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J'ai bac plus six, le RMI m'à tuer

Envoyé par Francis Marche 
JGL a ouvert une rubrique passionnante, celle des bidasses en folie de l'université. Il faudrait ouvrir celle consacrée à leurs victimes, les bacs plus six en RMI:

Pierrette Luna a Bac + 6

je suis rmiste avec un bac +6 et je tiens à dire que ceux qui pense que j'ai fait autant d'étude au cour de ces années pour ensuite me contenter d'un RMI a 400 euros parce que je suis fégnante ca me sidère!!! si cela avais été mon choîx je ne me serait pas ruiné pour mes études, je ne me serais pas autant investie!!
oui en france aujourd'hui il est difficile de trouver un boulot c'est une réalité et arrêter de vous voiler la face!!! sans compter que aujourd'hui avec mon cv on me refuse même les jobs alimentaire, les formations de demandeur d'emploi pour accèder à une activité professionnelle demandée car trop diplomé...
vivre au rmi n'est pas une partie de plaisir croyez moi je préfèrerait un smic et touché ces fameux 400 euros qui font la différence et qui permettent de passer de la survie à la vie tout simplement... concernant le I d'insertion je partage vos avis effectivement là c'est le bug le plus complet car effectivement il n'y a rien et moi aussi je préfererais que ce i sert à quelque chose car 1 ca permettrais de se faire de l'expérience que les employeur français rechigne tant à nous donner et 2 cela éviterait une désocialisation catastrophique sur le long terme aussi bien dans la vie professionnelle que personnel!! a bon entendeur
Vous ne ferez pas croire que le texte ci-dessus émane d'un "bac+6".
Et pourtant...suivez le lien: pierretteluna est intervenue le ven 06 mars à 12:18 pour exposer ses pensées dans son style inimitable. "Avec mon cv on me refuse même les jobs alimentaires": ça ne s'invente pas. Je ne crois pas au canular ici.
Utilisateur anonyme
20 mars 2009, 06:29   Re : J'ai bac plus six, le RMI m'à tuer
Que vous êtes méchants avec cette pauvre Pierrette, ce n'est pas de sa faute si l'imparfait et le conditionnel ne sont étudiés qu'à partir de bac + 8...
Utilisateur anonyme
20 mars 2009, 07:17   Re : J'ai bac plus six, le RMI m'à tuer
"Avec mon cv on me refuse même les jobs alimentaires"

Quelquechose me dit que son cul ne doit pas plaider plus que son cv en sa faveur.
Hélas Agrippa ! hélas ! le Q et son petit frère, le QI, s'affinent de pair, c'est un phénomène mondial, qui touche toutes les civilisations et se remarque chez les deux sexes.
Bac plus six, bac plus six... Six jours ? Six heures ?
Ah tous ces "bacs plus dix" de banlieues, couverts de bosses de s'être heurtés tant de fois au plafond de verre.
« Quelque chose me dit que son cul ne doit pas plaider plus que son cv en sa faveur. »
Je ne comprends pas. Pourriez-vous avoir l’obligeance de m’expliquer, Agrippa ?
Utilisateur anonyme
20 mars 2009, 12:26   Re : J'ai bac plus six, le RMI m'à tuer
Arrière Louis Schweitzer, je t'ai reconnu !
Vade retro Satanas !
Je comprends de moins en moins. Je ne me reconnais pas en Louis Schweitzer ; je ne reconnais pas là l'in-nocence ; sans doute manqué-je d'humour ; je suis victime d'un saut de chaîne ; auriez-vous un maillon rapide ?
Utilisateur anonyme
20 mars 2009, 13:28   Re : J'ai bac plus six, le RMI m'à tuer
C'est très simple. Elle a 29 ans ; elle a fait un bac + 6 ; elle écrit comme un cochon ; elle a passé trois entretiens sans succès (+7 lapins) ; elle évoque une situation "catastrophique sur le long terme aussi bien dans la vie professionnelle que personnel " ; elle pense qu'on lui "refuse même les jobs alimentaires " à cause de son "cv". Son état d'esprit général est sombre.

J'estime que nous avons là un faisceau d'indices suffisant pour considérer que nous sommes vraisemblablement en présence d'un cageot. Mais ce n'est que mon intime conviction...
C'est Francis Marche qui provoque, ayant l'air d'approuver que la beauté du Q serait gage du QI et réciproquement suite sans doute à l'esthétisation médiatique généralisée : un beau QI ne saurait à l'heure de grande vision se dispenser d'un beau Q (si j'ai bien compris), la réciproque étant selon mon expérience beaucoup moins nécessaire. Je dois constater qu'y compris dans l'administration les secrétaires particulières des autorités ne sont en général pas des laidrons.Il semble qu'à un certain niveau il soit un signe de distinction de combiner l'utile et l'agréable. Tout ceci d'un côté n'aurait rien de nouveau et nous renverrait vulgairement aux promotions canapés, si d'un autre côté efficacité obligeant le Q et le QI ne se devaient à notre époque d'aller de pair. Marc, rien que par votre interrogation vous semblez dénoncer une adhésion éventuelle de Francis Marche à ce mode de sélection qui serait "Q+QI", et dénoncer par là même la discrimination subie par les QI . Vous êtes un représentant dissimulé de la Halde !
De toute façon, qu'il soit bien entendu de tous et de toutes ici que la plus plantureuse des femmes qui écrirait ce qu'écrit Pierretteluna et comme elle l'écrit serait à nos yeux un irrécupérable cageot, doublée d'un thon mal repassé, dont la fréquentation ne pourrait être tolérée que 1 minute quinze seconde grand maximum, quel que soit le lieu (plumard compris, ce qui, on n'a aucune peine à le voir, pose une contrainte non négligeable sur la teneur de tous éventuels ébats).
C'est Francis Marche qui provoque, ayant l'air d'approuver que la beauté du Q serait gage du QI et réciproquement suite sans doute à l'esthétisation médiatique généralisée

J'ai l'air ... j'ai l'air... Ostinato, ce que je disais était suffisamment tangible pour être argumenté dans un registre qui sortirait un peu de la fantaisie. J'ai eu sur le sujet une conversation au Japon: mon interlocutrice (une dame, donc) m'exposant ses vues et son interprétation sociologique du phénomène: l'université de Tokyo, qui forme les élites de la nation, était jadis (il y a 25 ou trente ans), un repère de laiderons (mâles et femelles): lunettes à triple foyer, acnée, visages hâves, rachitisme, niaiserie; même chose chez les filles avec en sus: souliers plats, mollets tassés comme des balustres, seins comme des valises, teint grisâtre, syphoscoliose. Or depuis une quinzaine d'années tout a changé, une tendance lourde est apparue: les forts en thème et les prix de mathématiques sont devenus baisables, engageants, socialement précoces, et les laiderons ont changé de camp: ils échouent dans tout, ont un mal fou à apprendre quoi que ce soit, sont aigris, et pis encore: on les voit pécuniairement serrés, près de leurs sous, sans imagination pour rien, intouchables, inemployables ailleurs que dans les tâches ingrates, parce qu'eux-mêmes le sont, ingrats, au physique, au mental, et on les voit traîner dans la vie leur QI à deux chiffres le cul bas comme des hyènes.

Et bien j'affirme, chère Ostinato, que cette tendance se remarque ailleurs qu'au Japon, qu'elle a atteint l'Europe: les riches redeviennent beaux, intelligents et désirables, tandis que les recalés du QI sont à la relègue du Q et de la réussite. La question de savoir si le QI est la voiture motrice du Q ou le contraire nous ferait sortir du débat sociologique pour nous plonger dans celui, assez vain vous l'admettrez, de la poule et de l'oeuf.
"lunettes à triple foyer, acnée, visages hâves, rachitisme, niaiserie; même chose chez les filles avec en sus: souliers plats, mollets tassés comme des balustres, seins comme des valises, teint grisâtre, syphoscoliose" : je comprends enfin pourquoi, cher Francis, les yakuzas ont longtemps préféré les Coréennes.
Si les yakuzas préfèrent encore souvent des Coréennes c'est parce qu'il est bon d'avoir une maîtresse qui ne comprenne pas tout à fait le japonais quand on a des affaires importantes à traiter en sa présence, Petit-Détour. Les affaires passent avant l'esthétique, chez les Yakuzas.

Les Japonaises d'aujourd'hui sont très souvent de superbes femmes aux jambes longues, aux visages de poupée, au sourire irrésistible, faisant montre d'un goût souverain dans la nippe, le choix de l'escarpin, du dessous, du parfum et de la décoration du petit doigt. Dépouillées, certaines se révèlent de véritable Athénas. Tenez, jugez-en donc (


Miki Imai, au cou de cygne, à la Audrey Hepburn)
Merci, Francis. Mon enthousiasme n'est pas total : j'ai l'impression que le nez de Miki est refait.
Pardon Francis, mais je ne sais pas ce qu'est un gros QI ne trouvant à s'appliquer qu'à des tâches ingrates. Peut-être maintenant la communication devient-elle aussi importante que la compétence elle-même, et la sélection s'adapterait à cette réalité; les sujets faisant de même par un accroissement de l'exercice physique et le respect de règles diététiques. En même temps l'idéal social proposé ne distingue plus au temps qu'avant les prix Nobel et les prix de beauté. La catégorie des "Miss" est devenue socialement reconnue alors qu'elle faisait il n'y a pas si longtemps l'objet d'un mépris assez général...
Il y a un faisceau de facteurs à cette évolution. La diététique et le souci luxueux de soi chez les catégories fortunées, qui n'était pas général il y a 40 ans, en font un. Le sport est "redevenu" cher à pratiquer (le sport populaire, très répandu au Japon ou même en France au sortir de la guerre a reculé), l'exercice physique se pratiquant "en club" à cotisation élevée, la nature étant par ailleurs grillagée pour les pauvres comme elle ne l'était pas jadis. Je suis pour ma part convaincu que le QI, les facultés intellectuelles, se développent au grand air, pas en cage urbaine où sont relégués les pauvres. L'intelligence sociale, la capacité d'interagir en société, ont été puissamment valorisées - mesurées à des signes perceptibles - et sont retenues comme critères dans les examens oraux de sélection de l'élite. L'enseignement primaire à deux vitesses entre milieux nantis et milieux modestes. La sotte surévaluation de "l'éveil" du jeune, que conditionne son exposition au monde, aux voyages, à un éventail divers d'environnements et de cultures, etc. pénalise lourdement l'introverti, le renfermé, le rat de bibliothèque (ou prétendu tel) acnéeux à verres de lunette à double foyer.
Utilisateur anonyme
20 mars 2009, 16:36   Re : J'ai bac plus six, le RMI m'à tuer
Les Japonaises d'aujourd'hui sont très souvent de superbes femmes aux jambes longues, aux visages de poupée, au sourire irrésistible, faisant montre d'un goût souverain dans la nippe, le choix de l'escarpin, du dessous, du parfum et de la décoration du petit doigt. Dépouillées, certaines se révèlent de véritable Athénas.


Oh oui !!!!!, même chose pour les jeunes, et souvent sublissimes, Coréennes (j'étais à Busan il y a 3 MOIS) !
20 mars 2009, 16:46   L'oeuf et la poule
Cher Francis,

Sans convoquer l'œuf et la poule (qui pourtant répondent volontiers à toutes les invitations), ne pensez-vous pas que l'extinction du laideron a quelque chose à voir avec le progrès des soins portés à la personne, étayés par le recours à la chirurgie esthétique de plus ou moins grande envergure et de plus en plus tôt ? Tenue correcte exigée s'entend de plus en plus de l'aspect physique et, qu'elle soit imaginaire ou réelle, une disgrâce physique remédiable à laquelle on ne remédie pas, à un certain niveau de responsabilités, fait l'effet d'un débraillage.

De la même façon, l'extinction du vieux me semble avoir moins de rapport avec une soudaine capacité à demeurer jeune qu'avec des pratiques très concrètes d'effacement des rides, des poches, des plis etc.

On voyait récemment, en fin de journal télévisé, un de ces fameux reportages à thème "sociétal" qui ne sont en général que des sortes de "publi-reportages" destinés à faire l'article des tendances à suivre, en l'occurrence, comme c'est de plus en plus souvent le cas, à populariser la chirurgie esthétique. Le public à convaincre était cette fois les hommes qui, disait-on, accompagnent leur femme chez le praticien puis, de plus en plus souvent, reviennent en douce, seuls, entamer leur propre ravalement de façade.

Comme toujours, il y avait des témoins, un peu sur l'air du coming out. C'était, d'abord, l'écrivain Joseph Joffo qui reconnaissait s'être laissé délester de ses énormes poches sous les yeux au motif, plaisant, qu'il ne pouvait quand même pas effrayer les bambins des écoles quand il "intervenait" dans les classes pour présenter son sac de billes...

Puis c'était au tour du chef d'entreprise, cet irremplaçable vecteur de la plupart des singeries de l'époque. Celui-là ne voyait pas pourquoi les femmes et elles seules profiteraient des progrès du bistouri, lequel bistouri, aux dires d'un médecin, était bien souvent l'instrument qui empêche la prise de Prozac et alors pourquoi s'en passer ?

Là-dessus, on se rendait dans un Institut où un gros patapouf de commercial âgé de 35 ans endurait des micro-piqures sur le groin, expliquant, une charlotte sur la tête, qu'il prenait les devants parce que dans son métier, hein... Suivait un quinquagénaire un peu plaintif, qui venait de découvrir que son visage le trahissait, ne témoignant plus de la jeunesse d'esprit et de l'énergie qui l'habitait encore. Moyennant quoi, les rides ne sont plus amenées à signaler l'âge mais les faibles revenus, la position sociale foireuse, le coupable manque d'investissement dans le capital esthétique.

Et c'est ainsi qu'on se demandera peut-être dans quelques années, si les gens ne vieillissent plus parce qu'ils sont restés actifs ou s'ils sont restés actifs parce qu'il ne vieillissent plus, l'œuf et sa poule pourront rappliquer. Mon œil !
Excellent, cher Orimont !
Je dirais même plus excelentissime de réalisme !
Utilisateur anonyme
20 mars 2009, 17:28   Re : J'ai bac plus six, le RMI m'à tuer
" l'écrivain Joseph Joffo " !!!!

Pardon, le coupe-tifs...
20 mars 2009, 18:49   Re : L'oeuf et la poule
Cher Orimont,

Nous évoquions la jeunesse au physique ingrat qui, à l'instar du phénomène décrit dans l'uchronie de H.G. Wells (The Time Machine) se damne et tombe dans l'en-deça du social et de l'intelligence. Les explications néo-bourdieusiennes abondent - les concours d'entrée dans les grandes écoles favorisent les riches parce que la richesse favorise l'aisance dans l'apparence, l'entregent, l'accès aux autres et la communication, sur quoi vient se greffer une survalorisation du cosmopolitisme d'esprit, de "l'exposition au monde", que chapeaute à son tour le corps sculpté, splendidement culotté par l'exercice régulier que l'élite pratique dans des clubs d'où l'impécunieux préfère s'exclure, etc. - pour éclairer cette division de l'humanité en deux couches séparées, irréconciliables, immiscibles: les beaux, riches et intelligents d'un côté; les laids, impécunieux et bêtes de l'autre.

Cette évolution a pris un certain temps pour s'imposer mais elle a été constante, semble-t-il. Pensez à la chanson Mon amant de Saint-Jean (...emportée par des bras audacieux tralalalère...), et bien, il y a 50 ans, l'amant taillé comme l'as de pique, aux biceps crevant les manches de chemise, était ouvrier agricole itinérant, venu pour la fenaison ou la moisson. En 2009, il est le fils du promoteur immobilier qui a acheté la ferme; le petit-fils de l'ouvrier agricole lui, pèse 130 kg, se bourre de pizza et de soda au caramel, danse pas, peut pas, sait pas, et l'assistance sociale lui monte un dossier de RMI pour qu'il puisse se consacrer à son occupation favorite: la console Nintendo.

Les vieux: la vieillesse et la laideur sont un peu comme le sida: longtemps on a cru qu'on ne pouvait rien y faire. On se résignait à en mourir socialement. On ne faisait aucune confiance aux produits de beauté, aux crèmes et gelules, et on avait généralement raison - comme on a eu longtemps raison de ne rien espérer des premiers traitements du sida (1984-1995) - et puis sans tambour ni trompettes des produits, des molécules ont fini par donner des résultats qui n'étaient pas entièrement illusoires, et les laboratoires se sont engouffrés dans la brèche. Il est possible, véritablement, de ne pas crever de laideur et de décrépitude comme on crevait du sida; grâce au progrès de la médecine, la beauté peut s'acheter, comme un jour, les avions plus lourds que l'air qui ne pouvaient donc pas voler commencèrent, véritablement, à voler. A coups de placenta de petit singe appliqués directement sur la peau, de butox ou d'extraits d'aloe vera bouillis à la bave de crapaud, la trithérapie de la laideur a pris son envol. Si bien que je vous rejoins pleinement dans votre analyse: le laid est un débraillé, un négligé, un suicidé social, un coupable.
Orimont, bravo !
Je pense depuis longtemps moi aussi que le vieillissement est en train de passer dans un certain milieu pour de la mauvaise éducation. J'ai une fois entendu un publicitaire exposer doucereusement qu'une personne rendue belle par la chirugie esthétique aura beaucoup gagné en beauté intérieure , alors que les laides auraient une vocation de mégères . Heureusement, un autre participant à l'émission, Luc Ferrry, je crois, avait rappelé vertement l'imbécile à l'ordre. Déjà que ce n'est pas drôle d'être laides, si ,en,plus, on répand l'idée que les moches sont forcément des harpies, il ne leur restera plus qu'à se flinguer.
Et puis les canons de la beauté varient tellement d'une époque à l'autre, d'un lieu à l'autre que l'on pourrait dire d'elle ce que Pascal disait de la Vérité. Qui, dans ma jeunesse eût pu croire une seconde qu'on trouverait belle une Béatrice Dalle par exemple ? On trouvait, en général que les grosses bouches faisaient boniches en diable, on disait d'elles qu'elles étaient "en revers de pot de chambre". Aujourd'hui elles sont devenues à elle seules synonymes de beauté.
Quoi qu'il en soit et pour faire écho à ce que disait Francis, j'avais aussi remarqué, dans ma jeunesse, et je n'étais pas la seule, que les célébrités et la plupart des militants et militantes tiersmondistes que je connaissais étaient pour laplupart trè laids. Sartre, le professeur Mendouze, Jean Ziegler, Henri Alleg,
Sans parler de... comment s'appelle-t-il déjà, le biologiste recordman du monde de la gnangnantise dame-patronnesse ?
Orimont, bravo !
Je pense depuis longtemps, moi aussi, que le vieillissement est en train de passer dans un certain milieu pour de la mauvaise éducation. L'ostracisme à l'encontre des vieux me paraît l'un des plus grands scandales de l'époque dont les médias pourtant si prompts à se scandaliser d'un mot de travers ou de trop quand il s'agit de "Diversité ", ne se scandalisent jamais : on n'est jamais si peu scandalisé que par soi-même.
J'ai entendu, un jour, à la télévision, un publicitaire exposer doucereusement qu'une personne rendue belle par la chirugie esthétique aura beaucoup gagné en beauté intérieure , alors que les laides auraient une vocation de mégères . Heureusement, un autre participant à l'émission, Luc Ferrry, je crois, avait rappelé vertement l'imbécile à l'ordre. Déjà que ce n'est pas drôle d'être laides, si ,en,plus, on répand l'idée que les moches sont forcément des harpies, il ne leur restera plus qu'à se flinguer.
Et puis les canons de la beauté varient tellement d'une époque à l'autre, d'un lieu à l'autre que l'on pourrait dire d'elle ce que Pascal disait de la Vérité. Qui, dans ma jeunesse eût pu croire une seconde qu'on trouverait belle une Béatrice Dalle par exemple ? On trouvait, en général que les grosses bouches faisaient boniches en diable, on disait d'elles qu'elles étaient "en revers de pot de chambre". Aujourd'hui elles sont devenues à elle seules synonymes de beauté.
Quoi qu'il en soit et pour faire écho à ce que disait Francis, j'avais remarqué, toujours dans ma jeunesse, et je n'étais pas la seule, que la plupart des militants et militantes que je connaissais et des célébrités tiersmondistes : Sartre, le professeur Mendouze, Jean Ziegler, Henri Alleg, pour ne nommer qu'eux, étaient très laids. J'avais une une amie Pied-noir, fort belle et pleine d'esprit qui voyant débarquer en Algérie, au lendemain de l'indépendance, les cohortes de suffragettes tiersmondistes, avaient eu ce mot pour les décrire : "le prolétariat de la beauté" .
Aujourd'hui que le cinéma et le show-biz se sont entichés de Diversité, les choses ont changé.
Sartre, le professeur Mendouze, Jean Ziegler, Henri Alleg, pour ne nommer qu'eux, étaient très laids. J'avais une une amie Pied-noir, fort belle et pleine d'esprit qui voyant débarquer en Algérie, au lendemain de l'indépendance, les cohortes de suffragettes tiersmondistes, avaient eu ce mot pour les décrire : "le prolétariat de la beauté" .

Pour ma part, je n'oublierai jamais cette inscription à la peinture, dans une rue du vieux Montpellier, aux alentours de 1975, porteuse d'une terrible et écrasante vérité: Gauchistes! Vos nanas sont laides !
"il ne leur restera plus qu'à se flinguer. "
Donc, chère Cassandre, vous faites partie des jolies femmes et je vous en félicite. C'est vrai, les grosses lèvres, c'est pas très distingué; les canons qu'on veut nous imposer sont tristes, surtout quand ils tendent à culpabiliser des êtres ravissants. Je ne sais plus qui a dit qu'à quarante ans on était responsable de son visage. Il y a du vrai dans ce propos mais, malheureusement, la maladie frappe sans prévenir.
"Vos nanas sont laides".

De fait la beauté et la lecture des magazines "féminins" n'étaient pas leur première préoccupation. Pour autant étaient-elles moches alors que les autres étaient belles ? Il est évident que non.
20 mars 2009, 20:09   Chez les afates
L'action se situe, à Paris, juste après la Libération, au moment où fleurissent toutes sortes de ministères circonstanciels. Notre héros cherche un travail.

«  - Je ne sais pas s'il reste encore des postes au Ministère des Prisonniers, Déportés et Victime de la Guerre... Voici un bulletin. Allez-y toujours voir.

J'allai à pied jusqu'au bois de Boulogne, n'ayant plus d'argent, même pour un ticket de métro. Dans un immeuble somptueux, le Ministère regardait l'allée des cavaliers et des amazones. C'était à vous donner une envie violente d'y être employé. Le chef du personnel m'embaucha sur-le-champ, s'excusant de n'avoir à m'offrir qu'un poste d'enquêteur au service des déportés. Puis il sonna mon futur chef de bureau. Une femme en kaki entra, avec deux galons négligemment jetés sur l'épaule.

- Voici un nouvel employé pour vous, dit le chef du personnel.

Le femme en kaki me fit signe de la suivre. Après avoir longé d'interminables couloirs, nous entrâmes dans un bureau également militarisé.

- Le sergent vous mettra au courant de votre travail.

La femme en kaki partit, me laissant seul avec une dizaine d'afates.

- Il n'y a pas d'hommes, ici, demandai-je timidement au sergent qui était également de ce qu'il est convenu d'appeler le beau sexe.

- Les hommes sont en Allemagne, me répondit-elle sèchement.

J'en demeurai tout honteux.

Ce sergent pouvait avoir quarante ans, portait moustache et poitrine de nourrice. Autrement dit, c'était une curieuse synthèse de la bonne d'enfant classique et du tourlourou.
Les autres afates avaient des âges et des allures variés, allant de la cheftaine de boy-scouts à l'assistante sociale, en passant par la marraine de guerre et la choriste de l'Armée du Salut. J'étais consterné.
[...]
Parmi mes dix compagnes, il y avait une afate matamore qui m'épouvantait. C'était une gaillarde boursouflée dont la vaste poitrine s'ornait d'une croix de guerre palmée. Elle avait un langage de salle de garde et parlait des boches qu'elle avait tués de sa main comme une paysanne des cochons qu'elle a saignés. On disait qu'elle formait un couple avec l'afate qui avait une allure de cheftaine de boy-scouts. En tous cas, elles se faisaient toute la journée des cajoleries, me rappelant mon troupeau de vaches qui, de temps en temps, essayaient maladroitement de se grimper dessus.
Il y avait aussi celle qui avait une allure de marraine de guerre et dont les filleuls étaient en effet fort nombreux. Magnanime, elle leur offrait le gîte, le couvert et la couche. Avait-elle été comptable dans le civil ? Quoi qu'il en soit, elle tenait à jour un relevé très précis de ses amants, comprenant leurs noms, prénoms, dates et lieux de naissance, particularités, et un bref jugement sur leurs performances ou leurs incapacités.
En venant le matin, elle annonçait triomphalement :

- Je me suis envoyé mon trente-cinquième bonhomme... C'était un puceau. Ça porte chance.
- Sans blague, s'exclamait l'afate à tête d'assistante sociale. Un puceau ! Ça ne m'est jamais arrivé, à moi.
- Vos gueules, tranchait le sergent à moustaches et à poitrine de nourrice. Comment pouvez-vous savoir que c'était un puceau ? Ça lui a fait mal ?

[...]

Une fois la surprise passée, je n'eus pas à me plaindre de mes compagnes de travail. Elles me donnaient des paquets de cigarettes de troupe, me suralimentaient de sandwichs rapportés de leur cantine. De plus, je devins très intime avec le lieutenant.
Le lieutenant, qui avait une trentaine d'années, s'appelait Elisa. »


Michel Ragon - Drôles de métiers (1953)
20 mars 2009, 21:25   Re : Chez les afates
Très drôle. C'est une autobiographie ?
Ostinato ma chère, vous possédez l'art de tuer toute poésie dans l'oeuf.
20 mars 2009, 22:38   Re : Chez les afates
La biographie de l'auteur ne se distingue guère de ce qu'il narre dans ce livre. C'est un parcours d'autodidacte, devenu spécialiste de la littérature prolétarienne. Je suppose qu'il s'agit très largement d'une autobiographie, en dépit du terme "roman" imprimé sur la couverture ce qui prouve, au passage, que l'usage à géométrie variable de cet intitulé ne date pas d'aujourd'hui.
Cher Francis, je reste attachée à certaine fleur bleue de la poésie prolétarienne :





dont la ritournelle me revient.
Merci Ostinato. Je m'incline. Et puisque vous aimez la poésie des choses et des gens de la vieille et noire Cité qui grouillait d'amour et de passion en noir et blanc, vous livre en guise de rachat, ceci:

Bourlingué nous avons ensemble
dans la nuit du monde éternel.
Je fus une feuille qui tremble
contre un châtaignier solennel.

Je fus une bête coulée
à ses jambes que je voilais.
Je fus dans ses doigts secouée
comme par la mer des galets.

Je m'enflais comme la mer bleue
lorsque souffle l'Est ou le Nord.
Je fus attachée à la queue
de son cheval chargeant la mort.

Il ancrait sa barque d'épice
à la bouche de mes canaux.
J'approuvais le cep qu'il tapisse
du noir velours de mes anneaux.

Je le couvris de l'oriflamme
de mon corps ardent et hardi.
Je rampais sur lui qui réclame
le soleil du grand samedi.

Plus il se repaissait, le prêtre
luttant en lui contre le coq,
plus il geignait de se repaître
et de rejoindre, nu, le bloc,

sur la plage de mes salives,
dans le trou de mes membres blancs,
loin des pères mangeurs d'olives,
le bloc des étalons bêlants.

Il disait que le bonheur chaste
de l'homme ennemi de l'enfer
s'épanouit dans le contraste
du coeur lourd et du lit désert.

Pour lui, sa main sur mon échine,
je fus le mal, qui veux le bien !
moi sa poule, moi sa machine,
moi sa peau, sa honte, son chien.

Je redoutais que pour ma bouche
du Thabor il dégringolât,
et qu'il périsse s'il se couche
là, près de moi ... Plus près ... Viens... Là...

S'il faut qu'il parte, pour survivre,
de mon plumard, vibrant hors bord,
mais s'il ne peut qu'il se délivre
de mes bras, que parfois il mord,

que pour de bon chien je devienne,
j'ai déjà les yeux noirs qu'il faut !
chien, fils de chacal, fils de chienne,
vil fox qui crèvera bientôt,

jusqu'à ce qu'un jour, dans la rue
Lepic où rampe l'os gratté,
gronde tout à coup la décrue
de la lèpre et de l'âpreté

parce que son regard qui quête
le privilège de durer
plus haut que l'herbe et que la bête,
vient tout à coup de rencontrer

au ras du trottoir de Montmartre,
dans le plus immonde toutou,
mes yeux en fourrure de martre,
mes yeux, chéri ! qui disent tout.
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