L'obsession de cette Gauche à
se façonner un peuple qu'elle puisse enfin aimer devrait lui valoir le sobriquet de
Gauche pâte-à-modeler, concurremment à celui de
Gauche divine.
La Gauche s'amuse. Au coeur de son festif, sous-jacent à lui, il y a son amusement créatif : elle modèle comme un enfant démiurgique des figures et figurines populaires qui lui plaisent. Et cet atelier de modelage enfantin, d'éveil néoténique les doigts dans la pâte à sel, fait entendre son écho langagier, affleure indiscrètement dans le parler bisounours (
les papas, les mamans, etc.) et simplifié qu'elle a fini par imposer à la société.
Dans cet atelier, on "métisse" des petits personnages sympas, un corps blanc une tête noire, ou le contraire; on entropise les différences tout en sacralisant leur respect, on s'enchante d'une société qui nous plaise enfin dans un Grand Paris tout rose. La moraline pourrait être le nom de cette pâte à sel, les petits coups d'index et de pouce dans cette matière amorphe et soumise sont les injonctions qu'on lui applique à être et à devenir.
Au-dehors, partout autour de soi, le réel fait rage. Pour l'heure, les chiens de garde de la Gauche pâte-à-modeler, ses nervis qu'elle protège et qui la protègent veillent sur la maison rose et ses amusements: