Il est tout simplement impossible à un journaleux d’écrire « 24 coptes ont été tués ». Il faut écrire « 24 personnes ont été tuées ». Et il faut rajouter « dans des heurts entre les coptes et l’armée, entre les coptes et les musulmans », etc. Et il faut toujours préciser que tout cela reflète la subjectivité des coptes, que ce n’est pas prendre au pied de la lettre.
Le Monde arrive à écrire :
« Les coptes, qui représentent de 6 à 10 % des Egyptiens, s'estiment discriminés dans une société en grande majorité musulmane. Ils ont été visés par plusieurs attentats, en particulier celui du Nouvel An contre une église à Alexandrie (23 morts). »
Quand on se fait massacrer semaine après semaine, on est peut-être
réellement discriminé, et bien plus que discriminé, c’est peut-être autre chose qu’un sentiment.
À noter que dans le cas des palestiniens c’est tout à fait le contraire. Un fanatique à bombe se rapproche d’une colonie juive pour tuer tout le monde. L’armée le liquide à temps. Cela devient dans la presse « un palestinien tué » et derrière, il y a écrit à l’encre invisible, « un palestinien
innocent, un pauvre
civil palestinien, a été tué par le vil occupant sioniste, on déplore une nouvelle
victime palestinienne ».
Mais on ne peut pas écrire qu’un copte a été tué par les militaires égyptiens, qu’un copte a été écrasé par un tank. Un copte ne peut pas être une victime. Donc c’est une
personne tuée dans des affrontements, des heurts.