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Communiqué n° 1640 : Sur les réactions à la tragédie de Lampedusa

Communiqué n° 1640, vendredi 4 octobre 2013
Sur les réactions à la tragédie de Lampedusa

Le parti de l’In-nocence juge absolument accablantes la grande majorité des réactions médiatiques et politiques à la tragédie de Lampedusa, qui presque toutes tendent à en attribuer la responsabilité, et surtout la culpabilité, à l’Europe ou à l’Italie. Certes l’Europe, l’Italie, la France et tous les pays de l'Union européenne sont coupables de ne pas dissuader, et même d’encourager, les migrants à se précipiter vers leur territoire en leur laissant miroiter toute sorte de droits et d’avantages précieux s’ils parviennent à surmonter l’obstacle, souvent bien faible, des frontières. Mais si des centaines de clandestins périssent en mer après avoir embarqué sur un navire de fortune auquel ils ont eux-mêmes mis le feu, il est désolant d’avoir à rappeler que les principaux responsables de ce malheur sont les passeurs, et après eux les victimes elles-mêmes, pour leur imprudence, et d’abord pour leur détermination à violer la loi et le territoire des pays qu’ils se sont donnés pour objectif.

Le parti de l’In-nocence estime que la culpabilité morbide que s’empressent d’assumer l’Europe, les États qui la composent, ses castes médiatiques et politiques, ses prétendues autorités morales ou ecclésiastiques, est lamentablement représentative de la haine de soi névrotique qui s’est emparée de ce continent-là et dont profitent sans vergogne les autres. Les Européens invitent les populations de la terre entière à les envahir, et, lorsque quelque désastre en fait échouer quelques-unes au dernier moment, ils se reprochent de n’avoir pas été assez accueillants, assez ouverts, et ils se promettent, en guise de mea culpa, de l’être bien davantage désormais. C’est un peu comme si Constantinople agonisante avait proclamé un deuil national parce que certaines des échelles turques, sous les remparts de la ville, s’étaient brisées sous le poids des assaillants...
"C’est un peu comme si Constantinople agonisante avait proclamé un deuil national parce que certaines des échelles turques, sous les remparts de la ville, s’étaient brisées sous le poids des assaillants..."

Beaucoup de ce qui a lieu tient au fait que cette comparaison, toute valable qu'elle soit à long terme, est absolument irrecevable au présent par les contemporains, incapables d'associer si peu que ce soit, et avec quelque raison d'ailleurs, ces magmas de migrants sans la moindre ressource avec des troupes de soldats lancés militairement à l'assaut des remparts d'une ville. On est désarmé par l'absence d'armes de ces "conquérants", on est désarmé devant l'absence d'agression clairement militaire, on en viendrait à la souhaiter, on trouverait la légitimité d'y répondre. Mais comment se représenter une femme enceinte dépourvue de tout, entassée avec d'autres sur des périssoires, sous les traits d'un combattant ? Car, en toute logique, face à une invasion, la seule réponse serait de torpiller ces embarcations sitôt entrées dans les eaux territoriales. Quel Etat d'Europe est-il prêt à agir de la sorte ? Aucun bien sûr. Doit-on lui en faire reproche ?

On peut bien sûr commencer par mettre un terme à la politique d'encouragement mais, à mon avis, cela n'y suffira pas. Ce n'est pas seulement parce qu'ils imaginent qu'on va leur servir des aides que les migrants s'embarquent. Ces aides n'existeraient-elles pas que des habitants du fin fond de l’Érythrée ou du Mali, pour avoir simplement jeté un oeil sur des images de la vie en Europe (ce que, tout miséreux qu'ils soient, ils ont l'occasion de faire), auraient le désir d'y venir tenter leur chance. Rien ne peut agir contre le fossé abyssal qui existe entre les conditions de vie ici et là-bas et c'est encore une raison qui, dans l'opinion publique, rend inopérante la comparaison du communiqué : n'importe quel Européen moyen parvient à s'identifier à ces migrants et se dit qu'il en ferait autant, s'il était Malien ou Érythréen.
Les Européens qui ont se sont progressivement installés sur les terres de l'ouest américain aux siècles derniers, n'étaient eux aussi, pour la plupart, que de pauvres hères, le plus souvent sans défense, bravant dans leurs misèrables chariots, l'épuisement, la faim, la soif, le froid et les animaux sauvages. Il n'empêche : ce furent bel et bien des en vahisseurs et ils ont eu la peau de la "nation indienne", bien que celle-ci, contrairement à nous, ait essayé de se défendre.
Sur Radio Notre Dame ce matin :
1 milliard d'habitant en Afrique aujourd'hui et 3 milliards au cours de ce siècle.
Chiffres émis avec froideur sans aucune critique. Manifestement un milliard c'est insupportable pour ce malheureux continent, mais 3 milliards c'est très souhaitable et surtout il ne faut rien dire à ce sujet.
Comme on peut le penser en plus ces 3 milliards vivront probablement dans une paix et un respect mutuel exemplaire avec un détachement complet de toute passion religieuse, fanatique et expansionniste; sans aucune convoitise à l'égard des ressources de ses pays voisins ? Vraiment ? Grâce aux pieuses intentions de Mr René Poujol...?
Sentiment de culpabilité chez la population.
“Migrants” accueillis à Rome.

(JT de France 2.)
« L’Europe doit-elle être une forteresse ? Surtout pas, disent les défenseurs des droits de l’Homme. »
"Les Européens qui ont se sont progressivement installés sur les terres de l'ouest américain aux siècles derniers, n'étaient eux aussi, pour la plupart, que de pauvres hères, le plus souvent sans défense, bravant dans leurs misérables chariots, l'épuisement, la faim, la soif, le froid et les animaux sauvages. Il n'empêche : ce furent bel et bien des envahisseurs et ils ont eu la peau de la "nation indienne", bien que celle-ci, contrairement à nous, ait essayé de se défendre."

La conquête de l'Ouest américain a été menée par des gens qui, nonobstant leur peu de moyens militaires, étaient les héritiers de la civilisation qu'ils avaient quittée - en eussent-ils été plus ou moins chassés. Leur bagage matériel pouvait être mince, mais très consistantes leurs idées, sur la religion, l'Etat, l'histoire. Ils n'attendaient absolument rien des peuples nomades, guerriers, assez heureux pour jouir en petit nombre d'un territoire immense, qui pouvaient tenter d'entraver leur marche et qui leur étaient parfaitement étrangers. Pas l'ombre d'une analogie, à mon avis, avec les migrants de Lampedusa et, d'ailleurs, j'ai beau chercher, je ne vois, dans l'histoire, aucune invasion semblable à celle qui nous échoit et il me semble que c'est dans l'absence de référence passée qu'il faut chercher une partie de notre impuissance à réagir. Quelle civilisation dominante s'est-elle déjà trouvée menacée dans son existence même par le déferlement de populations dénuées de tout et qu'on ne sait ni accueillir ni refouler ? Je n'en vois pas.
Je crois, comme Thomas Rothomago, que ces migrants de Lampedusa n'ont presque plus rien à perdre, et qu'ils essayent justement de sauver leur peau en la risquant sur ces embarcations.
Le deuil national pour ces noyés d'il y a quelques jours, embarqués pour le paradis perdu à jamais de Lampedusa, aurait dû être organisé dans leur nation d'appartenance, non en Italie.
Ce renversement est absurde et ridicule. En quoi la nation italienne serait-elle coupable de ces morts ?
Pourquoi ne pas demander aux autorités de ces naufragés comment elles envisagent leur responsabilité dans cette "tragédie" ?
Il est évident que cette immigration n'est pas désirable ni pour les immigrés, ni pour nous. Ces gens doivent renoncer à venir nous envahir. Ils n'ont rien à nous offrir et représentant pour nos peuples, nos pays, un coût financier et moral trop important.
Aussi afin qu'ils ne viennent plus, il est urgent que les autorités européennes mettent en oeuvre des politiques efficaces avec les pays d'origine de ces migrations indésirables afin de les arrêter. Il est de la responsabilité des gouvernements de ces pays d'offrir des conditions d'existence assez décentes pour que leurs ressortissants renoncent aux sirènes fallacieuses de la vie en Europe.
"Pas l'ombre d'une analogie, à mon avis, avec les migrants de Lampedusa"
Pourtant j'en vois quelques unes :

"On" plaint les migrants venus d'Afrique, parce que ce sont de pauvres hères qui arrivent démunis de tout ; les migrants venus d' Europe pour s'installer dans l'ouest américain, étaient également, eux aussi, de pauvres hères démunis de tout, quel que fût, par ailleurs, leur bagage intellectuel.
"On" plaint les migrants venus d'Afrique parce qu'ils risquent leur vie pendant le voyage ; les migrants venus d'Europe risquaient aussi leur santé et leur vie durant leur voyage.
"On" refuse de voir dans les migrants venus d'Afrique des envahisseurs au motif qu'ils ne constituent pas une armée au sens militaire du terme ; les migrants venus d' Europe ne constituaient pas, non plus, une armée au sens militaire du terme. Ils traversaient, sans défenses, les territoires indiens. Certes leur sécurité dépendait, en principe, de l'armée des USA, mais cette protection était on ne peut plus aléatoire compte tenu de l'immensité du territoire et de l'impossibilité de faire parvenir le courrier dan sdes délais suffisants.
En revanche, les Indiens, eux, n'ont pas vu dans ces immigrants, de pauvres hères, mais des envahisseurs qu'ils ont combattu farouchement, d'où la necessité d'une armée pour protéger lesdits immigrants. Si les Indiens ne les avaient pas combattus, ils n'auraient pas eu besoin d'armée. C'est exactement la situation que nous vivons en occident : au lieu de combattre ces immigrants, "On" les encourage à venir s'installer en Europe. Pourquoi auraien t-ils besoin d'une armée ?
Pour toutes ces raisons, je trouve le rapprochement entre les Indiens et les peuples d'occident assez riche en enseignement et de même que les pauvres hère venus d'Europe ont eu la peau des Indiens, les pauvres hères venus d'Afrique auront notre peau d'autant mieux que, contrarement aux Indiens, nous ne luttons pas contre eux.
« Ces aides n'existeraient-elles pas que des habitants du fin fond de l’Érythrée ou du Mali, pour avoir simplement jeté un oeil sur des images de la vie en Europe (ce que, tout miséreux qu'ils soient, ils ont l'occasion de faire), auraient le désir d'y venir tenter leur chance. Rien ne peut agir contre le fossé abyssal qui existe entre les conditions de vie ici et là-bas et c'est encore une raison qui, dans l'opinion publique, rend inopérante la comparaison du communiqué : n'importe quel Européen moyen parvient à s'identifier à ces migrants et se dit qu'il en ferait autant, s'il était Malien ou Érythréen. »

Il s'agit là d'un point de vue très européen, européo-centré, qui divise arbitrairement le monde en deux clans : d'un côté l'Occident et son prétendu confort ; de l'autre, une Afrique de journal de 20 heures, forcément pauvre et affamée, et qui rêve dudit confort. Cette simplification aboutit, à mon avis, à une analyse erronée, qui pêche par naïveté. (Vous feriez hurler Bernard Lugan.)

La réalité est à la fois beaucoup plus simple et plus complexe.

Plus simple, en cela que l'Histoire n'est jamais qu'une lutte pour un territoire, qu'il s'agit de conquérir, de défendre, de garder, etc. Si le territoire européen n'est pas défendu, alors quelqu'un, armé ou pas, finira par s'en emparer.

Plus complexe, en cela que l'Europe n'attire qu'une certaine partie de la population africaine (ou de n'importe quel autre pays, à vrai dire), celle dont le pays en question ne sait pas trop quoi faire. De plus en plus, au Maghreb, en Afrique noire et ailleurs, l'Europe en général et la France en particulier sont vues comme de véritables poubelles où les individus les moins utiles, les plus nuisibles à leur société d'origine, se pressent, afin de vivre d'assistanat et/ou de nocence.

Il y a des millions de gens très bien dans les pays qui ont été cités sur ce fil ; ceux-là, qui préféreront mille fois essayer de vivre correctement dans leur pays, il ne leur viendrait pas à l'idée d'arriver ainsi, sur des rafiots de fortune, tout en guenilles, et de violer les lois des pays européens (bien faciles à violer au demeurant...). Et s'ils décident d'immigrer, ils le feront décemment, et probablement pas en France, vu ce que ce pays est en train de devenir.

On nous raconte qu'avec Lampedusa, l'Europe doit faire face au défi d'accueillir la pauvreté du monde. C'est en grande partie faux. Son défi consiste à devenir la poubelle du monde, ce qui n'est pas tout à fait la même chose.

Aussi longtemps que les Occidentaux baigneront dans ce mensonge romantique qui consiste à se raconter que l'immigré lampédusien est forcément un pauvre hère venant chercher une vie honnête et décente en Europe, les choses s'aggraveront. Les candidats à l'immigration savent parfaitement que nous culpabilisons au dernier degré, que nous sommes prisonniers de cette représentation — qui les fait, pour la plupart, doucement rire.

Eux, croyez-moi, savent bien pourquoi ils viennent : pour profiter d'un système encore extrêmement avantageux, mais qui périclitera au moment où, entre la France et leur pays d'origine, les différences auront peu ou prou cessé d'exister.
Faussel ?

Ou ces statistiques sont entièrement fausses, ou il faut considérer que la population qui, en Afrique, vit dans des bidonvilles (voyez les pourcentages) appartient à une sorte de "classe moyenne".

Je suis tout à fait prêt à entendre vos observations sur le "mensonge romantique", admettre par exemple qu'il est une des composantes de l'impuissance européenne, mais cela ne suffit pas à me convaincre que ces migrants ne représentent que les "encombrants" marginaux dont les gouvernements africains ne veulent plus, ou bien il faut considérer cette quantité d'"encombrants" nettement supérieure à ce qu'une société quelconque peut engendrer pour qu'on puisse encore dire qu'ils forment une marge indésirable. Si, par exemple on considère que cette marge d'indésirables vit dans des bidonvilles, il faut alors admettre que, dans plusieurs pays d'Afrique, ils forment 70% et plus de la population et ne sont donc plus une marge mais une majorité.
Il ne tient qu'à eux de transformer ces bidonvilles en villes tout court. Que ne mettent-ils la formidable énergie et le courage qu'ils déploient pour traverser la Méditerranée, au service de leur pays, de leur famille, de l'amélioration de leur vie en Afrique ?
Vivre dans un bidonville africain ne suffit pas, en soi, à vouloir immigrer par milliers (ou centaines de milliers) en Europe de cette façon. Le mensonge romantique dont j'ai parlé a pour axiome l'idée que la pauvreté (notion vague qui arrange la non-pensée superficielle — pauvreté matérielle, spirituelle, “civilisationnelle” ?) entraîne ceci ou cela, et que face à elle il faut, de fait, s'incliner (le mot pauvreté comme arme absolue de langage).

Je crois, pour ma part, qu'ils ne sont pauvres que de notre point de vue occidental, qui impose bien des critères dont les Africains n'ont que faire, tout en niant les réalités de la vie dans tel ou tel pays, notamment les solidarités familiales et tribales. Il faudrait un jour accepter que l'Africain est autre, comme disait Lyautey, et que sa vie et sa fortune éventuelle sont organisées selon d'autres échelles de valeurs, d'autres économies que celles (mortifères) de l'Occident endetté.

De même, nous explique la sociologie de cour, s'il y a des émeutes dans les banlieues, c'est parce que leurs habitants seraient pauvres. Et tous les gogos d'acquiescer...

Mais au fait... Nos amis sur les flots ont beau être unanimement, indiscutablement qualifiés de pauvres, ils ont tout de même réussi à débourser quelques milliers d'euros pour payer un passeur, non ? N'est-ce pas, d'ailleurs, la première chose que l'on sait d'eux, ces pôôôôvres immigrés : qu'ils ont réussi à débourser un montant tout à fait significatif, que personnellement je n'ai pas, pour accomplir leur traversée. Étrange, n'est-ce pas ?
(Tandis que l'étranger en règle, lui, peut se rendre en Europe pour quelques centaines d'euros seulement.)

Ce que j'essaie de dire, c'est que tant qu'on se laissera prendre au chantage à la pauvreté (réelle ou pas, absolue ou relative) de ces gens, on niera la vérité qui, derrière ce prétexte idéalement trouvé pour faire taire l'Occidental culpabilisé et domestiqué par trente années d'antiracisme, est tout autre, à savoir : coloniale.
Ce ne sont jamais les damnés de la terre, les plus pauvres parmi les pauvres, qui débarquent au "port de Lampedusa". Ce sont ceux qui ont pu réunir d'importantes sommes, souvent en euros ou en dollars, destinées aux trafiquants. Et en effet, cet argent, chèrement économisé, prêté par des proches, pourquoi ne l'investissent-ils pas dans le développement de leur communauté? Parce que la CAF, l'AME, le PS et toute une ribambelle d'acronymes qui sonnent divinement à leurs oreilles forment un horizon plus rentable à court terme. Et parce que, désormais, les pays de destination ressemblent tant aux pays d'origine que le migrant n'éprouve même plus les déchirures et les tourments de l'exil. Il arrive chez lui, pour reprendre la terminologie onusienne, il est un réfugié de l'intérieur.
Dans un de vos messages, Davoudi, vous soulignez l'existence de "millions de gens très bien dans les pays qui ont été cités sur ce fil ; ceux-là, qui préféreront mille fois essayer de vivre correctement dans leur pays, (...)". Puisque "l'Africain" est autre, il faut comprendre que cette "vie correcte" peut s'étendre à la vie dans un bidonville, ce que vous confirmez en quelque façon en écrivant ailleurs : "Vivre dans un bidonville africain ne suffit pas, en soi, à vouloir immigrer par milliers (ou centaines de milliers) en Europe de cette façon."

Tel n'est pas mon point de vue et on pourra me taxer d'universalisme mal placé (occidental), mais je pense que, de façon universelle, n'importe qui sur cette terre préfère, par exemple, l'eau courante, l'électricité, les soins médicaux à la corvée du puits, la bougie, les épidémies, quand bien même certains auraient développé des usages sociaux propres à mieux s'y adapter. C'est d'ailleurs ce que, jadis, ont pensé les colonisateurs occidentaux et c'est sur les progrès qu'ils ont réussi à instaurer dans leurs possessions qu'on a pu évoquer les fameux et controversés "aspects positifs" du colonialisme. Reconnaître l'existence de ces "aspects positifs" (mais peut-être, vous, personnellement, ne les reconnaissez pas, je n'en sais rien), c'est reconnaître que plus personne, en Afrique, après la colonisation européenne, ne peut imaginer acceptable la vie dans un bidonville. A fortiori en Europe.

En outre, si la différence radicale entre les "standards de vie" occidentaux et africains était à ce point établie, comment expliquer, que des centaines de milliers d'Africains tentent par tous les moyens de jouir de tels standards qui ne seraient pas les leurs ? Il faudrait donc admettre que ce flot constant d'individus fuit sa propre "altérité" au lieu de demeurer bien tranquilles dans ses bidonvilles au milieu des guerres.

Dans ces conditions, il me semble très illusoire de jamais espérer convaincre le public que ces migrants, en réalité, ne sont pas plus pauvres que cela, ou ne sont pauvres que d'après nos critères, ne fût-ce que parce que ces critères, nous les leur avons transmis et que ceux, là-bas, qui "vivent correctement", sont, à mon avis, précisément ceux qui les appliquent, ces critères, et non ceux qui vivent dans des bidonvilles. La "pauvreté" restera une arme absolue de langage et nous demeurerons en face de cette situation inédite et paralysante d'être conquis "à mains nues", comme qui dirait par débordement.

Que ne cherchent-il à améliorer sur place leurs conditions de vie ? En effet. Il n'y a là rien à redire, si ce n'est qu'ils ne le font pas plus qu'au temps des grandes invasions, les Barbares, de qui on eût, naïvement, attendu qu'ils construisent des Etats chez eux, au lieu de déferler sur l'Empire romain.
Cette conversation tourne un peu en rond, parce que vous revenez sans cesse, Rothomago, à des histoires de pauvreté, de niveau de vie, etc.
Je dis simplement que ce n'est pas, à mes yeux, et contrairement à ce qui est dit partout, le motif profond de leur venue, même si c'est un catalyseur, une incitation de plus, tout à fait efficace à un niveau superficiel. L'eau courante et l'absence d'épidémies, c'est très bien (quoique pas aussi excitant que les allocations familiales), mais, historiquement, ça ne suffit pas.

Seule une lecture néo-coloniale, c'est-à-dire historique, et non sociologiquement bien-pensante du phénomène, permet de comprendre que le fait qu'ils viennent reproduire ici, à terme, la réalité ayant cours dans leur pays, n'est pas paradoxal, ou n'est paradoxal qu'en surface.
Disons qu'il y aura une période de transition (dans laquelle nous sommes déjà entrés).
"Cette conversation tourne un peu en rond, (...)" C'est hélas un peu le sort de toute conversation, quand deux points de vue s'opposent.

Si je reviens sans cesse à des histoires de pauvreté, ce n'est pas même que je serais totalement convaincu de leur pertinence car je prends en compte vos arguments, mais bien parce que, à tort ou à raison, c'est l'arme brandie et que nous ne savons pas quel bouclier lui présenter. Encore une fois, je ne vois pas quels moyens employer pour faire admettre à la majorité occidentale que ces migrants ne sont pas vraiment pauvres et, par conséquent, je ne vois pas ce qui peut être opposé efficacement à cette arme. C'est bien là, à mon avis, ce qui rend la situation absolument inédite et empêche d'imaginer la suite.
Nous luttons en effet contre la simplification, la mystification, l'auto-persuasion permanente, le mensonge de confort plus ou moins conscient — et tout cela est nourri par une culpabilité aussi démesurée que morbide, injectée de force à un peuple historique endormi, hébété.

Tout ce que nous pouvons faire, c'est faire entendre, partout et aussi fort que possible, une autre chanson.
Le livre de Jean raspail (cf. Bernard Lugan) est en effet prophétique, même s'il aura eu pour effet, espérons le, d'éviter la catastrophe imminente.
Il serait intéressant de prendre note des travaux de J.P Dupuy sur le catastrophisme.
Le temps du projet nous invite à nous projeter dans l'avenir et à considérer la catastrophe comme un destin dont on
peut chercher à retarder l'échéance.
Il est certain qu'aujourd'hui notre civilisation est à un carrefour et de nombreuses bifurcations sont possibles.
Faisons en sorte que ce rebouclage sur le sens de la catastrophe future nous fasse percevoir en quoi nous sommes aveuglés pour trouver les arguments qui pourraient justifier certaines bifurcations aujourd'hui.
La réflexion sur la misère présente et future et celle de l'après-catastrophe me semble à ce titre utile à poursuivre, .
J'invite donc T.Rothomago à ne pas baisser les bras.
La non-lutte contre la pauvreté est évidemment le choix que font ces migrants en la fuyant. Certains pays africains sont eux-mêmes victimes du phénomène. Le Cameroun a ses colons, puisqu'en Afrique, on trouve toujours plus pauvres que soi. Ces colons africains au Cameroun viennent de pays frontaliers, dont notamment l'Angola, piller ce qu'ils trouvent à piller sur le territoire (on défriche, on pêche dans les réserves, on occupe illégalement l'espace, on rançonne, etc.); le Kenya est pillé par des braconniers africains, l'Afrique du Sud aussi. Le continent noir est divers, largement autant que l'Europe de jadis et seuls les éléments les plus téméraires et ambitieux tentent le voyage périlleux vers les rivages nord de la Méditerranée, cependant que la plupart se contentent de franchir les frontières terrestres sur leur continent pour s'inviter chez l'autre. Partout des réseaux, des filières, du racket, du crime. Mais l'Europe et ses bênets compassionnels et torturés les attirent comme un aimant; une fois franchi l'obstacle de la traversée, le paradis d'une occupation illégale plus que tolérée, récompensée, glorifiée, leur ouvre les bras. On peut les comprendre. Entre l'héroïsme d'une lutte contre la pauvreté à l'issue incertaine, et de toute façon jamais glorieuse, jamais triomphante, chez soi et un voyage à la fortune non moins incertaine vers le paradis des dinguos européens qui vous accueillent les bras tendus, la larme compassionnelle au coin de l'oeil et le porte-monnaie ouvert, je choisirais probablement le second héroïsme, qui me laisserait au moins l'agréable latitude de me prendre intérieurement pour Cortez.
"Si je reviens sans cesse à des histoires de pauvreté, ce n'est pas même que je serais totalement convaincu de leur pertinence car je prends en compte vos arguments, mais bien parce que, à tort ou à raison, c'est l'arme brandie et que nous ne savons pas quel bouclier lui présenter. Encore une fois, je ne vois pas quels moyens employer pour faire admettre à la majorité occidentale que ces migrants ne sont pas vraiment pauvres et, par conséquent, je ne vois pas ce qui peut être opposé efficacement à cette arme. C'est bien là, à mon avis, ce qui rend la situation absolument inédite et empêche d'imaginer la suite. "

Vous écrivez comme si vous aviez intériorisé que le peuple français ne comptait plus, n'existait déjà plus. Or ce peuple existe encore et aujourd'hui il n'est plus dupe. Il n'est plus dupe du formidable pharisaïsme que représente cette compassion des " élites", qui ne partagent nullement ce fameux "vivrensemble" avec tous les pseudos damnés de la terre qu'elles lui imposent, et il ne l'est plus parce que le bons sens, ce fameux bons sens dit justement "populaire", lui revient à vue d'oeil et lui rappelle les vérités premières que trente ans de propagande lui avaient fait oublier : " Charité bien ordonnée commence par soi-même", "Qui veut faire l'ange fait la bête", "L'enfer est pavé de bonne sintentions" etc.
Je ne lis plus la presse française. Est-ce jamais personne en France n'a posé cette simple équation :

Droit au logement opposable à Paris = Cent morts de plus au large de Lampédusa ?

Quelqu'un dit-il cela en France ? Si non, comme cela se fait-il ? Est-ce donc si compliqué à comprendre ?
Citation
Francis Marche
Je ne lis plus la presse française. Est-ce jamais personne en France n'a posé cette simple équation :

Droit au logement opposable à Paris = Cent morts de plus au large de Lampédusa ?

Quelqu'un dit-il cela en France ? Si non, comme cela se fait-il ? Est-ce donc si compliqué à comprendre ?

Ouh la la, M. Marche, vous associez des idées et vous liez des faits en pratiquant l'exercice - désuet - de la cause. Penser? La presse française a autre chose à faire, sur ces sujets propices à l'expiation, elle organise les rites en distribuant les bâtons pour se faire battre aux auto-flagellés qui les réclament à grands cris.
Mais alors... si la presse française ne peut plus, que ce soit par incapacité psychique ou par interdit explicite, énoncer ce simple fait qui tient davantage du constat et du bon sens élémentaire que de l'analyse politique, les Français vivent d'ores et déjà dans le pire monde orwellien qui soit où le bon sens lui-même est muselé !

J'ai vu passer hier un entrefilet de journal en ligne où il était dit que la Licra ayant mené une enquête sur les perceptions de l'islam dans la communauté nationale (concept en péril), et ayant trouvé des chiffres pas bons du tout, la conclusion, répercutée telle quelle, faite sienne par le journal, pourtant de centre droit, était que les Français était de plus en plus racistes!

Il me semble que le Chili des temps derniers d'Allende, l'Espagne républicaine à quelque mois du putsch franquiste, se comportaient de la sorte avec la communauté nationale: la fustigeant, lui enjoignant de se montrer autre qu'elle n'était, multipliant sous couvert d'audace politique les plus absurdes des mesures qu'elles voulaient toujours chargées de symboles, et s'enfonçant tous les jours un peu plus dans le marasme économique, la perte de confiance, la gabegie, la corruption, le népotisme, contrebalancés par le robespierrisme fiscal, par la folle expression d'un extrémisme idéologique revanchard et foncièrement haineux (loi Taubira, réforme pénale, etc.), elle-même fortement épicée d'une hautaine prétention à vouloir réformer les mentalités des Français qui "pensent mal" ou qui seraient majoritairement porteurs d'affects condamnables en soi (homophobie, islamophobie, xénophobie, etc.).

Jusqu'où les Français iront-ils dans leur consentement à pareil supplice ? L'auto-châtiment est-il donc sans limites ?
Rome ville ouverte : Enrico Letta accorde la nationalité italienne aux rescapés du naufrage
[www.romandie.com]
Suite parfaitement logique du "deuil national". Les mots semblent ne plus conserver leur sens que pour se retourner contre nous. Quelle terrible leçon !
"Vous écrivez comme si vous aviez intériorisé que le peuple français ne comptait plus, n'existait déjà plus."

Pas tout à fait, chère Cassandre. Je sais très bien que le peuple français existe encore et que bon nombre de ses membres n'ont pas oublié les proverbes que vous citez. Il est même possible que, des proverbes encore sus, on passe au bulletin dans l'urne et que, pour finir, le verrou FN explose au visage de la bande des trois au quatre, comme à celle du "Cinémonde", puisque ce peuple n'a d'autres moyens de se faire entendre. Cette issue, si, les choses étant ce qu'elles sont, parait bel et bien avoir ses chances, elle n'est cependant pas assurée, pour la simple raison qu'une autre partie du peuple, tout aussi populaire que celle du bon sens, est sincèrement acquise au "mensonge romantique" pointé par Davoudi et n'a nullement le sentiment de s'infliger l' "auto-châtiment", pour reprendre l'expression de Francis Marche, mais celui de "faire le bien".

Mais admettons que Marine Le Pen parvienne aux affaires. Qu'en résulterait-il du point de vue de l'invasion par les "boat-people" africains ? Ceux qui prétendent vouloir accueillir sans réserve tout le monde sont évidemment irresponsables mais leur réponse est, comment dire, "follement cohérente", ou, du moins a le mérite d'exister en tant que réponse. De l'autre côté, c'est-à-dire du côté de ceux qui voudraient s'opposer à ce déferlement, je ne vois pas d'autres réponses, à égalité de cohérence, que celles qui consisteraient à couler ces bateaux ou à s'installer militairement sur les côtes d'où ils partent, c'est-à-dire à recoloniser certaines parties du territoire africain. C'est bien cela qui est abominable dans la situation actuelle : qu'elle ne semble pas pouvoir se permettre de demi-mesure : ou on laisse entrer tout le monde, ou on agit avec violence. Je voudrais me tromper, mais j'en arrive toujours à cette conclusion. Qu'en pensez-vous ?
[Les clandestins se noient, c’est une tragédie et s’ils accostent, c’est un désastre.]
Comment fait Hong Kong pour éviter le déferlement d'un milliard de Chinois ? Ils coulent des bateaux ? Ils tirent du haut de miradors ?
C'est un peu différent, les habitants de Hong Kong sont chinois.
» "Qui veut faire l'ange fait la bête"

Oui, mais moyennant quoi, en tirant à vue sur des réfugiés, de bête l'on ne devient pas ange pour autant... Toutes les "lectures historiques" d'Afchine Davoudi ne m'empêcheront d'être persuadé qu'il y de très solides motifs de fuir l’Érythrée à toutes jambes en hurlant, et que c'est même être "très bien" , et fichtrement courageux, que de tenter ainsi de se sauver.
Comment fait Hong Kong pour éviter le déferlement d'un milliard de Chinois ? Ils coulent des bateaux ? Ils tirent du haut de miradors ?

Quand Hong-Kong était colonie britannique, jusqu'au 1er juillet 1997, la frontière était matérialisée par des clôtures élevées, surmontées de fil de fer barbelé; y circulaient des patrouilles spécialement formées, avec chiens. Les garde-côtes patrouillaient les eaux frontalières, côté britannique ET côté chinois, les garde-côtes chinois en faisait autant. Toute embarcation suspecte était arraisonnée avant d'accoster.

Hong-Kong à cette époque, mais cela a sans doute changé depuis la rétrocession de 1997, appliquait une règle que l'on pourrait qualifier de "jeu de télé-réalité", s'agissant des clandestins appréhendés, à peu près comme le fait aujourd'hui aujourd'hui l'Europe : le territoire de la Colonie était découpé en deux zones, correspondant historiquement à deux traités successifs: l'île de HongKong (longtemps appelée Victoria) et la péninsule urbanisée de Kowloon (qui lui fait face sur le continent) formaient une zone; les "Nouveaux Territoires", objet d'un traité de concession distinct et postérieur en formait une autre; sur ces Nouveaux Territoires, couvrant à peine la moitié d'un petit département français, courait la frontière avec la Rép. Pop. de Chine. La règle du jeu était la suivante : tout clandestin appréhendé sur les Nouveaux Territoires étaient rapatrié de force en Chine à l'issue d'une brève captivité; tout clandestin appréhendé sur l'île de Hong Kong ou à Kowloon était incarcéré, mais non automatiquement remis aux autorités chinoises (sa "demande d'asile" était mise à l'étude, avec très souvent une issue favorable). Le cas de la "Cité murée" située à Kowloon (démantelée au milieu des années 80) était à part: c'était une zone à laquelle, pour des raisons obscures qui avait trait à un "gentlemen's agreement" entre les deux puissances, l'administration coloniale s'interdisait l'accès (la Cité murée" ne devait pas être plus grande que l'île Saint-Louis).

Tout a fait par ailleurs, Hong Kong a accueilli, pendant près de vingt ans, les boat people indochinois, confinés dans des camps mais jouissant d'autorisations de sortie, y compris pour travailler. On recueillait les gens sur leurs embarcations de fortune, on les soignait, prenait grand soin de leurs santé et de leur hygiène, mais on les parquait en attendant que leurs demandes d'asile aux Etats-Unis ou ailleurs aboutissent.

J'ajoute à cela le volet politique. J'ai écrit que les garde-côtes chinois patrouillaient côté chinois pour empêcher les migrants clandestins de passer à Hong-Kong. Cela était le cas en période de normalisation des rapports entre les deux camps, cependant, toute les fois que la diplomatie britannique regimbait, ou montrait des signes de mauvaise volonté dans les négociations sur la rétrocession (lesquelles furent officiellement engagées en 1984 avec la venue de Thatcher à Pékin mais qui en sous-main avaient été préparées depuis des années), le robinet de l'immigration clandestine à Hong Kong se dévissait d'un cran -- la police et les garde-côtes chinois laissaient filer les sampans et les nageurs vers Hong Kong et face à cet afflux, comme par magie, les Britanniques redevenaient raisonnables et compréhensifs. Deng Xiaoping a ainsi usé du robinet migratoire comme arme de négociation pendant toutes ces années.

L'arme démographique, par ses vertus dissuasives et l'irrévocabilité de ses effets lorsqu'elle est actionnée par l'émigration clandestine, vaut l'arme atomique. Très généralement, le pauvre de Chine à cette époque, et celui d'Afrique aujourd'hui, l'ont très bien compris. Ces salauds de pauvres gardent toute leur tête, ont l'esprit alerte et sont souvent intelligents; la mission historique du pauvre, quel que soit du reste le point de vue selon lequel on l'aborde, compassionnel ou non, est de réveiller le bien-nourri à l'esprit assoupi. C'est là l'utilité noble du pauvre.
Citation
Alain Eytan
» "Qui veut faire l'ange fait la bête"

Oui, mais moyennant quoi, en tirant à vue sur des réfugiés, de bête l'on ne devient pas ange pour autant... Toutes les "lectures historiques" d'Afchine Davoudi ne m'empêcheront d'être persuadé qu'il y de très solides motifs de fuir l’Érythrée à toutes jambes en hurlant, et que c'est même être "très bien" , et fichtrement courageux, que de tenter ainsi de se sauver.

Que ne mettent-ils leur courage ailleurs que dans la fuite ? Pourquoi ne donnent-ils pas leur vie pour construire une plus vivable Erythrée ? Et pourquoi la donnent-ils si facilement pour venir faire la queue dans un CPAM de Seine Saint-Denis ? Pensent-ils à leur famille, à leurs semblables, qu'ils maintiennent dans leur état de pauvreté (ou de terreur) perpétuelle en partant ? Ne savent-ils pas que ce "courage", cette fuite, est le meilleur moyen pour que rien ne change jamais, rien ne s'améliore jamais, pour que leur terre reste misérable ou invivable ?

Si tous les peuples de tous les pays du monde avaient choisi la fuite à la première guerre civile, à la première famine, à la première épidémie, à la première misère, il n'y aurait pas eu de France, par exemple, pour accueillir les pauvres érythréens.
"Si tous les peuples de tous les pays du monde avaient choisi la fuite à la première guerre civile, à la première famine, à la première épidémie, à la première misère, il n'y aurait pas eu de France, par exemple, pour accueillir les pauvres érythréens."


Très juste.

Si l'on a la certitude qu'il est d'une urgence vitale de stopper l'invasion, alors, il ne faut pas se voiler face, on ne pourra pas faire l'économie d'une certaine violence. Je pense qu'une démonstration de force pourrait dans certains cas suffire selon l'adage de Lyautey " Montrer sa force pour ne pas avoir à s'en servir". Si, toutefois, cela ne suffisait pas, il faudrait envisager une réction brutale pour l'exemple" avec tout le protocole qu'exige un minimum d'humanité : d'abord sommations d'usage, puis coup de semonce, puis premier passage à l'acte modéré histoire de semer simplement la panique avant, en cas d'échec de tous ces préliminaires, d'y aller franco pour couler une embarcation. Les moyens techniques d'aujourd'hui doivent permettre de le faire sans provoquer de victimes. On pourrait alors recueillir les naufragés sur des navires patrouilleurs prévus à cet effet, leur donner soins et nourriture, puis les reconduire, débarqués dans des chaloupes, jusque dans leurs eaux territoriales. La presse donnant un écho tapageur à l'intervention, et le téléphone arabo-africain, très efficace, faisant le reste, cela dissuaderait les tentatives ultérieures de débarquement et économiserait bien des vies.
Mais j'imagine qu'il y a une foule d'objections à ce genre de "solution".

(message modifié)
La principale objection à cette idée est qu'elle n'est pas sympathique, et alors là, c'est mal parti.
d'abord sommations d'usage, puis coup de semonce, puis premier passage à l'acte modéré histoire de semer simplement la panique avant, en cas d'échec de tous ces préliminaires, d'y aller franco pour couler une embarcation. Les moyens techniques d'aujourd'hui doivent permettre de le faire sans provoquer de victimes. On pourrait alors recueillir les naufragés sur des navires patrouilleurs prévus à cet effet, leur donner soins et nourriture, puis les reconduire, débarqués dans des chaloupes, jusque dans leurs eaux territoriales.

C'est, grosso modo, ce que fait l'Australie face à "son" problème indonésien.
Chère Cassandre,

Merci pour la clarté de votre réponse qui semble bien, concrètement, être la seule envisageable "si l'on a la certitude qu'il est d'une urgence vitale de stopper l'invasion."
"La principale objection à cette idée est qu'elle n'est pas sympathique, et alors là, c'est mal parti."

Certes, mais les professionnels de la larme de crocodile qui font oeuvre de charité sur le dos des autres afin de réparer des désastres dont ils sont les principaux responsables, sont au moins aussi peu symathiques. Je crois que nous n'insistons pas assez sur cet aspect des choses car un tel pharisaïsme au carré ne peut qu'indigner la grande majorité du peuple, des gens les plus simples aux plus cultivés. Il n'y a pas d'argument qui vaille à opposer à cette indignation et cela discrèditerait facilement et rapidement le camp du "sympa".
Citation
Jérôme Reybaud
Citation
Alain Eytan
» "Qui veut faire l'ange fait la bête"

Oui, mais moyennant quoi, en tirant à vue sur des réfugiés, de bête l'on ne devient pas ange pour autant... Toutes les "lectures historiques" d'Afchine Davoudi ne m'empêcheront d'être persuadé qu'il y de très solides motifs de fuir l’Érythrée à toutes jambes en hurlant, et que c'est même être "très bien" , et fichtrement courageux, que de tenter ainsi de se sauver.

Que ne mettent-ils leur courage ailleurs que dans la fuite ? Pourquoi ne donnent-ils pas leur vie pour construire une plus vivable Erythrée ? Et pourquoi la donnent-ils si facilement pour venir faire la queue dans un CPAM de Seine Saint-Denis ? Pensent-ils à leur famille, à leurs semblables, qu'ils maintiennent dans leur état de pauvreté (ou de terreur) perpétuelle en partant ? Ne savent-ils pas que ce "courage", cette fuite, est le meilleur moyen pour que rien ne change jamais, rien ne s'améliore jamais, pour que leur terre reste misérable ou invivable ?

Si tous les peuples de tous les pays du monde avaient choisi la fuite à la première guerre civile, à la première famine, à la première épidémie, à la première misère, il n'y aurait pas eu de France, par exemple, pour accueillir les pauvres érythréens.

Pourquoi les peuples sont-ils ce qu'ils sont, et ne sont que cela ? Pourquoi certains d'entre eux parviennent à édifier une société digne de ce nom, et d'autres semblent manquer totalement du liant collectif nécessaire à l'instauration d'une organisation complexe, comme s'ils achoppaient contre cette complexité et étaient renvoyés au clan, à la tribu et à l'individu ? Pourquoi des Japonais, des Allemands, des Hollandais ou même des Israéliens (espérons que ce soit encore le cas, j'ai certains doutes) mettraient sur pied en un quart de siècle une Corne d'Afrique resplendissante de prospérité, alors que les Érythréens semblent n'être capables, en tant que peuple, que de stagner dans la misère et d'être complètement muselés et contraints par un régime réellement invivable ?
Si tous les peuples du monde étaient plus ou moins égaux sur ce plan-là, vos réserves auraient peut-être un sens ; en attendant et plus réalistement, ils ne le sont pas, et les Érythréens sont d'authentiques réfugiés totalement impuissants et démunis, lorsqu’ils arrivent en vue des côtes de Lampedusa, ou de la frontière israélienne dans le Sinaï.
"C'est, grosso modo, ce que fait l'Australie face à "son" problème indonésien."

Et est-ce que ça marche ?
Oui, ça marche, grosso modo. L'Australie étant un pays de migrants qui a réussi, cette nation semble intuitivement savoir ce qui n'est pas bon pour elle. Enfin, ce pays, peut-être en raison de la longueur de ses côtes et de son relatif éloignement des projecteurs médiatiques, s'épargne un peu de publicité sur ses méthodes, ce qui lui facilite la tâche.

Rappelons son rôle, très positif, lors des crises violentes qui ont secoué la région de Timur-Timur (le "Timor oriental") avant l'accession de ce territoire à l'indépendance sous le nom de Timor Leste : dénonciation sans relâche des massacres, journalistes australiens tués par les forces indonésiennes, soutien logistique et financier à la jeune nation où les chrétiens lusophones étaient dominants, etc.
De quelle dette, au juste, les peuples "plus égaux que les autres" sont-ils redevables envers ceux qui le sont moins ? Si comme le suggère Alain, cette inégalité est "naturelle" et non le fruit de l'histoire des nations ?

Que la nation française ait un devoir de secours et d'humanité envers d'autres qui ont connu des difficultés dans leur histoire, lesquelles pèsent encore sur leur situation et retardent leur développement, cela se conçoit, au moins sur un plan théorique, et cela est généralement admis, au moins tacitement dans le principe de l'aide publique au développement, mais comment étendre cette dette à tout un peuple qui ne peut en rien être tenu pour co-responsable du fait qu'il en existerait d'autres inférieurs à lui par la capacité d'organisation et de gestion de soi ?

L'entraide de nation à nation est un principe de haute civilisation (qui pose l'inégalité entre celles-ci comme résultant de l'histoire et de ses contingences, soit comme essentiellement transitoire) mais l'entraide au nom d'une inégalité foncière ou essentielle entre les peuples suppose et instaure d'emblée une relation de dépendance, de surbordination constante et sans limite faisant des supérieurs les tributaires des inférieurs; pareil principe d'inégalité de peuple à peuple est porteur d'une obligation infinie des peuples nantis de capacités d'organisation supérieure envers les autres, ce qui rend pareil principe a-historique, inhumain. Où l'on voit que le principe d'une humaine inégalité, s'il doit être corrigé par l'action humanitaire, le don, engendre une inhumaine inégalité.
Le véritable bilan de Manuel Valls:

[www.lefigaro.fr]


Où une occasion nous est offerte de saisir la nature et la finalité profondes des législations de l'UE :

Des règles du jeu de plus en plus complexes

Un officier de la PAF explique les nouvelles règles du jeu depuis le changement de législation imposé en 2012 par l'Union européenne: «L'agent constate l'infraction, place au besoin le clandestin en rétention jusqu'à seize heures pour vérifications, puis lui délivre une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Ce dernier a alors entre sept jours et un mois pour partir de son plein gré. Tout repose désormais sur la confiance que l'on fait à l'individu.»
Mais si le clandestin passe outre? «S'il n'est pas reparti de lui-même et qu'il est à nouveau contrôlé en situation irrégulière, il entre dans le cadre du non-respect d'une mesure d'éloignement et peut, à ce titre, être placé en garde à vue, dans la perspective de son éventuel départ contraint», poursuit le policier.
Le métier s'est visiblement complexifié. Même les constats d'infraction d'aide à l'entrée, à la circulation et au séjour des étrangers sont en baisse, de 9,3%, alors que cet indicateur té­moigne de l'implication des services contre les réseaux, les passeurs. Depuis le 1er janvier, il est vrai, Manuel Valls a fait supprimer par une loi le délit d'aide humanitaire au séjour irrégulier.
Répressif, l'hôte de Beauvau? Chez Manuel Valls, il y a le discours et il y a les faits. Le discours est rodé: il assume sa part de fermeté et assure faire mieux que ses prédécesseurs. Les faits sont un peu moins tranchés.
(Oh, je suppose qu'il n'y a aucune "dette" en vérité, cher Francis, mais hélas ou heureusement, c'est selon, nos comportements ne sont pas de part en part déterminés et motivés par le commerce et les tenants et aboutissants de la seule transaction parfaitement équitable.)
Les obligations d'entraide entre Etats nationaux sont une chose: un Etat peut dépêcher des techniciens, des experts, des spécialistes du terrain, des machines, des hommes en général, dans une mission bornée dans le temps; il peut faire des dons en nature ou bailler des fonds dans un cadre bilatéral ou multilatéral.

Mais ledit Etat-nation bailleur d'aide a le devoir de préserver ses ressortissants, sa propre population d'une contamination du désastre !

Telles sont les obligations bien comprises d'un Etat-nation, cependant que son peuple, lui, n'a aucunement obligation (ni "vocation", comme il ne faut pas dire) d'en accueillir un autre !

Je suis sûr que cette distinction explique en partie pourquoi il existe, ou "il a existé", faudrait-il dire, en Europe jusqu'à une date récente, des Etats-nations. Leur disparition entraîne cette folie : les peuples d'Europe occidentale sont instruits de la nouvelle donne : plus d'Etats-nations responsables, et c'est donc désormais à eux-mêmes, les peuples de ces Etats-nations disparus, qu'il incombe de se serrer, de se bouger, pour aider, physiquement, sur leur territoire, la misère à se répandre, pour collaborer à leur propre contamination par le désastre, la pauvreté, l'insécurité au nom d'une morale politique qui a déserté les gouvernants en même temps que s'est opérée et que s'opère la désertion du terrain par les Etats-nations !

(Il faudrait, pour dire ces choses, idéalement retrouver la langue efficace du 18e siècle français, tant la situation de désertion et la totale absence de direction, la complète irrationalité, qui sévissent aujourd'hui en Europe et la perte de sens rappellent la situation qui préluda à la Révolution française)

(Je repense à la lettre d'Emmanuel Carrière, qui prône à son concitoyen Renaud Camus, de "se pousser pour faire de la place" aux étrangers en dérive sur le sol de France. Cette suggestion est celle d'un dégénéré. Elle est la marque d'une pensée dégénérée, regressive, pré-politique, décivilisée).
"(Je repense à la lettre d'Emmanuel Carrière, qui prône à son concitoyen Renaud Camus, de "se pousser pour faire de la place" aux étrangers en dérive sur le sol de France. Cette suggestion est celle d'un dégénéré. Elle est la marque d'une pensée dégénérée, regressive, pré-politique, décivilisée)."
En effet, les raisons que Carrère donne dans cette lettre, qui figure dans le Point, afin d' expliquer pourquoi il rejette le PI m'ont toujours paru particulièrement honteuses et bien dignes de ce pharisaïsme au carré qu'il ne faudrait jamais cesser de dénoncer.
Ce concept de "vivre-ensemble" n'a aucun sens hors ce contexte de disparition de la mission des Etats-nations. C'est un concept "européen" qui sert à signifier ce "je m'oblige, je m'empêche à la place de l'Etat pour aider la misère extérieure à se faire une place à mes côtés, à se répandre chez moi". Ce concept transcrit une dette imaginaire, celle, humanitaire, dont les Etats-nations se sont défaussés sur leurs peuples; le résultat est la généralisation entropique du désastre économique social à l'échelle de ce continent.

Personne n'a à s'obliger à un vivre-ensemble qui lui est imposé par cette double carence de l'Etat-nation, incapable d'aider les étrangers chez eux à combattre efficacement la misère et incapable de garder les frontières chez lui.

(on est gêné de devoir énoncer pareilles évidences).
mais l'entraide au nom d'une inégalité foncière ou essentielle entre les peuples suppose et instaure d'emblée une relation de dépendance, de surbordination constante et sans limite faisant des supérieurs les tributaires des inférieurs

Francis, ce n’est pas à vous que je vais apprendre que ceci a été théorisé. Cela s’appelle le fardeau de l’homme blanc.

Rudyard Kipling : The White Man’s Burden: The United States and The Philippine Islands
09 octobre 2013, 19:21   Contre le Vivrensemble !
Le "fardeau de l'homme blanc" est pris en écharpe dans cette problématique, mais il n'en constitue pas un aspect essentiel.

Reprenons : la solidarité imposée n'est pas solidarité. La solidarité envers des inconnus est une aporie. Si elle existe, elle ressortit au religieux ("aimer son prochain comme soi-même, etc."). Cette religion suppose un gigantesque "travail sur soi", une discipline d'acceptation qui est toujours à sens unique : il n'est demandé à celui qui impose ses moeurs sur l'existant aucun travail sur lui-même qui serait réciproque du premier qui anime l'élan charitable ou solidaire; il ne lui est demandé en échange aucune assimilation-conversion, ce qui aboutit à faire de cette religion une discipline de soi à soi, autrement dit tout sauf une communauté spirituelle avec l'accueilli. Cet exercice spirituel s'opère en circuit fermé et l'accueilli n'est plus alors qu'un prétexte que se forge l'accueillant pour s'y livrer, seul, et la solidarité n'est point.

Reprenons encore : si comme on le voit la solidarité ne peut être imposée directement à un peuple au bénéfice de peuples étrangers, au coude à coude avec eux sur son sol, il faut donc que celle-ci soit

a. individuelle et volontaire, inspirée par quelque spiritualité (chrétienne, bouddhique, etc.) qui agit en quittant le sol du peuple charitable, en s'en détachant; c'est l'acte missionnaire, le bénévolat, l'association, l'ONG qui se crée librement, spontanément pour envoyer ses membres en Erythrée ou au Cambodge forer des puits, "faire de l'humanitaire"; ce mode de solidarité est celui de la libre initiative et celui qui choisit de se l'imposer ne l'impose pas à ses concitoyens.

b. médiatisée dans le collectif par l'Etat-nation agissant au nom du peuple compassionnel ou solidaire. Et c'est alors l'Etat-nation qui dépêche ses experts, qui se fait bailleur de fonds, qui finance des projets multilatéraux, en Erythrée, au Cambodge ou à Zanzibar.

Dans les deux cas, ces formes de solidarité active (a. sur le terrain, les pieds dans la glaise; b. dans et par les institutions afin que l'acte solidaire produise ses effets sur le terrain à plus grand échelle) préservent les acquis, l'intégrité, l'immunité du peuple compassionnel et charitable contre l'incendie du désastre qui fait rage outre-mer. Et cette préservation, la préservation de ce différentiel, donc, est vitale pour ne point risquer que l'aide en vienne à se tarir par entropie. Il faut, pour que le flux de la solidarité (formes a. et b.) ne tarisse jamais que les gens relativement heureux continuent de l'être. Offrir des voies de contagion à la misère en l'important chez les moins malheureux revient à consacrer son triomphe, à baisser les bras, et dans l'entropie ainsi installée, cela revient à priver les peuples affligés par la misère, le désastre économique et sanitaire et parfois des conflits ouverts, de tout espoir de rejoindre qui que ce soit connaissant un lot meilleur.

Il ne faut surtout pas vivre ensemble, surtout pas "se pousser un peu pour faire une petite place à l'autre" dans laquelle viendra s'installer le malheur et la regression chez nous. Il en va de l'avenir de la solidarité, des bienfaits dont elle est porteuse comme des perspectives de redressement qu'elle est susceptible d'ouvrir.

Le mal actuel tient tout entier à la démission des Etats-Nations, à leur dissolution: effondrement des frontières, invasion et tarissement de l'aide publique au développement sont les symptômes d'un mal unique; s'y ajoute l'action de gouvernants pervers et opportunistes qui, dans ce chaos, misent sur le Grand remplacement, la grande vidange des peuples pour se maintenir au pouvoir en jouant les apprentis-sorciers au-dessus de masses nouvelles dont ils briguent la reconnaissance éternelle, et dont ils ambitionnent de faire convertir l'imaginaire dette morale créée par le don d'asile (les 100000 naturalisations françaises récemment promises par M. Valls) en créance politique et dette économique ("ils paieront nos retraites"). L'heure des désillusions approche. Elle promet d'être terrible.
L'Australie défend ses frontières; les "humanitaires" en toc bêlent en coeur :

[www.lefigaro.fr]

Rappelons que les humanitaires australiens, les vrais, pas les bêleurs manipuleurs politiques de Sydney, sont très présents sur le terrain, au Cambodge, en Indonésie ou ailleurs en Asie orientale et dans le Pacifique, et que très souvent, ils produisent un travail admirable, parfois héroïque.
Réaction de Zemmour (lorsqu'on lui reproche "d'avoir parlé d'invasion" lors de la précédente émission de Ça se dispute) :



À lire également ce court compte rendu de ce qu'est l'Erythrée, qui met en relief le caractère un peu planant de toute exhortation à une tentative de "vie correcte" sous le régime d'Afewerki...
Cher Alain,

Savez-vous si on a des informations sur la religion des émigrants érythréens ? il semble que la moitié de la population de ce pays soit chrétienne... cette proportion est-elle respectée parmi des réfugiés ?

Sait-on si le Gouvernement érythréen mène une politique anti-chrétienne ?
Ne nous reste plus, alors, qu'à continuer d'accueillir, à bras ouvert/légalement ou en fermant les yeux/illégalement, toute la misère du monde. Mais aussi ceux qui, sans être miséreux, sont insatisfaits du sort que leur réserve leur pays d'origine (si en plus ce pays est une ancienne colonie...).

Mais déjà signons 'la' pétition!
Il me semble tout de même que ces personnes-là ne nous viennent pas en voiture après avoir parcouru quelques centaines de kilomètres...

Ce sont à l'évidence de pauvres gens, des gens inoffensifs, des gens qui souffrent réellement dans leur pays... ce ne sont pas des insatisfaits...

Il est logique qu'on fasse tout pour les empêcher de partir, en reconstituant chez un un Etat qui ait un comportement normal.

Ceci dit, une fois qu'ils sont sur la mer après avoir couru bien des dangers et subi bien des souffrances, je vois mal ce qu'on peut faire, concrètement, sinon les accueillir et les secourir...

J'ai, depuis mon enfance, souvent entendu le prêtre lire en chaire l'Evangile selon Matthieu. Il ne peut se comprendre que d'une façon et d'une seule, dans ce cas précis :

Alors il dira à ceux qui seront à gauche : « Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli...»
Alors ils répondront, eux aussi : « Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger... sans nous mettre à ton service ? »
Il leur répondra : « Amen, je vous le dis, chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait. »

Je ne sais pas si la question est vraiment de donner à manger et à boire à ceux qui ont faim et soif, mais bien de comment le faire ?

L'Evangile comporte aussi un enseignement, crois-je me souvenir, sur l'homme affamé à qui il convient d'apprendre à pêcher et non de donner un poisson.

Si ce que l'on dit du dictateur érythréen est vrai, alors il se pourrait que, dans l'intérêt des peuples et des nations d'Europe et d'Erythrée, l'enseignement de la pêche prenne la forme d'une opération chirurgicale d'une certaine ampleur et aux effets calculés pour être décisifs. Si le bonhomme est bien le Pol Pot africain que l'on dit, se souvenir que l'offensive militaire vietnamienne au Cambodge en 1979 permit au moins de se débarasser de l'original et d'alléger (ou à minima de faire varier) les souffrances intolérables du peuple cambodgien et de commencer à en enrayer l'exode.
Francis, sur le fond, nous sommes d'accord.

Le problème est à prendre à la source, c'est évident.

Cela étant, tant que ce problème n'est pas résolu, il faut faire quelque chose pour les personnes qui fuient ce régime (pour prendre votre exemple, il était logique d'accueillir les gens fuyant Pol Pot et ses sbires, on ne pouvait pas leur dire d'attendre qu'il soit ramené à la raison).

Ces Erythréens ne sont pas des profiteurs trouvant que nos aides sociales sont alléchantes, ni des teneurs de murs pensant que nos murs sont plus confortables que les leurs. Ce sont des gens qui fuient.

Demain, la question se posera pour les chrétiens et les alaouites de Syrie, si les islamistes aidés par M. Fabius renversent le régime actuel. Par chance, le général Sissi a évité aux Coptes de devoir prendre le chemin de l'exil sans retour (je note à ce sujet que l'Occident persiste à faire la fine bouche, alors qu'il "cartonne" fort bien les islamistes).
Francis,


Vous souvenez-vous de cette tribune écrite par M. Badiou, à propos de l'intervention vietnamienne, dans le Journal de référence détenu actuellement par M. Bergé et que des In-nocents persistent à acheter :

Kampuchea vaincra !

par ALAIN BADIOU

L'INVASION du Cambodge par cent vingt mille Vietnamiens avec chars et aviation de bombardement ; l'installation à Phnom-Penh de " dirigeants " tirés des bagages de l'envahisseur : prendre position sur ces faits engage, à notre avis, des questions essentielles.

...


L'acquiescement, ou même la seule protestation réticente, devant cet acte de barbarie militariste franc et ouvert, reproduirait la logique munichoise, qui croit différer le péril sur soi en livrant et trahissant les autres, Autrichiens ou Tchèques hier, Khmers aujourd'hui.

Il est tout aussi vital et moralement clair de se lever contre l'actuelle invasion, qu'il l'était de condamner sans détour l'agression américaine de 1970. Les procédés sont les mêmes, aviation et division blindées contre un petit peuple démuni. Les objectifs sont les mêmes : Installer dans les villes un pouvoir à la botte de l'étranger. Les résultats seront les mêmes : la guerre populaire de résistance nationale.

...

Ce qui semble paralyser certains devant l'évidence du devoir, c'est la vaste campagne menée depuis trois ans contre le " goulag " cambodgien.
En soi déjà, l'argument est curieux, il revient en somme à dire que puisque les Khmers se sont tant tués entre eux, leur massacre par les chars vietnamiens doit nous laisser froids ! On ne saurait mieux dire que vus de loin, et en Asie, la question nationale, le respect des frontières, l'absolue ignominie qu'est une invasion massive perpétrée de sang-froid ne sont qu'obscures affaires de sauvages.

...


Cependant, il n'est en réalité demandé à personne de prendre position sur ce point. Il n'est pas même demandé d'examiner en conscience à qui sert finalement la formidable campagne anticambodgienne de ces trois dernières années, et si elle n'a pas son principe de réalité dans la tentative en cours de " solution finale ".



La "solution finale"... M. Badiou et les lecteurs du Monde ne sont pas passés très loin de la vérité, la voici la solution à la Pol Pot :

Oui, je m'en souviens. Ce type de chose devrait être rendu "viral", pour bien rappeler au monde qui est le "plus grand philosophe français vivant". Cette prose si particulière, mitraillante, postillonnante (Ce qui semble paralyser certains devant l'évidence du devoir..), Pékin Information mâtinée du sartrisme cuvée Cause du Peuple (Il est tout aussi vital et moralement clair de se lever..), inoubliable.
Superbe illustration du penser faux, de l'alarme fausse, montée à l'envers, comme la presse radiophonique des nazis français en avait inauguré le ton trente ans à peine avant ces événements.
Citation
Jean-Marc du Masnau
Cher Alain,

Savez-vous si on a des informations sur la religion des émigrants érythréens ? il semble que la moitié de la population de ce pays soit chrétienne... cette proportion est-elle respectée parmi des réfugiés ?

Sait-on si le Gouvernement érythréen mène une politique anti-chrétienne ?

Jean-Marc, je n'en sais pas plus que vous sur ce point, mais certaines chose sont sûres : cet Issayas a l'air d'être un sacré Père Ubu, les migrants érythréens, en l'occurrence, des gens "très bien", victimes de prédilection de ce genre de personnage, la méthode marchienne d'enseignement de la pêche très indiquée en la circonstance, et la réalité, ma foi, la réalité, trois fois hélas, jamais aussi simple et idéologiquement conforme qu'on le voudrait !...
Citation
Jean-Marc du Masnau
J'ai, depuis mon enfance, souvent entendu le prêtre lire en chaire l'Evangile selon Matthieu. Il ne peut se comprendre que d'une façon et d'une seule, dans ce cas précis :

Alors il dira à ceux qui seront à gauche : « Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli...»
Alors ils répondront, eux aussi : « Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger... sans nous mettre à ton service ? »
Il leur répondra : « Amen, je vous le dis, chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait. »

Lui arrivait-il aussi de vous lire cet autre passage de l'Évangile selon saint Matthieu :

Gardez-vous d'afficher votre justice (var. : "de faire l'aumône") devant les hommes, pour vous faire remarquer d'eux ; se serait perdre toute récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. Quand donc tu fais l'aumône, ne va pas le claironner devant toi ; ainsi font les hypocrites... afin d'être honorés des hommes... Pour toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône soit secrète ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.

Ce que, d'ailleurs, laisse entendre le présent communiqué dans la phrase suivante :

Certes l’Europe, l’Italie, la France et tous les pays de l'Union européenne sont coupables de ne pas dissuader, et même d’encourager, les migrants à se précipiter vers leur territoire en leur laissant miroiter toute sorte de droits et d’avantages précieux s’ils parviennent à surmonter l’obstacle, souvent bien faible, des frontières.
Le problème, car il y en a un et que le Pape semble ignorer, c'est que ces gens-là n'ont pas faim, qu'ils ont de quoi manger, qu'ils n'ont pas soif non plus, qu'ils ne sont pas nus, que l'Arabie saoudite, où ils pourraient s'établir (le pays est vaste) et qui regorge de richesses, est à quelques Km des côtes de l'Erythrée et quelques dizaines de Km des côtes de Somalie, etc. Donner à manger ou à boire à des gens qui ne manquent de rien, ce n'est pas de la charité, encore moins de la charité chrétienne, mais de l'aveuglement ou de la stupidité et que ces bas sentiments sont nourris non pas par la haine de soi (c'est s'aimer beaucoup et narcissiquement que de se livrer à ces comédies de repentance), mais par la haine des autres - les semblables ou les compatriotes.
Le JDD donne des chiffres, via l’ex-ambassadeur de France à Malte, dont on peut supposer qu’il connaît le dossier.

« Je rappelle qu’il y avait plus d’un million d’Africains subsahariens sur le sol libyen. »

Un million pour la seule Libye, donc.
Pascal Lamy (écrire ce nom fait froid dans le dos), parle sur "TV5 Monde", où il dit en substance: La croissance en Afrique est très dynamique. Après, c'est vrai, il y a encore certains endroits où ça se passe moins bien, donc les gens partent (allusion à Lampedusa, ndr).... C'est un effet de la globalisation. Mais regardez ce que fait le Canada: il intègre des peuples venus de tous les pays du monde. Pourquoi? Parce que cela profite à son économie. Les documents d'immigration y sont traduits en treize langues, treize! L'Europe peut faire de même.
Quel crétin, ou plutôt quel malhonnête ! Si les Canadiens traduisent ces documents en treize langues, l'important ne tient pas à la performance linguistique ou au symbole mais de savoir ce qui y est écrit, quels critères, quel filtres sont ainsi énoncés en treize langues aux candidats à l'immigration. Le Canada, pays sous-peuplé au territoire national le plus vaste dans la communauté des nations après celui la Fédération de Russie, filtre, sélectionne, choisit parmi les candidats à l'immigration ceux qui lui seront bénéfiques, méthode qui est pour ainsi dire interdite en Europe! et si treize versions linguistiques sont requises pour ces formulaires, il faut y voir un gage de sérieux de cette méthode et de cette approche. Mais Lamy communique, enfume les Européens, c'est son métier.
Vous avez raison, Lamy n'a pas expliqué cette pratique administrative. Il s'est contenté d'en parler comme si elle relevait de la performance athlétique et du tour de force "libéral" à forte valeur symbolique. Mais il faut admettre que s'il était entré dans les détails comme vous le faites, il aurait sûrement fini par commettre l'irréparable: vanter, face à des journalistes du "Monde", les mérites économiques et la pertinence d'une immigration choisie.

Sûrement un lecteur de Bernard Lugan: Le drame de Lampedusa : une conséquence directe du renversement du colonel Kadhafi

Il y a des raisons de le pleurer tous les matins, ce frappadingue... Il était en outre le principal financier de l'Union africaine. Cette dernière étant désormais sous-financée, les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU vont devoir continuer pendant encore des décennies à faire le ménage à travers le Continent. Après le Mali, place - très bientôt - à la République centrafricaine, qui a, semble-t-il, du mal à gérer les "joies" de l'islamisation.
Ne serait-ce t'il pas le temps de décréter du " Qu'est-ce qu'il faut faire? en perspective du faire!"
Citation
Dominique Docet
Ne serait-ce t'il pas le temps de décréter du " Qu'est-ce qu'il faut faire? en perspective du faire!"

Quoi?
Citation
Dominique Docet
Qu'est-ce qu'on fait?

Plusieurs propositions s'offrent à vous :

1. S'armer... de patience (les choses s'arrangeront d'elles-même, qui sait ?)
2. Militer pour les hommes politiques qui proposent une alternative
3. Faire une révolution pour changer de système politique
4. Ouvrir le champagne à chaque naufrage (lol)
5. Faire des phrases compréhensibles

Personnellement, j'opte résolument pour la deuxième et à l'envi pour la cinquième.
Citation
Louis Piron
Citation
Dominique Docet
Qu'est-ce qu'on fait?

Plusieurs propositions s'offrent à vous :

1. S'armer... de patience (les choses s'arrangeront d'elles-même, qui sait ?)
2. Militer pour les hommes politiques qui proposent une alternative
3. Faire une révolution pour changer de système politique
4. Ouvrir le champagne à chaque naufrage (lol)
5. Faire des phrases compréhensibles

Personnellement, j'opte résolument pour la deuxième et à l'envi pour la cinquième.

Je tape également 2 et 5.
« Les éclaireurs du camp des Saints » (Yves de Kerdrel, Valeurs Actuelles, jeudi 10 octobre)

... Alors que faire ?

D’abord, l’Europe doit tout mettre en oeuvre pour que les pays du sud de la Méditerranée exercent un contrôle sur ces clandestins cherchant meilleure fortune ailleurs que chez eux. Cela passe par des accords politiques avec des pays comme la Libye, la Tunisie, l’Algérie ou le Maroc, voire par la mise à disposition de personnels adéquats. Mais il ne suffit pas d’empêcher les clandestins d’embarquer sur des cercueils flottants. Il faut aussi aller à l’origine même de ces flux migratoires, en Somalie, en Érythrée, au Kurdistan, dans les pays africains en guerre ethnique et partout où la misère du monde constitue une bombe à retardement. C’est par la coopération directe avec ces pays et par le démantèlement des réseaux de passeurs que de telles expéditions dramatiques pourront être progressivement réduites, voire stoppées.

Ensuite, même si cela bouscule les bonnes consciences, il faut rappeler que la France et l’Europe ne peuvent plus accueillir toute la misère du monde. L’échec du multiculturalisme, la montée des communautarismes, l’impossibilité de certains peuples à se fondre dans nos démocraties pour des questions culturelles ou religieuses et la crise économique, qui crée un quart-monde au sein même de nos territoires, ne permettent plus à la vieille Europe, si généreuse autrefois, de rester une terre d’asile. La charité n’est pas contradictoire avec la lucidité. La pitié n’est pas antinomique de la clairvoyance. Et l’assistance à personne en danger ne signifie pas la transformation de nos côtes et de nos frontières en passoires.

Enfin et surtout, ces déplacements de populations qui pourraient prendre de plus en plus d’ampleur ne cesseront que lorsque l’Europe cessera d’être une “pompe aspirante” par la prodigalité de ses États-providence. Sait-on que l’Europe, toute cette Europe vers laquelle voguent de frêles esquifs, et pourquoi pas demain des paquebots entiers, représente 7 % de la population mondiale mais 50 % des dépenses sociales distribuées sur la planète ? Cette disproportion est un mal en soi pour l’Europe, ses économies et son avenir. Elle est surtout à l’origine de ces gigantesques déséquilibres entre l’hémisphère Nord et le Sud et donc une plaie pour l’écosystème mondial.

C’est en ne restant ni indifférente à ce drame de Lampedusa ni à ce qui peut être fait pour en empêcher de nouveaux que l’Europe retrouvera sa dignité dans le respect de ses valeurs judéo-chrétiennes. Sans quoi nous serons condamnés à être spectateurs de ce que l’Apocalypse annonçait avec ces mots : « Voilà que sortent les nations qui sont aux quatre coins de la Terre et qui égalent en nombre le sable de la mer. Elles partiront en expédition sur la surface de la Terre, elles investiront le camp des Saints et la Ville bien-aimée. »

"Enfin et surtout, ces déplacements de populations qui pourraient prendre de plus en plus d’ampleur ne cesseront que lorsque l’Europe cessera d’être une “pompe aspirante” par la prodigalité de ses États-providence. Sait-on que l’Europe, toute cette Europe vers laquelle voguent de frêles esquifs, et pourquoi pas demain des paquebots entiers, représente 7 % de la population mondiale mais 50 % des dépenses sociales distribuées sur la planète ? Cette disproportion est un mal en soi pour l’Europe, ses économies et son avenir. Elle est surtout à l’origine de ces gigantesques déséquilibres entre l’hémisphère Nord et le Sud et donc une plaie pour l’écosystème mondial."

Cet argument me semble douteux. Relever les "gigantesques déséquilibres entre l’hémisphère Nord et le Sud ", après n'avoir pointé pour seule cause, ou cause principale, les "dépenses sociales", donne à penser que le "rééquilibrage" ne pourrait venir que de la diminution substantielle des-dites dépenses, non pas en direction des seuls migrants, mais, surtout, en direction des Européens. Supprimons toutes les allocations pour tout le monde, toutes les protections, toutes les règles et plus personne ne trouvera désirable l'installation en Europe et l'hémisphère Nord sera aligné sur l'hémisphère Sud, au grand bénéfice de l'"écosystème mondial".
Citation
Louis Piron
Citation
Dominique Docet
Qu'est-ce qu'on fait?

Plusieurs propositions s'offrent à vous :

1. S'armer... de patience (les choses s'arrangeront d'elles-même, qui sait ?)
2. Militer pour les hommes politiques qui proposent une alternative
3. Faire une révolution pour changer de système politique
4. Ouvrir le champagne à chaque naufrage (lol)
5. Faire des phrases compréhensibles

Personnellement, j'opte résolument pour la deuxième et à l'envi pour la cinquième.

A supposer que je fasse des phrases compréhensibles, quels « Hommes politiques » évoquez-vous dont la visibilité méritent cette déférence dans le champ politique actuel, hors PI dont on a aucune visibilité dans ce contexte?
Les guillemets à “hommes politiques”, c’est pour suggérer qu’il pourrait également s’agir de femmes, cher Dominique Docet... ?
A supposer que je fasse des phrases compréhensibles, quels « Hommes politiques » évoquez-vous dont la visibilité méritent cette déférence dans le champ politique actuel, hors PI dont on a aucune visibilité dans ce contexte? (Docet)

Vous dites "aucune visibilité" ? Il me semble pourtant que le fait d'avoir conceptualisé et dénoncé le Grand Remplacement est peut-être l'avancée politique la plus visible de ces dix dernières années, si ce n'est plus... (mais il faut bien reconnaître que ce "Grand Remplacement" en tant qu'évènement démographique et civilisationnel est peut-être la catastrophe la plus importante de notre histoire, d'où la force du concept... (malheureusement !))

Quant à la liste des "hommes politiques qui proposent une alternative", elle est longue et se compose principalement, dans sa conception la plus large, de professionnels de la politique (en général ce sont les plus représentatifs, mais est-ce suffisant ?), de journalistes (souvent les plus visibles, médiatiquement parlant) et d'écrivains (parfois éminemment plus politiques que les politiciens... (voire dans certains cas « plus royaliste que le roi » !))


[message modifié à 7h44]
En regardant le Ça se dispute d’hier, j’étais frappé, une fois encore, à quel point Éric Zemmour s’inspire des communiqués de ce parti dans certaines de ses interventions (cette fois, il reprenait l’idée d’un continuum de culpabilisation allant de Lampedusa à Léonarda).
A propos de la Diversité, Pujadas nous a gratifié l'autre jour d'un reportage à la gloire de ces fameux talents méconnus dont regorgeraient les quartiers sensibulaires. Jusqu'à résent chaque fois qu'il était question de cette formidable richesse cachée nous n'avions droit qu'à quelques poussifs défilés de mode préparés par les classes de couture des collèges, mais cette fois à l'entendre, on allait voir ce que l'on allait voir, si bien qu'on restait suspendus à ses lèvres persuadés de découvrir pour le moins un inventeur ou un entrepreneur de génie. C'est alors qu'apparut, à l'écran, seau et serpillère d'une main, balai de l'autre et gilet jaune fluo réglementaire, le héros du jour, l'incroyable talent tant vantée et dûment récompensé par je ne sais quel prix d'excellence, en la personne d'un homme, pardon d'un "jeune" de...38 ans qui avait mis en pratique l'idée de faire "homme de ménage" et de nettoyer les halls et les proches alentours d'immeubles, moyennant rétribution, j'imagine, de la municipalité. La montagne avait accouché d'une souris si petite que la publicité enthousiaste faite par le journalise à l'évènement devenait totalement contre productive. Qu'on me comprenne : je n'avais rien contre cet homme à l'air, au demeurant, plutôt sympathique et je lui trouvais même bien du courage d'affronter ses virils congènères de quartier dans sa tenue d'homme de ménage mais je ne pouvais que m'interroger sur les arrière pensées dudit journaliste et de ses semblables : faut-il qu'ils méprisent au fond d'eux mêmes ces néo-Français issus d'Afrique pour s'extasier à ce point que l'un d'eux fût capable de gagner honnêtement sa vie en maniant le balai et la serpillère, un peu comme l'on s'extasie qu'un chimpanzé puisse se servir d'un bâton pour décrocher une banane.
C'est probablement, ce que l'immense intellectuel Achille Mbembe, et théoricien de la contre-colonisation en cours, appelle le devenir-nègre du monde. « Il n’y a pas de monde sans circulation libre des hommes », déclare-t-il aujourd'hui à Mediapart, qui commente éperdu d'admiration : "Pour Achille Mbembe, la répétition des drames liés à la fermeture des frontières, comme à Lampedusa, marque la poursuite d’une « idéologie de la sélection entre différentes espèces humaines ». Mais elle masque aussi le « devenir-nègre du monde », c’est-à-dire aussi bien la marchandisation des hommes sous l’effet de l’accumulation capitaliste que la possibilité d’une « montée collective en humanité »".
..
Une interview de Jean Raspail dans Valeurs actuelles : [www.valeursactuelles.com]
Jean Raspail est probablement lucide : l'immigration est un dogme irréfutable. (Attention, ne pas regarder la vidéo après le repas).
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