Le site du parti de l'In-nocence
Au carrefour des Gobelins, passe la rue Broca, parallèle à la rue Pascal, et à la rue de la rue Glacière, laquelle court sans s'arrêter jusqu'au métro Saint-Jacques, ramonée (à l'époque où j'habitais là, par le bus 21). La rue Broca donne son titre à un joli livre de Pierre Gripari, dont le nom a été évoqué récemment ici. Entre les rues Broca et Pascal, des passages aux maisons basses, si basses que les toits de zinc en étaient visibles de la chaussée. Certaines étaient des ateliers d'artistes. Y séjournaient des étudiants argentins réfugiés de la dictature. A l'angle de la rue Glacière et du boulevard Arago : un magasin de produits "bio", quand ce n'était pas encore la mode, et non loin de là, un restaurant chinois, et un autre plus loin, sur le boulevard, Restaurant du Languedoc qui devait devenir plus tard un restaurant cambodgien (apporté là par l'afflux des réfugiés du polpotisme), à proximité d'un marchand de vin à l'enseigne inoubliable : Le Chevalier du Cep. Presque mitoyenne du marchand de vin, une bibliothèque petite mais renommée : la bibliothèque Glacière, fréquentée, disait-on, par Michel Foucault qui l'appréciait pour son calme. Je vois sur un plan qu'elle a été déménagée à Tolbiac.

Voici un témoignage de ce qu'est devenu ce quartier, en un billet qui vient de paraître sur le site de Résistance Républicaine :

I C I
Le quartier évoqué me semble plutôt être celui de Port-Royal (au sens élargi) car il est question de la place Denfert-Rochereau...
Non. La place Denfert-Rochereau se trouve tout au bout du boulevard Arago, après le mur démesuré de la prison de la Santé. La rue Broca, elle, glisse en dessous du boulevard de Port-Royal, à cent mètres du carrefour des Gobelins. Voyez ces deux images :

[parisavant.com]
Je viens de passer une journée éprouvante dans la ville, à présent méconnaissable, qui m'a vu grandir. Un bar où, lycéen, j'avais mes habitudes, est devenu un hideux snack "halal", un de plus. Le centre historique ne ressemble plus à rien. J'y ai croisé des musulmans à la touche moyenâgeuse (djellabas, babouches, poil hirsute) et un nombre sidérant de femmes voilées trimbalant leur marmaille agitée. La ville en question, qui est de taille moyenne (moins de 20 000 habitants), cumule pourtant à peu près toutes les nocences: sans-abris avec chiens répandus sur la voie publique, tags, déjections canines, musique imposée, bandes d'idiots agressifs, nouvelles constructions pré-décaties, etc. Ces temps-ci, je trouve les jeunes particulièrement moches. La jeunesse a cessé d'être belle: voilà la réflexion, déprimante, que je me suis faite en rentrant.
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