Jean-Marc, je vous remercie pour cette objection qui me contraint à préciser ma pensée.
Dans mon esprit le droit de vote à quelque élection que ce soit doit demeurer indissociable du privilège de citoyenneté. Or la citoyenneté ne saurait être bradée par le biais d'une corrélation exclusive à l'impôt.
Je ne parlais pas de citoyenneté en l'occurrence mais d'accès aux écoles et à l'emploi. Dans mon esprit ce sont des domaines différents à traiter séparément sauf à nous aventurer sur une galère dont la barre nous échappe d'emblée : trop de discours contradictoires, de convictions personnelles, de raccourcis faciles, de recoupements fallacieux, de clichés. Rien qui prédispose à la clarté indispensable à une gouvernance avisée intelligible à l'électorat.
Ma conviction est la suivante :
Dans un pays où l'emploi des étrangers serait dûment contrôlé, limité, comme le pratiquent de longue date des nations telles que le Canada, par exemple, à des secteurs objectivement déficitaires en main d'oeuvre qualifiée et à des gens dont le profil, étudié au cas par cas, laisse présager capacité et volonté d'intégration, et quoique il y ait beaucoup à revoir dans le système canadien qui ne constitue nullement à mes yeux un modèle transposable tel quel à notre pays, la question ne se poserait même pas ; mieux : les portes de l'Hexagone ainsi opportunément et délibérément entrebaillées ne décourageraient pas l'arrivée d'un sang neuf par le truchement d"un brassage démographique raisonné, lui, utile, sauf à concevoir la France à la manière d'une improbable citadelle hermétique où nous finirions tous par étouffer.