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Communiqué n° 1232 : Sur la publication de "Fatigue du sens", de Richard Millet

Communiqué n° 1232, jeudi 12 mai 2011
Sur la publication de "Fatigue du sens", de Richard Millet

Le parti de l'In-nocence salue avec respect et avec une grande joie, malgré le désespoir dont le livre est empreint, la publication, aux éditions Pierre-Guillaume de Roux, de l'essai de Richard Millet, "Fatigue du sens". Au moins il ne sera pas dit, grâce à un tel ouvrage, que l'horreur qui survient, qu'il s'agisse de la Grande Déculturation ou du Grand Remplacement, sera consommée sans que la littérature, en la personne d'un grand écrivain, en ait pris pleinement la mesure. Sur le fond lancinant du babil de l'appareil médiatico-politique, et malgré les flots de haine, les insultes et les menaces qu'il déverse incessamment pour que ce qui arrive ne soit pas nommé, la voix de Richard Millet rend aux mots leur sens, malgré son titre, et à notre expérience quotidienne son évidence tragique. Le mensonge n'est plus seul. Il est magnifique que les Lettres, en ces temps post-littéraires autant que post-démocratiques (pour reprendre la terminologie de Millet), aient encore la force de lui dire son fait.
Richard Millet et Jean-Christophe Bailly seront les invités d'Alain Finkielkraut dans son émission Répliques sur France Culture : " Au cœur de la France", qui sera diffusée le 11 juin.

Voir également : Ce soir ou jamais, émission de Frédéric Taddeï, jeudi 12 mai : [ce-soir-ou-jamais.france3.fr]
Merci pour ces informations, Francmoineau. Richard Millet à Répliques fera, je l'espère, passer le goût de la potion mélenchonesque.
Citation

D’où vient notre fatigue à être nous-mêmes, c’est-à-dire… Français ? Depuis que nous avons renoncé à nous élever au-dessus du niveau de la « masse » : cette immense fosse commune sans frontières où nous rejette inlassablement le nouvel ordre mondialisé à grands renforts de consumérisme érigée en valeur suprême.
Consumérisme, hédonisme qui fait foi… et fi de toute aspiration à penser. Ainsi n’y a-t-il plus de débat mais du Spectacle. C’est cette torpeur des temps présents que Richard Millet fustige avec douleur dans le droit sillage de La Défaite de la Pensée d’Alain Finkielkraut. Pointant du doigt « la décomposition morale » de notre société contemporaine, il n’a pas de mots assez durs pour démasquer l’utopie suicidaire où elle prospère - et qui n’est que la caricature de l’esprit des Lumières : « à savoir que l’homme est bon et perfectible, pour peu qu’on le délivre de l’ethnique, de la nation, du catholicisme, de la race blanche, des traditions européennes, de l’Occident même. » Au déclin de la nation et de l’identité, c’est donc le patrimoine tout entier de la France éternelle que l’on brade avec, au premier chef, le saccage de la langue, le dégoût de la littérature, la déchristianisation ou le désaveu de toute autorité morale présidant à l’éducation. Pas la moindre France en zone libre où fuir encore… Depuis que la société postdémocratique a fait table rase de notre singularité profonde. Ou s’empresse de la dissimuler sous une burka mentale : aujourd’hui on ne naît ni ne devient Français que par… défaut, en s’excusant presque. Car c’est bien à l’épreuve de l’étranger que se mesure la profonde dévalorisation de la « francité ». L’immigré, confronté à cette « fatigue » du Français de souche, n’entrevoit plus la moindre nécessité de s’assimiler. Et puis le phénomène de masse où il a sombré ne s’accorde plus avec l’échange de sangs de longue haleine qu’appelait l’assimilation afin de le faire « participer au génie d’un peuple ». Sans visage mais en nombre, l’immigré est bien plutôt cette ombre au tableau d’une France postcoloniale : son secret honteux, sa repentance... Epouvantail de l’antiracisme perverti en nihilisme, émule du communautarisme à tout cran, tout au plus se prévaut-il de son bon « droit » à être… Français. Quant à la réalité que recouvre ce « droit », c’est un mensonge, une imposture de plus qu’assaisonne le Nouvel Ordre Moral. Et Richard Millet de diagnostiquer « une guerre civile innommée » qu’alimente l’immigration. « Et dans la terreur juridique entourant cette affaire, l’innommable de la guerre civile. »
Le cri de colère de l’auteur de L’Enfer du roman au crépuscule d’une France désormais sans origines ni destinée.

[www.pgderoux.fr]
Je suis très heureux de voir que le PI salue le talent de Richard Millet. Je me demande ce qu'attend le jury Goncourt pour le reconnaître. "La Gloire des Pythyre", "Ma vie parmi les ombres", etc., sont de très grands romans.
Magnifique intervention de Richard Millet sur Radio Courtoisie, le 17 mai 2011.

[blip.tv]
Quelqu'un serait-il en possession de l'émission complète de Radio Courtoisie en format mp3 ?
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