Ce type est sale. Il diffuse ainsi un catéchisme du ressentiment musulman. Ce catéchisme ("à ma fille" et autres mièvreries) est bien pire que tout manifeste de haine dressé contre des adultes. Ce type est un guerrier qui avance tête basse; sa tête est basse parce qu'elle est penchée sur la prime jeunesse, l'enfance, l'innocence et l'ingénuité. Il est fin, il est lourd, pesant et insidieux; il "travaille" l'enfance et ses naturels défauts de connaissance du monde réel, du monde adulte. Il travaille sur l'enfance, terrain acquis au lâche. Avec des mots simples, des mots de livres pour enfants, il inculque, il édifie, il dresse. Il est un faiseur anodin et tranquille de violences et de destructions futures. "Les Croisés", dit-il, et en-avant... il déroule, il contente l'enfant de choses efficaces et simples, de choses finies et prêtes à l'emploi, prêtes à l'action et à la tuerie, de choses toutes crues pour la compréhension de l'enfant affamé de mise au clair et de déblaiement léger et naturel. L'enfant le suit, nul doute pour l'enfant qui l'écoute que le Chrétien est un chiendent à éliminer, sans haine particulière d'ailleurs, l'élimination du Chrétien, qui n'est pas un juif, doit s'opérer sans haine particulière - vous ne haïssez pas la poussière de vos meubles que vous époussetez - vous les époussetez seulement avec tout le souci premier, naturel, de remettre le monde à l'endroit.
Quelle sinistre pouillerie, savante, appliquée, pliée au réel du monde dans lequel Ben Jelloul a conquis sa notoriété, le monde bobo Saint-Germain, pouillerie simple, avec son parfum d'exotisme juste ce qu'il faut, parfaitement tolérable, et qui pour un peu, se donnerait des airs de vieille France, qui s'attendrirait presque sur la faute des Chrétiens qui ne savent pas ce qu'ils font en n'étant pas musulmans....
Aucun chrétien, jamais, ne serait-ce que parce que l'entrepreneur en chrétienté (saint Augustin, saint Thomas) n'a jamais eu de temps à perdre avec quelque considération de "supériorité" que ce soit des uns sur les autres, pour songer à traiter les musulmans comme poussière, ne s'abaissera à combattre cette tête baissée, ce mufle fin.