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DSK se croit sur la Croisette

Envoyé par Florentin 
Utilisateur anonyme
25 mai 2011, 11:44   Re : DSK se croit sur la Croisette
Citation
Francis Marche
Dans l'abstrait c'est vous qui avez raison mais attendez une minute (comme on dit dans les séries américaines), qui est le fort, le faible, le prédateur, la victime ? Ces rôles sont curieusement mimétiques, interchangeables, et se font écho sans que l'un sujet de l'autre ne soit pas aussi son objet.

Bien, bien. Tout cela est bel et bon...

Qui est prêt à laisser sa fille seule durant une heure avec Dominique Strauss-Kahn ?
Ce qui déçoit chez le personnage c'est le mépris des préliminaires, autrement dit la dictature de la pulsion. C'est aussi ce que reprochait Cécilia à son ex-époux.
Ah bon ? Ladite Cécilia a révélé de tels petits secrets ? Je n'en reviens pas...
Elle l'a même qualifié de "rentre-dedans", cette indiscrétion navrante m'a déçu. La politique n'attend pas...
La Croisette, oui... Cette "affaire DSK" aura permis d'indiquer clairement quelles sont les vedettes du moment, les vedettes incontestables du Cinémonde. Un couple, comme il se doit. Et d'un contraste pour ainsi dire parfait, chacun des protagonistes aux deux extrémités du spectre ethnico-social. Car, bien sûr, le même scenario incertain mettant aux prises l'ancien directeur du FMI et une femme, mettons, attachée de presse ou "rapporteuse" à Bruxelles n'eût pas suscité la même passion (et ne parlons même pas d'une femme de chambre serrée de près par un employé de l'hôtel - fût-ce le directeur.) Non, ces deux-là, dans leurs appartenances antagonistes, sont bel et bien les vedettes qui répondent de cette évidence : les classes moyennes n'ont plus rien à présenter, sinon en qualité de figurantes dans les statistiques, quand elles ne se traînent pas, volumes après volumes, dans "l'enfer du roman" postlittéraire, pour reprendre le titre d'un recueil de réflexions de Richard Millet.
» tout simplement parce qu'un "cul de bonne" (Agrippa) vaut un cul de duchesse

Ah oui alors. Je n'arrive du reste absolument pas à me souvenir qui avait écrit que les bonnes, les soubrettes, les grisettes étaint en fait d'un abord et d'un accès très difficiles, pour qui n'était pas manifestement de leur monde, et vous fixaient d'un œil sec, vide et buté en vous envoyant résolument paître, totalement imperméables au déballage de vos sensibilités, alors qu'une femme du monde vous écoutait, vous plaignait, vous prenait par la main...


( » Alain, votre analyse, quoique assez fine, ne résiste pas à une lecture attentive des textes de Nietzsche. La maîtrise de soi, chez Nietzsche, appelée aussi éducation (dans les premiers textes), dressage ou discipline (dans les textes plus tardifs), n'est jamais un moyen d'expression de la volonté de puissance

Alors là nous sommes en total désaccord : tout est toujours entièrement subordonné à la meilleure expression possible de la volonté de puissance, puisque de toute façon le corps est volonté de puissance incarnée, et qu'elle constitue le critère d'évalution de la nouvelle hiérarchie des valeurs. La maîtrise, qui permet en effet la forme, est ce qui empêche la mutilation réciproque des forces, produisant décadence et laideur ; et nous passons de là au rôle primordial accordé à l'art, révélateur, comme miroir le plus idoine, de la vie, où la distinction entre maîtrise et décadence passe par la primauté accordée au classicisme contre le romantisme, qui est selon Nietzsche essentiellement réactif, et subit le déferlement des passions dans lequel les forces s'entre-détruisent. Mais c'est alors la vie même qui est empêchée, qui ne passe plus...)
A priori un cul de bonne vaut un cul de duchesse, encore faut-il le mettre en valeur et ne pas baiser comme on fait cul sec. Je maintiens que la culture a du bon et que les raffinements valent qu'on s'y attarde. L'expérience montre que certaines bonnes craignent les courants d'air, alors que certaines duchesses n'ont pas froid aux yeux.
Cher Florentin, on reconnaît en vous le connaisseur. Je crois que Huysmans prisait fort les culs ancillaires,
et prétendait avoir déniché parfois la perle rare, d'une fraîcheur inusitée en de plus hautes sphères...
Utilisateur anonyme
25 mai 2011, 23:38   Re : DSK se croit sur la Croisette
Non, non, pardon, gardez donc vos souillons, les duchesses sont mille fois plus cochonnes !
Vous me rassurez, cher Agrippa.
Cher Alain, vous avez les Goncourt qui se partageaient la bonne mais ce sont des on-dit, leur Journal parle d'autres galipettes.
Alain,

Huysmans avait des intérêts fort divers, jugez-en à la lecture de ces lettres à Arij Prins :

« Et c’est ici — où cela devient fort intéressant — j’ai pénétré dans le monde des tapettes et ai levé la Camargo, la plus chic ou le plus chic d’entr’eux ou d’entr’elles. Ah ! je vous jure que c’est bien étrange et j’ai recueilli de bonnes notes. Tout cela se passe dans des bouges affreux, chez des marchands de vin qui puent le meurtre. J’ai vu aussi un concert de tapettes, de perles, comme on les nomme maintenant. La Camargo ne vaut certes pas votre Patineur. C’est un garçon, vaguement espagnol, mais à moustaches noires. Quand il m’a fait le pied et pressé les genoux et frôlé des mains, ça ne m’a pas excité du tout. Décidément je ne suis pas sodomite — pédéraste peut-être avec un jeune garçon imberbe, mais avec des gaillards moustachus de 30 ans, ça ne me dit pas. Il est vrai que j’avais le choix entre la Camargo et un superbe garçon boucher taillé en hercule. J’ai fichu le camp — ai donné un rendez-vous pour samedi dernier et, au lieu d’y aller, suis allé manger le tutu de ma petite voyoute de la Botte — Ce qui m’a paru moins périlleux et certainement meilleur »

« Décidément, mon ami, j’étais assis à côté d’un lutteur, énorme, avec des bras comme des arbres — il me faisait la cour — Je ne me sentais pas du tout disposé à le baiser. Ce qu’on appelle la vraie sodomie avec des hercules, n’est pas mon fait. J’aime mieux tripoter le tutu des femmes. »



L'abbé Mugnier, qui dépouilla sa correspondance après sa mort, fut horrifié et en brûla la plus grande partie.
Vraiment très intéressant, Jean-Marc... Je crois que la dilection de Huysmans pour les frais culs de bonniches était relatée dans une préface d'À Rebours, extraits de la Correspondance à l'appui, peut-être ai-je encore l'exemplaire, je vais voir...
En fait, Huysmans était à la fois un fétichiste et un putassier (cela ne diminue en rien son oeuvre).
Il est un peu infantile, le Huysmans, avec son "tutu".
Ça devient franchement graveleux (et inintéressant) : SOS modérateur !
Ah mais pardon, chère Ostinato, je trouve cette bifurcation érotico-littéraire intéressante, moi ! Et pour ce qui est du graveleux, on reste dans les limites du lisible, tout de même ! Non ? Vous semblez bien prompte à vouloir manier les ciseaux, ce me semble...
Eh bien faites un autre fil et on verra l'impression que ça donne !
Pour ma part, je suis de l'avis d'Ostinato. Je veux bien mettre en cause ma propre libido et je dois constater que plusieurs intervenants que j'estime ne semblent pas gênés par la tournure de ce trop long fil. Néanmoins, cela commence à m'être insupportable (d'autant que ce pénible fait divers aurait sans doute pu déboucher sur des analyses bien plus dans «style revue») By the way, la voix de Phénarète me manque.
Graveleux, lubrique, salace, paillard, coquin, obscène , égrillard, leste, gaulois, est-ce qu'il existe autant de mots pour désigner les manières concernant les choses du sexe dans les autres langues ?
Utilisateur anonyme
26 mai 2011, 12:30   Re : DSK se croit sur la Croisette
J'avais, en effet, oublié le principal !
26 mai 2011, 13:42   Plan
Les principales artères du quartier résidentiel de l'In-nocence sont l'avenue de l'affaire D.S.K, parallèle au boulevard Polanski, lui-même traversé par le cours Michaël Jackson, à un jet de pierre de la rue Jean Ferrat.
La rue du Mariage Gay (anciennement rue du Conseil constitutionnel), assez sinueuse, elle aussi, débouche, sur le square Martin-Heidegger.
Il est question de requalifier l'avenue du Justiciable DSK et d'en faire, soit une pénétrante, soit une quatre-voies.
Voyons... le boulevard Polanski, n'est-ce point là où se trouve la piscine Paul-Celan, juste après la pharmacie Roussel ? vous savez, la pharmacie située tout contre le restaurant de sushis "Chez Yukio" ?
Je suis bien d'accord avec vous, maintenant que DSK est casé (dans une impasse), on peut s'occuper du premier tour.
Ah, vous allez téléphoner aux maires ?
Précisément.
(J'ai retrouvé mon À Rebours, mais hélas, point des jolis derrières roturiers escomptés à se mettre sous la dent, dans la belle, savante, mais très comme il faut préface de Marc Fumaroli. Le seul élément pileux qui y frisotte sont les rouflaquettes de Schopenhauer.
Il est vrai que de tels œillets conviendraient mieux aux habits étriqués du Florentin d'À Vau-l'eau. À suivre...)
Très drôle le calembour, mais totalement à rebours !
Cher Florentin, j'en conviens volontiers.
Cher Éric, vous me voyez sincèrement touchée de votre attention à mon égard. Je suis et poursuis la lecture de ce fil, même si, tout comme vous (et quelques autres je crois), la tournure d'icelui ne me convient guère. J'eusse préféré y trouver des éléments d'analyse politique concernant l'impact qu'a et aura cette affaire, ayant pour ma part quelque mal à me faire une idée précise à ce sujet.

Oh, sinon je confesse avoir eu l'envie de réagir à certaines interventions, notamment celles de notre chère Ostinato, à propos du Code civil et plus généralement pour discuter d'une certaine vision de la femme et du féminisme, mais ceci nous aurait sans doute entraînés vers une longue digression. Ce débat sera peut-être l'occasion d'un fil à part entière, un jour...
Que chaque chose aille au mieux pour vous, Madame, ainsi que pour ceux qui vous sont chers.
302.

Polanski toujours loin devant.
"Oh, sinon je confesse avoir eu l'envie de réagir à certaines interventions, notamment celles de notre chère Ostinato, à propos du Code civil et plus généralement pour discuter d'une certaine vision de la femme et du féminisme, mais ceci nous aurait sans doute entraînés vers une longue digression. Ce débat sera peut-être l'occasion d'un fil à part entière, un jour..."

Chère Phénarète, je l'espère comme vous ! De plus je souligne au passage que la parité hommes-femmes est scandaleusement négligée sur ce site !

Je plaisante
Pour les humbles mortels que nous sommes, chère Cassandre, la digression vaut mieux que la dépression.
Utilisateur anonyme
28 mai 2011, 23:28   Re : DSK se croit sur la Croisette
Utilisateur anonyme
29 mai 2011, 15:44   Prémonitoire...
"DSK, une bulle politique" par Jean-Pierre Dupuy
Article paru dans l'édition du Monde du 24 octobre 2010


On se récriera, puisqu'on lit partout que DSK est un être « supérieurement intelligent », un économiste hors pair qui a déjà sauvé l'euro et l'Europe, qu'il est en marche pour « refonder » le capitalisme mondialisé, et qu'il est donc le mieux placé pour « sauver la France ». Cette enflure, nourrie jusqu'à la nausée par des chroniqueurs qu'on croirait avoir été engagés comme fonctionnaires chez DSK, a quelque chose d'obscène. Quel manque de discernement de confondre l'intelligence et le brillant de celui qui en impose !
Cher William König,

En fait, le matin même de l'annonce de ce "drame DSK", j'avais eu brièvement la même pensée que JPC.

Mais cette affaire m'occasionne de nombreuses pensées paradoxales car je n'ai aucun élément précis à charge ou à décharge contre ou pour l'une ou l'autre.

J'avoue même vouloir fuir cette information.


Mais en "cliquant" à droite à gauche, on n'échappe pas à cette dernière, alimentant ainsi ces pensées...


Je partage d'ailleurs avec vous ces dernières réflexions (pas toujours liées, comme mon esprit) :

"Oui, je vous le dis tout net, l’affaire DSK, c’est la mort du socialisme, ni plus ni moins ! Avant DSK, quelques illuminés, essentiellement concentrés en France, pouvaient encore croire au grand soir. Depuis DSK, c’est fini, plus de grand soir, les ténèbres glacés du chacun pour soi et de l’argent roi ont définitivement gagné la guerre de la vraie vie !"

"Au summum de leur narcissisme, et dans l’obsession de reconnaissance qu’ont certains de se faire dorénavant désigner par leur acronyme comme s’il s’agissait-là de la consécration ultime – DSK, BHL, PPDA, FOG, etc… – j’aurais un dernier mot : les toilettes publiques aussi sont désignées par les lettres WC…"

"Malgré tous les efforts du parti socialiste pour le refroidir, le 5ème réacteur de Fukushima, la libido de strauss-Kahn vient d'entrer en fusion au fond du slip. La seule victime serait pour l'instant une liquidatrice africaine qui aurait épongé la radioactivité..."

C'est DSK qui aurait "engrossé Carla" !

Les Hommes sont "à plaindre plus qu’à blâmer" : "Leur amour de la vie me rappelle l’érection de l’homme que l’on pend".

"Ce qui fut n’est plus et ce qui reste est médiocrité, les hauteurs se sont écroulées et les profondeurs envahissent tout. La France est finie, la France est un autre pays, la France éternelle est une illusion, en ce monde l’éternité doit se reconquérir chaque jour, celui qui cherche le repos trouve la mort, l’univers est plein de pays morts et les défunts qui les peuplent ne le savent pas, ils sont morts et continuent à crier et à simuler. Ainsi passent les choses, ainsi passèrent-elles, ainsi passeront-elles."
Sinon pour le "DSK est un cousin au 14e degré du capitaine Dreyfus", j'ai obtenu ce sujet en tapant DSK + Dreyfus sur google, pour suivre mon idée sote du début.

Je partage pleinement le caractère risible - binaire - de cette pensée ("14e degré" !).
PS : Moi, je croie être "cousin au 14e degré" de Napoléon, qui sait ?
Utilisateur anonyme
30 mai 2011, 00:17   Re : DSK se croit sur la Croisette
Citation
Pyrrhon
"Ce qui fut n’est plus et ce qui reste est médiocrité, les hauteurs se sont écroulées et les profondeurs envahissent tout. La France est finie, la France est un autre pays, la France éternelle est une illusion, en ce monde l’éternité doit se reconquérir chaque jour, celui qui cherche le repos trouve la mort, l’univers est plein de pays morts et les défunts qui les peuplent ne le savent pas, ils sont morts et continuent à crier et à simuler. Ainsi passent les choses, ainsi passèrent-elles, ainsi passeront-elles."

De qui est ce texte? Avec mes remerciements anticipés.
Le rapprochement avec Dreyfus est surprenant. Cet ex-leader de la Gauche est devenu un vrai boulet et toutes ces hypothèses farfelues sont autant d'aveux. Quand, en pleine campagne socialiste, on annoncera que DSK doit purger vingt ans de prison vous verrez leur tronche. Mais ils ne comprendront toujours pas.
Citation
Brunet Latin
De qui est ce texte?

Albert Caraco.
(À lire en particulier : "Bréviaire du chaos" et les "semainiers".)
Utilisateur anonyme
01 juin 2011, 18:39   Re : DSK se croit sur la Croisette
Je ne sais où, dans cet interminable fil, Bruno Chaouat fit un parallèle entre Sade et Nietzsche, contre lequel je m'élevai, mais qu'Alain Eytan soutint, arguant d'une analogie partielle entre la volonté de puissance nietzschéenne et la nature sadienne. Le débat n'ayant pas été tranché, je me permets de l'achever après avoir retrouvé un fragment de Nietzsche répondant très précisément à la question — à supposer que l'on accepte que Sade prônât, du moins défendît le libertinage :

« Contre quoi je mets en garde : [...] confondre le libertinage, le principe du laisser-aller, avec la volonté de puissance (dont il est le contraire). »

Qui aura lu ce fragment ne formera jamais, je l'espère, l'oxymore civilisation sadienne ou nietzschéenne.
Instructif
et pathétique.
Utilisateur anonyme
02 juin 2011, 12:56   Re : DSK se croit sur la Croisette
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Pourquoi s'en débarrasser à un mois de son départ ?
Utilisateur anonyme
02 juin 2011, 13:57   Re : DSK se croit sur la Croisette
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Cher Henri, peut-on dire qu'aux yeux de Nietzsche le libertinage est un symptôme de décadence vitale ? Si oui, alors pensez-vous que cela soit entièrement juste - valable, en tout cas, pour toutes les formes de libertinage ?
Question préliminaire ; Qu'est-ce qu'une décadence vitale ?
Un affaiblissement de l'instinct, une fatigue du désir.
En d'autres termes, la débandade.
Anne a engagé des "hommes de ménage", des gros bras...
Cher Henri, votre vision n'est-elle pas un peu réductrice ? Un certain libertinage, parce qu'il est laisser-aller, peut fausser et affaiblir la volonté de puissance, par débordement anarchique de forces qu'on ne parvient à hiérarchiser pour leur meilleure et plus pure expression. Mais il est différentes natures, et certains types de conducteurs : les plus mauvais s'oxydent et ne laissent passer qu'un signal très affaibli. Les meilleurs parviennent à restituer, par la volupté, la force la plus plénière.
Vous concéderez qu'un éloge de la volupté n'est pas si étranger à Sade, et lui conviendrait même davantage que le mièvre et assez lâche terme de "libertinage"...

« Volupté : aiguillon, écharde dans la chair de tous les détracteurs du corps, sous leurs cilices ; flétrie comme "profane" par tous les tenants de l'Outre-Monde, car elle raille et dupe tous les maîtres de trouble et d’erreur.
Volupté : pour les infâmes un feu lent où ils sont consumés, pour tous les bois vermoulus, pour tous les haillons puants le four et la fournaise tout préparés.
Volupté : pour les cœurs libres, innocente et libre, paradis terrestre, effusion reconnaissante de l'avenir envers le présent.
Volupté : poison douceâtre, mais pour l'homme flétri seulement ; pour les vouloirs léonins le cordial suprême, le vin des vins respectueusement ménagé.
Volupté : le grand bonheur qui sert de symbole à tout bonheur supérieur, à tout espoir suprême... »

Oh, les happy few peuvent s'en donner à cœur joie, ritualiser, s'échauffer en les éréthismes les plus sadiens, pour le coup, même, si leurs fibres sont pures ; et les porcs ne feront jamais que se vautrer dans leur bauge.

« Volupté : mais il me faut tenir en bride mes pensées et mêmes mes paroles de peur qu'en mes jardins ne fassent irruption les pourceaux et les exaltés. »

Ainsi parlait Zarathoustra.
Voilà qui vous plaira : Sloterdjik interviewé par E;Levy.

Sloterdijk : DSK, le sexe et l'imaginaire français


La révolution française, le féminisme, la sexualité, la Justice, l'Amérique ...


Toute l'histoire est racontée par une photo de DSK prise après sa première nuit au commissariat. Il est en quelque sorte ontologiquement démaquillé. (...) Le visage de DSK exprime très clairement la tragédie de la faute - ce n'est pas l'acte criminel qui te fait tomber du haut de l'échelle au fond de l'abîme, c'est la faute. Et sa faute, c'est de s'être trompé de désir.


[www.lepoint.fr]
Utilisateur anonyme
02 juin 2011, 22:21   Re : Honeying and making love, over the nasty sty
Citation
Olivier Lequeux
Cher Henri, peut-on dire qu'aux yeux de Nietzsche le libertinage est un symptôme de décadence vitale ? Si oui, alors pensez-vous que cela soit entièrement juste - valable, en tout cas, pour toutes les formes de libertinage ?

Oui, en particulier chez les artistes. En 1888, Nietzsche écrivit (FP, 23 [2], 1888) :

« Pour une vie selon la raison. — Une chasteté relative, une sage prudence de principe in eroticis ne serait-ce qu'en pensée, cela peut être un élément de raison dans une vie, même chez des natures entières et richement douées. Ce principe vaut en particulier pour les artistes, c'est un des éléments de leur plus grande sagesse de vie. Des voix nullement suspectes se sont déjà fait entendre dans ce sens : j'ai nommé Stendhal, Th. Gautier et Flaubert aussi. L'artiste est peut-être, par sa nature, nécessairement un homme sensuel, excitable, impressionnable (dans tous les sens), allant, même de loin, au-devant de l'excitation, de la simple suggestion de l'excitation. Et pourtant, en moyenne, il est en fait, sous la contrainte de sa mission, de sa volonté de maîtrise, un homme tempérant, souvent même un homme chaste. Son instinct dominant l'exige de lui : il ne lui permet pas de se dépenser à sa guise. C'est une seule et même force que l'on dépense dans la conception artistique et dans l'acte sexuel : il n'y a qu'une espèce de force. Succomber en cela, se gaspiller en cela, c'est, pour un artiste, une trahison : cela trahit le manque d'instinct, de volonté même, — cela peut être signe de décadence*, cela dévalorise en tout cas son art jusqu'à un point incalculable. »

Pour répondre à votre seconde question, j'affirmerai que, dans la mesure où toute forme de libertinage s'exprime par la transgression de certaines règles — jugées nécessaires —, la volonté de puissance, qui est avant tout volonté de maîtrise de la puissance, est le contraire du libertinage sous toutes ses formes.

Citation
Alain Eytan
Vous concéderez qu'un éloge de la volupté n'est pas si étranger à Sade, et lui conviendrait même davantage que le mièvre et assez lâche terme de "libertinage"...

Cher Alain, j'ai bien peur que Nietzsche eût volontiers qualifié Sade de pourceau et d'exalté — ce qui, si l'on en croit la conclusion de l'éloge de la volupté que vous avez si habilement rappelé, l'eût exclu des jardins nietzschéens...

* En français dans le texte.
Pour répondre à Ostinato, je dirai que le comportement ne DSK n'est pas représentatif de notre tradition courtoise, par conséquent toute analyse qui ignorerait cela serait dans le faux. DSK relève du diagnostic pathologique. Je serais avocat, je plaiderais l'irrépressible pulsion d'agresser une beauté qu'on ne peut satisfaire. Vingt ans avec sursis me paraîtrait un immense succès.
Vous êtes charmant, Florentin.
Merci de ces éclaircissements Cher Henri.
» j'ai bien peur que Nietzsche eût volontiers qualifié Sade de pourceau et d'exalté

Je n'en suis pas sûr du tout... Même votre Nietzsche, qu'on pourrait trouver par moments un peu caricatural, aurait eu plus de discernement que cela. Et serait convenu avec Barthes de la nature du plaisir dans le texte de Sade, et du plaisir du texte, où un pourceau, ni même un simple débauché grossier et sanguin, ne pourraient retrouver leurs marques.
Utilisateur anonyme
04 juin 2011, 15:08   Re : DSK se croit sur la Croisette
Alain, trouverons-nous jamais un terrain d'entente ?

Nietzsche traita Rousseau d'infâme, bien qu'il dût apprécier la virtuosité et le classicisme du style de ce dernier. De même, s'il avait eu accès à l'œuvre de Sade, je ne doute pas qu'il eût été séduit par sa plume, non moins qu'il eût radicalement réprouvé l'homme et sa pensée. Nietzsche, malgré le piquant de sa plume et l'image d'hédoniste que certains ignorants tentent de lui accoler — je pense notamment au saltimbanque Onfray — , était un homme d'une rare intransigeance et que l'on qualifierait volontiers d'un peu pincé — voyez la photo que j'ai jointe...

Cela dit, je tâcherai, à l'avenir, de ne plus trop faire référence à ce penseur, craignant qu'on ne me diagnostique non sans raison une nietzschéite aigüe.


Cher Henri, Nietzsche fut tellement la proie de la maladie, du mal-être et d'effondrements physiques et nerveux en tous genres qui ne le laissèrent pratiquement jamais en paix, ou à de si rares exceptions près, qu'un hédonisme un peu émollient qu'on voudrait lui prêter ne serait jamais que l'expression d'une sympathie toute naturelle et du franc désir de lui faire rétrospectivement un peu de bien...
Vous autres puristes, vous êtes si jalousement et sèchement exigeants à l'endroit de votre idole !
Utilisateur anonyme
06 juin 2011, 01:13   Re : DSK se croit sur la Croisette
Alain, votre sympathie toute naturelle envers ce pauvre Nietzsche est honorable. Mais songez plutôt à ce que pouvait être la "sympathie" d'un Nietzsche pour ses disciples. Disons qu'elle était d'une nature... un peu plus sèche. Hum... Lisez plutôt :

« Le type de mes disciples. – A tous ceux auxquels je porte intérêt je souhaite la souffrance, l'abandon, la maladie, les mauvais traitements, le déshonneur ; je souhaite que ne leur soient épargnés ni le profond mépris de soi, ni le martyre de la méfiance envers soi ; je n'ai point pitié d'eux, car je leur souhaite la seule chose qui puisse montrer aujourd'hui si un homme a de la valeur ou non – de tenir bon. »

Voilà un maître qui ne manque pas de bienveillance...
Cela dit, je tâcherai, à l'avenir, de ne plus trop faire référence à ce penseur, craignant qu'on ne me diagnostique non sans raison une nietzschéite aigüe.

Mais nôôôn voyons! Qu'allez-vous chercher là!
Utilisateur anonyme
06 juin 2011, 14:27   Re : DSK se croit sur la Croisette
Francis, le diagnostic est faux : ce n'est pas d'une nietzschéite aigüe que je souffre, mais d'une... nietzschophrénie avancée !
Utilisateur anonyme
06 juin 2011, 15:06   Le juge Michael Obus
La contrepèterie du jour : « Acquitte, Obus ! » ©

source : Maître Eolas
Cher Florentin, l'analyse que fait ce « ténor du barreau » m'a bien intéressé ; je vous remercie de nous l'avoir signalé.
Je suis du même avis que vous, Éric.

Cela relance d'ailleurs mes pensées dreyfusardes (dans la mesure où ceci est comparable à cela) :
Lors de la première révision du fameux procès, le conseil de guerre de Rennes, précisément, avait bien jugé en reconnaissant la culpabilité, mais en l'assortissant de circonstances atténuantes. Il devait finalement en aller tout autrement et, en deuxième révision, nous assistions à une véritable prise d'État tant politique que judiciaire, préfigurant les futurs errements de cette "justice politique".
Un excellent article de Christian Combaz, tout de subtilité politique.

[www.causeur.fr]

L'illustration est aussi très bonne ! (et très drôle).
Pyrrhon,

Le jugement de Rennes était inepte : tout le monde le critiqua à l'époque, dreyfusards et anti-dreyfusards, car la notion de trahison avec circonstances atténuantes était incompréhensible à tous.
Utilisateur anonyme
07 juin 2011, 09:26   Re : DSK se croit sur la Croisette
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Jean-Marc,

Vous écrivez : "tout le monde le critiqua à l'époque".

Je ne crois pas encore être "tout le monde".


Par ailleurs, je suis plutôt de l'autre côté de cette querelle.


Amicalement.
Dans le même genre, vous avez le procès Beiliss. Beiliss fut acquitté par la Cour de Kiev, car il n'avait à l'évidence pas égorgé un enfant chrétien, mais la Cour, dans un verdict incompréhensible, déclara qu'un autre juif non identifié était l'assassin rituel.
Utilisateur anonyme
07 juin 2011, 22:13   Re : DSK se croit sur la Croisette
On sait enfin ce qu'il faisait dans la salle de bain :

[youtu.be]
Cher Jean-Marc,

La comparaison DSK-Dreyfus fait suite à son expression par M. Chevènement.
Elle m'amène, après lecture de l'intéressante analyse signalée par Florentin, à repenser cette comparaison différemment.

Comme je l'affirme, notre justice est devenue "justice politique" lors du deuxième procès en révision de l'affaire Dreyfus, ce qui ne ce serait pas produit si M. Dreyfus avait adopté la même défense que le jugement rendu à Rennes.
Dans mon esprit, cette "politisation" de la justice explique par exemple que si l'affaire DSK avait eu lieu en France, alors le politique serait probablement intervenu dans les affaires de la justice (reproche que nous fait régulièrement et à juste titre nos amis d'outre-Atlantique).

Pour ma part, la comparaison s'arrête là.
(Je ne souhaitais donc nullement réviser une énième fois la culpabilité ou non du capitaine Dreyfus, qui appartient au passé et aux juristes.)


Par contre, votre "procès Beiliss" est hors-sujet, car cette affaire est monstrueuse (dans tous les sens du terme) et le caractère religieux est prédominant, contrairement aux deux autres affaires.
Pyrrhon,

Vous nous avez sorti l'affaire Dreyfus, dont on voit mal quel lien elle peut avoir affaire l'affaire Strauss-Kahn, sinon que les deux protagonistes sont juifs.

Vous écrivez : "avait bien jugé en reconnaissant la culpabilité", ce qui est un peu fort de café pour ce qui est du procès Dreyfus.

L'affaire Dreyfus et l'affaire Beiliss (ces deux hommes étaient forcément coupables parce que juifs) ont l'antisémitisme en commun, alors que dans le cas de M. Strauss-Kahn c'est une affaire purement de droit commun.
Utilisateur anonyme
08 juin 2011, 11:52   Re : DSK se croit sur la Croisette
Citation
Jean-Marc
Pyrrhon,

L'affaire Dreyfus et l'affaire Beiliss (ces deux hommes étaient forcément coupables parce que juifs) ont l'antisémitisme en commun, alors que dans le cas de M. Strauss-Kahn c'est une affaire purement de droit commun.

Certes mais en ce qui concerne l'Affaire pas seulement. Du côté du syndicat dreyfusard il y avait autre chose comme l'a bien montré Guy Dupré "Feue France".
Je ne vois pas ce que vous voulez dire...
Utilisateur anonyme
08 juin 2011, 12:16   Re : DSK se croit sur la Croisette
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Jean-Marc,

Tout d'abord, je me permets de vous corriger : "Vous M. Chevènement nous a sorti l'affaire Dreyfus".

Ensuite, ce que vous avancez sur le "forcément coupables parce que juifs" est faux. Par exemple, lorsque l'affaire éclate, la majorité des Français de confession juive sont antidreyfusards, car elle était avant tout patriote (et elle l'est toujours).

Certes, il y avait des antidreyfusards "antisémites" (principalement autour de M. Drumont), mais toute l'habilité des politiciens dreyfusards (la gauche, les franc-maçons,...) constista à entretenir ce débat sur le plan politico-religieux pour écarter la discussion des faits établis (tel qu'ils l'ont été lors du conseil de guerre et du premier procés en révision). Le temps des "amis du désastre" s'annonçait (terrorisme intellectuel, culte de la pensée unique, toute puissance des groupes de pression,...).

C'est justement l'instrumentalisation politique de la défense dreyfusarde que je dénonce, tout comme l'attaque des antidreyfusards "antisémites". La récupération de l'argument "antisémite" avait, comme vous, orienter le débat dans un tout autre sens.

Bien évidemment, M. Dreyfus n'avait fait que suivre les conseils de l'un de ces avocats, et ce sont ces derniers qui n'ont pas été de "bons conseils". Mon analyse rejoint celle de Me Fisher : "Toute grande défense repose sur la vérité".

C'est pourquoi j'affirme et je réaffirme que si "M. Dreyfus avait adopté la même défense que le jugement rendu à Rennes" alors notre justice ne serait pas devenue une "justice politique" (le café est-il plus doux ainsi ?).

J'invite donc DSK a ne pas faire la même erreur de défense que M. Dreyfus (nier les faits), à moins qu'il ne soit lui aussi un "amis du désastre" que la tournure actuelle du procés augure, alimentant ainsi une nouvelle polémique entre un homme blanc, riche et puissant, et tout les autres, pauvres et faibles réunis (vous voyez, ce n'est pas sa judéité ou non qui m'intéresse ici).

Pour ma part, je vous le dit et vous le redit (il faut tout faire en double avec vous, pour être sûr d'être compris), je suis "de l'autre-côté" (ou "à-côté") de cette polémique : je ne suis ni dreyfusard, ni antidreyfusard, ni sémite, ni antisémite, ni blanc, ni autre, ni riche, ni pauvre, ni puissant, ni faible... je peux donc me vanter d'être, dans la mesure des éléments connus à ce jour, objectif sur ces sujets car je ne suis d'aucun parti (ou de tous).
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