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« Touche-moi pas, tu m’salis ! » / « Elles sont où vos promesses ? »

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Comment les Français y causent à leurs Présidents, wallah !

De Nicolas Sarkozy à François Hollande, il semblerait que la foule n’ait plus aucune idée de la personne à qui elle s’adresse... Enfin, la personne. Quand on parle à ces hommes, on s’adresse à une fonction. Mais l’incarnent-ils, justement, la fonction ? L’homme transparait de plus en plus derrière le personnage (censément construit et en permanence projeté aux yeux de la population — et des étrangers). Comment voir Nicolas Sarkozy autrement que comme ce qu’il est : un voyou vulgaire et opportuniste ? Comment voir François Hollande autrement que comme ce qu’il est : un représentant de commerce de province ?

Quoi qu’il en soit, “les Français” commencent à chahuter le Président, ça commence à déraper un peu, le changement... La confiance des “Français” en François Hollande est la plus basse de toute la Vème République, après dix mois de mandat. La stratégie qui consistait à vendre du rêve normal a échoué. Attendons les municipales : on va rire...
Lors d’une conférence de Manuel Valls, durant les “journées du Havre” dont j’ai déjà parlé ici (je crois), j’avais été très frappé par la façon dont le public formulait ses questions au Ministre. Aucun souci “formel”, presque de la familiarité, limite du tutoiement. Et l’on se dit que les gens qui vont à ce genre d’événement “politique” ne sont pas des sous-prolétaires. Ce sont des gens informés, participant à la “vie de la cité”. Mais quand ils parlent, on dirait des loulous.
La faute en revient d'abord aux élus !

Monsieur Valls, pour reprendre votre exemple, participe à quelques émissions bien connues (Ruquier, Denisot, etc.) aux milieu de sportifs et/ou d'artistes du show-biz. Comment s'étonner que les gens lui parlent avec la même déférence ? Aujourd'hui on parle à un ministre comme l'on parle à une star de la télé ou du foot, c'est-à-dire comme à un ami, à un pote. Car nous sommes tous des potes, n'est-ce pas ? à l'heure où toute hiérarchie est discriminatoire, où tout jugement de valeur est une insulte.

Que monsieur Valls prenne conscience de la valeur de sa fonction, qu'il se conduise en ministre de la République, pas en cadre supérieur de je ne sais quelle entreprise du CAC 40, et peut-être sera-t-il mieux traité.

Je dis "peut-être" car j'ai bien conscience que le retour en arrière est impossible. L'émission Répliques consacrée à l'autorité en démocratie expliquait fort bien, à mon sens, ce ressenti qu'éprouve le commun des mortels face à un ministre, ressenti qui s'exprime parfois par le "t'es qui toi ?", "t'es qui pour parler sur ce ton-là", "t'es qui pour te la raconter comme ça ?" "Je t'ai vu l'aut' fois au grand journal et aux guignols, t'es qu'un bouffon !".

Quand on fait copain-copain avec le peuple, faut pas s'étonner qu'il te file une grande tape dans le dos en t'appelant "mon pote".
"Attendons les municipales : on va rire..."... : pas si sûr

[www.lefigaro.fr]
Petite remarque rigolote en passant:
En physique, deux surfaces égales, en face à face, composent un amplificateur.
1) deux surfaces de mica en face-à-face composent un amplificateur de courant (une capacité)

2) deux miroirs en face-à-face (confocal) composent un amplificateur de lumière



En résumé, un monde normal, composé de gens normaux, en face à face permanent, ce n'est ni plus ni moins qu'un extraordinaire amplificateur (à conneries).
Touche-moi pas... Au moins aussi savoureux que l'infect "Tu sais c'est qui?!" excité que je viens à l'instant d'essuyer.
Aujourd'hui, la CEDH va nous aider (comme toujours...) : "Casse-toi pov'con": le délit d'offense au chef de l'État devant la justice européenne

Mais avec un tel avocat, ce monsieur ne peut pas perdre :

Les juges européens appellent donc cela une "intervention satirique". Il me semble pourtant que la satire est bien autre chose.

Affichette "Casse-toi pov' con" : la France condamnée par la CEDH

La France a violé la liberté d'expression en condamnant pour offense à Nicolas Sarkozy l'homme qui avait brandi en août 2008 un écriteau en carton marqué du slogan "Casse-toi pov'con" lors d'une visite présidentielle à Laval, en Mayenne, estime jeudi la Cour européenne des droits de l'homme. La cour a jugé "disproportionné" le recours à une sanction pénale, qui risque, selon elle, d'avoir "un effet dissuasif sur des interventions satiriques qui peuvent contribuer au débat sur des questions d'intérêt général".

Hervé Eon, ancien conseiller général socialiste passé au Parti de gauche, avait détourné l'invective lancée quelques mois plus tôt par Nicolas Sarkozy lui-même à un visiteur du Salon de l'agriculture qui refusait de lui serrer la main. Au-delà de la question de l'opportunité des poursuites intentées par le procureur de Laval à l'encontre d'Hervé Eon, les juges de Strasbourg ont eu l'occasion de se prononcer sur la légitimité du délit d'offense au chef de l'Etat, inscrit dans la loi de 1881 sur la liberté de la presse et passible de 45 000 euros d'amende.

Dans le cas d'Hervé Eon, le parquet avait requis 1 000 euros d'amende, mais le tribunal avait préféré opter pour une peine de principe de 30 euros avec sursis, un choix confirmé en appel.
L'avocate d'Hervé Eon, Me Dominique Noguères, y voit elle aussi "une question de principe". "Même si la condamnation a été très légère, il est ahurissant que ce monsieur ait été arrêté et poursuivi en justice" pour offense au chef de l'Etat, estime l'avocate, rappelant que "le nom du président de la République n'était même pas cité" sur la pancarte litigieuse.

Les juges de Strasbourg avaient déjà poussé la France à abroger en 2004 un délit similaire, celui d'offense à chef de l'Etat étranger. Dans un arrêt de 2002 concernant Le Monde, ils avaient, en effet, estimé qu'il revenait à "conférer aux chefs d'Etat étrangers un privilège exorbitant", car leur seul statut leur permettait ainsi de se soustraire à la critique. Un argument repris par les détracteurs du délit d'offense au chef de l'Etat, qui y voient une survivance du crime de lèse-majesté et ont tenté à plusieurs reprises de l'abroger, au Sénat et à l'Assemblée nationale.
Sur le fond, je ne vois pas comment on peut critiquer la Cour.

Le plaignant s'est en effet borné à reproduire les propos tenus par le Chef de l'Etat, ce n'est pas la même chose que si le Chef de l'Etat était resté à sa place et s'était abstenu de les tenir et si le plaignant avait proféré une insulte.

Le Chef de l'Etat ayant prononcé ces paroles pour le moins inhabituelles pour une personne de sa condition ne peut guère s'étonner de les voir reproduites, en effet à titre de satire.
Je partage totalement l'approbation de Jean-Marc du Masnau mais il me semble qu'il faut aller plus loin dans les conclusions : M. Sarkozy est le Le Pen des années quatre-vingt, c'est-à-dire que son comportement nuit gravement aux thèses qu'il défend, même les meilleures.

Son retour en politique serait une catastrophe, alors surtout qu'il n'a pas démenti le fait qu'il envisageait, s'il renonçait à se présenter à la prochaine élection présidentielle, la possibilité de devenir "apporteur d'affaires pour le Quatar", ce qui serait, à mes yeux, un scandale sans précédent et sans égal dans l'histoire de la République française.
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