Le PCF ne sait plus quoi faire pour faire parler de lui. Le maire de La Courneuve a décidé de porter plainte auprès de la Sieg-Halde pour discrimination sociale à l'encontre de sa commune.
Dans l'article du
Figaro, [
www.lefigaro.fr], le maire parle de ses habitants en les qualifiant de
parias urbains. Il reprend ici un terme utilisé par le sociologue d'extrême-gauche, d'obédience bourdivine, Loïc Wacquant dans un livre publié il y a quelques années qui s'intitule justement
Parias urbains. C'est un livre très intéressant où l'auteur se livre, à partir de ses propres enquêtes ethnographiques, à une comparaison entre La Courneuve et le quartier du South Side à Chicago. Loïc Wacquant s'insurge contre la notion de ghetto, issue de l'arsenal conceptuel de l'Ecole de Chicago, au sens américain du terme appliqué à la Cité de la Courneuve. Il montre en tout cas la réelle présence de l'Etat français sous forme de services publics et dresse une liste impressionnante de tous les équipements collectifs dont la Cité bénéficie : bibiothèques, vidéothèques, conservatoires, patinoires, équipements sportifs. On est très très loin du ghetto noir américain, déserté par les classes moyennes noires et l'Etat fédéral, devenu un lieu de concentration du lumpen noir que Wacquant qualifie
d'hyper ghetto. On est à mille lieues aussi des pleurnicheries misérabilistes, qui sont devenues une spécialité hexagonale, du nouillisme araciste même si le sociologue y sacrifie parfois.
Par ailleurs, le stalinien de la Courneuve, dans l'article du
Figaro, ment (ce qui n'est par surprenant de la part d'un stalinien même buffettisé, ravalé et rénové) en laissant penser que la construction du quartier aurait été le fruit d'une volonté des élites de Paris de parquer, ségréger certaines populations (suivez mon regard). Rien de plus faux. Ces barres, certes très laides, ont été bâties au début des années 60 pour abriter des ouvriers et des employés, majoritairement d'origine européenne, qui travaillaient essentiellement dans l'industrie automobile. La plupart des gens qui y habitaient, on le voit dans un reportage de Godard réalisé à l'époque alors qu'il tournait
Deux trois chose que je sais d'elle, était heureux de quitter les bidonvilles ou les vieux immeubles insalubres, pour des appartements vastes, dotés de salles de bains et d'eau courante. A l'époque pourtant il y avait beaucoup moins d'équipements collectifs, de médiateurs en n'importe quoi, d'ateliers de
mamans et de
z'y va subventionnés en goguette. Le système de transport ne reliait pas encore la Courneuve à Paris, on ne parlait pas de mixité sociale et les ZEP et autres ZUS n'existaient pas. Au contraire même. A l'époque, le parti sûr de lui et dominateur ne voulait pas en entendre parler. C'était d'autres temps. Quand on voulait quelque chose, on luttait, on faisait grève, on manifestait. Aujourd'hui on pleurniche, on accuse (de racisme, de discrimination, de stigmatisation), on pille et brûle parfois et tout finit devant l'oeil torve de l'horrible Schweitzer, pourtant ex-patron de Renault et qui a fait fermer le bastion de Billancourt. Mais, il est vrai que les nouilles du PC n'ont plus rien dans le buffet.