Le site du parti de l'In-nocence
Il faut lire Valeurs actuelles du 8 août (ça doit faire la deuxième fois de ma vie que j’achète cette feuille austère) parce qu’il y a une longue interview de Nicolas Bernard-Buss, le « veilleur » harponné par la police de M. Valls, qui raconte en gros, et de façon très pudique, ce qu’il a subi : soit vingt jours dans une cellule grande comme un placard, sans meuble, portant les mêmes vêtements, sans pouvoir se laver, sans aucun contact avec l’extérieur, n’ayant même pas un crayon, et comptant les jours en faisant des encoches sur une allumette trouvée par terre. Et la nourriture qu’on lui renverse par terre et des surveillants qui, sur ordre, le traitent — littéralement — comme un chien (« Viens, toi, allez, sors »).

Dreyfus à l’île du Diable. L’embastillé de Mme Taubira. Notre masque de fer à nous, prisonnier de cet autre masque, contracté, hautain, hideux, qui est celui de la célèbre pétroleuse bolivariste, devenue — à la suite de quelles tractations sordides d’un régime pourri ? — ministre de la justice.
Et en plus, en appel, le malheureux se prend 3000 euros d'amende dans les dents! Puis il y a cette virtuosité malfaisante et si bien rodée avec laquelle les pouvoirs en place nous fourguent de faux scandales pour mieux mettre sous le boisseau les vrais...
Utilisateur anonyme
09 août 2013, 00:24   Re : Nicolas Bernard-Buss dans Valeurs actuelles
Le feuilleton de politique-fiction d’André Bercoff sur l’été 2014, publié en six épisodes dans le même magazine, est bien ficelé.
Grâce à vous, j'ai acheté ce journal et lu les pages concernant ce jeune homme. Ce qui fait toute leur force, c'est le contexte implicite, à savoir l'atmosphère d'impunité générale qui règne par ailleurs. En revanche, je n'ai pas du tout compris les allusions à Taubira dans le feuilleton de politique fiction qui suit (de nombreux détails m'ont aussi échappé, je crois, car je ne suis pas "l'actualité" d'assez près pour connaître tout le monde). Bref, si quelqu'un pouvait m'expliquer, à propos de ce ministre, pourquoi tout le monde éclate de rire à son nom, dans le feuilleton...
Citation

Bref, si quelqu'un pouvait m'expliquer, à propos de ce ministre, pourquoi tout le monde éclate de rire à son nom, dans le feuilleton..

Ils se moquent d'elle parce qu'elle ne pèse pas très lourd politiquement (Taubira, combien de divisions ?). Néanmoins, elle a une certaine capacité de nuisance. Souvenez-vous du 21 avril 2002. Lors de cette élection, son score a été de 2,32% des voix au premier tour. Ce petit pourcentage aurait permis à Lionel Jospin de se qualifier pour le second tour de l'élection présidentielle. Un traumatisme pour la gauche.

Autrement, relisez bien le feuilleton, ils éclatent de rire une seule fois à l'énoncé de son nom, parce que Vincent Placé a préparé un poulet guyanais et que Taubira ne pourra pas venir à leur petit souper. Allusion au fait que la ministre de la justice est une élue de Guyane. Ah ! Ah ! Ah !
La presse économique est en général de très bonne qualité (Les Échos sont par exemple une excellente source d'information générale).
Merci beaucoup. Je savais que Mme Taubira était élue de Guyane, mais j'ignorais qu'elle avait traumatisé aussi la gauche.
Elle s'était présentée sous l'étiquette des radicaux de gauche, et son score est tout à fait analogue à celui de M. Crépeau en 1981 (2%), je vois mal ce qu'on peut lui reprocher.

Elle a obtenu par exemple presque 5% en Haute-Corse, fief du MRG.
En 1981, il y avait 10 candidats au premier tour (six à gauche et quatre à droite). En 2002, il y en avait 16 (huit de chaque côté). On note un certain éparpillement des voix au premier tour en seulement vingt ans. Parmi les candidats de gauche en 2002, il y avait trois candidats trotskistes (Arlette Laguiller, Olivier Besancenot, Daniel Gluckstein), sans compter le candidat communiste (Robert Hue). Quatre candidats rien que pour l'extrême gauche, cela fait un peu beaucoup. Dans ce contexte, la candidature de Christiane Taubira était-elle absolument nécessaire ? Les voix radicales n'auraient-elles pas pu se reporter sur Lionel Jospin ou Jean-Pierre Chevènement ? On ne le saura pas puisque l'histoire s'est déroulée autrement.

Parfois, on se pose la question du sens de certaines candidatures, qui ne sont là que pour faire de la figuration et obtenir le remboursement de leurs frais de campagne.
Taubira l'insoumise... (N'oublions pas que cette ministre de la République-en-capilotade fut, dans sa jeunesse, une farouche indépendantiste!)
Madame Taubira :

"J'ai toujours fait mes choix", a t-elle dit, et elle a accepté d'en payer 'le prix". "Je suis où j’ai toujours été. Je n’ai jamais été membre du PS. Et depuis 2006, je ne suis plus au PRG". Encartée dans aucun parti politique, la ministre de François Hollande cultive cette notion de liberté : "J’ai toujours eu une grand liberté. J’ai toujours eu du mal avec l’endoctrinement, avec l’encartement ».

Voilà où on en est.

Une dame qui hait la France (elle est indépendantiste).

Une dame qui hait les chrétiens (elle fait embastiller par le fait du prince un jeune chrétien qui a osé manifester silencieusement contre ses élucubrations juridico-politiques).

Une dame qui n’aime que la crapule (son premier acte de ministre a été de faire évader une crapule de la prison où elle purgeait sa peine, à la faveur d’un... match de foot entre gardiens et détenus !).

Une dame qui incarne l’idéologie jusqu’à l’absurde, jusqu’à poser l’équivalence crimes nazis = crimes de l’homme blanc = crimes de la civilisation occidentale toute entière, qui doit donc s’abîmer et disparaître dans le remords. De sorte que la loi Taubira 1, du 21 mai 2001, instaure (art. 1) en crime contre l’humanité, sur le modèle de la destruction des juifs d’Europe, la traite négrière par les blancs, à l’exclusion de toute autre traite, traite négrière par les arabes, traite des Européens chrétiens et blancs par les arabes, et crée (art. 2) l'obligation d’enseignement de la repentance et de la haine de soi, et l’obligation de création de programmes de recherche de repentance et de haine de soi, au mépris du principe de liberté intellectuelle.

Une dame qui s’est arrangée pour mettre cul par dessus tête la conjugalité et la filiation (loi Taubira 2, du 17 mai 2013 sur la création d'un mariage uraniste et d'un mariage saphique), parce que si on peut foutre en l’air le très peu qui reste d’institution stable, qui est naturellement la famille, dans l’état d’anarchie généralisé qui règne, on ne va pas s’en priver.

Cette dame-là, figurez-vous, ce petit Jean-Bedel Bokassa en jupon, manifestement recruté sur la couleur de sa peau, d’après les conceptions de la raciologie socialo-bobo, eh bien ce petit masque a, figurez-vous, une grande indépendance d’esprit, il n’en a jamais fait qu’à sa tête. Et surtout, entendez-moi bien, l’endoctrinement, il ne sait pas ce que c’est !
Dans mes grandes naïveté et ignorance, je pensais que la loi Taubira de 2001 considérait toutes les traites comme "crime contre l'humanité" (ce qui peut certes se concevoir) ; mais vous avez raison, le texte ne fait en effet mention que de "la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'océan Indien d'une part, et l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'océan Indien et en Europe".
Vous oubliez Mamère. L'erreur tactique des socialistes a été de croire en une victoire assurée et de négliger superbement leurs petits alliés. Mme Taubira fut démarchée par M. Baylet.
Mme Taubira fut démarchée par M. Baylet.
L'inclusion de l'Océan Indien dans le texte en atténue le caractère outrageusement partisan, même si l'opinion publique n'a retenu (entendu) que la traite négrière atlantique pratiquée par les blancs. La formulation est habile, et permet d'escamoter toute la traite intercontinentale par voie de terre (de l'Afrique noire, de l'Europe slave, du Caucase et de l'Inde aux empires islamiques asiatiques successifs), les razzias méditerranéennes (leitmotiv de la littérature espagnole du Siècle d'Or), et tous les marchés humains continentaux en Afrique, en Asie et en Europe, quelle que soit l'époque. Si l'on admet, évidemment, que la connaisssance historique puisse faire l'objet de lois.
Que reprochez-vous à démarcher, cher Monsieur Dangle ?

Le TLFI nous dit que démarche, dans le sens de « tentative auprès de quelqu'un pour réussir une entreprise » est le déverbal de démarcher...
Cher Henri, peu de gens connaissent en Europe l'épisode de 1964, au cours duquel les anciens maîtres arabes des esclaves musulmans bantous furent massacrés à Zanzibar. Ce fut le plus remarquable de l'Océan Indien.

Les arabes de Zanzibar étaient de grands esclavagistes, et ils le payèrent au prix fort.
Citation
Jean-Marc du Masnau
Que reprochez-vous à démarcher, cher Monsieur Dangle ?

Le TLFI nous dit que démarche, dans le sens de « tentative auprès de quelqu'un pour réussir une entreprise » est le déverbal de démarcher...

Non, le TLFI dit ceci :
Déverbal de démarcher trans. « fouler aux pieds » (1remoitié XIIes., Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, LXXXIX, 6 − 1515, Boccace ds GDF.)
Par conséquent, et à moins de vouloir user d'archaïsmes complètement hors de propos, votre exemple est doublement erroné.
D'autre part, le TLFI ne donne pas de définition du verbe démarcher (raison pourquoi vous avez dû en passer par démarche).

Cela dit, j'aurais personnellement assez apprécié que Mme Taubira se fasse démarcher (au sens en usage lors de la première moitié du XIIe siècle)...
La loi Taubira sur l'esclavage est passée sous gouvernement de droite. Chirac en était fort satisfait.
Vous vous trompez, le Premier ministre était M. Jospin et son Garde des sceaux Mme Lebranchu.

Cher Monsieur Dangle, relisez-moi : j'ai écrit que démarche était le déverbal de démarcher, vous ne pouvez pas écrire "non". C'est exactement ce que dit l'article.

Pour les personnes qui n'auraient pas la patience de vérifier ce qu'est un déverbal, en voici la définition :

On pourrait appeler déverbaux (ou, selon d'autres, postverbaux) les substantifs exprimant l'action et dont le suffixe est zéro par rapport au verbe correspondant : crier/cri, appeler/appel, avouer/aveu, etc.`` (Trav. Ling. Litt. Strasbourg, t. 8, 1970, no1, p. 167).
Parce qu'il est bon de savoir par qui vous êtes gouvernés :

Marylise Lebranchu est une ancienne militante maoïste, ou plus exactement militante d'une sorte de secte maoïste délirante qui se nommait, avant sa dissolution, Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France (PCMLF), dirigé par un agité du bocal nommé Jacques Jurquet et dont l'organe Humanité Rouge diffusait dans les années où Mme Lebranchu devait le vendre sur les marchés des éditoraux dithyrambiques à la prose calquée sur celle de Radio Pékin, exhortant à "la lutte contre les deux superpuissances", et à peu près rien d'autres, suivant en cela les instructions de l'ambassade de la Chine populaire à Paris.

Voilà à quel type d'idéologie et de personnage l'on doit ce type de loi en France.

Référence ici
On a du côté gauche des idéologues structurés, qui au moins croient encore au Grand Soir ou à l'un de ses succédané, et du côté droit des soi-disant pragmatiques qui ne savent pas à quel sondages se vouer pour savoir ce qu'ils doivent penser...
Je ne connaissais pas cet épisode de Zanzibar, merci de l'avoir rappelé ici.
Cher Monsieur Dangle, relisez-moi : j'ai écrit que démarche était le déverbal de démarcher, vous ne pouvez pas écrire "non". C'est exactement ce que dit l'article.

Pfffui... Fatigant.
Non, Monsieur : vous avez écrit Le TLFI nous dit que démarche, dans le sens de « tentative auprès de quelqu'un pour réussir une entreprise » [c'est moi qui souligne] est le déverbal de démarcher.

Mais vous n'aurez de cesse que vous n'ayez eu le dernier mot, n'est-ce pas ?

(Je tiens à m'excuser auprès des autres lecteurs de ce fil de parasiter ainsi la conversation.)
Je vous laisse bien volontiers le dernier mot, vous avez raison, cette acception de démarcher est au moins peu usuelle.
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