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à propos des "expériences sociétales" du pouvoir en place...

Envoyé par Francis Marche 
A propos des "expériences sociétales" du pouvoir en place : face à l’impasse économique et sociale, et financière (déficit hors de contrôle), à la montée du chômage, au marasme social qui l’accompagne, son réflexe est d'agir dans des sphères annexes où l'action, gratuite, plie commodément à la volonté du décideur grâce à l'huile de l'idéologie et de la persuasion publicitaire.

On peut difficilement s’empêcher de voir dans ce phénomène une structure profonde, un penchant naturel du politique à l'action totalitaire sur les moeurs suivant une loi de moindre résistance : lorsque le réel objectif résiste à tout, est inamovible (réformes institutionnelles impossibles, etc.), on enjoint au citoyen de se plier au costume mal taillé, à entrer dans un moule nouveau "révolutionnaire meursal", qui lui apportera toute la nouveauté imaginaire compensatrice de l'enfermement dans le connu et la stase historique bien réelle qu'il subit.

Réinventons tout sauf l'indispensable pour lequel on ne peut plus rien ! Tel est le mot d'ordre. La "révolution culturelle" en Chine fut cela, fit cela : la misère et la stagnation économique étaient sans aucun espoir de redressement. On mourait de faim, les campagnes connaissaient des disettes et des conditions d'existence moyenâgeuses, sans perspective du moindre semblant de redressement; alors, on décida de refaire l'Homme, lequel offre à la binette, au ciseau et au burin une matière plus ductile que la terre aride, l'espace à aménager ou à réhabiliter, le relèvement et la création technologiques, le progrès des arts et des métiers véritables.

C'est là un phénomène d’ordre anthropologique qui obéit à une loi que l’on pourrait dire archétypale: l'impuissance économique et politique fait se tourner les impuissants vers les consciences et les mœurs de leurs victimes, dans l'illusion souvent meurtrière d'y trouver le terrain d'une praxis qui marquera les mémoires, et l'Histoire, et inversera le verdict de cette dernière à leur sujet. On retrouve chez les Duflot, les Peillon, les Taubira et autres un peu de l'égo survolté de qui s'attaque à refaire le monde subjectivement faute d'avoir pu y agir objectivement -- un peu, beaucoup, de l'égo maoïste, de celui qui, politicien failli, s'invente une mission et installe ses contemporains dans le rôle de matière faire-valoir de ses actes qu’il s’attache à faire signaler comme héroïques par ses chantres ; les citoyens alors sont priés de se plier pour servir de matière passive et agie, de s’offrir comme matière et terrain à réforme, de se réformer de fond en comble dans un cadre institutionnel et politique qui ne bougera pas. Aux réformes institutionnelles indispensables sont ainsi substituées les réformes des consciences, plus faciles, moins coûteuses à obtenir, plus spectaculaires.

Il faut tout faire pour dénoncer cette horreur, ce théâtre d’ombres, ce cauchemar sociétal et meursal tout entier mis en branle pour masquer, déguiser une faillite politique et économique totale, un déclin vertigineux du pays et de sa civilisation.

Il faudrait dès à présent CESSER de s’obnubiler sur ces sujets lancés par un pouvoir qui ne fait strictement rien pour redresser la France, pour stopper son déclin économique et l’émigration de masse qui frappe sa jeunesse. Pouvoir qui ne sait désormais plus rien faire d’autre que de punir d’anathème toute opposition et frapper d’interdiction, d’arrestations arbitraires, doucher de haine tout ce qui ne lui emboîte pas volontiers le pas dans ses surenchères sociétales et idéologiques de plus en plus folles et dans ses innovations (en matière de justice notamment mais aussi d’éducation) dont l’audace supposée ne grise que lui-même, quand il se montre ivre de valeurs et de signaux tout symboliques dont il se rengorge et se satisfait devant le miroir comme s’il s’agissait d’un bilan politique véritable.

Le pouvoir est seul. Et plus est grande sa solitude, plus bruyamment on le voit s’agiter et lancer des débats sur la réforme des hommes et des consciences. Sur ce chemin, il ne dévie point. Il ira jusqu’au bout, comme tous les grands régimes à logique totalitaire suicidaire.
Pendant que les gouvernements s'amusent, les scientifiques travaillent.

Les noirs et les blancs diffèrent (oh mon Dieu !) :

Citation

si l'on met bout à bout tous les morceaux d'ADN néandertalien éparpillés dans les individus d'origine européenne ou asiatique, ce serait au total 20 % du génome de Néandertal qui subsisterait globalement dans les populations modernes.

[www.lemonde.fr]


Les cerveaux des hommes et ceux des femmes fonctionnent de façon différente (oh mon Dieu !) :

Citation

“It’s quite striking how complementary the brains of women and men really are,” said Dr. Ruben Gur.

[www.uphs.upenn.edu]
Exemples de "devenir Petit-Garde Rouge" chez les ministres de ce pouvoir qui voit des "fascistes" partout : les tweets en fin de journée de la dernière Manif pour tous :


Ils ont été frigidistes barjots, ils sont dieudonnistes, lepénistes, intégristes.. Si j'étais de droite, je serais désespérée #manifpoursoi

— Michèle Delaunay (@micheledelaunay) February 2, 2014

@padreseb qd on soutient la manif de cet après midi on ne soutient pas la vie. La vie ce n'est pas assigner les petites filles au ménage..!

— Cécile Duflot (@CecileDuflot) February 2, 2014

La semaine dernière, à l'issue de la manifestation "Jour de Colère", un représentant du gouvernement a annoncé qu'il était temps d'organiser une grande manifestation, une descente dans la rue de tous les soutiens au gouvernement ! Un gouvernement qui appelle la population à de grandes manifestations de rue pour le soutenir contre la société civile qui rejette son pouvoir, ça ne vous rappelle rien ?

Un pouvoir incapable de tenir les frontières du pays; qui bafoue les droits de ses citoyens, donc la citoyenneté nationale, en octroyant des passe-droits aux non-citoyens sous couvert d'un théorique "droit d'asile"; qui est incapable de commencer la moindre réforme institutionnelle dont lui-même reconnaît la nécessité; incapable d'amorcer le moindre début de redressement économique, d'endiguer le chômage; un pouvoir qui accuse son propre peuple de "racisme" à la moindre occasion, qui traite la contestation politique comme délinquance, qui se félicite de ce que seulement 1500 voitures aient été incendiées à la Saint-Sylvestre, qui promet d'octroyer 100000 naturalisations avant même qu'elles ne soient demandées par les intéressés éventuels, qui libère d'office les criminels condamnés à des peines de moins de deux ans d'emprisonnement et en profite pour promouvoir un culte de la personnalité autour de son Garde des Sceaux, qui multiplie les taxes et n'offre pour toute perspective à sa jeunesse que des "emplois aidés", qui s'apprête à opérer des prélèvements "libératoires" sur l'épargne de ses citoyens pour combler ses déficits (à l'instigation du FMI), qui vend des bouts de sa capitale à des intérêts Qataris, qui laisse 600 agriculteurs français se suicider tous les ans, les paysages ruraux dépérir et la lèpre rurbaine gagner, qui laisse la pauvreté s'installer dans le monde rural, qui a abandonné des centaines de quartiers à la loi de la pègre et accessoirement à celle du Coran... et qui s'emploie à enflammer des "débats de sociétés" dont il a l'initiative dans le but de masquer son incurie et son impuissance dans tous les domaines qui intéressent la vie des citoyens,

ce pouvoir incompétent, malade et corrompu doit être dissous par les moyens que permet la Constitution. Sans attendre.
Texte très intéressant Marche. La comparaison avec le maoïsme est pertinente à ceci près que le projet de former un "homme nouveau" était consubstantiel à l'idéologie révolutionnaire. Là vous expliquez qu'il s'agit d'une sorte de projet par défaut, une sorte d'écran de fumée destiné à masquer l'échec économique. Cependant ne faut-il pas se demander maintenant si la création du fhomme, nomade, post national n'est pas à prendre plus au sérieux et si le repli actuel des sociétalistes (il devrait changer de nom), sur le mode "mais quelle théorie du genre, cher ami, mais vous êtes parano !" n'est pas purement tactique. Quoi qu'il en soit, nous sommes peut être en train d'assister à l'effondrement politique du novadonisme (le bloc historique musulman-bobo) avant même qu'il ait pu se déployer pleinement.
Le logiciel du novadonisme est en train de bogger grave. Nous sommes d'accord. La banderole en arabe en tête de la MPT lui a fichu un coup, a révélé un défaut système, une boucle imprévue dans la programmation. C'est certain.

Mais s'agissant du reste cher Le Floch, je ne suis plus très loin de penser, et j'invite chacun à se porter sur ces rivages de pensée, que "homme nouveau consubstantiel à l'idéologie révolutionnaire" est bel est bien "une sorte de projet par défaut", bel et bien une sorte d'écran de fumée destiné à masquer l'échec économique et politique. L'action politique sur l'homme, sur le sujet de l'histoire, devrait être proscrite : elle est une perversion, une sortie de la morale hors de son objet et une sortie de l'histoire. On n'a pas le droit de prétendre vouloir refaire l'homme au nom du progressisme comme l'annonce Ayrault, le Raffarin de la gauche. L'homme doit demeurer le hors-sujet, le hors-champ de l'action politique dès lors que par définition, ontologiquement, elle lui est assujettie, qu'elle est son esclave. L'esclave n'a pas pour rôle de refonder, redéfinir, remodeler ou réformer le maître. C'est ainsi que pendant que le libéral dit "pas touche à l'homme", touche pas à mon pote-l'homme, bât les pattes et occupe-toi du chômage et de la croissance, du bien-vivre et du savoir-vivre; le stalinien, le "sociétaliste-maoïste" plonge ses grosses pattes dans l'Homme, la famille, les rapports homme-femme, pour les triturer de ses gros doigts boudinés de franc-maçon interventionniste, auto-autorisé à prendre l'Homme comme matière à pétrir à sa guise et pour son contentement. Allez ouste! du balai! les blaireaux franc-macs et votre atelier de fabrique de "l'homme nouveau" ! Dégagez, libérez la scène, regagnez vos loges maudites avant qu'on devienne méchants !
Sur le bug en cours : [www.bvoltaire.fr]

Cela dit je comprends mal en quoi, pour les mulsulmans, les socialistes seraient des "traitres" ? Des idiots utiles plutôt.
Un ami, qui circule dans les hautes sphères du renseignement, me disait récemment qu'il fallait s'attendre, l'UOIF ne suffisant plus, à la création, dans des délais assez rapides, d'un parti politique confessionnel : une sorte de MRP musulman.
Ce sont précisément les électeurs musulmans (rappelons que, pas peu fiers, ils ont été intronisés votants-remplaçants des ouvriers par Terra Nova) qui pourraient se sentir trahis par le pouvoir socialiste, qu'ils ont soutenu. Mais sur la PMA, le président, sensible aux protestations viriles des conquérants et à l'attachement de leurs femmes aux canons ethnico-religieux de la famille coranisée, les a bien compris et a décidé de les ménager.
Il me semble que cette théorie du genre implique un curieux paradoxe qui l'invalide. En effet, l' homme qui se sent femme a surtout des envies irrépressibles de bas, de robes, de maquillage, de froufrous, de maison intime,de douceur et de grâce. Il n'a nul désir de porter le survêt et d'ête camionneur ou entraîneur de foot. Et la femme qui se sent homme a surtout des envie irrépressibles de costumes, de cravates, de tenues de sport, d'automobiles, de vitesse et de démonstrations de force. Autrement dit, loin de contredire les soi disant stéréotypes, leur souhait d'appartenir au sexe opposé au leur ne fait que les confirmer et au-delà.
Bref, c'est un pouvoir totalitaire sans pouvoir et auquel manque la totalité.
Il me semble que cette théorie du genre implique un curieux paradoxe qui l'invalide. En effet, l' homme qui se sent femme a surtout des envies irrépressibles de bas, de robes, de maquillage, de froufrous, de maison intime,de douceur et de grâce. Il n'a nul désir de porter le survêt et d'ête camionneur ou entraîneur de foot. Et la femme qui se sent homme a surtout des envie irrépressibles de costumes, de cravates, de tenues de sport, d'automobiles, de vitesse et de démonstrations de force. Autrement dit, loin de contredire les soi disant stéréotypes, leur souhait d'appartenir au sexe opposé au leur ne fait que les confirmer et au-delà.

Bien évidemment. Et s'il n'y avait que ça !

Par exemple : les transsexuels, les hommes qui deviennent des femmes, et les cas inverses, sont tout le contraire des homosexuels! puisque leur désir de l'autre sexe est si fort qu'ils mettent toute leur énergie à devenir lui, et très souvent se contentent de ce transporter sur sa rive, ne font rien d'autre qu'être l'autre sexe, s'y emploient en permanence et ne montrent que peu d'intérêt (sexuel) véritable pour ceux qui sont restés sur la vieille rive. A tel titre que regrouper et mettre dans un même sac les transsexuels et les homosexuels (sous l'étiquette politique LGBT) est une absurdité, s'agissant de personnes qui dans la vie ordinaire (pas celle de la représentation festive ou politique) se regardent en chiens de faïence et pour cause.

Pour en revenir à ce qu'écrit Cassandre, la transgenderie, c'est la culture du stéréotype, et que ce modèle culturel de la représentation de soi s'impose comme élément de la culture de masse dans l'âge du spectacle et de la publicité laquelle articule son logos exclusivement sur les stéréotypes n'a rien de surprenant : il n'en est que l'émanation.
Bref, c'est un pouvoir totalitaire sans pouvoir et auquel manque la totalité.

Probablement oui. Autrement dit il est encore temps d'agir : ce pouvoir totalitaire est en formation, il s'efforce d'advenir, se cherche, teste ses forces sur le citoyen; se fait ses petits muscles. Valls est un petit musclé. Les loges maçonniques sont les salles de muscu de ce pouvoir. Il est nécessaire de lui tordre le cou politique avant qu'il ne forcisse.
Ban ki-moon :

"Beaucoup d'athlètes professionnels gays et hétérosexuels sont contre les préjugés. Nous devons tous éléver notre voix contre les attaques sur les lesbiennes, les gays, les bissexuels, les transgenres ou les intersexes", a affirmé Ban Ki-Moon.

Dans sa liste il avait ajouté "les petits lapins et les chatons angoras" pour être sûr de n'avoir oublié personne mais un conseiller lui a biffé les deux derniers termes.
07 février 2014, 06:56   Folies dualistes
Je me demande si, dans son principe, la "transgenderie" ne constitue un écho singulier aux conceptions les plus dualistes de l'homme (et en cela plus volontiers mystiques ou religieuses), parce qu'elle ne fait que prendre acte du départ, au reste peu contestable, entre le donné biologique et physiologique, et l'affranchissement toujours possible, rêvé, désiré ou fantasmé par la psyché individuelle de celui-là.
C'est l'esprit dans tous ses états réinvestissant le corps et le pliant à ses guises ; après tout...
La transgenderie est culture du stéréotype pauvre, elle est navrante et plate inversion des conventions, elle est la mode de la mode (près de la moitié des mannequins de mode sont des transsexuels/transgenres). L'affranchissement toujours possible, rêvé, désiré ou fantasmé par la psyché individuelle du donné biologique ou corporel (A. Eytan), chacun le vit au quotidien sans projection spectaculaire ou publicitaire, en attachement et en conjugaison avec son donné; chacun vit, ou peut vivre, individuellement, sans son ordinaire, et bien sûr dans sa vie sexuelle, les mille variantes et déclinaisons intimes, psychiques, de cette conjugaison, sans recours au mensonge de l'écran publicitaire, à la projection clownesque, à la clameur de sa "différence". Différence par rapport à quoi ? A ce qu'ils s'imaginent que sont les autres ? Pauvres ignorants des autres, d'eux-mêmes, de tout !
Je ne crois pas beaucoup, cher Alain, à ce départ entre le biologique et l’esprit. Nous en sommes à ce moment précis où la technique peut réellement façonner l’être humain. Le New Yorker, la dernière fois que je le lisais au hasard d’un voyage ferroviaire, parlait de l’explosion d’adolescent(e)s américain(e)s potentiellement transgenre, qui interrompaient leur puberté à coup de médicaments, pour empêcher la masculinisation et la féminisation, au cas où ils souhaiteraient ensuite, parvenus à l’âge adulte, changer de sexe. Si cela correspond à un fantasme, c’est à cette image de la fiction populaire (cinéma de science-fiction, manga, etc.) d’êtres humains fabriqués en série, comme des miches de pain, et qu’on personnalise ensuite. Mais en l’espèce, la science a changé le fantasme en réalité. Pas de puberté, un corps androgyne (ou angélique). À l’âge adulte, en fonction des orientations désirées, on masculinise ou on féminise, on bricole les organes reproducteurs, etc.

Les retombées commerciales sont incalculables. Les cliniques du genre feront dix fois, cent fois, mille fois, le chiffre d’affaires de la chirurgie esthétique, qui, à terme, en deviendra sans doute une toute petite annexe.
Tant qu'il s'agit de volontaires, à la rigueur, il n'y a rien à dire; mais quand l'expérimentation se fait obligatoirement sur de très jeunes enfants qui n'ont rien demandé, cela relève d'une sorte de "mengélisme" sociétal révoltant.
Il en va de même pour l'immigration et le remplacement de peuple opéré sans l'avis du peuple remplacé, bricolage hasardeux et irresponsable dont le résultat est ce monstre digne de Frankeistein nommé "Diversité" avec lequel plus personne ne sait comment s'y prendre.

(message modifié)
Les cas cités par Chatterton nous montrent bien, ou alors je n'y comprends rien, que la transgenderie est bien un assujettissement du corps, de la biologie au fantasme (social, de la mode) et non un affranchissement de la psyché individuelle au donné biologique comme l'imagine Alain.

De toute façon, pour aller vers l'autre rive, devenir l'autre sexe et s'affranchir la psyché du donné biologique individuel il existe une méthode offerte à presque tous, qui pour classique et paléoplatonicienne qu'elle soit mérite peut-être d'être rappelée dans ce débat : faire l'amour avec l'autre sexe et se remplir de son être, se fondre à lui, devenir lui une heure ou deux dans une paire de draps et aller par la ville ensuite en le portant en soi invisiblement, en continuant de le laisser parler et soupirer en soi, de manière socialement imperceptible. Ainsi, moi qui vous parle et vous écris, en cette heure, je suis un transsexuel de ce genre-là, un transsexuel commun, prévu par les mécanismes biologiques natifs, et je souhaite à tous les mâles qui le peuvent de l'être autant que moi, de porter en eux grâce à ce moyen toute la féminité du monde, et quand je le serai moins ou plus du tout, qu'ils sachent bien que je leur envierai cette complétude et leur souhaiterai muettement de l'entretenir. La transsexualité native, de régime temporaire, dynamique et intime, il n'y a rien de mieux pour vous faire oublier le malheur circuitaire de la publicité et de la représentation.

[message modifié]
Il est une façon fort "classique" de rendre compte des différences entre matière et esprit, corps et âme : alors qu'on s'accorde à caractériser les premiers, comme faits et donné de nature, par un strict déterminisme régissant les phénomènes y induits, déterminisme sinon toujours éclairci et entièrement reproductible du moins toujours postulé, on a tendance dans cette optique à caractériser les phénomènes de la seconde catégorie, les états mentaux, subjectifs, conscients, réflexifs, intentionnels etc. par leur capacité d’affranchissement de la stricte obédience de la matière à des lois la déterminant de part en part : cette folle prétention à l'indépendance est probablement ce qu'on pare du beau nom de "liberté"...
Quoi qu'il en soit de la réalité et de la justesse d'une telle conception (il m'étonnerait qu'on ait le fin mot de l'affaire très prochainement), concernant ce qui se donne ainsi à être pensé indépendamment d'un étroit physicalisme, séparé d'une façon ou d'une autre de la matière comme on a si longtemps fait la part belle à l’âme distincte du corps et de ce fait non assujettie essentiellement à elle, je n'ai fait que remarquer simplement que cette "théorie du genre" reprend en son principe l'infatuation émancipatrice du noyau subjectif individuel croyant — s'illusionnant si vous voulez, mais peu importe en l'occurrence — pouvoir faire fi de son état et condition physiques hérités et absolument et fatalement déterminés, pour voler de ses propres ailes désirantes et s'inventer à volonté, prérogative parfaitement raisonnable et même cohérente dans le cadre de la postulation d'un réel dualisme entre corps et esprit, lequel est, de surcroît, de tradition non point matérialiste, laïque et plutôt "moderne", mais au contraire ancré très profondément en amont.

Cher Henri, dans votre exemple il me semble que les sciences et techniques ne servent que d'instruments à la possibilité du refaçonnement du corps, donné matériel déterministement hérité, par la volonté, qui est incontestablement une instance immatérielle : à mon sens cela conforte plutôt l'hypothèse de ce départ entre le biologique et l'esprit, la technique étant au service d'icelui...

Bref, la folle du logis actuelle reprend à son compte de très anciennes et nobles aspirations, et peu importe je crois, cher Francis, que ces aspirations puissent aussi se manifester de façon si stéréotypique et pauvre, le contraire m'eût même étonné dans nos sociétés, cela ne change rien quant au principe revendicatif lui-même, qui se réclame toujours du droit de l'âme d'assumer sa franchise et en retour littéralement de l'incarner.
Cher Henri, dans votre exemple il me semble que les sciences et techniques ne servent que d'instruments à la possibilité du refaçonnement du corps

C’est là, cher ami, que mon intuition diffère de la vôtre. Je crois que c’est la possibilité technique qui ouvre le champ de l’imagination. Si demain la science se déclare capable de nous greffer deux pattes de plus, autour d’un bassin refait, vous verrez qu’ils apparaîtront en assez grand nombre, ces hommes-tabourets. Et les stool studies accompagneront la nouvelle mode, mais sans que leur valeur performative soit claire, nonobstant leur ton d'urgente réclamation.
Durant la préhistoire et jusqu'à une époque récente dans nombre de tribus indiennes ou africaines, l'homme se distinguait lui-même encore peu de l'animal au point qu'il faisait d'un animal, précisément, le totem, l'ancêtre protecteur de la tribu, et qu'il était plus flatteur pour lui qu'on le prît pour un ours, un léopard ou un éléphant à apparence humaine qu'à l'homme qu'il était. Ce n'est qu'à force de conditionnement culturel qu'il a fini par se sentir appartenir à une espèce à part. Le culte du minotaure en Crête porte, entre autres civilisations, les traces de cette indistinction entre l'homme et l'animal. Au moyen-âge on retrouve ce genre de traces dans l'existence supposée d'hommes se transformant la nuit venue en loups garous. Aujourd'hui, demain, une secte d'illuminés du genre de celle qui nie la détermination principale de l'être humain par son sexe naturel, militera pour que chaque humain puisse se libérer du carcan culturel qu'est l'"humanitude" afin de pouvoir vivre pleinement sa "lupicité", son "ursité" ou sa "félinité" si au fond de lui-même il se sent plus loup, plus ours ou plus félin qu'homme. Et on expérimenera à l'école dès la maternelle des situations ou les enfants auront à se comporter en ours, loup, chat, renard ou poisson volant.
...pour que chaque humain puisse se libérer du carcan culturel qu'est l'"humanitude" afin de pouvoir vivre pleinement sa "lupicité", son "ursité" ou sa "félinité" si au fond de lui-même il se sent plus loup, plus ours ou plus félin qu'homme.




l'expérience a pris fin le 5 novembre 2012, par suicide de l'autocobaye de sa "félinité"
» Je crois que c’est la possibilité technique qui ouvre le champ de l’imagination

Que l'occasion fasse aussi certains larrons, c'est certain, mais la science et la technique ne sont jamais que le fruit de la pensée, du désir et de l'imagination, et à ce titre ne peuvent être entièrement la condition de ce qui les rend eux-même possibles et si performants.
Le questionnement sur les possibilités du donné biologique en balance avec celles des "fruits de la pensée, de l'imagination et du désir" ne peut cheminer sans rencontrer tôt ou tard l'infernale question de Dieu; tout questionnement sur la biologie et son donné naturel et les possibilités, extensibles ou non, arrêtées ou de bornes inconnues, bute un beau soir ou un beau matin sur la question de confiance qui vise ce donné, et donc sur celle de la foi qu'il faut accorder ou non à un donneur omniscient lequel accorde, ou non, une extension poussée, humainement quasi-infinie, des possibilités de faire et d'être avec et en elles, ces données du donnée, avec et en lui, ce Créateur.

La biologie est dérangeante parce que le donné, le don est dérangeant. Le don pose aussitôt la question de la confiance qu'il faut ou non accorder à la main donatrice; le don déclenche aussitôt qu'il s'accomplit un intense questionnement théologique : soit l'on estime que la biologie est suffisante à tous les choix du vivant, à tous les choix de vie, à toutes les transexualités, à tous les voyages précaires, dynamiques, périlleux, réversibles et à tous les positionnements de soi jusqu'à l'arrêt de soi dans un positionnement ultime qui sera le fait de l'individu ayant positivement oeuvré à ses choix, et alors, l'on croit en Dieu; soit l'on estime que la biologie est en dessous de tout l'humain désirant, qu'elle est un donné anecdotique et insignifiant, un coup de dé sans valeur d'intention, tout absurdement borné à lui-même, sans plasticité ni potentiel dynamique ni capacité de s'amplifier et d'accéder seul à la transcendance, et alors, l'on se refait le corps, l'organe, l'on se tatoue la peau, l'on s'étire le nez, le sexe, l'on se mue en une démiurgique fabrique de soi et l'on se décrète substitut autoproclamé du divin, agent du Divin Désir qui siège, de toute éternité, en soi-même.

Je reconnais que ce dilemne, cette agaçante binarité, est un véritable tourment mais tel est-il. Dieu donne, et parce qu'il est Dieu, on lui pardonne de nous obliger aussi grandement; sinon Dieu n'est point, et le donné est une petite crotte à laquelle il faut tout apprendre, à partir de laquelle tout est à faire, par tâtonnement, et comme aimait à le dire le jeune Heidegger à nouveau frais.
Merci, cher Francis, pour cette belle illustration du sentiment de "félinité"auquel a succombé ce malheureux "transespèce".
De toutes façons quelque chose m'échappe : selon les adeptes de la théorie du genre, ce serait donc le conditionnement culturel qui déterminerait un prétendu comportement "mâle" des hommes et "femelle" des femmes. C'est donc laissés à l'état de nature que l'homme et la femme auraient des comportements interchangeables. Or les adeptes en question semblent dire en même temps le contraire. Quoi qu'il en soit, j'ai toujours appris, en particulier par les éthologues, que c'est la nature, l'instinct qui détermine de façon rigide les comportements des créatures dont seule la culture, chez les humains, permettrait de s'affranchir plus ou moins selon la necessité. Je ne sache pas qu'on ait jamais vu dans la nature des femelles chefs de meute ou se battant férocement pour s'attribuer le mâle qu'elles convoiteraient.
Avez-vous remarqué, chère Cassandre, que cet homme s'était fait tatouer des moufles de tigre dans les paumes comme le montre la photographie où il écarte les doigts et "montre les griffes" ?

La question du donné biologique est à la croisée des chemins de la foi et de l'agnosticisme; de l'acceptation de soi et d'une action sur soi : l'action en refonte de soi est plus que libre, elle coule de source, elle s'impose comme nature seconde ou de substitution si la confiance en l'infini sagesse et l'infini bonté de la main donatrice n'est point; si l'on n'a point été façonné par quelque agent transcendant digne de totale confiance et digne de foi alors oui, un remodelage s'impose à partir de ce que les marchands d'informatique bas de gamme nomme les default settings (réglage d'usine) très basiques et toujours à rependre et l'entreprise de remodelage sous l'oeil et sous la main de soi qui s'éprouve est proprement sans fin. Ce fut le cas de cet homme en devenir tigre incertain, sans borne, très insuffisant, très insatisfait, mauvais ingénieur de lui-même et suicidé comme de juste.

La confiance en un donné pose tout le socle, le cadre d'orientation de l'action comportementale : soit le donné est digne de confiance et la liberté s'éprouve dans l'acceptation d'un cadre dont les limites ne sont pas, quant à elles, à éprouver; soit il n'est par principe nullement digne de confiance et toute, ou tout au moins la majeure partie, le souci constant, de l'action comportementale consistera à définir et à éprouver sans fin les limites théoriques d'un cadre et cette épreuve limitera, parasitera la liberté d'éprouver soi et de naviguer dans le monde donné hors l'épreuve définitionnelle du cadre de sa liberté. Le souci des bornes à reculer et à redéfinir entrave l'absolue liberté de jouir du donné transcendant si celui-ci n'est pas pris en confiance.

Ce malheureux homme-tigre n'a jamais eu la liberté de connaître et de vivre, et ce à cause de son souci d'éprouver les limites de son être qu'il avait entrepris de tracer à nouveaux frais.
» soit l'on estime que la biologie est suffisante à tous les choix du vivant, à tous les choix de vie, à toutes les transexualités, à tous les voyages précaires, dynamiques, périlleux, réversibles et à tous les positionnements de soi jusqu'à l'arrêt de soi dans un positionnement ultime qui sera le fait de l'individu ayant positivement oeuvré à ses choix, et alors, l'on croit en Dieu; soit l'on estime que la biologie est en dessous de tout l'humain désirant, qu'elle est un donné anecdotique et insignifiant, un coup de dé sans valeur d'intention, tout absurdement borné à lui-même, sans plasticité ni potentiel dynamique ni capacité de s'amplifier et d'accéder seul à la transcendance

On peut dans une certaine mesure avoir les deux et garder Dieu, si l'on y tient, et considèrer que le don ne concerne pas la forme matérielle elle-même, immuable et presque totalement arrêtée, mais l'instance noétique et décisionnaire du bénéficiaire, si vous me permettez de m'exprimer de façon amusante, avec laquelle On aura également livré le matériau ductile et modelable.
Dans ce cas on n'abdique en rien son "humanitude", comme dit Cassandre, mais l'exerce au contraire pleinement, selon les vœux les plus chers des humanistes, justement.
Pic n'y a point manqué dans son Oratio.

« Je ne t'ai donné ni visage, ni place qui te soit propre, ni aucun don qui te soit particulier, ô Adam, afin que ton visage, ta place, et tes dons, tu les veuilles, les conquières et les possèdes par toi-même. Nature enferme d'autres espèces en des lois par moi établies. Mais toi, que ne limite aucune borne, par ton propre arbitre, entre les mains duquel je t'ai placé, tu te définis toi-même. Je t'ai placé au milieu du monde, afin que tu puisses mieux contempler ce que contient le monde. Je ne t'ai fait ni céleste ni terrestre, mortel ou immortel, afin que de toi-même, librement, à la façon d'un bon peintre ou d'un sculpteur habile, tu achèves ta propre forme. »
Jean Pic de la Mirandole dans son Commento :

Si notre volonté obéit à la loi providentielle, elle est très sagement guidée vers l'obtention de la fin qu'elle désire, tandis qu'elle tombe en esclavage, de libre qu'elle était, à vouloir s'affranchir de cette tutelle et devient l'esclave du Destin dont elle était avant la maîtresse, vu que transgresser les lois fixées par la Providence n'est qu'une folie qui nous pousse à suivre le sens et le désir irrationnels

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La liberté ne peut pas ne pas posséder des limites qui seront à minima celles que lui assignera l’homme libre, sinon la liberté se noierait en elle-même. La liberté de l’homme-tigre de se faire tel passe par de terribles contraintes auto-imposées. L’homme-tigre absolument libre de toute condition limitante à sa liberté transformiste eût été libre par exemple de se tatouer des serres d’aigles dans les paumes au lieu des coussinets de la moufle du tigre, de se façonner des pieds de bouc, il se fût alors noyé dans le « n’importe quoi » de la liberté indéfinie en opérant des choix incohérents dans un éventail vaste et quasi infini de paramètres tous communément connus et consensuels (le « tigre rugit », le « tigre a des moustaches », etc.). Il s’ensuit que son affranchissement des conséquences de l’arrêté divin d’être un homme et rien que cela en a été ainsi contraint, encagé dans la cohérence du choix libre par lui arrêté, cependant que, par contraste, dans le régime de confiance-en-la-Providence (la Providence de Pic), le donné individuel ne souffre aucune borne arrêtée et connue – en effet rien n’empêche l’homme créature à l’image de Dieu (et non plus comme dans le cas de la mode, du stéréotype et de l’homme-tigre à l’image d’une créature de Dieu), d’être celui-qui-court-comme-une-gazelle pour l’heure suivante être celui-qui-joue-dans-l’eau-comme-une-loutre, puis celui-qui-hurle-dans-la-nuit-tel-le-loup, et encore après tout cela de roucouler tel le pigeon en galante compagnie pour l’heure d’après philosopher-comme-Pic-de-la-Mirandole... Dès qu’il fit le choix de s’auto-forger à l’image d’une créature (le tigre) en s’affranchissant du mystère de la Providence, l’homme-tigre ainsi affranchi entre dans une lutte à mort avec le connu, la borne et le cadre parfaitement défini (le stéréotype) de l’être arrêté dans sa rupture avec l’ordre de la Providence, ce qui aboutit à le soumettre à ce que Pic nomme le Destin.

En d’autres termes un régime de liberté qui ne se satisfait point du Mystère, soit un régime en lequel le sujet réserve sa confiance à l’égard du divin, suppose la préoccupation constante des limites, à définir, à transcender dans la cohérence de ses choix, lesquels qui plus est sont « à crémaillère chronologique », irrévocables sous peine de perte de cohérence et de noyade par rupture des digues autoconstruites (on notera en passant que la dynamique mystérieuse des transformations réversibles en régime de Providence qui permet d’être, dans le plus libre désordre, d’une heure à l’autre un différent « celui-qui » est autorisée par l’atemporalité de l’ordre divin ou providentiel) ; ce labeur des limites qui conditionne la liberté et la définit est si obligatoire, si persistant et si nécessairement constant qu’il rend cette forme de liberté défiante très proche de la servitude : les transsexuels par exemple, confient volontiers à qui est prêt à tendre l’oreille à leurs confessions intimes que leur « être femme », leur être-créature-stéréotypale-arrêtée, est un travail, une tâche obsédante et continue, un boulot de tous les instants de leur vie, une servitude de fait ; et le régime du genre, nécessairement entretenu par une dictature du même ordre, celui d’une échappée hors le donné biologique captée dans les rets de l’auto-ingénierie en lutte définitionnelle avec ses limites, ne manquera de se révéler servitude comparable à celle-là.

Il n’est de liberté vraie que subordonnée à la confiance en un ordre transcendant qui la protège et la fonde dans l’inconnu; la liberté dans la défiance ramène l’affranchi à la condition d’esclave borné, asservi dans la forge où il façonne les chaînes de son imago, lesquelles tracent les calques spectaculaires et publicitaires qui font toutes ses maigres autorisations d’exister et de se faire connaître.
Francis, que voulez-vous, je trouve mon extrait plus "prométhéen" et, pour tout dire, plus sex...
Je vous laisse l"'ordre transcendant" inconnu, pas pour moi, et si la liberté est une illusion, ce qui se peut bien, il est tout à fait normal qu'on s'y casse les dents.
Je trouve tout de même un peu faussé qu'on n'estime la liberté "défiante", plus bas de gamme donc, qu'à l'aune trop clinquante de vos hommes-tigres et autres folles plus cliché que nature, qui, que Dieu les bénisse, semblent tout de même être de pauvres créatures un peu fêlées et bêtasses...
C'est la liberté dé(f/v)iante qui fait le choix du bas de gamme en prenant la biologie comme une forme d'outil d'expression de soi qui lui serait livré nu ou en "réglage d'usine", c'est à dire foncièrement sous-paramétré, qui fait du corps un palimpseste (cf. les tatouages de peau qui ravagent les corps de la jeunesse occidentale telle qu'elle se donne à voir en vacances dans les pays chauds), une ardoise pour encre indélébile, un mur opaque offert au taggage, venu là, dressé là sans raison et sans possibilités intrinsèques, un corps dés-organisé (c'est à dire qui n'est plus organique, qui n'est plus organe total de soi, livré avec le tout de soi).
Je ne sais s’il y a lieu de poser la liberté comme illusoire ou de la supposer illusoire par nature. Ce qui est sûr cependant est le fait que la chimère, elle, est toujours organiquement libre. Sa liberté de conception a pour corollaire son terrible désordre organique et se paye de ce prix. La liberté est accessible, en effet, à qui veut la prendre par la dés-organicisation/désorganisation du corps-organe-de-l’Un quand cet organe est offert sous la forme d’une corporéité organisée dans et par le don biologique (ou « providentiel », selon Pic).

L’homme-(t/l)i(g/b)re s’est enfermé dans une cage mortelle parce qu’il a reculé devant la chimère, il n’a pas su, pas osé, pas été suffisamment affranchi du donné culturel pour se façonner chimère (tête de tigre, pieds de bouc, queue reptilienne et ailes de chauve-souris) indéchiffrable. Sorti du donné naturel/providentiel modulable et réversible – qui permet, qui donne licence, d’être différents « celui-qui-comme-tel-animal » dans la même journée –, l’homme-(t/l)i(g/b)re, instance noétique en partance, a été mis au pied d’un mur porteur d’inscriptions arrêtées, irréversibles, indélébiles et non modulables et s’est trouvé de la sorte emmuré dans une cage culturelle (sous-culturelle) dès sa sortie du donné biologique. Son pas en arrière face à la perspective de la liberté organique totale qu’eût signifiée sa constitution en chimère (confronté, donc, à la dissolution absolument définitive de son unicité organique), ce pas en arrière, cette once de modestie en trop, cette manière timorée de vouloir être cohérent, l’ont fatalement condamné à la trappe et à la mort.

Il faut par conséquent ne pas craindre d’affirmer que la liberté organique absolue ne peut être que chimérique (et non "illusoire") en ce sens-là : se substituant à la liberté nue et confiante de l’Un dégagé du devoir de s’assigner ses propres limites définitionnelles, l’instance noétique prométhéenne s’autorisant (se faisant "auteur d’elle-même") ne dispose, pour tout échappatoire à la cage paramétrique, pour toute issue à l’enfermement que consacrera le premier coup d’arrêt mis à son transformisme, que celle de devenir chimère organique, en mime ou comme concrétisation-actualisation et réduction holomorphique et temporelle de l’éventail infini des possibilités inconnues et simultanées qui lui avaient été accordées par l’instance divine, duquel le sujet a voulu se détourner ou se distraire. La chimère (animal composite) est le point ultime de la liberté d’auto-dissolution de l’Un et hors d’elle, il y a plus rien que la cage aux fauves/folles sur-paramétrée par des stéréotypes sous-culturels.

L’auto-taggage, le tatouage dans le gender et par apparente libre volonté étant contraints dans la culture/sous-culture qui fait la loi du genre, ils n’atteindront jamais le point ultime de la libre chimère, le point d’authentique rupture d’organicité qui consacrerait un total affranchissement, et dans cet échec n’aboutissent qu’à bâtir une cage organique nouvelle, plus étroite que celle du donné, et sans issue autre que la mort ou la désorganisation du sujet (la folie clinique, la démence).

L'affranchissement et l'échappée hors le donné organique et biologique se révèlent pure chimère en ceci qu'ils ne sont concevables et envisageables que dans et par l'avènement du composite et immuable monstre chimérique, soit un être protéiforme théorique qui doit pour exister exposer toutes ses formes en même temps, contrairement à l'homme ordinaire qui, investi de l'image du Divin, est pourvu d'une plasticité et d'une modularité non soumises à l'enfermement séquentiel -- qui l'autorise à être tel-le-loup, tel-la-loutre, tel-le-tigre, l'amant, le criminel, le saint, le sage dans l'ordre qu'il se donne ou que la Providence lui choisit sans qu'une interversion dans cet ordre séquentiel ne soit fatale au programme ---, que lui vaut son accointance avec l'Eternel et l'a-temporalité ainsi que la confiance qu'il accorde à celui-là.

Et pour en revenir au "désir", il se trouve que chez l'homme il n'est point de désir d'être chimère, il n'est point de désir d'être un monstre insignifiant. Par timidité, par peur, le désir d'être un monstre se trouve chez lui limité à la catégorie des monstres signifiants, scriptés (porteur d'un tag) et donc stéréo-scriptés. Les apprentis affranchis, en général, manquent d'imagination.





[message augmenté et modifié deux fois]
Attention amis de l'In-nocence, il ne vous reste plus que deux jours pour vous préparer à l'atelier "le Corps augmenté" (ce "augmenté" n'est évidemment rien du tout, rien d'autre que la translittération du "enhanced" anglais, celui de "enhanced reality" par exemple). Cet atelier doit se dérouler à Toulon -- heureux Toulonnais! vous y apprendrez comment "renforcer vos faiblesses et handicaps", si si. C'est au Théâtre de la Liberté. De la quoi ? De la Liberté voyons! Ah oui, bien sûr.

Notez bien dans l'annonce ci-dessous comment la liberté par "augmentation", par empilement additionnel d'organes artificiels, effrayée par un possible devenir Chimère, se couche dès la troisième ligne pour laisser place aux prothèses et aux implants, c'est à dire bien évidemment à un tout autre axe de travail que celui de l'augmentation : celui de la compensation.

La confusion et la charlatanerie sont totales (vivre appareillé, quelle liberté, quelle puissance nouvelle!), l'offre d'asservissement explicite:

Le corps augmenté

De tout temps, l’homme a inventé des outils et accessoires pour augmenter ses capacités, renforcer ses faiblesses et handicaps. Aujourd’hui, l’utilisation de machines innovantes, la robotique ou encore les prothèses et implants, inspirent scientifiques, ingénieurs, stylistes et artistes. Et si nos corps augmentés étaient capable de défier les maladies? Acquérir des qualités physiologiques supplémentaires? Communiquer plus facilement ? A quoi nous ressemblerons, nous humain, demain? L’atelier Le corps augmenté propose au grand public de se mettre en scène au futur, en réalisant leurs accessoires aux usages innovants à partir de matériaux de recyclage et d’outils numériques tels que l’imprimante 3D, la fraiseuse numérique et des composants électroniques simples. Le portrait de chaque avatar du futur est ensuite réalisé à l’aide d’un scanner 3D.


C'est I C I
Le clic sur google qui dispense de mémoriser le savoir et affaiblit les capacités mémorielles du cerveau, la calculette qui le dispense de la gymnastique numérique et rend incapable de calculer par soi-même et de comprendre le principe de la division, de la multiplication ou de la règle de trois, le gps qui dispense d'apprendre aussi à s'orienter par soi-même, les drogues dures qui dispensent d'assumer une réalité jugée décevante, la chirurgie esthétique qui dispense d'assumer sa singularité à grands renforts de seins et de lèvres postiches, etc.Etc. Là ou la sagesse traditionnelle apprenait à l'homme à surmonter la douleur et les vicissitudes de l'existence par la méditation et la maîtrise de soi sans que cela coûtât un fifrelin ni le moindre dommage à la création, la modernité semble avoir pour but de transformer l'être humain en une sorte d'ectoplasme à prothèses multiples et onéreuses lesquelles supposent chaque fois de nouvelles industries c'est-à-dire de nouvelles pollutions de la planète. Si l'homme doit payer sa modernité, sa qualité d' "homo prothesus", de la perte partielle de ses capacités intellectuelles et de la destruction inexorable de la nature alors la question se pose : modernité où est ta victoire ?
Celui qui "s'affranchit" de la Création, à cause de son assujettissement à la temporalité, doit se créer non pas une fois, comme en a sa prérogative le Créateur dans le seul moment de la création du monde ou de l'être, mais sans cesse, continûment, tous les jours, toutes les heures de son existence. Chaque heure est le temps "t" de son départ lequel ne se peut s'opérer qu'en dépendance et en référence à l'étant précédent, suivant un ordonnancement strict. Les programmes de changement de sexe, par exemple, sont rigoureusement séquentiels (d'abord les seins, puis les fesses, avec accompagnement hormonal gradué, puis...etc.). D'où l'asservissement, qui du reste est double : continûment à la tâche de création, et suivant un ordre imposé, qui absolument jamais ne tolère que l'on mette la charrue avant les boeufs, que l'on perturbe ou que l'on intervertisse des éléments du programme qui doit se dérouler toute une vie. Cependant que l'être créé, fruit d'une transcendance et en acceptation du donné biologique, est libre de batifoler dans tous les sens de ses métamorphoses dynamiques, temporaires et réversibles, feintes ou suggérées.

Les programmes de chirurgie esthétique font de même; la création de soi est sans fin, le départ est sans repos (cf. Michael Jackson qui se fit, se remodela, sans répit, jusqu'à la mort, qui fut jusqu'à sa fin en labeur d'auto-création permanent). L'être intemporel est le seul à même de créer et de se reposer (cf. le Repos du septième jour). Hors l'instance divine, la création, ou ce qui veut se faire passer pour telle, est esclavage.
Chère Cassandre,
N'est-ce pas la contradiction inhérente à toutes ces théories sociétales, à tout relativisme culturel ?
Est-ce Popper qui détruisaient l'idéologie historiciste (en résumé : penser que toute idée n'est QUE le fruit de son époque, son milieu, et par extension qu'elle n'est pas vraie - car la vérité n'existe pas) en expliquant que si cette théorie est vraie, elle n'est elle-même que le fruit de son époque et donc qu'elle s'auto-invalide?
Les militants de la bitransexualité nous affirment que le sexe biologique est différent du sexe ressenti de l'individu: que notre vision du sexe de l'individu est un stéréotype socio-culturel duquel il faut s'extraire. Mais en se considérant femme alors qu'ils ont un corps d'homme, les transexuels abandonnent un stéréotype pour un autre, car la seule approche du sexe qu'ils ont, si elle n'est pas biologique, ne peut être que culturelle. C'est pourquoi l'objectif des militants radicaux est la destruction pure et simple de toute anthropologie, de tout "repère" comme on aime dire aujourd'hui (en fait de toute évidence), et la construction d'un homme nouveau. Ils ne veulent en fait que remplacer des constructions sociales édifiées sur le temps long par les élucubrations cannabiques de pervers polymorphes d'outre-atlantique.
« la construction d'un homme nouveau » : après les komsomol et leurs avatars, les Hitlerjugend, les bitransexuels ?
En tous cas quelque chose ne cesse de m'étonner : les "déconstructeurs" (traduisez: les destructeurs ) au nom de l'égalité des sexes, exigent la parité hommes-femmes. Or, bizarrement cela n' "interpelle" aucun de ces idéologues de voir que l'institution qui est sollicitée par excellence pour endoctriner les enfants à ce sujet est la première à ne pas respecter cette parité puisque le corps enseignant est quasi exclusivement composé de femmes, surtout en primaire et au collège, là où les élèves sont à l'âge où précisément se forment les soi disant stéréotypes ! Cherchez l'erreur ... Pourtant s'il y a un domaine où la parité hommes -femmes serait absolument necessaire est bien celui de l'Education Nationale, car je suis de ceux (je respecte la règle qui veut que le masculin l'emporte sur le féminin) qui pensent que le quasi monopole des femmes sur l'Ecole et la mixité expliquent en partie l'échec scolaire ...des garçons, en particulier maghrèbins, mais aussi "de souche", lesquels réusissent moins bien, et de moins en moins bien, dans les études, que les filles. Il y a quelques années j'avais développé cette idée sur ce forum et je crois que, à l'époque, j'étais la seule à la défendre. Quelle ne fut donc pas ma surprise de lire dans le Point un entretien avec un spécialiste qui développe exactement la même idée avec à peu près les mêmes arguments. Je les reprends donc à mon compte.

A l'ère où l'on psychologise tout et n'importe quoi, comment ne comprend-on pas que les garçons, à l'âge de la puberté si violente chez eux et à une époque où le sexe s'affiche tellement, tentent d'affirmer leur masculinité par tous les moyens, en particulier en se cherchant des modèles "virils" auxquels s'identifier, et que ce n'est certainement pas chez les professeurs femmes qu'ils vont les trouver surtout quand il s'agit d'adolescents originaires du Maghreb nourris de films pornographiques ! La conséquence en est un rejet de l'école, rejet aggravé par le fait qu'à l'inverse et pour les mêmes raisons les filles réussissent bien mieux qu'eux, ce qui dévalorise la réussite scolaire qui n'est plus à leurs yeux qu'une affaire de bonnes femmes. Cependant, même les enfants "de souche", surtout quand ils vivent dans une famille sans père, sont, eux aussi, souvent perturbés,voire exaspérés, par le milieu exclusivement féminin qui prétend les gouverner. Il n'est pas étonnant que les uns et les autres y réagissent par la violence dans laquelle ils voient une manière de se démarquer du milieu en question ; et ce n'est pas un mince paradoxe, un de plus, que cette féminisation de la société dont le mérite, nous nous serine-t-on, serait d'adoucir les moeurs, ne fait au contraire que les rendre plus rudes ! Depuis que le monde est monde, aucune valeur ne peut être transmise si elle ne l'est par une personne que l'on admire et que l'on respecte. Qu'un homme sufisamment énergique et viril enseigne à ces enfants que la violence gratuite est un mal, ils l'écouteront et réfléchiront. Qu'une femme s'y colle, ils ne l'entendront pas, jugeant au mieux qu'elle ne fait que pêcher pour sa chapelle. Voilà bien la preuve me dira-t-on qu'il faut détruire les stéréotypes ! Mais précisément, en l'occurrence, comment les détruire puisque ceux qui seraient entendus, les hommes, font si cruellement défaut dans le monde de l'Education nationale ?

De plus, alors qu'à l'école primaire ils dominaient physiquement les filles, au collège les garçons se retrouvent, encore l'air de mioches, avec des "camarades" qui sont quasiment déjà des femme et que, en raison, encore une fois, de la puberté, ils ne peuvent s'empêcher de commencer à désirer. Il en résulte, chez nombre d'entre eux, un sentiment supplémentaire d'humiliation. Ce n'est pas un hasard si pendant des millénaires, dans nombre de sociétés, le passage de l'adolescencce à l'âge adulte des mâles se faisait par des rites d'initiation compliqués et sévères dirigés par l'homme le plus prestigieux de la tribu. Quand la scolarité n'était pas mixte, que les garçons étaient entre eux dans la salle de classe face, le plus souvent, à un homme redouté, le "maître", et non comme on dit aujourd'hui "l'instit", le professeur et non le "prof", l'école fonctionnait aussi un peu comme un rite de passage initiatique à l'âge adulte. C'est ce genre de pratique qui manque aujourd'hui aux garçons afin qu'ils puissent s'affirmer, non comme des voyous violents mais valablement, face aux filles qui elles n'en n'ont nul besoin puisque c'est la nature qui leur tient lieu de rite de passage quand elles ont leurs règles et que leurs seins commencent à pousser.
Résumé en forme inévitablement de paradoxe : c'est plutôt en respectant certains stéréotypes que l'on arrivera à les éradiquer. Comme il a été dit plus haut sur ce fil : sans les stéréotypes féminins ou masculins il n'y aurait pas de transsexuels.

(message modifié)
Le génial Fernando Arrabal, en juillet 2013, dans une de ses réponses paniques (et automatiques), produite dans un entretien au pied levé donné au journal italien La Repubblica :

Les affreuses et terrifiantes bêtes nommées chimères sont le produit des manœuvres prométhéennes de l’homme nouveau.

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