Eléments théoriques de Jean-François Revel

"Qu'est-ce qu'une idéologie ? C'est une triple dispense : dispense intellectuelle, dispense pratique et dispense morale. La première consiste à retenir les seuls faits favorables à la thèse que l'on soutient, voire à en inventer de toutes pièces, et à nier les autres, à les omettre, à les oublier, à empêcher qu'ils soient connus. La dispense pratique supprime le critère d'efficacité, ôte toute valeur de réfutation aux échecs. L'une des fonctions de l'idéologie est d'ailleurs de fabriquer les explications qui l'en absolvent. Parfois l'explication se réduit à une affirmation pure, à un acte de foi : "Ce n'est pas au socialisme que l'on doit imputer les difficultés rencontrées dans leur développement par les pays socialistes", écrit Mikhaïl Gorbatchev dans son livre publié en 1987, Perestroïka. Réduite à son armature logique, cette phrase équivaut à ceci : "Ce n'est pas à l'eau que l'on doit imputer les problèmes d'humidité qui se posent aux pays inondés." La dispense morale abolit toute notion de bien et de mal pour les acteurs idéologiques ; ou plutôt, chez eux c'est le service de l'idéologie qui tient lieu de morale. Ce qui est crime ou vice pour le commun ne l'est point pour eux. L'absolution idéologique du meurtre et du génocide a été amplement traitée par les historiens. On mentionne moins souvent qu'elle sanctifie aussi la concussion, le népotisme, la corruption. Les socialistes ont une si haute idée de leur propre moralité qu'on croirait presque, à les entendre, qu'ils rendent la corruption honnête en s'y livrant, loin qu'elle ternisse leur vertu quand ils y succombent."
Jean-François Revel, La connaissance inutile (1987), "Le besoin d'idéologie", p. 160


Par où l'on voit que l'anti-racisme dogmatique est une idéologie.
Ce n'est pas aux délinquants qu'il faut imputer les problèmes de délinquance.
Ce n'est pas aux musulmans qu'il faut imputer les modifications des termes du contrat social (prières dans la rue, hallal, piscine, voie, etc.)
Ce n'est pas à l'immigration X et Y, qu'il faut imputer les taux élevés de délinquance, même si elles y sont plus représentées que les immigrations W et Z.

Nous avons trois partis (au moins) qui se disent trotskystes, quand Trotsky est directement responsable, comme chef de l'Armée Rouge, du massacre de centaines de milliers (voire de millions) de personnes pendant la guerre civile - après que celle-ci était déjà gagnée et reconnue comme telle. C'est l'une des rares idéologies historiquement mortifères et l'un des rares grands criminels de l'histoire dont on peut se réclamer sans risque de scandale, au contraire : les anciens trotskystes, via le parti socialiste (Benjamin Stora l'expliquait assez bien hier matin), ont envahi les médias !

M. Guerini est accusé de soutenir le système mafieux de son frère et le P.S. continue de le trouver très respectable...
M. Bellanger a vendu chèrement sa radio, a abusé d'une mineure (condamné par un tribunal pour ça), mais il demeure une sorte de saint de la jeunesse...

Concernant Pierre Bellanger, personnage auquel certains renâclent à donner le titre de monsieur, il est bon de préciser que sa fortune a aussi été bâtie grâce à un important service de téléphonie de charme, service qui diffusait avec beaucoup d'à propos ses publicités aux heures de grande écoute sur cette radio nommée Skyrock et dédiée au divertissement de la jeunesse de France.

Un véritable éducateur de la jeunesse ! Il suffit d'écouter Skyrock cinq minutes (si on tient si longtemps) pour entendre le niveau intellectuel, linguistique et moral époustouflant de cette jeunesse.
Si on osait, on lui confierait bien la réforme du système scolaire entier (avec écoute de Skyrock obligatoire, rédactions de Skyblogs et composition de textes de gangsta-rap) ! Il faudrait souffler l'idée au PS, au NPA et au Front de Gauche...

Je crois que Renaud Camus, ou au moins le Premier Secrétaire, eussent aussi dû demander un ticket afin de prendre place dans le défilé des hommes politiques au chevet de la radio agonisante. Pour "débrancher" le malade.

Vous avez raison, cher Stéphane, je me suis étonné de ne pas voir Renaud Camus et le Premier Secrétaire défiler ou intervenir dans les studios... Il faut dire que Renaud Camus habite loin, mais la douceur de son élocution n'eût pas, je crois, pu traverser le vacarme répandu sur les ondes par Skyrock, "La véritable radio du bruit et de la fureur" ( dont il faut rappeler qu'il caractérise : "a tale told by an idiot signifying nothing" !)