, à SciencesPo, il y a.
Élève Leroy, vous me réciterez ça pour lundi :

Sainte Barbe m’a dit : fais de moi ton modèle,
À mes enseignements il faut être fidèle,
À mon nom symbolique il faut être fidèle.

Sainte Barbe m’a dit : fais de moi ta chandelle,
Et je te blanchirai comme une eau de javel (le),
Et je te soutiendrai de toute ma ficelle.

Sainte Barbe m’a dit : fais de moi ta cervelle,
Tu es mon damoiseau, je suis ta demoiselle,
Et je te donnerai toute une clientèle!

Sainte Barbe m’a dit : fais de moi ta nacelle,
Pour soutenir ton nom fais de moi ta bretelle,
Pour bien mener ta barque accepte ma tutelle.

Sainte Barbe m’a dit : fais de moi ta femelle,
Sainte Barbe m’a dit : fais de moi ta chamelle,
Sainte Barbe m’a dit : mange dans ma gamelle.

Sainte Barbe m’a dit : tète après ma mamelle,
Sainte Barbe m’a dit : ton âme m’est jumelle,
Sainte Barbe m’a dit : marche sur ma semelle.

Sainte Barbe m’a dit : fais de moi ta flanelle,
Sainte Barbe m’a dit : sois mon polichinelle,
Sainte Barbe m’a dit : chante ma ritournelle.

Sainte Barbe m’a dit : prends-moi pour haridelle,
Sainte Barbe m’a dit : mets tout en kyrielle,
Répète chaque mot, répète pêle-mêle.

Sainte Barbe m’a dit : tourne la manivelle
Pour mélanger l’orgeat avec le caramel (le),
Le miel de la mystique avec le miel du zèle.

Sainte Barbe m’a dit : sois celui qui emmielle.
Utilisateur anonyme
18 mai 2012, 18:52   Re : Quand l'Education Nationale se défausse sur la maladie
C'est barbant !
Utilisateur anonyme
18 mai 2012, 18:52   Re : Quand l'Education Nationale se défausse sur la maladie
Citation
M. Petit-Détour
Attends Mounir Diskau c'est quand même trop cool.

Mounir Diskau, Donna Summer, la loi des séries s'abat sur le dancefloor...
Utilisateur anonyme
18 mai 2012, 18:53   Re : Quand l'Education Nationale se défausse sur la maladie
Nous sommes orphelins.
Cet article de Pierre Bénichou est terrible.

Entre parenthèses, on voit que la distinction entre Amis du désastre et défenseurs de la civilisation n'a pas grand-chose à voir avec l'opposition droite-gauche — en tout cas que ce n'est pas si simple.
Citation
Marc Briand
Vu sur Fr3 Midi-Pyrénées les épreuves de l'option du bac pêche à la truite, le bichonnage de la mouche et tout et tout.

Je suppose que c'est une blague quand même !
Utilisateur anonyme
18 mai 2012, 19:49   Re : Quand l'Education Nationale se défausse sur la maladie
Oh, vous savez, chère Véra, ces derniers temps, il y a un peu de tout parmi les épreuves du Baccalauréat.
Utilisateur anonyme
18 mai 2012, 19:50   Re : Quand l'Education Nationale se défausse sur la maladie
Entre les langues exotiques, les options, les spécialités techniques, le théâtre, la musique...
Non, chère Vera, je me suis pincé très fort, ce n'est pas une blague.
video: [www.pluzz.fr]
C'est tout de même une sorte de discrimination positive pour le candidat interrogé, qui n'a pas l'air très éveillé. Le "crétin chimiquement pur" a de l'avenir.
A quand les options "pétanque", "force basque", "baby-foot" ou "jeu vidéo" ?
Quand on vous disait que ces "jeunes" en savaient plus que vous ne croyiez !
Utilisateur anonyme
19 mai 2012, 12:15   Re : Quand l'Education Nationale se défausse sur la maladie
Le terme de crétin est très bien choisi :

Oui Agrippa, on peut dire qu'à un jour près, le Diskau est mort avec sa Reine.
Je suis sidérée. Mieux vaut en rire ... Il est vrai que c'est ainsi que les jeunes Français se préparent ardemment à la guerre économique contre les pays émergents où je doute que l'on perde son temps avec ce genre de bagatelles.

A propos d'Education nationale, quelqu'un a-t-il saisi ce que souhaite faire Peillon en revenant à la semaine de cinq jours ?

J'avais d'abord compris que les enfants auraient quatre heures hebdomadaires en plus afin de pouvoir terminer le programme de façon plus sereine. Or, j'ai cru comprendre que si cette modification était mise en place, les cours se finiraient à 15h30. Donc il n'y aurait pas davantage d'heures de classe. A moins de raccourcir les grandes vacances ... En outre, que feraient les enfants à partir de 15h30 ? Hormis les femmes au foyer, personne ne peut venir les chercher si tôt.

Ils resteraient à l'école à faire du périscolaire ? C'est-à-dire des "activités" menées par des assistants d'éducation sans formation ? La grande récréation en un sens ...

Et dans quels locaux ? Dans quelles infrastructures ?

Encore une usine à gaz, je crois ...

Qu'en pensez-vous ?
Utilisateur anonyme
19 mai 2012, 13:47   Re : Quand l'Education Nationale se défausse sur la maladie
En soi, le fait d'éviter que les chères têtes blondes (!) aient de trop longues journées n'est peut-être pas mauvais. Cependant, quand ce genre de mesure est couplé à du socialisme scolaire (le parascolaire dont vous parlez), ça redevient assez vite du gâchis, de la perte de temps, de l'abrutissement...
Citation
Jean-Michel Leroy
En soi, le fait d'éviter que les chères têtes blondes (!) aient de trop longues journées n'est peut-être pas mauvais. Cependant, quand ce genre de mesure est couplé à du socialisme scolaire (le parascolaire dont vous parlez), ça redevient assez vite du gâchis, de la perte de temps, de l'abrutissement...

Les enfants n'ont pas de trop longues journées à cause de l'école. Ils commencent à 8h30, ont une coupure de 11h30 à 13h30 et finissent à 16h30. Ce n'est pas la vie de petits Oliver Twist !
Ce qui rend leurs journées longues, c'est le fait que les parents ne peuvent pas (sauf rares exceptions) venir les chercher à 16h30, voire les déposent dès 8h00 à l'école. Faire finir les cours plus tôt ne fera qu'empirer la situation.

Et puis soyons lucides : dans certains milieux, force est de constater que c'est l'école qui seule remplit le rôle de socialisation, normalement dévolu aux familles. Lâcher certaines "têtes blondes" dans la "nature" si tôt dans l'après-midi va donner du mal aux pédagogues de la gendarmerie ...
Utilisateur anonyme
19 mai 2012, 14:17   Re : Quand l'Education Nationale se défausse sur la maladie
Je crains en effet que l'idée de vouloir introduire un système à l'allemande (cours le matin et liberté l'après-midi - dont l'Allemagne revient de plus en plus d'ailleurs) ne soit, dans l'état actuel de la société, pas vraiment désirable.
Quant on voit à quelles familles, à quels milieux des enfants innocents peuvent être livrés, on se dit qu'ils sont mieux à l'école.
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