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Communiqué n° 1556 : Sur le silence croissant de la nature

Communiqué n° 1556, samedi 30 mars 2013
Sur le silence croissant de la nature

Le parti de l’In-nocence est accablé par la mise à mal accélérée des “paysages sonores” naturels, c’est-à-dire par la disparition progressive, et qui va s'accélérant, d’un nombre croissant de sons naturels, soit qu’ils ne soient plus émis, comme nombre de bruits d‘insectes disparus et de chants d’oiseaux éteints, soit que la rumeur toujours grossissante de l’humanité industrielle, bâtisseuse, aménageuse, défoliante ou “ludique” les couvrent et les rendent imperceptibles, de même que l'excès de lumières fait disparaître les étoiles, nous prive du spectacle du ciel et de la réalité de la nuit. On nous répète sur tous les tons que nous vivons une terrible crise et qu'il convient de faire des économies par tous les moyens. Un des premiers, des plus évidents et des plus salutaires de ces moyens serait de construire moins, de moins “aménager”, de ne pas encourager par des dispositions stupides l’augmentation de la population, de cesser de courir éternellement après une absurde “croissance” de tout, sauf de la culture, de la beauté, de la vie spirituelle et de l’in-nocence.
Et c'est encore bien pire si l'on compare l'état actuel de la nature avec la nature originelle, recomposé ici, par la réserve des Monts d'Azur :
ses chevaux de prjevalski (Takh) et ses bisons d'Europe.

"L'économie est un accessoire pour améliorer le vivant" :




"On touche ici à deux façons d'utiliser le monde ; une lui gardait sa magie, l'autre le saigne aux quatre veines."
(Giono, "Itinéraire de Manosque à Bargemon", in Provence)
Utilisateur anonyme
02 avril 2013, 15:20   Re : Communiqué n° 1556 : Sur le silence croissant de la nature
Cette arrogance de l'occidental voire de l'être humain à s'approprier ce qu'il ne lui appartient pas.
Notre espèce fut la dernière à apparaitre sur terre et ce sera elle qui la détruira.
"Le seul crime de l'Homme est d'être né" fait dire Calderon à l'un de ses personnages de "la vie est un songe" .
Au regard de ce qu'il pollue, je souscris presque. Je n'appartiens certes pas à la "deep écology" mais entre un "vert" même avec son idéologie soixante-huitarde rance et un crétin qui roule en 4x4, désolé je n'hésites pas!
Si l'homme avait fait preuve d'un conservatisme absolu, il traînerait toujours une existence précaire et misérable. À l'opposé, s'il bouleverse ses conditions de vie au point de bâtir un monde invivable, son existence redevient précaire et misérable. Devoir accepter n'importe quel changement au nom du fait que, si les hommes avaient refusé le changement, ils en seraient restés à l'âge des cavernes est donc un argument absurde. Que penserait-on en effet de quelqu'un qui dirait : "Monsieur Untel s'était construit une maison de deux étages, une demeure spacieuse pour lui et sa famille. Mais il ne s'est pas contenté de deux étages, il en a construit encore quarante, ou quatre cents, ou quatre mille, et il ne compte pas du tout s'arrêter là. Que trouvez-vous à y redire ? Il a procuré un abri aux siens, il continue." La tour insensée de monsieur Untel est condamnée à s'écrouler d'un instant à l'autre sur ses habitants, chaque nouvel étage ajoute à la menace, mais on en parle toujours comme d'un abri. Tel est bien le discours des apologistes du développement technique infini, avec cette circonstance aggravante qu'ils le tiennent devant un tas de décombres : la maison devenue tour insensée s'est déjà écroulée.
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Olivier Rey, Une folle solitude, Seuil.
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