En théorie, les enseignants sont, de tous les salariés, les mieux protégés en cas d'agression sur leur lieu de travail. L'Etat assume ses responsabilités d'employeur et fait poursuivre par la justice les agresseurs, souvent condamnés à de la prison ferme et, au civil, à payer de forts dommages et intérêts aux enseignants agressés. Que des policiers, qui sont statistiquement bien plus souvent agressés que les enseignants, et parfois tués, dans l'exercice de leur mission, souscrivent une assurance complémentaire se comprend - de même les conducteurs d'autobus, les facteurs, les convoyeurs de fonds. De plus les enseignants agressés sont couverts, en cas de blessure, par leur mutuelle et ont droit à de nombreux jours de congé maladie.
En bref, il n'y a pas d'augmentation statistique des agressions qui puisse justifier l'ajout aux contrats MAIF d'une garantie supplémentaire et les enseignants agressés ne sont pas très nombreux, si on rapporte leur nombre à celui des 900000 (environ) enseignants en activité.
En réalité, ce que cache cette garantie nouvelle et tout le tintouin qui l'accompagne, c'est une affaire juteuse. 500000 enseignants auraient déjà souscrit cette garantie nouvelle, dont le montant annuel est de 50 € (40 € ?). Cela fait une recette (provisoire) de 25 millions d'€ qui vont entrer dans les livres de comptes de la MAIF et sans doute contribuer à équilibrer les comptes. Comme il y a près d'un million de salariés dans l'Education Nationale (enseignants, femmes de ménage, employés de cantine, parascolaire, FOL, FCPE, etc.), la MAIF dispose d'un gisement potentiel de 50 millions d'€ auquel elle aura vite accès grâce à la publicité gratuite faite par les media . Elle versera de 2 à 3 millions d'€ par an aux enseignants agressés qui ont souscrit cette garantie (dépenses d'avocat - mais il est prévu que l'Etat prenne à sa charge les frais de défense d'un fonctionnaire agressé sur son lieu de travail, compensation des dommages, mais l'agresseur, condamné au civil, en paiera une grande partie, etc.); elle empochera le reste. Pour la MAIF, cette garantie est une poule aux oeufs d'or. Elle pourra ainsi continuer à offrir à ses salariés des avantages qui dépassent l'entendement : nombreuses primes, horaires hebdomadaires réduits, x jours de congé en plus, vacances, etc., avantages qui rendent de plus en plus cher les polices d'assurance, ce qui explique que beaucoup de clients de la MAIF ont préféré s'assurer ailleurs plutôt que de continuer à entretenir cette usine à gaz, dont une des raisons d'être est de financer par la bande (colloques bidon, soutiens de toute sorte, journal d'entreprise sans intérêt) les militants et autres camarades du PS ou écolos ou PCF, qui se présentent aux élections, à quelque niveau que se situent les élections.