Le site du parti de l'In-nocence

Communiqué n° 867 : Sur l'extension de Paris jusqu'au Havre

Le parti de l'In-nocence voit dans le projet présidentiel d'extension de Paris jusqu'au Havre une image cauchemardesque qui néanmoins pourrait bien devenir très rapidement réalité tant elle correspond étroitement à l'idéologie dominante, marquée par la résignation face au développement démographique perpétuel et la soumission passive face à la contre-colonisation immigrationniste. Il estime que toute réflexion sur la ville qui ne se donne pas pour premier objectif de mettre un terme à l'augmentation continue de la population et à la dilution des indigènes dans l'afflux toujours augmenté des contre-colonisateurs ne fait que collaborer à un prévisible désastre, écologique autant que civilisationnel.
Pour ceux qui ne visualiseraient pas bien l'image cauchemardesque :

[www.legrandparis.culture.gouv.fr]
01 mai 2009, 09:05   Jusqu'aux havres
Oui, je partage l'effarement et la colère du parti de l'In-nocence devant ces images désespérantes. Sur le site du monde, j'ai néanmoins été frappé de voir que la grande majorité des commentaires de lecteurs allaient dans le même sens. Et dire que je verrai tout cela, ces images de synthèse reproduites dans le réel, ce réel devenu image de synthèse... Ces architectes venus du monde entier, et qui semblent présenter des projets d'urbanisme à la chaîne représentant tous la même chose (de hautes tours galbées et luisantes enserrées par les couloirs aériens du métro ou des voies express, des "parcs paysagers" de plusieurs kilomètres de long fendant la ville ancienne, cette atmosphère de crépuscule sur certaines images ("on vous aura prévenus")) ces architectes semblent ne plus savoir ce qu'a signifié habiter la terre dans les siècles antérieurs ; d'où qu'ils soient, ils ont tous la même représentation du monde (question bête : pourquoi des concours internationaux ? Pourquoi faire appel à des étrangers, qui n'ont jamais su, et ne sauront jamais, ce que signifie habiter Paris au jour le jour ?).
Utilisateur anonyme
01 mai 2009, 09:12   Tout ça pour ça
Est-ce Grumbach qui mène Sarkozy en bateau ou Sarkozy qui nous mène en radeau ? En tout cas, Alphonse Allais n'est pas mort.
01 mai 2009, 09:21   Place Rouge
Savez-vous que la proposition très sérieuse a été faite, à l'occasion de ce projet, à Chelles, d'un "Champ de Mars de la République Métissée", où le pavillon de la Bretagne côtoierait celui du Gabon, celui du Poitou le pavillon du Ghana (mettons), etc. ?
Alphonse Allais n'est pas mort.
"Avec la Vallée de la Seine, la mobilisation d’un imaginaire collectif métropolitain peut s’inscrire avec évidence dans un développement qui accompagnera le fleuve de Melun au Havre. L’identité géographique recoupe ici un territoire riche en histoire."
Le concours international perpétue une tradition très ancienne. De même qu'il n'est pas besoin d'être une femme pour être gynécologue, il n'est pas nécessaire d'habiter une ville pour concevoir des monuments ou l'organisation de celle-ci.

A ma connaissance, Le Bernin à Paris, Rastrelli à Petersbourg, Nouvel à Madrid, Charpentier à Shanghai, Foster à Hong Kong n'étaient ni Français, ni Russe, ni Espagnol, ni Chinois.
Si vous permettez une petite précision qui ne dément en rien le sens de votre message, cher Jean-Marc, Le Bernin, appelé pour réaliser la façade orientale du Louvre, n'a finalement rien fait en matière d'architecture à Paris. Louis XIV lui a commandé une grande statue équestre qui ne lui a pas plu et qui, quelque peu "arrangée", a été exilée vers la pièce d'eau des Suisses et il a reçu en cadeau un superbe buste qui orne toujours une des cheminées du grand appartement (la première après le salon d'Hercule si mes souvenirs sont exacts) ; il faut lire la description que Tapié fait de ce buste dans son superbe livre Baroque et classicisme. C'est finalement un groupe d'architectes français mené par Perrault qui réalisa la fameuse et splendide colonnade qui ferme le Louvre du côté oriental. Le projet du Bernin, très baroque bien sûr, avait été rejeté par le roi. Et c'est ainsi que par décision royale, le style baroque fut remplacé, du moins en architecture, par le style français ou classique.
01 mai 2009, 13:52   Cavalier Bernin
Bien cher Marcel,


Vous avez parfaitement raison, et je n'avais retenu le Cavalier que pour le côté symbolique de son oeuvre. Vous conviendrez en revanche que Rastrelli est indissociable de Petersbourg.

Plus près de nous, nous avons, pour un projet global, Le Corbusier à Chandigarh.
Un PI et un écrivain qui déplorent la banlocalisation anarchique, l'extension d'une laide uniformité partent au quart de tour contre ce qui semble une prise de conscience du problème et une tentative débutante d'y remédier qu'il faudrait à mon avis plutôt saluer, et dans la mesure où les décisions ne sont pas prises, souligner tel aspect positif et critiquer telle orientation négative. Que le projet cherche une cohérence de grande ampleur me paraît plutôt une réponse à la bonne échelle de même que son opposition à l'architecture pompidolienne plutôt bon signe. Ni Grumbach, ni Nouvel ne me paraissent les rebuts de la profession ou les perroquets des pseudo sociologues qui voudraient nous gouverner.
01 mai 2009, 14:21   Re : Cavalier Bernin
Mais toute cette question mérite qu'on fasse des distinctions. Le Corbusier aurait pu construire Chandigarh tel quel au Brésil, en Papouasie ou en Suisse. Nous sommes en période de "style international" où, en effet, n'importe quel architecte peut construire n'importe où sans être dépaysé ni dépayser. Les autres exemples, plus anciens, concernent des échanges européens (ou occidentaux en tenant compte du cas de la ville de Washington) : on reste à l'intérieur d'une même famille stylistique et urbanistique. Mais même là, il faut sans doute nuancer. Ainsi Rastrelli, Italien né en France et fils d'une architecte qui avait déjà travaillé en Russie, développe-t-il une version somme toute assez russe de l'architecture baroque. Quant au Bernin, son échec en France vient précisément de ce qu'il n'a pas voulu s'adapter à Paris : quand on lui a montré la place Royale (actuelle place des Vosges), tout ce qu'il a trouvé à dire c'est « Mais pourquoi faites-vous des toits aussi laids ? » (je cite de mémoire).
Utilisateur anonyme
01 mai 2009, 14:52   Re : Communiqué n° 867 : Sur l'extension de Paris jusqu'au Havre
"Les urbanistes révolutionnaires ne se préoccuperont pas seulement de la circulation des choses, et des hommes figés dans un monde de choses. Ils essaieront de briser ces chaines topologiques, en expérimentant des terrains pour la circulation des hommes à travers la vie authentique."


Guy Debord, Positions situationnistes sur la circulation.
01 mai 2009, 14:53   Re : Cavalier Bernin
Re-bienvenue à Euphémie.
Chère Ostinato, vous parlez de "bonne échelle", et vous mettez le doigt sur le vrai problème : ce n'est pas le fait que l'on cherche une direction, une cohérence ou un souffle à apporter à l'épannelage des espaces urbains futurs qui est contestable - en tout cas ce n'est pas contestable en soi -, mais bien la démesure que l'on peut lire dans les intentions de leurs auteurs. La mégalomanie des édiles, des décideurs, des financiers et des armadas de promoteurs et architectes qui s'empressent de les suivre comme un seul homme semble ne plus devoir connaître de bornes, accentuée qu'elle est par les surenchères que permet la technique, par la concurrence effrénée que se livrent les états et les mégapoles, par l'activisme qui règne en maître sur les sociétés modernes, par mille autres facteurs qu'il serait fastidieux d'énumérer ici... Le fait que tel ou tel architecte (qui n'est dans ce processus que la partie émergée de l'iceberg, et qui, si talentueux soit-il, ne sera jamais plus, c'est à craindre, qu'une caution cosmétique au bétonnage du monde) se voit accorder les préférences du prince plutôt que tel ou tel autre n'est, à tout bien considérer, que très secondaire. C'est l'ubris qui prime tout. Et puisque Marcel Meyer évoquait Le Corbusier, qui demeure une référence indiscutable pour plusieurs générations d'architectes, il n'est que de voir le Plan Voisin que ce dernier avait échafaudé pour Paris pour se convaincre que le génie ne préserve guère de la folie, la folie des grandeurs en l'occurrence.
Utilisateur anonyme
01 mai 2009, 16:24   Re : Communiqué n° 867 : Sur l'extension de Paris jusqu'au Havre
"il n'est que de voir le Plan Voisin que ce dernier (Le Corbusier) avait échafaudé pour Paris pour se convaincre que le génie ne préserve guère de la folie, la folie des grandeurs en l'occurrence"


Oui et Albert Speer, à côté, ferait presque figure de minus !
Utilisateur anonyme
01 mai 2009, 17:13   Re : Communiqué n° 867 : Sur l'extension de Paris jusqu'au Havre
C'est ça le grand Paris de Sarkozy ? Jusqu'au Havre ? Il doit le faire aller au moins jusqu'au Pyrénnées, jusqu'à la Méditerranée et même jusqu'à l'Atlas sans quoi on va être ridicules à côté de Shanghai- Nanjing ou de San Francisco-Los Angeles-San Diego. Prendre comme référence un phrase prononcée il y a deux siècles, à une époque où il fallait deux jours de cheval pour aller de Paris au Havre en tuant douze chevaux au moins, c'est égal.

Ts Ts Ts, c'est petit bras tout, ça moi je vous le dis.
Rappelons que la ville du Havre se plaça naguère à la pointe de l'inventivité urbanistique en créant ces inoubliables (pour moi du moins) "halls d'entrée d'immeubles sans immeubles" (que seront-ils devenus, à propos ?)
La nécessité du "suivi de l'information" est un de ces principes du journalisme professionnels que les médias d'aujourd'hui ont complètemet oubliés.
Cher Orimont, nous avons tous le souvenir de cet hilarant projet. Vous pourrez lire ici que le faux hall d'immeuble du Havre (unique dans son genre, sauf erreur de ma part) n'a pas tenu plus d'un mois et demi.
"Le conteneur rouge, qui avait été aménagé par un plasticien comme un vrai hall d'immeuble avec digicode, boîtes aux lettres et départ d'escalier, a été retiré du quartier vendredi."

Et le plasticien, il a fondu ?
Utilisateur anonyme
01 mai 2009, 20:32   Re : Communiqué n° 867 : Sur l'extension de Paris jusqu'au Havre
Un plasticien. Un plasticien. Un plasticien. Un plasticien. Un plasticien.
Un plasticien. Un plasticien. Un plasticien. Un plasticien. Un plasticien.
Un plasticien. Un plasticien. Un plasticien. Un plasticien. Un plasticien.
Bon! Allez voir le musée du Havre et respirez un grand coup.
Dans le prospectus mis en ligne on peut lire, en page 1:
"A l'heure de la mondialisation, la France ne représente plus qu'un centième de la population mondiale mais elle dispose de l'une des quelques grandes métropoles mondiales. C'est cette chance singulière qu'il faut impérativement préserver et valoriser, en déplaçant l'échelle du raisonnement dans un espace mondialisé plus concurrentiel et plus global en s'ouvrant sur un axe maritime majeur"

Deux pages plus bas:
Les plateaux agricoles peuvent constituer la base d’une agriculture urbaine contribuant à l’auto-suffisance alimentaire.

Comme on le voit, nos "concepteurs" d'intégration d'espaces n'en sont pas à une contradiction de politique économique près. L'argument d'économie politique vanté dans ce texte est nul et non avenu, est une plaisanterie, il évente un autre motif. Ce qui sous-tend ce projet est ailleurs.

La crétinerie de ce plan assassine l'imagination, la logique, et fait marcher le monde sur la tête. Voilà, avec trois-quart de siècle de retard sur son époque, le serpent de mer "Paris Port-de-Mer" (titre d'un texte de Cendrars) qui refait surface pour placer le Paris historique, l'existant Paris à la marge d'un ensemble à créer qui aura en son coeur le plateau du Vexin français, et les forêts de Marly et de Rambouillet. Certes, mais il y a plus.

Ce plan installera le quartier des Mureaux (haut lieu de la Diversité) au coeur de la conurbation nouvelle.

Le mépris de l'existant - les "pays" justement si divers qui s'étagent entre la vallée de Chevreuse et les dernières boucles de la Seine - caractérise ce type d'approche qui traite l'espace depuis les images satellite et les mappemondes. L'impossibilité que rencontre le régime de la cinquième république mourante d'intégrer des individus va donc ainsi être palliée par une macrovision, une macro-solution, un contournement épistémologique. Il s'agit en effet d'opérer l'intégration de grands ensembles humains et urbains où se concentrent des masses qui n'ont pu être brisées : les "communautés" des Mureaux qui, géographiquement sises au coeur de cet ensemble théorique, pourraient être ainsi globalement, théoriquement, magiquement intégrées dans un remaniement urbain comme le pays n'en n'a jamais connu, un remaniement dénaturant qui signe dans une topologie urbanistique nouvelle un échec politique et civilisationnel d'apparence irréversible. On n'a su intégrer les hommes dans le concept national en réduisant les masses ethniques réticentes qui les enferment dans une identité étrangère irréductible, alors, cessons de nous intéresser aux hommes, cessons de les voir comme personnes à éduquer, à adapter et intégrons ces masses en modifiant la topologie, en les installant au coeur de l'espace refait. Ce que nous n'avons pu vaincre ou réduire, octroyons-lui la place centrale du roi. A ce que nous n'avons pu arraisonner, soumettons-nous. Cette folie révolutionnaire est le reflet d'un échec et d'une grande faiblesse; elle est, comme toute folie révolutionnaire, fuite en avant démultiplicatrice de l'échec dont on veut fuir l'analyse lucide: l'effort de refonte des masses allogènes importées n'ayant pu se faire, installons-nous (le Paris actuel) à leur marge, faisons d'elles le nouveau coeur de la Capitale de la Nation re-fondée.

Il faut noter l'insistance de ce texte sur l'ouverture de cet ensemble aux échanges maritimes, donc à l'outre-mer. Comme si Paris manquait de bananes et d'ananas qui devraient désormais pénétrer le continent par cargos entiers.

Cette chance singulière dit le texte. "Chance pour la France" dites-vous ? Et oui, c'est bien cela que nous dit le texte: cette refondation dit son nom: ni banane, ni ananas, dans ce méga-trafic portuaire mais des "Chances pour la France" qui trouveront aménagé (comme le porte-conteneur sans contenu du Havre, sans nulle fonction autre que symbolique, sans marchandise honnête et neutre) un espace central où tout aura été pensé et organisé pour qu'ils s'y complaisent: l'activité économique et industrielle, concentrée aux deux bords de ce grand rectangle (du Havre à Paris) les traversera, les épargnera, les contournera respectueusement comme elle se doit de contourner le coeur, le moyeu central qui (dans ce schéma directeur) sera vert et vide d'activité, comme le faux conteneur du Havre.

Penchez-vous sur la carte: cet ensemble géographique possède un coeur vert (forêts de Marly et de Rambouillet) et au coeur de ce coeur: le sanctum de la Diversité et du crime: Les Mureaux, qui doivent effectivement occuper dans cet ensemble la place du Palais impérial: centrale, épargnée, évitée, sacrée et évidée comme un trône que l'industrie des hommes assujettis servira en se prosternant.
Je suis d'accord avec cette idée émise par Francis Marche, mais seulement comme soupçon pour le moment. Ce serait l'ANRU à la puissance 10 ou plutôt 100. Car d'un autre côté impossible de nier les problèmes de transport et la nécessité de réaménager et d'améliorer la vie dans les villes si on ne veut pas l'extension du pavillonnaire mitant et banalisant les paysages. Et la laideur de tout ce qui se construit sans aucun souci architectural. Nul doute aussi que certains carressent l'utopie de l'intégration par l'urbanisme, notamment Castro semblable en cela à Borloo. Mais il y a peut-être un baigneur dans l'eau du bain qu'il faudrait voir.
L'unique élément croupion de cet ensemble, la partie du tout qui ne serait "ouverte" sur rien, ne se rattachant à aucun sens symbolique non plus qu'économique prétendu, le fond du cul-de-sac de ce couloir, serait l'actuel est parisien, soit ce qui dans l'existant représente les quartiers populaires historiquement habités par les classes travailleuses autochtones ou plus anciennes que la diversité de fraîche importation. Il s'agit d'opérer une marginalisation de l'existant autochtone ou de l'élément populaire plus ancien dans une nouvelle organisation de l'espace par un recentrage, un déport d'axe qui place en le centre de l'espace l'artificielle diversité d'importation, racailleuse et massique (formée d'individus inintégrables à la nation). C'est la stratégie de l'huître perlière qui pour intégrer et adoucir le corps étranger, l'épine en son coeur, l'enrobe avec industrie de la matière la plus riche qu'elle puisse produire.
» racailleuse

Encore un ! (Si simple, et bien formé...)

P.-S. : "la matière la plus riche" : pour nous, pas pour elle, n'est-ce pas ?...
Utilisateur anonyme
02 mai 2009, 09:30   Re : Communiqué n° 867 : Sur l'extension de Paris jusqu'au Havre
On n'a su intégrer les hommes dans le concept national en réduisant les masses ethniques réticentes qui les enferment dans une identité étrangère irréductible, alors, cessons de nous intéresser aux hommes, cessons de les voir comme personnes à éduquer, à adapter et intégrons ces masses en modifiant la topologie, en les installant au coeur de l'espace refait.

A la place de cette société unifiée qui devait être l'aboutissement linéaire et automatique de l'"intégration" et du "progrès" nous sommes entrés dans une société chaotique, désordonnée et labyrinthique. A défaut de pouvoir changer les hommes changeons l'espace, et n'abandonnons pas (non, surtout pas !) cette vieille lubie dispensatrice de catastrophes : l'universalisme d'une planète sans frontières, sans "sas", alimentée par le romantisme infantile des citoyens du monde et du gouvernement mondial. En clair, l"'anti-exclusion" absolue ou l'intégration forcée des masses contre-colonisatrices par le béton : l'échec annoncé conduira à la catastrophe.
Comme la femme infidèle des vaudevilles qui voyant son mari sur le point de découvrir dans l'ami de la famille l'amant de son épouse invente un mensonge rocambolesque pour détourner les souçons puis, ce mensonge sur le point d'être découvert, en invente un autre plus délirant encore, ces projets mis en oeuvre, plus ineptes les uns que les autres, de la discrimination positive au chantier du Grand-paris en passantpar les chartes pour la diversité, ne semblent n'avoir qu'un but : camoufler à la nation son cocufiage par la Diversité et ses calamiteuses conséquences . Malheureusement ce vaudeville national permanent ne prête pas à rire et son issue ne connaîtra pas de happy end.
Voilà ce que je conteste, chère Cassandre. C'est l'existence d'une grille de lecture qui permet de tout interpréter à travers elle. Un peu comme le poumon du médecin malgré lui. Je souhaiterais dans ce phorum une plus grande "fraîcheur", un positionnement a posteriori après analyse quand les questions sont complexes, sans sous-estimer le problème de premier plan que vous mettez si bien en évidence.
Utilisateur anonyme
02 mai 2009, 13:33   Re : Communiqué n° 867 : Sur l'extension de Paris jusqu'au Havre
camoufler à la nation son cocufiage par la Diversité et ses calamiteuses conséquences

Et au passage faire disparaître et oublier toute l'esthétique française et européenne en déconnectant l'art, ici l'architecture et l'urbanisme, de ses attaches culturelles.
Plateau de Sarclay, Jouy en Josas (recherche appliquée, recherche fondamentale), Porcheville (industrie), Collégiale de Mantes, rivages de la Seine à la Roche-Guyon et à Giverny, vergers près de Houdan et d'Orgeval, voilà un aperçu des richesses industrielles, intellectuelles, agronomiques, architecturales, paysagères, patrimoniales qui entourent les banlieues de Vernouillet, Verneuil et les Mureaux, bastion de la racaille. Dans ce plan, toute cette richesse doit lui servir d'écrin, comme dans l'huître la perle enrobe, noie, absorbe et fait disparaître la poussière introduite -- artificielle diversalité de l'intrusion qui oblige, ayant renoncé à la dissoudre (les forces autochtones n'y suffisant pas) à mobiliser toutes les ressources dont on dispose dans l'espoir d'intégrer l'élément intrus à la nacre naturelle autochtone.
Utilisateur anonyme
02 mai 2009, 21:04   Re : Communiqué n° 867 : Sur l'extension de Paris jusqu'au Havre
... enfin le grand avantage, Francis, c'est qu'aujourd'hui les "de souche" ne connaissent plus rien, ou si peu, à la géographie de leur pays. L'arasement de tout et de tous devrait se faire sans trop de difficultés.
La géographie des Yvelines et des boucles de la Seine, dont une des premières abrite l'Abbaye de Port-Royal, est complexe, diverse, contradictoire, extrême, moyenne, française, océanique, continentale, janséniste, savante, rurale, humaine, hautaine. Toute la diversité française s'y concentre, se contredit, s'apaise, s'éclaire; tous les dilemmes philosophiques essentiels à la nation française s'y trouvent comme par miracle présentés et résolus dans l'apaisement de ces reliefs minuscules, de ces boucles lentes, pensives, humaines, exactes, imaginatives et soignées. Aujourd'hui, son coeur est affligé d'une lame, qui le meurtrit: son coeur n'est pas reconnu par ceux qui l'habitent. La nation française, croyant bien faire, va porter Paris en ce coeur. Le coeur du Grand Paris, si j'ai bien lu le Plan, sera les Yvelines aujourd'hui occupées.

Les Français devraient apprendre vite tout ce que contient cet espace, cette lumière que nos peintres sont allés chercher - les seuls qui le fissent. Le fleuve dont on va faire une rue, dit-on, a tant à dire. Sa lenteur est déjà un enseignement. Le Grand Paris sera aussi grand que la Belgique. Nous aimerions entendre nos amis Belges, nos amis Anglais (la basse vallée de la Seine est une vallée de la Tamise inversée) nous dire comme tout cet espace leur est cher et comme ce projet leur répugne.

Que ceux que cela intéresse sachent qu'il existe un livre de photographies de cet espace, "Les Yvelines vues du ciel", photographies de Yann Arthus-Bertrand, textes de Patrick Wassee, Editions de la Martinière. Qui que nous soyons, où que nous soyons nés -- en ce qui me concerne, à Nîmes (Gard) -- les Yvelines sont une partie essentielle de notre âme française, exigeante, imprenable, absolument sacrée, à ne céder sous aucun prétexte.
Peut-être devrions-nous résoudre, avant tout, nos propres contradictions. Louis XIV a fait raser Port Royal qui ne représentait absolument aucun danger, au contraire. C'est emblématique de nos vieux démons. Protéger Port Royal et Marly constituerait un symbole fort.
Après neuf mois de travail, 10 équipes - composées d'architectes, de géographes, de météorologues ou encore d'artistes - ont imaginé une métropole européenne, qui serait le premier centre urbain vert "post-Kyoto" et dont les frontières s'étendraient au-delà du Paris actuel.


Ce projet est considéré comme le plus ambitieux depuis que le baron Haussmann a révolutionné la ville au milieu du XIXe siècle, en la dotant de larges boulevards et de la célèbre avenue des Champs-Elysées.
Tous les projets, plus ou moins techniques, aboutis ou poétiques, tournent autour des trois grands thèmes de la métropole de demain que sont le développement durable, les transports et la fin des ghettos.

Quelques propositions (parmi beaucoup d'autres)


Antoine Grumbach défend le projet d'une «agglomération Paris-Rouen-Le Havre», appelé Seine Métropole. Lien entre ces trois villes, le fleuve serait aussi un facteur de développement économique du Grand Paris en lui offrant un accès direct à la mer.

Roland Castro veut réhabiliter la banlieue en y construisant les nouveaux monuments du Grand Paris (comme celui de «Toutes les Mémoires» au Mont Valérien) et de grands équipements culturels ou de loisirs (opéra à Gennevilliers, Central Park à La Courneuve...)

Yves Lion fixe quatre «horizons» à atteindre: la création de 20 villes de 500.000 habitants, des logements plus grands (20 m2), une baisse de 2% de la température en Ile-de-France et la réduction d'une demi-heure du temps de déplacements quotidiens des Franciliens.

Très en pointe sur la métropole de l'après-Kyoto, Richard Rogers propose de créer une ceinture verte pour limiter la «croissance sauvage de la métropole parisienne». Il préconise aussi d'effacer la barrière que représente le périphérique et de transformer les boulevards parisiens en voies vertes.

Jean Nouvel et Djamel Klouche se sont intéressés plus que les autres architectes à Paris. Le premier propose «d'habiter les toits parisiens» ou de prolonger le jardin des Tuileries jusqu'à la Seine en enfouissant les voies sur berges. Le second, considérant que «90% des actions seront menées dans la métropole héritée», montre, à partir d'un travail fictionnel sur le Grand Louvre, comment «introduire de l'espace contemporain dans le patrimoine parisien».

Bernardo Secchi et Paola Vigano, porteurs du projet de «ville poreuse, perméable et isotrope», préconisent la création d'un greenway: une trame verte de 50 km, reliant le Grand Paris, du nord au sud.

Finn Geipel distingue les pôles «intenses» (entre 40 et 50 pôles) et la «ville légère», composée de territoires de banlieue oubliés, souvent enclavés, de faible densité, où il serait possible de créer des microcentralités.
Toutes les équipes d'architectes ont formulé des propositions dans le domaine des transports.

Christian de Portzamparc propose «l'annulaire», un projet de train léger rapide, implanté au-dessus du périphérique ou la création d'une gare Nord-Europe. Winy Maas, pour sa part, veut construire à Paris une gare souterraine d'interconnexion des TGV.


[www.lemoniteur.fr]

L'analyse de l'avenir de nos relations avec les CPF ne paraît pas se déduire du dossier dans son état actuel. A suivre attentivement car le débat va bientôt commencer. Le maintien des "ghettos" ne me parait pas un objectif à partir duquel distinguer les bons et les mauvais projets.
Il y a surtout que l'on s'obstine à voir dans les ghettos un problème d'urbanisme... Parler de "banlieue" n'a d'ailleurs pas plus de sens, comme si Le Vésinet, Neuilly ou Maisons-Laffite étaient en ville et le XIXe arrondissement, Barbès ou Château-Rouge en banlieue. Ils essaient de se sortir de cette cacoparlure en désignant du terme de quartiers populaires les quartiers dont, précisément, ils ont laissé le peuple se faire expulser par la contre-colonisation.
Tout à fait, Marcel Meyer, mais il ne faut pas que par un enflammement lyrique dès qu'un projet d'urbanisme se dessine, (ou tout autre projet politique d'ailleurs) l'on considère qu'il consiste principalement en une pseudo potion magique, pour faire semblant de résoudre la question civilisationnelle de l'immigration au détriment de notre culture. Cependant il paraît nécessaire de mettre en évidence ce qui ressortirait de cette utopie surtout dans la mesure où les conséquences en seraient négatives.

Ci-dessous le site du Figaro pour voir les projets en image :

[www.lefigaro.fr]
On ne corrige pas la barbarie par l'urbanisme. Il y a derrière ce plan, en sous-bassement, l'idée basse et matérielle, technocratique, aveugle, selon laquelle à une "mauvaise" organisation de l'espace doivent être imputés des comportements mauvais. Les urbanistes et leurs architectes se trompent et nous trompent: les hommes ne sont nullement ce qu'ils sont par effet des circonstances qui les déposent ici ou là.

Rien dans la salade mise en ligne par Ostinato ne vient contrer l'idée que cette révolution (le terme est employé par les concepteurs du Plan) n'est nécessaire en tel lieu et à telle échelle si ce n'est pour recentrer l'espace urbain de la capitale autour de masses inassimilables et barbares.

Installons les barbares au coeur de la cité dans l'espoir naïf que, par la magie des concepts et par injonction du mot, ils en deviennent civilisés.
03 mai 2009, 14:18   Expulsion
"Ils essaient de se sortir de cette cacoparlure en désignant du terme de quartiers populaires les quartiers dont, précisément, ils ont laissé le peuple se faire expulser par la contre-colonisation."

Rappelons toutefois que la principale expulsion du peuple me semble surtout s'être exercée dans le centre de Paris (et le centre des villes française en général) et que la contre-colonisation n'y fut pour rien, mais la spéculation immobilière.
Utilisateur anonyme
03 mai 2009, 14:28   Re : Communiqué n° 867 : Sur l'extension de Paris jusqu'au Havre
D'accord avec Francis, et puisque ces jours-ci je retrouve (avec joie) la pensée situationniste :


"L'urbanisme n'existe pas : ce n'est qu'une "idéologie", au sens de Marx."

"Toute la planification urbaine se comprend seulement comme un champ de publicité-propagande d'une société, c.a.d. l'organisation de la participation dans quelque chose où il est impossible de participer."


Programme élémentaire du bureau d'urbanisme unitaire, Attila Kotanyi, Raoul Vaneigem.
Si Marx l'a dit et que les situationnistes l'ont confirmé, voici donc la vérité. Laissons donc l'espace au développement anarchique, à la laideur et au gâchis écologique...
Parti en voiture avec des amis de Châtenay-Malabry jeudi à 15 heures, nous avions à 18 h 30 parcouru toute la vallée de Chevreuse, riante et ombragée, en passant devant le complexe de Jouy-en-Josas, admiré les planeurs sur les champs du plateau de Saclay, visité les ruines de l'abbaye de Port-Royal, les berges de la Seine à la Roche-Guyon, arpenté un marché de plantes d'ornement au pied du château, pris le thé et circulé sur la route des crêtes du Vexin français avant de rentrer à Châtenay par l'autoroute.

Je n'ai vu dans tout ça, aucune anarchie, ni laideur (ayant réussi à éviter les Mureaux et certaines banlieues de Mantes)

Si ce "plan" du Grand Paris-jusqu'au-Havre voit le jour, tout ça est fini, tout ça n'aura été qu'un rêve.

Les concepteurs qui semblent avoir rédigé leur "papier" de présentation de cette cochonnerie sur une coin de table à l'heure de l'apéro, n'ont véritablement qu'une ambition: faire de cette région un vaste Dockland, soit cet espace d'immeubles de bureau (et de rapports) et de dortoirs dans le sud-est de Londres construit à l'époque de l'inflation immobilière (années 80). Ouvrez donc les yeux: le "Grand Paris" dans ce projet n'apparaît comme rien moins qu'un "Grand Londres" au cours de la Tamise inversé (coulant d'est en ouest).

Plaquer sur Paris et sa région ouest la recette du développement de Londres, voilà toute l'imagination de ces technocrates mégalos que le pouvoir français, impuissant à comprendre le réel de ce pays et à agir en conséquence, est prêt à suivre, y voyant l'occasion de plâtrer un gigantesque problème politique (celui de masses allogènes aliénées au pays) qu'il ne peut voir en face.
Utilisateur anonyme
03 mai 2009, 16:14   Re : Communiqué n° 867 : Sur l'extension de Paris jusqu'au Havre
Tout cela verra le jour dans l'indifférence la plus générale car aucune partie de l'"intelligensia" ne semble prête à mettre en place une quelconque forme de contestation, une critique réelle de ce projet, et à ébaucher des actes en conséquence. L'immense lumpen (du capitalisme et de la consommation) de ce pays, j'en suis sûr, applaudira à la réalisation de ce "grand projet".
Quand on se rappelle la mobilisation de "l'intelligensia" pour la sauvegarde des pavillons de Baltard lors de la destruction des halles de Paris dans le début des années 70, on se dit "mais où sont-ils ?". Il y a encore des paysans dans le périmètre projeté du "Gross Paris", il y a encore de l'intelligence en France, tous les Français capables n'ont pas échoué à Londres ces quinze dernières années, certains sont modestement restés en eux-mêmes. Que font-ils le dimanche ? Pourquoi ne vont-ils pas seuls, ou accompagnés d'amis ou d'amour, tourner à pied, à cheval, en voiture, en planeur, sur ces campagnes, ces forêts, ces moissons, ces berges, ces jardins, châteaux et fleuve, pour nous revenir et déclarer que, contrairement à ce que l'on pourrait croire, cette région n'est pas l'Essex mais le Summerset, l'Oxfordshire, le Buckinghamshire...
Et les enquêtes publiques ?
Dans le Sud-Est les projets sont contestés. La Ligne à Grande Vitesse Nice Paris a du mal à se faire, le boulevard périphérique nord de Marseille avance à un train d'escargot, et j'imagine qu'il ne saurait être question de toucher à la vallée de Chevreuse, même si incluse dans le périmètre. D'ailleurs il me semble que ce périmètre ne concerne qu'un seul projet sur les 10...
Laissez peinard le plateau du Vercors.
L’acronyme nimby provient de l’anglais Not In My Back Yard qui signifie pas dans mon arrière-cour.
Nimby désigne une position éthique et politique, qui veille à ne pas tolérer de problèmes dans son environnement proche.

J'ai encore appris quelque chose. Un grand merci, ostinato, et que la nuit vous soit douce.
03 mai 2009, 22:40   Au fait
Comment désigne-t-on une position éthique et politique qui prévoit de tolérer des problèmes dans son environnement proche ? Tina ?
04 mai 2009, 13:19   Nimby
En fait, Nimby ne signifie pas exactement cela, mais plutôt :

"Je suis d'accord, mais pas chez moi".
04 mai 2009, 13:47   Re : Nimby
» "Je suis d'accord, mais pas chez moi".

Pas exactement, Jmarc, si vous permettez. Plutôt « je m'en fous, du moment que ce n'est pas chez moi...)

Remarquez que si la "maxime de l'action" (pour parler kantien) est universelle, ça peut fonctionner...
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