Bien cher Maître,
Sans doute victime d'une poussée de tension due aux abus de viande rouge (je suis actuellement au Brésil, où je n'ai pas manqué de visiter certains lieux que vous fréquentâtes dans une vie antérieure) j'ai probablement été trop vif dans mes propos.
Je vais essayer d'être plus sérieux, et d'expliquer ma position.
La "baleine japonaise" est typique de la situation actuelle. Voici une grande et ancienne civilisation, qui a, dans sa culture, la consommation de la baleine. Ladite baleine n'est, en fin de compte, pas si en danger que cela. Or, de cette baleine, le conformisme occidental fait un symbole et, depuis x temps, poursuit les Japonais (ainsi que les Norvégiens, peuple auquel je ne pense pas que grand monde puisse donner des leçons d'honnêteté et de démocratie).
De la même façon, et n'y voyez pas d'attaque contre vous où les membres du Parti, dont je partage beaucoup des positions, je considère qu'on (le Parti) se place trop au niveau du symbole et non du pragmatisme (je suis souvent revenu sur ce thème avec la phrase "Ils avaient les mains blanches mais ils n'avaient pas de mains").
De façon concrète, je suis intimement convaincu que le mot démocratie, au sens où nous l'entendons, ne se conçoit pas en Chine ou au Maghreb (la démocratie au Maghreb, c'est l'islamisme, la démocratie à Gaza, c'est le Hamas). Ces pays-là, très différent, n'ont pas dans leur culture nos notions démocratiques. Ils voient le monde autrement, et plaquer nos façons de voir sur leurs façons de faire nous conduit à une impasse.
J'irai même plus loin : connaissant un peu la Russie et l'Ukraine, je persiste à penser que le régime "à la Poutine" (et Soljenytsine le pensait aussi) est le plus adapté à ce qu'est la Russie. Plus exactement, dans mon idée, il faut à la Russie un régime "à la Stolypine".
J'en viens, avant de vous lasser, à ce qui pour moi est une position générale : concentrer nos efforts sur ce qui est de notre intérêt :
- combattre l'immigration à tout crin, et pour se faire aider les peuples poussés au désespoir par leurs Gouvernements de voleurs (en cela je souscris tout-à-fait au communiqué) ;
- aider les avant-postes de l'Occident comme l'Etat hébreu ;
- en revanche, pour les autres pays, avoir de bonnes relations économiques voire politiques, sans s'occuper de ce qui se passe chez eux.
Songez, bien cher Maître, à ce qu'était la politique de la Troisième République avant la Grande Guerre, seul "Etat totalement démocratique de l'Europe entière". Cette République, largement radicale et bouffeuse de curés, cette République qui défendait très activement la liberté individuelle (en France) :
- avait comme principal allié continental la Russie tsariste (on fait mieux en matière de droits de l'homme) ;
- menait une ambitieuse politique coloniale, qui a beaucoup apporté en bien des endroits.
Enfin, dernier point : à nous mêler des affaires des autres, il ne faut pas s'étonner s'ils finissent pas s'occuper des nôtres. On a poursuivi et on poursuit en France, au nom d'une prétendue compétence universelle, les "génocidaires (quelle expression)" du Rwanda. On s'étonne que ledit Rwanda veuille maintenant poursuivre des militaires Français. On découvre aussi que les Tutsis en cause sont aussi fort doués en exactions, voir ce qui se passe au Congo.
Vous voyez, bien cher Maître, que si mon "ça" est effectivement peu in-nocent, mon "moi" tente de l'être, au nom du réalisme, un peu à la Clémenceau. Il vous reste effectivement le "surmoi", et je vous y classe donc, en compagnie de Benoît XVI, de Mendès-France et de Borges (connaissant vos livres, je ne prévois pas de présence féminine, vous imaginant peu porté sur les dizaines de vierges islamiques promises aux martyrs).