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Quand Merkel condamnait la société "multiculturelle"

Envoyé par Michel Le Floch 
Il y a cinq ans paraissait en Allemagne le livre de Thilo Sarrazin. A l'époque, Angela Merkel dressait le constat de l'échec du multiculturalisme dans son pays : [www.lemonde.fr]
Visiblement, la situation a dû beaucoup évoluer en cinq ans pour qu'elle change aussi radicalement de discours.
Il y a cinq ans dites-vous ? C'était avant qu'elle ne soit distinguée par le premier prix européen de la Société Européenne Coudenhove-Kalergi en 2010, et qu'à cette occasion, avant ou après qu'on le lui décerne, carotte ou bâton, carotte et bâton, on lui fasse entendre, de manière douce, feutrée mais appuyée, que le multiculturalisme était une condition sine qua non du plan pan-européiste de refonte ethnique, politique et culturelle du continent qu'on lui avait confié pour le bénéfice de l'élite qui le porte et dont elle est membre.

Le complotisme, c'est nul et c'est détestable bien sûr, jusqu'à ce que ce qu'il trame donne des fruits qui éclatent en une des journaux et qui changent définitivement la face d'un continent et d'une civilisation.
J'ai comme un soupçon. Il me revient que l'Allemagne nazie et l'islam ont toujours entretenu d'excellents rapports. Personne n'a oublié les troupes que le mufti de Jérusalem avait mis à sa dispostion pendant la seconde geurre mondiale. Le fameux livre « Le soleil d'Allah brille sur l'occident » a été écrit par une ancienne nazie. Alors est-il absurde de penser qu'il se pourrait que la fameuse ''hybris'' allemande se réveille et que les responsables politiques de ce pays se disent : grâce à cette immigration nous faisons d'une pierre deux coups (et peut-être trois) : d'un côté nous produirons toujours à plus bas prix, évincerons nos concurrents et notre économie deviendra toujours plus puissante et, de l'autre, assurés de l'amitié des pays musulmans riches en pétrole, main dans la main avec une population islamique qui n'a aucun contentieux avec nous, bien au contraire, nous dominerons à nouveau l'Europe et peut-être le monde.

Message corrigé (c'est l'aperçu avant correction qui avait été envoyé en raison d'une fausse manoeuvre)
Il n'y a pas, il n'y a quasiment jamais de complot, du moins de complot historique qui réussisse, mais il y a des schèmes et des configurations historiques récurrents dans lesquels se coule l'opportunisme des puissants ou aspirants à la puissance, et j'ajoute tout particulièrement en ce qui concerne le monde germanique.

Exemple de schéma historique formel récurrent : l'Allemagne ce mois-ci prélève et retient chez elle, bientôt dans ses usines, espère-t-elle, des forces syriennes vives parmi lesquelles se trouvent sans doute des combattants potentiels qui seraient susceptibles de faire obstacle à l'expansion du nazisme vert qui sévit au Proche-Orient. Ce faisant elle agit comme le faisait le Godwin à moustache à l'égard des forces susceptibles de s'enroler dans la Résistance en France, elle recrée un STO arabe qui a pour vertu de faire obstacle à un renversement des rapports de force au Proche-Orient.

Les "anti-nazis" allemands, ceux que l'on voit accueillir ces déserteurs syriens avec des couvertures, des bouteilles d'eau et des oreillers auraient décidé d'aider l'expansion du nazisme vert au Proche-Orient qu'ils n'agiraient pas autrement ! Et qu'on se rappelle à ce propos la phrase célèbre de Churchill : les nazis de demain se proclameront anti-nazis.

Et sachant le nombre de djihadistes qui s'infiltrent parmi ces déserteurs, ces "anti-nazis" auraient décidé d'aider à la propagation de ce nazisme contemporain à toute l'Europe qu'ils n'agiraient pas autrement non plus.

Le kalergisme, dont se réclame Merkel en ayant accepté le prix qui lui a été décerné, était au nazisme ce que le côté face d'une pièce est au côté pile : non point son revers mais son plan complémentaire qui confère à l'objet son unité, sa circularité et ses trois dimensions.
Si l'on fait des musulmans les nouveaux ''gentils", le nouveau sel de la terre, alors que l'on connaît leur admiration sans complexes pour Hitler, il n'est pas impossible de penser, que d'ici dix ou quinze ans, le nazisme sera réhabilité dans une Allemagne toute puissante alliée et amie des pays islamiques.
Ce n'est pas seulement l'Allemagne : il faut à l'Eurogermanie dont les chefs (ou marionnettes) siègent à Bruxelles un corps neuf et une spiritualité unitaire pour remplir et animer la coque vide et inerte qu'elle s'est façonnée (institutions a-démocratiques et monnaie de singe).

Il y a bientôt cinq ans que je le répète : cette chose a besoin d'un corps (l'appel merkelien aux populations exogènes à venir le fournir y pourvoyera), d'une unité politique (la coordination de cet afflux et la prise à bras-le-corps des problématiques qu'il crée imposent un saut supplémentaire vers l'intégration politique et institutionnelle du continent) et, dans l'esprit germanique, l'un n'allant jamais sans l'autre, il lui faut une unité ethnique neuve obtenable par métissage selon le plan Kalergi.

Quant à la spiritualité unique et exclusive qui doit animer ce corps unifié, inutile de vous faire un dessin, vous avez deviné laquelle y pourvoyera. Ainsi la boucle est bouclée, la sphèricité du système est parfaite, nous pouvons rouler sur elle pour mille ans, comme disait l'autre.

L'Allemagne est le pays des poètes supérieurs comme Hölderlin, des philosophes qui déchirent (Heidegger) et des musiciens qui déchirent tout autant, mais elle est aussi le pays des ingénieurs géniaux et définitifs, de ceux-là même qui rendent ce pays si redoutable en en couplant l'hybris et la puissance dionysiaque à de puissants calculs.
à ceux qui seraient encore tentés de m'objecter que je regroupe ou tiens à fondre dans un même concept, ou un même Dasein, les chiens, les chaises et les équations à quatre inconnues, ceci, à lire lentement et avec application, qui explique entre autres comment, dans une certaine pensée allemande, l'Idée intuitionne son contenu comme son Soi dans une pleine adéquation de la forme et du contenu et qu'elle peut ainsi faire système, de sorte que la forme devienne la méthode du contenu.

Ce texte, de prime abord pas vraiment facile, est à ne pas lire en diagonale. On le doit à un philosophe français qui nous a quitté en 2011 : Jean-Marie Vaysse. On s'arrêtera notamment sur les notions de "négation de la négation" [cf. mon x-y = x+(-y) qui en a font bondir certains ici] et à celle de "coappartenance de la différence et de l'unité" [cf. le Un germanique qu'opèrent et qu'accomplissent deux cours historiques opposés et d'apparence antagoniques dans un même espace civilisationnel]; et généralement on saisira ici l'occasion de méditer sur l'Idée eurogermanique et son actualité, sa sphérique actualisation et sa métanoïaque genèse dans les faits du jour :

Le présent éternel de l'Idée absolue n'est donc que le résultat infini de la négation de la négation, où l'objet qui fait face à l'Idée n'est que l'Idée elle-même comme infinie. Toute opposition finie est ainsi surmontée et la vérité absolue est l'Idée se pensant, se mouvant dans l'élément de la pure pensée. Absoute de toute finitude, l'Idée absolue, qui ne se laisse plus enfermer dans un contenu déterminé, est la négativité omnipotente du concept. Cela ne veut pas dire pour autant qu'elle est vide, mais qu'elle intuitionne son contenu comme son Soi dans une pleine adéquation de la forme et du contenu. Elle peut ainsi faire système, de sorte que la forme devienne la méthode du contenu, rien ne lui étant plus extérieur dans le libre principe de son développement. Dès lors, "la méthode est non pas une forme extérieure, mais l'âme et le concept du contenu dont elle n'est différente que pour autant qe les moments du concept viennent aussi en eux-même dans leur déterminité à apparaître comme la totalité du concept" [*]. En effet, la méthode spéculative n'est pas extérieure à la chose même, mais est la forme du concept qui se sait comme mobilité de l'Idée. Désormais, l'être immédiat du commencement n'est plus que le résultat de l'autodétermination de l'Idée. L'être immédiat, qui est le concept qui n'est pas encore posé, apparaît alors comme l'universalité abstraite, l'universel de tout commencement en général. Aller au-delà du commencement, c'est progresser en manifestant l'être comme négation, de sorte que la progression soit le moment de la réflexion qui reprend la sphère de l'essence. Le passage dans l'autre devient paraître dans l'opposé, la progression devant dévelopopement immanent de soi. Le concept, qui était en soi, est ainsi parvenu à son paraître, dans un processus qui donne lieu à la contradiction du progrès à l'infini. Dans tous les cas, lever la contradiction c'est mettre un terme à la mauvaise infinité linéaire pour accéder à la véritable infinité circulaire qui est la fin. Nous avons parcouru le chemin qui va de la négation immédiate du commencement à la négativité absolue de la fin en passant par la négativité réflexive de la progression. L'Idée absollue est alors le cercle des cercles, la pure mobilité du parcours de son contenu et, à chaque moment contenant la totalité de l'Idée, la négativité omnipotente reconduit chaque cercle à l'infinité de l'Idée.

De ce point de vue, l'Idée absolue est déjà l'esprit, car celui -ci est l'Idée surgissant en son être pour soi. Si l'Idée absolue se pense dans la circularité mobile, cependant l'immédiateté en laquelle elle peut coïncider avec soi sera la négation de cette mobilité. En tant qu'auto-appréhension de soi l'Idée va se faire appréhension intuitive de l'immédiateté comme extériorité spatiale, en n'appréhendant plus son concept comme sa propre mobilité, mais comme la forme du temps. La nature ne sera donc rien d'autre que l'Idée intuitionnante comme espace et temps. L'immédiateté ontique de l'Idée devenue nature est ainsi l'autonégation de sa mobilité ontologique, de sorte que le surgissement de l'esprit soit la négation de cette autonégation, par laquelle l'Idée se libère de son être naturel. Ce qui est ainsi devenu pensable est un nouveau concept de l'identité. Loin d'être la morne litanie du pareil au même, celle-ci revêt un sens spéculatif et désigne la coappartenance de la différence et de l'unité. (...) Dire que l'identité est dialectique revient à dire que l'Absolu doit se penser comme mobilité, comme advenir à soi à partir de soi.


Extrait du chapitre Temporalité et mobilité de l'ouvrage Hegel, Temps et histoire, pp. 80-81, octobre 1998.
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[*] L'Encyclopédie des sciences philosophiques de Hegel
La phrase ci-dessus : L' Un germanique qu'opèrent et qu'accomplissent deux cours historiques opposés et d'apparence antagoniques dans un même espace civilisationnel fait évidemment référence au kalergisme et à l'aryanisme, soit deux voies ethnocidaires opposées (comme pouvaient l'être le stalinisme et le trotskysme) pour une même ontologie, ainsi que j'ai tenté de le développer dans une discussion récente (et récurrente) avec plusieurs intervenants dont Jean Sercy :

Ce qui reste frappant du point de vue historique : Coudenhove-Kalergi était à Hitler, mutatis mutandis, ce qu'était Troski à Staline, une espèce de dissident félon, un traitre à éliminer ou à défaut à pousser à l'exil et comme pour les deux Russes, leur dispute se déroulait au sein d'un même camp idéologique et philosophique.

J'ai dû briser des lances ici même il y a quelques semaines avec un européiste pouffant et raillant à cette seule idée, pourtant attestée et documentée comme on le voit, que l'Europe de la noyade génocidaire émerge et se met en place à la faveur de la déchéance des deux grands monstres que furent le 3ème Reich et l'Urss dont elle véhicule l'idée: elle reprend leur programme par des voies contournées, dissidentes et en demeurant fidèle à l'objectif final que le 3ème Reich avait conçu (celui d'une unité ethnique originale pour un continent politiquement unifié) et qui avait été concurremment et simultanément concocté dans les années 20 et 30 du siècle dernier par des hommes comme ce Coudenhove-Kalergi dont la biographie est très éloquente, ou un Alexandre Kojève s'emparant de Hegel.

Le décalage historique de Merkel-Hollande, leur porte-à-faux pacifiste et passif face au monde tel qu'il est et tel qu'il devient dans l'espace européen, s'expliquent par cette vieille reprise européenne dissidente de l'hitlérisme que les deux chefs d'Etat font leur aveuglément avec presque cent ans de retard sur le train de l'histoire.


[www.in-nocence.org]


Toujours sur ce même front théorique et à propos du traitement eurogermanique de l'Idée, j'ai retrouvé ce passage d'un ouvrage de François Jullien dont je recommande la lecture : L'Invention de l'idéal et le destin de l'Europe (septembre 2009), pp. 79-80.

Bien que dérivées de l'enseignement confucéen, ces réflexions de Jullien pourraient s'appliquer avec pertinence à l'Union européenne (qui serait le "savoir en débord") et aux nations qui la composent qui seraient représentées ici par la saveur. Pour Jullien commentant Confucius, la régulation (celle par exemple des mécanismes régulateurs des relations internationales au sein de l'UE) a pour notion antinomique et force antagonique la force de l'Idée se sachant laquelle, comme l'énonce Jean-Marie Vaysse de l'Absolu chez Hegel advient à soi et part de soi, après avoir étouffé puis abandonné toute saveur nationale (je mets en exergue en bleu les énoncés les plus directement pertinents à notre propre réflexion et qui ont pour vertu de donner du relief au texte de J.M. Vaysse) :

Pourquoi le savoir, tout savoir, nous place-t-il déjà de lui-même dans une position de débord par rapport au juste équilibre : celui de la "régulation" de la conduite à mettre en oeuvre "de façon ordinaire" ? Si ce n'est que le savoir, tout savoir, déjà inévitablement charge -- surcharge -- et de ce fait dévie. De même que toute "sagesse", si modeste soit-elle, est déjà une pose. Sans qu'il le veuille, tout savoir appuie [est emphatique], nous dit Confucius -- il est déjà en dépassement.
Non pas qu'il s'agisse ici d'un faux savoir ou que ces savants soient des demi-savants ou ces sages des demi-habiles. Mais c'est que cet équilibre de la régulation la plus ordinaire, du cours des choses ou de la conduite, en lui-même, ne se "connaît" pas, mais s'éprouve et s'apprécie ; ou, si je le "connais", j'en force déjà les traits et le raidis : il en devient une règle (modèle), tant soit peu figée, et n'est plus la régulation se découvrant -- s'innovant -- dans chaque situation rencontrée. Je ne vois à vrai dire rien de plus simple que cette formule, qu'on prendrait volontiers pour un truisme, mais n'imagine pas non plus de critique plus pertinente du savoir et du théorique. S'y dit au fond ce que tout le monde sait, ou plutôt sait bien -- ce "sait bien" n'étant pas savoir par ce qu'il sous-entend de tacite --, et qui, dans l'opinion commune, a toujours rendu suspecte la théorie : le sage (savant) en fait (sait) trop -- ce savoir indéniablement souligne ; à peine il se forme que déjà le savoir est trop pressant -- rehaussant, insistant, catégorique -- vis-à-vis de cet affleurement si discret, en variation continue, de la "voie".

Y aurait-il quelque issue ou voie médiane entre cet excès que constitue en elle-même la connaissance et ce défaut qu'est l'ignorance : entre ce "trop" du savoir et de la sagesse et ce "trop peu" de la paresse (de l'inertie et de l'incurie) ? Au savoir, Confucius propose de préférer "la saveur" (wei,味). Entre ces deux termes, qui se succèdent étrangement dans le dictionnaire en français, la perspective aussitôt bascule. Sur quoi se conclut en effet laconiquement ce propos : c'est la saveur, précisément que, se construisant, le savoir recouvre et par suite occulte. Tel est le déplacement à opérer, ou plutôt le "retrait" (de l'excès), ou retour en amont, qui va de pair avec "le retrait" de la voie, d'où découlent son continuel essor et son "étalement". Si, s'affirmant, tout savoir déborde inéluctablement de la plénitude éprouvée et la perd, c'est qu'il advient par et pour lui-même, se constitue en pouvoir et fonction autonomes et toujours se superpose [cf. l'Idée et l'architectonique des institutions supranationales européennes], en effet, comme le dit Platon de l'idée; tandis que, en se mettant en retrait de cet ébruitement, à l'abri de son appuiement, la saveur demeure à la source, au stade de la prégnance, dans l'inhérence et se rend par là-même "inépuisable".
Utilisateur anonyme
15 septembre 2015, 13:14   Re : Quand Merkel condamnait la société "multiculturelle"
Pourquoi le savoir, tout savoir, nous place-t-il déjà de lui-même dans une position de débord par rapport au juste équilibre : celui de la "régulation" de la conduite à mettre en oeuvre "de façon ordinaire" ? Si ce n'est que le savoir, tout savoir, déjà inévitablement charge – surcharge – et de ce fait dévie.
…………..

Et d'arriver au coeur de la question du SAVOIR, c'est se poser la question des "élites" (encore une fois). Ce qui me semble en effet décisif, ici, c'est de comprendre que les "élites" - au moins dans le sens sociologique des couches supérieures de la société - ne jouent leur rôle que dans une situation sociale "normale", celles-ci ne constituant pas un groupe d'individus que singulariserait une exigence éthique particulière.
Ainsi lorsque la situation sociale ou politique s'altère (déferlante migratoire, menace islamiste, violence diversitaire etc ), il devient manifeste que les "élites" ne sont rien d'autre que des couches supérieures de la société (d'un point de vue strictement sociologique, c.a.d. "supérieures" en pouvoir, en influence, en ressources), et nullement une élite au sens moral ou intellectuel (d'où le silence gêné de nos "intellectuels" sur Daech et l'invasion migratoire en cours (silence que vous aviez d'ailleurs relevé dans un autre de vos messages)).
Utilisateur anonyme
15 septembre 2015, 14:25   Re : Quand Merkel condamnait la société "multiculturelle"
Sagesse ?


Le Dalaï Lama aux Européens : « Vous devez prendre soin des migrants, mais en petit nombre. »

Hier, en Grande-Bretagne, lors d'une réunion portant sur l’immigration et les "migrants" le Dalaï-Lama a déclaré : « Je pense que l’Allemagne et l’Autriche ont eu une bonne réponse à la migration mais vous devez penser : il est impossible pour tout le monde de venir en Europe. »
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