Le site du parti de l'In-nocence

Bouguereau, grand peintre oublié.

Envoyé par Philippe Versini 
En 1900, à l'Exposition Universelle de Paris, un journaliste demanda à Degas et Monet quel peintre serait considéré, en l'an 2000, comme le plus grand du XIX siècle ; après une brève discussion, ils se mirent d'accord sur un homme : William Bouguereau.
Pendant des dizaines d'années, cet homme a été jeté aux oubliettes par les partisans de l'art moderne qui avaient même fait disparaître son nom des encyclopédies et des dictionnaires.
Il a été ridiculisé, calomnié et réduit au néant.
Le terrorisme intellectuel du monde artistique est à l'oeuvre depuis fort longtemps afin de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
Pour ceux qui sont intéressés par le sujet, voici deux liens pour en savoir plus.

[www.artrenewal.org]

[fr.wikipedia.org]



Personnellement je trouve sa peinture plutôt mièvre.


Mièvre ?

(Je n'arrive pas à insérer une image ; voici donc le lien vers celle-ci : [fr.wikipedia.org])
J'ai vu. Pour moi sa manière n'est pas changée. Une peinture sans vie qui laisse froid. Une technique inutile. car elle ne montre rien. Un cran au-dessous et le tableau ne se distingue pas d'un chromo.
Diable, bien chère Ostinato !

Quelle exécution !
Je vous trouve injuste avec ce grand artiste. Et ça, n'est-ce pas splendide ?

Il peint bien.
Bouguereau, Cabanel, Thomas Couture, Fernand Cormon encore peut-être, la dernière génération de la grande peinture académique : un savoir-faire, un métier, une culture uniques que l'on peut regretter mais qui tournent dans le vide. Ils ne sont plus dans le coup et, au fond le savent bien, même s'ils l'ignorent.
Mais bâchez-moi tout ça !
Un des symptômes, entre autres, du discrédit qui a frappé Bouguereau (qui ne le mérite pas : il excelle dans la maîtrise du dessin et de la couleur, de ce que l'on appelait au XVIIIe siècle les "effets" de lumière) et d'autres, les "pompiers" par exemple (ou les dits pompiers) se révèle dans l'emploi de l'adjectif "académique" et aux liens que cet adjectif entretient avec les grandes institutions que la France s'est données pour y développer la pratique, la connaissance et le goût des arts. "Académie" est un très beau terme par ses origines, son histoire, ses significations. L'adjectif qui en est dérivé a longtemps eu un sens de "relation", purement objectif : relatif à l'Académie ou de l'Académie. En ce sens, Bouguereau qui était membre de l'Académie des BA est un peintre académique (= de l'Académie). Mais au XIXe s, à ce sens "objectif", purement "relationnel", s'est ajouté un sens "partisan" ou un jugement négatif porté sur l'Académie et l'enseignement qui y était dispensé. De fait, "académique" (peintre académique, etc.) a pris un sens péjoratif : il est porteur désormais d'un jugement négatif et dépréciatif. C'est d'ailleurs devenu la doxa du XXe siècle.
Ceux qui aimeraient adopter des positions adoxiques ou anti-doxiques devraient dans un premier temps rejeter cet emploi doxique (toxique aussi) de l'adjectif académique dont la seule énonciation vaut condamnation ou réprobation. Comment faire? Mettre "académique" entre guillemets; le faire précéder de "cosi-detto" ou de "prétendu" ? Ne jamais l'employer ? Rédiger un éloge de l'Académie, du métier, du savoir-faire, de la technique maîtrisée, de trois ou quatre siècles d'enseignement ?
Certes, mais écrire "la grande peinture académique" ne suffit-il pas pour prendre ses distances avec le sens doxique et péjoratif ?
Je regrette les temps de l'antique jeunesse,
Des satyres lascifs, des faunes animaux,
Dieux qui mordaient d'amour l'écorce des rameaux
Et dans les nénufars baisaient la Nymphe blonde !
Je regrette les temps où la sève du monde,
L'eau du fleuve, le sang rose des arbres verts
Dans les veines de Pan mettaient un univers !
Merci à Francmoineau pour cet extrait. Je ne connaissais pas ce Soleil et Chair d'Arthur Rimbaud. J'en ai trouvé cette présentation qui me semble agréable.
Un avant-goût de toutes ces fadaises, chez Greuze ; prémices du mou, propre, du précieux, du tendre, de l'immaculé Bouguereau :

Je vous trouve injuste avec Bouguereau sur un point : les femmes qu'il peint dépassent parfois très largement le "mou, propre, précieux, tendre, l'immaculé". Ces mots me paraissent bien convenir à Cabanel, dont la Vénus (reproduite sur le texte de Rimbaud mis en ligne par Éric Véron), achetée par Napoléon III au même salon où fut présentée et reçue par des quolibets l'Olympe de Manet, fut copieusement moquée par Zola qui opposa la vigueur et la puissance érotique de Manet à la "Vénus en pâte d'amande" peinte par Cabanel. Mais chez Bouguereau, il y a plus que cela. Voyez les nymphes qui dansent avec le faune, et notamment celle du milieu, ou encore celle qui se tient en haut à gauche : ce sont de vraies filles, on dirait la fille du boulanger du coin ou la fleuriste d'en face et cela leur confère à mes yeux quelque chose de tout à fait émouvant.
Ces femmes sont belles, oui, et en tant que femmes, appétissantes, pour la plupart. Les moues coupables de belles amazones, d'aucunes rondeurs en de certains endroits sont agréables à regarder ; on s'imagine pouvoir pétrir cette chair blanche comme de la farine. Mais la peinture elle-même n'en retire rien, à mon avis. C'est si peu près de la vérité, du malheur, de l'obscurité, du négatif, en somme.
« La peinture n'en retire rien... » Qu'est-ce que cette hypostase ? Je crois que ce qu'on reproche, fondamentalement, à ce peintre qui savait peindre, c'est qu'il ne cherche pas à étonner !
C'est vrai, incontestablement. Mais enfin, du malheur, de l'obscurité, du négatif, il me semble que le siècle passé nous en a déversé par tombereaux, assez pour les siècles des siècles peut-être même. Il y a ici une certaine fraîcheur simplette mais appétissante qui suscite en moi, comme ça, au passage, une fugitive mais réelle reconnaissance.
Techniquement, il est peut-être irréprochable. Mais, vraiment, il n'y a rien à manger, là-dedans. Ce n'est pas le type de peinture qui, personnellement, me tirerait les larmes des yeux. Bouguereau n'est pas un peintre élégiaque, mais "hymnique". Sa spécialité, ce n'est pas le chant triste, la méditation sur la mort, mais la niaise réconciliation de l'homme avec lui-même. Bouguereau, c'est le refus de la m... humaine.
C'est un peintre avant tout érotique (du moins dans les morceaux montrés ici), fait pour se rincer l'oeil et rêver à la corne du satyre que saisit fermement la nymphe...
Et puis, il n'y a pas que Bouguereau, ne cherchons pas chez lui ce qu'on peut trouver chez d'autres. Aimer l'un ne veut pas dire qu'on déteste les autres.
Voici deux tableaux de Bouguereau que j'aime bien, mais je n'ai pas pu les mettre sur le site.

[www.artrenewal.org]
[fr.wikipedia.org]

En revenant du travail, j'ai lu tous les commentaires et j'ai le sentiment qu'on approuve, sans le dire explicitement, la façon dont il a été traitée.
Je pense que le rejet par la modernité, de la tradition, du savoir-faire et de la technique nous a mené tout droit aux excès de l'art contemporain.
Il n'est même pas permis de les critiquer : rappelons-nous de l'interview de Jean Clair et l'article de Jean Baudrillard, publiés dans la revue Krisis, dirigée par Alain de Benoist.
Ils ont été traités de réactionnaires et mis en accusation à cause de ces articles.
Dans le domaine de l'éducation, ce rejet de la tradition nous a aussi mené à la catastrophe actuelle.
.
Je vous livre des extraits d'articles sur cette polémique que j'ai trouvés sur le site du grain de sable et dans Marianne
[www.marianne2.fr]
[www.legraindesable.com]

Jean-Philippe Domecq récidive dans l'excellent N°23 de Marianne avec l'aide de Sophie Delassein dont voici l'introduction.

Avant de vous rendre à une manifestation d'art contemporain, autant savoir ce qu'on attend de vous; C'est simple : il suffit de connaître les interdits que distille le milieu; Quiconque n'est pas convaincu par telle ou telle célébrité de l'art contemporain ne peut qu'être un esprit chagrin, incapable de comprendre, sûrement réactionnaire, voire poujadiste,peut-être même pire...Pour éviter ces accusasions : soyez positif. Souscrivez à ce qu'on vous montre, aimez le contemporain a priori. Et, surtout, ne vous risquez pas à demander quel sérieux concept peut bien se cacher sous ce grand mot de « contemporain » (...)

MISÈRE DE LA CRITIQUE entretien avec Jean-Philippe Domecq paru dans Krisis : 5 rue Carrière-Mainguet 75011 Paris (extraits)

Krisis : Dans le livre que vous avez consacré à l’art (Artistes sans art ?), comme d’ ailleurs dans celui que vous avez publié sur la littérature (Le pari littéraire), vous vous livrez à une critique plutôt décapante des prétentions de l’ avant-garde et de relais complaisants qu’ elle trouve auprès des faiseurs d’opinion. Comment fonctionne ce système que vous dénoncez ? Quels en sont les grandes caractéristiques et les principaux responsables ?


Jean-Philippe Domecq : Le monde de l’art est organisé autour de trois grandes sphères distinctes, mais néanmoins solidement liées entre elles : le marché de l’art, les institutions muséales et la critique d’ art. Le fonctionnement des deux premières a déjà fait l’objet d’un certain nombre d’ analyses conduites par des sociologuse qui depuis le début des années quatre-vingt-dix, à propos de la politique culturelle de la gauche, sont parvenus à dresser un premier bilan pour la France. En revanche, le volet de la critique d’art et la question de sa responsabilité dans la situation actuelle du domaine artistique ont été laissés en friche. L’ analyse du fonctionnement de troisième sphère montre pourtant qu’ elle a pesé d’ une façon déterminante sur les décisions prises par le marché de l’ art comme par les institutions muséales.

De ce point de vue, la carrière du célèbre marchand d’ art américain Léo Castel est exemplaire. En assurant la promotion des avant-gardes considérées comme plus représentatives de la situation esthétique des cinquante dernières années (pop’ art, art minimal, art conceptuel, « installations » et « interventions » diverses et qui font encore aujourd’hui autorité, il est sans doute celui qui a le mieux symbolisé le fonctionnement du marché de l’art durant cette période. Or, s’il est aisé pronostiquer que le bilan à venir de ces avant-gardes sera assez désastreux, il est dores et déjà admis que la politique d’économie esthétique menée par Castelli l’ aurait jamais pu fonctionner sur le plan financier, ni surtout essaimer Partout dans le monde, si elle n’avait pas bénéficié de la complicité active de la critique d’ art.(...)Ces quelques exemples de clairvoyance n’ empêchent pas que la critique d’ art ne peut être exonérée d’une écrasante responsabilité dans ce qu’ a été la production artistique de ce dernier demi-siècle. En adoptant une attitude prescriptive comme jamais dans l’histoire de l’art, la critique a très largement contribué à la formation du désert esthétique actuel. Mais au-delà de la recherche des responsabilités, ce qu’ il y peut-être de plus fascinant encore, c’ est l’ éternelle servilité des esprits. Dans ce vaste domaine, force est de constater que, si la bêtise n’a plus le front de taureau écrit par Flaubert - elle aussi a progressé et s’est perfectionnée -, il est néanmoins toujours possible de repérer les figures de la sottise, y compris dans des milieux censés en être prémuni. En ce sens, il est piquant de lire aujourd’hui dans Art Press, sous la plume de Catherine Millet, des propos dénonçant le consensus et la bien-pensance des milieux néo-avant-gardistes, dans lesquels elle fustige des années quatre-vingt-dix « bétonnées », alors qu’elle encourageait naguère ardemment ce qu’elle dénonce aujourd’hui avec une égale vigueur, puisqu’ elle fut l’une des toutes premières à m’insulter lorsque j’entamais mon travail critique sur l’art contemporain travail que Jean Clair avait d’ ailleurs commencé a commencé avant moi, avec la parution en 1983 de ses Considérations sur l’état des Beaux-Arts, ouvrage auquel je suis redevable d’un certain nombre de choses.
Je suis heureux de voir réapparaître ici le site Artrenewal, qui ne cache pas ses préférences artistiques et qui ne s'en laisse pas conter. Si l'on veut voir le palmarès des « most popular artists in the ARC museum », c'est ici :
http://www.artrenewal.org/pages/search.php
(Personnellement, j'ai toujours eu un faible pour Alma-Tadema...)
03 mai 2010, 20:09   Point de vue
Bien cher Geronimo,

Je vous remercie tout d'abord d'avoir appelé notre attention sur ce peintre, dont je me souviens effectivement avoir entendu parler, sans plus.

Il a une évidente technique, et beaucoup de métier, de finesse. Cependant, et pardonnez ma franchise, je trouve qu'il donne dans le "tableau cochon", du style visible car académique, mais tout de même égrillard.
03 mai 2010, 20:24   Re : Point de vue
"Egrillard", je n'ai pas eu la franchise de Jean-Marc, mais c'est précisément le mot que j'avais en tête et, puisqu'il a osé, je rachète ma pusillanimité en soutenant son point de vue.
03 mai 2010, 20:35   Re : Point de vue
Si je comprends bien, « égrillard » n'apporte rien à « la peinture »...
03 mai 2010, 20:40   Apport
Bien cher Bernard,

Je n'ai pas dit cela, mais concevez qu'un auteur qui se cantonnerait au grivois aurait peut être dans une époque prude un certain succès, mais que ce succès ne serait plus que souvenir à une époque où ce genre d'écrit n'émoustillerait plus.
03 mai 2010, 21:23   Re : Point de vue
» Un avant-goût de toutes ces fadaises, chez Greuze ; prémices du mou, propre, du précieux, du tendre, de l'immaculé Bouguereau :

Je trouve la différence avec le Bouguereau frappante : Chez Greuze la matière de la "fadaise" conserve sa masse, dans le champ ainsi constitué comme réel il y a de donc, en quelque sorte, de l'inépuisable ; c'est regrettable à dire, mais les fesses de la nymphe de Bouguereau ne peuvent donner lieu à aucune pénétration (pardonnez-moi, c'était trop tentant), parce que l'objet de la représention adhère parfaitement à son support, à la surface de la toile, il n'y plus aucune marge. Ce placage annule la profondeur de l'espace, donc le mouvement et la durée.
Enfin, ce n'est qu'une impression...
A propos d'impression : Bouguereau combattit les impressionnistes, et l'innovation en peinture.
Quelques pages classiques sur ce qu'on pourrait appeler les bienfaits collatéraux de «l'Académisme» (malgré ses limites), et inversement, sur les effets secondaires désastreux de son abandon. (Les italiques sont de l'auteur. — L'avez-vous reconnu et avez-vous daté les textes?).

DIGRESSION
« ... l'idée de hiérarchie entre les oeuvres et entre les genres s'est exténuée. Si deux prunes sur une assiette valent une Descente de Croix ou une Bataille d'Arbelles, et peuvent valoir infiniment plus : si un croquis de X vaut infiniment plus qu'une immense toile de Y, — c'est-à-dire si le résultat l'emporte sur le problème, — ces jugements, quoique justes et inévitables, cependant diminuent peu à peu le poids des éléments d'appréciation qui ne sont pas purement subjectifs . («L'Académisme», n'est, au fond, qu'une conservation, plus ou moins consciente, des critères , plus ou moins illusoires, de jugements objectifs : anatomie, perpective, ressemblances, vision commune des couleurs, etc.)
Conséquence : accroissement du nombre des mauvais peintres, car la dépréciation de mes fameux critères objectifs a pour premier effet de supprimer toutes les difficultés, (au moins conventionnelles), de l'art. Personne ne s'amuse plus à étudier soigneusement et avec des réflexions qui peuvent mener fort loin, (Léonard), une étoffe jetée sur une chaise, une feuille, une main... ni à puiser dans ce tête-à-tête avec l'objet, sans hâte et sans utilité prochaine, une certaine science de soi-même, de la manœuvre combinée de son intellect, de son désir, de sa vue et de sa main à propos d'une chose donnée... et le public absent. (Ce dernier point est capital : il ne faut chercher à étonner que soi-même.)
Autre conséquence:
La littérature est devenue maîtresse toute-puissante, créatrice ou destructrice des réputations. La valeur ou l'estime accordée à une œuvre de peinture dépend, (pour un certain temps), du talent de l'écrivain qui l'exalte ou l'abîme.
Il n'est pas de chose informe, de niaiserie coloriée, d'anamorphoses arbitraires qu'on ne puisse imposer à l'attention et jusqu'à l'admiration, par voie descriptive ou explicative et, en se fondant toujours sur le fait, (vingt fois vérifié au XIXème siècle), d'un retour d'opinion qui place au rang des chefs-d'œuvre l'ouvrage incompris et ridiculisé dans un premier temps et qui multiplie par mille son prix de vente initial.
C'est ainsi que la malheureuse Peinture s'est vue en proie aux méthodes promptes et puissantes de la Politique et de la Bourse.
Nous avons contracté cette curieuse habitude de tenir pour médiocre tout artiste qui ne commence par choquer et par être suffisamment injurié ou moqué. Qui ne nous heurte ou ne nous fait hausser les épaules est imperceptible. On en conclut qu'il faut choquer et l'on s'y consacre. Une bonne étude de l'art moderne devrait mettre en évidence les solutions trouvées de cinq ans en cinq ans au problème du choc, depuis deux ou trois quarts de siècle...
Je vois dans tout ceci le danger de la facilité, et je trouve l'idée de l'art de moins en moins unie à celle du développement le plus complet d'une personne, et par là, de quelques autres.»

Et quelques pages plus loin:
ART MODERNE ET GRAND ART
«L'art moderne tend à exploiter presque exclusivement le sensibilité sensorielle, aux dépens de la sensibilité générale ou affective, et de nos facultés de construction, d'addition des durées et de transformation par l'esprit. Il s'entend merveilleusement à exciter l'attention et use de tous les moyens pour l'exciter : intensités, contrastes, énigmes, surprises. Il saisit parfois, par la subtilité de ses moyens ou l'audace de l'exécution, certaines proies très précieuses : des états très complexes ou très éphémères, des valeurs irrationnelles, sensations à l'état naissant, résonnances, correspondances, pressentiments d'une instable profondeur... Mais nous payons ces avantages.
Qu'il s'agisse de politique, d'économie, de manières de vivre, de divertissements, de mouvements, j'observe que l'allure de la modernité est toute celle d'une intoxication. Il nous faut augmenter la dose, ou changer de poison. Telle est la loi.
De plus en plus avancé, de plus en plus intense, de plus en plus grand, de plus en plus vite, de plus en plus neuf, telles sont ces exigences, qui correspondent nécessairement à quelque endurcissement de la sensibilité. Nous avons besoin, pour nous sentir vivre, d'une intensité croissante des agents physiques et de perpétuelle diversion... Tout le rôle que jouaient, dans l'art de jadis, les considérations de durée est à peu près aboli. Je pense que personne ne fait rien aujourd'hui pour être goûté dans deux cents ans. Le ciel, l'enfer, et la postérité ont beaucoup perdu dans l'opinion. D'ailleurs, nous n'avons plus le temps de prévoir ni d'apprendre...
. . . . . . . . . . . . . . .
Ce que j'appelle « Le Grand Art », c'est simplement l'art qui exige que toutes les facultés d'un homme s'y emploient, et dont les œuvres sont telles que toutes les facultés d'un autre soient invoquées et se doivent intéresser à les comprendre...

Qu'y a-t-il de plus admirable que le passage de l'arbitraire au nécessaire, que l'acte souverain de l'artiste, auquel un besoin, qui peut être aussi fort et préoccupant que le besoin de faire l'amour, le pousse? Rien de plus beau que l'extrême volonté, l'extrême sensibilité et la science, (la véritable, celle que nous avons faite, ou refaite pour nous), conjointes, et obtenant, pendant quelque durée, cet échange entre la fin et les moyens, le hasard et le choix, la substance et l'accident, la prévision et l'occasion, la matière et la forme, la puissance et la résistance, qui, pareil à l'ardente, à l'étrange, à l'étroite lutte des sexes, compose toutes les énergies de la vie humaine, les irrite l'une par l'autre, et crée

Paul Valéry, «DEGAS DANSE DESSIN», (1936) Oeuvres, Pléiade, tome II, pages 1206-7 et 1220-1.
Il y a une marge entre avoir un faible pour Alma-Tadema ou en pincer pour les préraphaélites et mettre Chardin en 112ème position derrière Bouguereau. Ces gens n'ont tout simplement aucun goût.
(NB: Je n'en trouve pas moins convaincant le texte de Valéry, tout particulièrement ses deux premiers paragraphes).
Citation

et mettre Chardin en 112ème position derrière Bouguereau

Vous avez raison, et le sujet, comme le fait remarquer Jean-Marc, doit bien y être pour quelque chose...
Désolé, messieurs, ce cul de face est superbe et bien observé, j'en ferais assurément mon affaire. J'admets qu'on penche vers d'autres objets et je ne discuterai pas vos inclinations.
04 mai 2010, 00:56   Re : Point de vue
"(...) les fesses de la nymphe de Bouguereau ne peuvent donner lieu à aucune pénétration (...), sur la toile, c'est peu contestable, mais après la séance de pose...
04 mai 2010, 02:58   Re : Point de vue
Bon, si vous insistez...
A propos, quel est le titre, s'il en a un, de ce tableau, celui du satyre assailli ?
Les Nymphes et le Satyre (1873)
Merci beaucoup, Florentin, on voit que l'artiste ne s'est pas compliqué la vie...
Utilisateur anonyme
04 mai 2010, 15:35   Re : Bouguereau, grand peintre oublié.
Cher Johannus Marcus, merci pour ce texte de Valéry.

À propos d'académisme il est amusant de relever que Matisse fut un élève de Bouguereau.


L'Innocence, William Bouguereau :



Picasso, portrait de sa mère, 1896 (il avait donc une quinzaine d'années...)
04 mai 2010, 22:25   Re : Point de vue
Tout à fait d’accord avec Alain Eytan. Il s’agit d’une peinture de pure surface. Jamais ces corps (jolis mais enfin leur rôle est purement illustratif) circonscrits entièrement par une ligne de contour éludant tout mystère ne s’associent à l’arrière-plan, le paysage. Jamais l’avant-plan constitué par les corps ne s’attache ou ne se fond d’une manière ou d’une autre à ce plan-paysage auquel il est simplement collé. Je voudrais également pointer le pléonasme typique des peintres pompiers qui veut qu’entre la ligne et le modelé, on ne choisit pas : on additionne. Et pourtant, tout l’art des grands maîtres (si l’on veut s’inscrire dans une continuité) fut de jouer habilement de l’un et de l’autre, des effacements subtils de la ligne au profil du modelé, ce « relais » permettant d’arrimer le sujet au fond, de les rendre indissociables. Et d’accéder à cette profondeur dont parle Alain.
Et si l’on veut parler de sensualité, j’en vois nettement plus dans une humble nature morte de Chardin ! Et aussi cette petite pointe, un peu douloureuse qui nous mord, du fond de la pâte…
04 mai 2010, 22:59   Re : Point de vue
Je ne connaissais pas cette œuvre de Picasso. Elle est belle et on dirait un Degas.
On peut s'essayer à une synthèse entre les "points de vue". Quand Jean-Marc parle de "peinture cochonne", "égrillarde", son propos n'est pas incompatible avec celui d'Aline et d'Alain Eytan, non plus qu'avec celui de Florentin ou le mien. Dans tous les cas, rien ne se passe à proprement parler dans le tableau, qui reste en quelque sorte un truchement vers autre chose, la pensée égrillarde, l'idée que, précisément, c'est en quittant le tableau que telle ou telle nymphe prendra sa vraie consistance, redeviendra l'appétissante fille de la boulangère du coin venue poser chez Monsieur Bouguereau qui l'aurait en quelque sorte "schematisée", l'aurait montrée "en surface", comme un article .
Tout cela est vrai et l'on peut très facilement, trop facilement peut-être, annihiler cette peinture avec tous les discours de la critique moderne, et d'abord avec le vilain terme, si méprisant de pompier (n'a-t-on donc jamais vu de pompier ayant du goût ?), et l'on aura raison bien sûr. Il n'empêche : il y a dans le sourire de la nymphe du centre quelque chose de vrai et de fort.
Bouguereau fait de la peinture qui ressemble à de la photographie retouchée et coloriée: du photoshop artisanal en somme .
«Je pense que le rejet par la modernité, de la tradition, du savoir-faire et de la technique nous a mené tout droit aux excès de l'art contemporain.
Dans le domaine de l'éducation, ce rejet de la tradition nous a aussi mené à la catastrophe actuelle.»

Entièrement d'accord avec vous, Geronimo. L'amalgame entre l'instruction de base et certains processus artistiques est une absurdité et une catastrophe.
.
Avoir passé sa vie entière à désapprendre, comme le proclame Picasso (la citation exacte, qui traîne partout, m'échappe), est un art poétique parfaitement justifiable, et peut-être le seul possible pour la génération qui eut vingt ans en 1900, et qui étouffait. Mais encore faut-il d'abord avoir appris, comme Picasso le prouve par le portrait de sa mère! On peut alors, comme lui, vouloir aller au-delà de l'académisme, trouver sa voie contre l'institution, mais l'ayant intégrée.
De là à prendre les déclarations comme la sienne pour des mots d'ordre ! C'est déjà une catastrophe quand elles autorisent les écoles d'art, voire les obligent, à ne plus transmettre le métier.
Mais que dire quand on en vient à penser qu'il ne faut plus transmettre les savoirs élémentaires?
Or, depuis quelques décennies, tout se passe comme si on n'apprenait plus rien aux générations nouvelles, pour leur éviter cet effort particulier sur soi-même d'avoir à désapprendre. C'est se tromper deux fois : voulant croire que tout enfant qui naît est un artiste en puissance, on applique à tous des processus mentaux fertiles pour quelques-uns (et même nécessaires pour ceux-là); et on oublie que l'acquisition d'un savoir plus élaboré est un processus dialectique , et que le non-savoir ( de G. Bataille, par exemple) n'est pas l'ignorance. On condamne, ce faisant, des générations entières, à demeurer en deça de l'académisme, c'est-à-dire de la langue commune; on les condamne à un langage rudimentaire (rap, tags, etc.).
05 mai 2010, 10:12   Re : Point de vue
Citation

Je ne connaissais pas cette œuvre de Picasso. Elle est belle et on dirait un Degas.

J'ai vu récemment un film documentaire sur Picasso (pris sur France 5, je crois), où j'ai été époustouflé devant plusieurs œuvres que ne ne connaissais pas*, et qui montrait bien qu'un Bourguereau ou un Alma-Tadema ne pouvaient pas lui en imposer... On ne voit souvent de Picasso que ce qui entretient sa légende...
Je crois que Dali tenait Bouguereau en grande estime mais n'était-ce pas de la provocation ?
Voyons ce qu'en dira Aline mais il me semble que non, ce n'était pas ou pas forcément de la provocation : il reconnaissait en Bouguereau le grand technicien, ou artisan si l'on préfère, qui maîtrisait parfaitement le métier, ce métier que lui, Dali, estimait indispensable. On dit qu'arrivé à Paris pour l'acquérir, il fut très déçu et irrité par le fait qu'on le tenait partout comme dépassé, inutile, académique. Lui-même peint du reste avec le soin du détail et de la belle peinture : il a cela en commun avec Bouguereau, cela, une certaine forme d'emphase et un goût parfois douteux. Ni l'un ni l'autre ne sont selon moins de grands peintres.
Bouguereau sait peindre une main, un pied. On ne peut le nier.
... Ah, eh bien justement, le pied droit de la nymphe "impénétrable"...
05 mai 2010, 23:29   Otro toro
Est-ce que ce n'était pas plutôt Meissonnier qui avait les faveurs de Dali ? Ou peut-être les deux. Qui voudrait bien montrer un Meissonnier ?
C'est vrai pour Messonier, aussi.
05 mai 2010, 23:59   Pour Meissonnier
Et ce si petit tableau, pour une si grande ampleur :




[fr.wikipedia.org]
06 mai 2010, 00:59   Re : Pour Meissonnier
Merci pour ces scènes.
06 mai 2010, 07:41   Re : Pour Meissonnier
Citation
Avoir passé sa vie entière à désapprendre, comme le proclame Picasso (la citation exacte, qui traîne partout, m'échappe), est un art poétique parfaitement justifiable, et peut-être le seul possible pour la génération qui eut vingt ans en 1900, et qui étouffait. Mais encore faut-il d'abord avoir appris, comme Picasso le prouve par le portrait de sa mère! On peut alors, comme lui, vouloir aller au-delà de l'académisme, trouver sa voie contre l'institution, mais l'ayant intégrée. De là à prendre les déclarations comme la sienne pour des mots d'ordre ! C'est déjà une catastrophe quand elles autorisent les écoles d'art, voire les obligent, à ne plus transmettre le métier. Mais que dire quand on en vient à penser qu'il ne faut plus transmettre les savoirs élémentaires?

Bravo et merci, Monsieur Marcus !

Je me demande au nom de quoi (les goûts et les couleurs ne se discutent pas) on est en droit de condamner rétroactivement et de manière dédaigneuse un peintre qui fit l'unanimité de ses pairs pour le génie de son savoir-faire !
"Les goûts et les couleurs ne se discutent pas", dites-vous. Il y a pourtant 57 messages que c'est le cas.
Voici, pour nous changer du (grand) académisme, un tableau d'un peintre israélien qui vient de mourir, Avigdor Arikha, auquel Jean Clair rend un bel hommage dans Le Figaro (accès payant hélas !).

Magnifique cette peinture, mais très bandante, enfin pas pour tout le monde. Merci Marcel ...
Citation
Les goûts et les couleurs ne se discutent pas", dites-vous. Il y a pourtant 57 messages que c'est le cas.

Au moins à l'école d'avant on apprenait à bien compter ...
Le même peintre dans ses oeuvres.


C'est plutôt sinistre comme peinture.
"Au moins à l'école d'avant on apprenait à bien compter... "

Que voulez-vous que je vous dise ? Comptez les messages précédant le mien, si cela vous amuse...
Citation
Que voulez-vous que je vous dise ? Comptez les messages précédant le mien, si cela vous amuse...

Cher S. Bily
C'était une remarque certes ironique mais en même temps élogieuse. Mais si vous êtes né aprés 1970 alors bien sûr cette saillie était dépréciative.

Mes excuses car moi vous savez je suis sexagénaire, un vieux quoi !
"C'est plutôt sinistre comme peinture."

Ce tableau ou les Nymphes de Bouguereau, si j'étais obligé par la brigade d'intervention culturelle d'en accrocher un dans la pièce ? Hum... Je crois bien que je prendrais le risque de devenir égrillard...
"Comptez les messages précédant le mien, si cela vous amuse..."

Arrêtez ! Pour l'amour du ciel ! Ils vont nous remettre les compteurs !
Utilisateur anonyme
06 mai 2010, 17:45   Re : Bouguereau, grand peintre oublié.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
06 mai 2010, 18:42   Re : Bouguereau, grand peintre oublié.
Citation
Florentin
C'est plutôt sinistre comme peinture.

En effet, le cul est maigre. (mais peut-être que cet avis n'a pas lieu d'être ici)
Allez, on fait la paix:


Cher Rogemi,

j'ai en effet coutume de démarrer au quart de tour dès que je me sens, souvent à tort, attaqué. Aussi vous présenté-je mes excuses. De plus, vous avez bien raison de détester ce qu'est devenu l'Ecole après les années 1970. Ne l'ayant que trop connue, je suis moi-même bien placé pour partager votre répugnance à son encontre !
le classique est celui qui résiste au temps. Bouguereau ne résiste pas ; pas plus que van megeren qui fit dans les années 30 des faux vermeer que la critique unanime admira. Le temps est cruel pour bouguereau, messonnier van megeren....
07 mai 2010, 23:44   Les œuvres qui fondent
Il ne reste absolument rien des Logogrammes que Christian Dotremont traça sur la neige au fin fond du Nord, quelque part en Laponie.
Pourtant quelques uns s'en émeuvent encore.
Oh là là, entre ces fils sur Bouguereau, l'éloge de la race et les malheurs de Jean-Marie Le Pen qui remontent sans cesse à la première place, tout cela connote sec, et tristement univoque. Pour ma part je me sens peu concerné (malgré mon goût pour le mot "race").

(Je précise que Bouguereau n'a absolument pas « fait l'unanimité de ses pairs pour le génie de son savoir-faire ». Il était parfaitement méprisé de tous les grands artistes de son temps — Degas et Monet se montraient d'un noir pessimisme quand ils prévoyaient son triomphe en l'an 2000 !).
"(...) qui remontent sans cesse à la première place (...)"

Non, rien.
Que pensaient Mozart et Haydn du style du vieux Bach ?
Dans cet ordre d'idées, la belle revue Religions et Histoire (éditions Faton) de ce mois signale une exposition du peintre d'histoire Paul Delaroche (1797-1856) à la National Gallery de Londres, intitulée Painting History. Delaroche and Lady Jane Grey. L'exposition dure jusqu'au 23 mai, dans l'aile Sainsbury, Trafalgar Square, Londres etc, de 10 heures à 18 heures (plus personne ne me comprend quand je dis six heures, on croit que je parle du matin, alors je vais céder sur ce front-là, je crois).

L'article signale l'immense popularité de Delaroche parmi les Anglais. Cet artiste troubadour a peint l'exécution de Lady Jane Grey en 1554, imaginant le moment où l'adolescente, les yeux bandés, cherche à tâtons le billot sur lequel reposer sa tête, les enfants d'Edouard à la tour de Londres, Charles I face à Cromwell, Charles I aux outrages, mais aussi Marie-Antoinette devant le tribunal révolutionnaire, et d'autres tableaux du Louvre, qui sont à Londres pour l'occasion. Le lecteur français est prévenu de ne pas mépriser pareille peinture d'histoire théâtrale (Delaroche fréquentait beaucoup les milieux théâtraux des années romantiques) et on signale de belles oeuvres dues à ses élèves dans la dernière salle de l'exposition : Jean-Léon Gérôme (Exécution du Maréchal Ney, 1888) ou Jean-Paul Laurens (Les otages, 1896). Ceci rejoint le thème intéressant de l'élaboration d'une autre histoire de l'art.

Baudelaire, qui suit d'assez près les jugements esthétiques de Delacroix, semble-t-il, n'est pas tendre pour Delaroche dans ses Salons, mais je trouve cette remarque de 1846, sur le musée classique du Bazar Bonne-Nouvelle (in Critique d'art, Folio-essais, p. 73) : « Nous avons revu avec plaisir les trois petits tableaux de M. Delaroche, Richelieu, Mazarin et l'Assassinat du duc de Guise. Ce sont des œuvres charmantes dans les régions moyennes du talent et du bon goût. Pourquoi donc M. Delaroche a-t-il la maladie des grands tableaux ? Hélas ! c'en est toujours des petits ;  — une goutte d'essence dans un tonneau. » On trouve ailleurs des remarques très pénétrantes, venues de Delacroix, sur l'art de peindre de grands tableaux.
Utilisateur anonyme
08 mai 2010, 11:35   Re : Delaroche, grand peintre oublié.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Bien cher Henri,

On retrouve des remarques analogues à propos de Meissonier.
Utilisateur anonyme
08 mai 2010, 13:47   Re : Grands et petits tableaux
08 mai 2010, 15:17   Jean-François Millet
Millet est un cas bien différent. Millet est parfois un très grand peintre.
08 mai 2010, 16:24   Re : Jean-François Millet
" Millet est un cas bien différent. Millet est parfois un très grand peintre. "

Je suis bien d'accord. Je disais ça parce que Dali aimait beaucoup, aussi, Millet.
08 mai 2010, 16:38   Musée d'Orsay
Pour ma part, j'ai toujours eu du mal à comprendre la sorte de haine qui avait poursuivi les malheureux artistes qui sont largement exposés au musée d'Orsay.
Chasseriau aussi:
Citation
le classique est celui qui résiste au temps. Bouguereau ne résiste pas ; pas plus que van megeren qui fit dans les années 30 des faux vermeer que la critique unanime admira. Le temps est cruel pour bouguereau, messonnier van geren....

Cà c'est la meilleure !
Alors il y aurait une justice immanente qui récompenserait ceux qui méritent vraiment d'être retenus par l'histoire. Je ne vais pas commencer à faire la liste des écrivains, des artistes de toutes sortes injustement oubliés car elle serait trop longue.

Le classique est comme tout le reste il témoigne d'une époque.

Il y cinquante ans la majorité des francais de la petite et grande bourgeoisie connaissaient par coeur les personnages des piéces de Molière. Aujourd'hui plus personne ne les connait.

En effet la majorité écrasante des francais nés après 1960 ne savent plus rien des pièces de Racine, ni de celles de Corneille et presque rien de celles de Molière.
08 mai 2010, 17:50   Re : Musée d'Orsay
Moi, c'est la haine de ces peintres "académiques" que je ne comprends pas. Je dis tout de suite que parmi les tableaux représentés sur cette page jusqu'à présent, c'est certainement celui d'Avigdor Arikha, que nous montre Marcel Meyer, que je choisirais pour ma chambre à coucher. Mais vraiment, pour les autres, chapeau bas, tout de même ! Mon avis est que les dégoutés leur en veulent de ne pas leur donner ce qu'ils ne peuvent pas donner.
08 mai 2010, 17:54   Haine
Bien cher Bernard,


Il me semble que nous disons la même chose.
08 mai 2010, 18:18   Re : Haine
Tant mieux. (Je ne pouvais pas décider de qui étaient ces "malheureux artistes qui sont largement exposés au musée d'Orsay"...)
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