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Une analyse sur le travail effectif

Envoyé par Ostinato 
Selon un spécialiste, François Dupuy, la société française serait gangrenée par le "sous-travail".

Intéressant et vraisemblable.

[www.lesechos.fr]
Utilisateur anonyme
26 mai 2009, 15:00   Ô Travail, sainte loi du monde, ton mystère va s’accomplir…
Intéressant en effet, mais il faudrait nuancer. Un fonctionnaire qui prend le temps de la réflexion avant d’affronter courageusement sa tâche coûte beaucoup moins cher à l’Etat et se révèle nettement plus utile à la société :
- qu’un autre qui travaille mal et beaucoup et dont les erreurs coûtent d’autant plus ;
- qu’un autre qui travaille bien et beaucoup pour faire des choses parfaitement nuisibles à l’intérêt général (ex. : un agent la Halde) ;
- qu’un autre qui travaille bien et beaucoup pour faire des choses utiles, mais que d’autres feraient beaucoup mieux que lui et pour moins cher (le secteur privé, les consultants, les roumains, les chinois, les robots…).

Travailler comme une brute, comme le propose cet auteur, revient à s'exposer à être en permanence évalué, comparé, délocalisé, supprimé... Le sage s'y refuse qui sait la supériorité de la réflexion sur l'action vile.

De reste, si l'on tient compte des coûts cachés, les fonctionnaires qui coûtent le plus cher à la collectivité sont en général ceux "à initiatives" et qui travaillent très bien et beaucoup, car ils créent littéralement à la fois leur propre travail, mais aussi celui des autres. Or, si vous les laissez faire, ils peuvent faire ça à l'infini. Vous vous retouvez ensuite avec une fonction publique pléthorique. Au contraire, les paresseux remettent le travail administratif à sa juste place, en laissant les problèmes se régler par eux-mêmes (ce qui arrive en général au bout de quelques temps pour la majeure partie d'entre eux). Le drame de la France est d'avoir beaucoup trop de fonctionnaires travailleurs de force et que l'art de la paresse se perd. Appliquez cela à l'activité législative et vous avez la folie normative d'aujourd'hui. L'ignorance, la paresse et le vice sont de sûrs garants de la compétence d'un législateur et d'un commis.

D'ailleurs Marce Proust n'a-t-il pas dit que les hommes médiocres sont souvent travailleurs et les intelligents souvent paresseux ?

Au bout du compte, j’en suis arrivé à la conclusion suivante : le travail est au fonctionnaire ce que la grossesse est à la femme, il faut admettre que c’est une chose qui peut très bien arriver, et qui est même en général une bonne nouvelle et un signe de santé, mais ce n’est pas parce qu’on a jamais été enceinte (ou pas souvent) qu’on est pas une femme comme les autres.
Ce monsieur Dupuy, par exemple, est (sans doute) grassement payé pour découvrir que les pauses, les discussions entre collègues, les faux arrêts maladie sont la grande plaie du monde du travail. Ces théoriciens du management ne veulent au fond rien d'autre qu'un nouveau type d'esclavage à très grande échelle. Inutiles, et nuisibles.
C'est vraiment le cas de dire que c'est la poule qui chante qui a fait l'œuf.
Je vous trouve légèrement de mauvaise foi, chers amis et camarades. Le Monsieur ne dit pas que les travailleurs sont des faignants, mais que la foi n'y est plus et notamment chez les cadres. Son explication se réfère à la répartition de la valeur ajoutée en faveur des actionnaires au détriment du travail, à la volonté de récupérer la baisse du taux de profit sur les salariés. Il y a dans l'analyse une logique donnée au phénomène qui n'est pas en faveur des directions d'entreprise. J'ai lu ailleurs qu'en réalité s'il y a moins de grèves la conflictualité au travail a en fait beaucoup augmenté et est devenue multiforme. Ce sont des gestes anodins, une résistance passive, des attitudes individuelles, qui selon le patronat seraient bien plus préjudiciables que l'établissement d'un rapport de force avec les syndicats établi par des grèves.
Vous avez raison, la foi n'y est plus. Mais ce n'est pas spécifique aux ouvriers. La plupart des patrons sont dans le même cas. D'abord, il n'y a pratiquement plus de patrons entrepreneurs à l'ancienne : il y a d'un côté des actionnaires qui ne savent souvent même pas de quelles entreprises ils le sont, car leurs investissements sont gérés par des fonds de placement, et dont la seule préoccupation est la montée de la valeur de leur portefeuille en bourse et, accessoirement, les dividendes récoltés ; et de l'autre, il y a des dirigeants, dont Schweitzer fut un bon prototype, totalement déracinés, apôtres du nivellement mondialiste et de l'américanisation (il n'est évidemment pas anodin que ce Schweitzer ait pu à la fois mériter le prix de la carpette anglaise pour avoir imposé l'usage de l'anglais au conseil d'administration de Renault où ne siégeait à l'époque aucun véritable anglophone et devenir ensuite le chef des haldistes), qui se fichent absolument du devenir de la classe ouvrière, et du patrimoine industriel de "leur" pays.
Je suis tout à fait de votre avis, cher Marcel Meyer, c'est d'ailleurs une critique faite aussi bien par Sarkozy, que par Villiers, que par les socialistes, voire le NPA et le Front de Gauche ! J'oubliais : aussi par les syndicats.
"(...) c'est d'ailleurs une critique faite aussi bien par Sarkozy, que par Villiers, que par les socialistes, voire le NPA et le Front de Gauche ! J'oubliais : aussi par les syndicats."

Normal, le luxe a toujours intéressé tout le monde. Aujourd'hui, il s'appelle "travail" et dispense ses titres de noblesse sous la forme de "bulletins de salaire". N'importe, maudissons l'oisiveté aveuglément et continuons à en créer les conditions objectives.
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