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Du Grand Remplacement dans une perspective pan-européenne?

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
14 décembre 2012, 04:18   Du Grand Remplacement dans une perspective pan-européenne?
Chers Innocents,

Adhérent de très fraiche date, ceci est ma première contribution, et les règles du savoir-vivre voulant que l'on se présentât à minima dans un espace commun, je le ferais ici brièvement, sans m'étaler trop sur ma personne.

J'ai quitté la France il y a une dizaine d'années pour vivre et travailler au Canada, en Allemagne et au Portugal. Ma résidence principale est à Heidelberg en Allemagne. Je me considère comme un exilé idéologique ayant fui un pays dans lequel je ne me reconnaissais plus. Je ne supportais plus le misérabilisme provocateur, l'ignorance satisfaite, l'invective et l'insulte propagés à tous les niveaux, et pas seulement dans les quartiers perdus de la République. Rien ne m'avait incité jusque là à revenir dans l'arène sanglante du débat d'idées, et à quitter par la pensée mes chères forêts de l'Odenwald, jusqu'à ce l'existence du PI me fût révélée incidemment, je suppose comme beaucoup d'autres qui vivent à l'étranger, par l'écoute balado-différée de M. Camus chaque fois qu'il est reçu par M. Finkielkraut.

De mon expérience, je retiens que la problématique du Grand Remplacement se présente sous une perspective assez différente selon le pays européen ou occidental où l'on se trouve. Ma thèse ici sera qu'il y aurait une spécificité française tenant au déni et à l'irréalisme propre à sa classe intellectuelle et universitaire, à la prégnance idéologique de la nouvelle petite-bourgeoisie culturelle maintenant au pouvoir et surtout à l'origine ethno-géographique et au volume global de son immigration musulmane, ceci dans un contexte européen plus général dite de la Grande Repentance.

Pour dire les choses autrement, certes l'Europe n'en finit pas de se morfondre à propos de son XXe siècle ou de se repentir à avoir fondé la civilisation dans laquelle nous vivons, mais seule la France (ainsi que la Belgique et les Pays-Bas) serait véritablement confrontée à une entreprise de colonisation délibérée, encore que comme le soutînt Malika Sorel, la cause en France en serait plus le renoncement généralisé des élites, du fait de la déculturation et du renoncement à la transmission de la culture bourgeoise au sens de R Camus, et que la colonisation se fait avant tout dans les têtes par l'abandon des références culturelles, des bonnes manières, des modes de vie et jusqu'à l'art de vivre traditionnel à la française. Le Grand Remplacement ne tiendrait pas tant à la présence d'une forte minorité musulmane sur le territoire français mais au fait que la grande majorité des Français a dores et déjà renoncé à son identité culturelle en adoptant nombre des codes et habitus importés du sud de la Méditerranée. Ce serait une colonisation idéologique et culturelle avant que d'être populationnelle. Je ne dois pas être très original car peut-être M. Camus avait déjà tout dit, et en beaucoup mieux, mais vous voudrez bien pardonner de répéter ce que je n'ai pas pu encore lire, ayant eu quelques difficultés à me procurer les deux opuscules afférents. Mon intervention se veut surtout un témoignage sur ce que j'ai observé et étudié, entre autres dans le cadre de recherches, à l'étranger.

Le Portugal ne connait aucune sorte d'immigration arabe et musulmane mais une immigration modérée (3 %), quoique qu'assez mal tolérée, venue des anciennes colonies brésiliennes, angolaises, capverdiennes... Pourtant la repentance fait aussi son oeuvre là-bas. J'ai ainsi entendu de ces Portugais que j'admire tant pour leurs Grandes Découvertes et qui sont les plus nordiques des latins revendiquer leur identité héritée de la colonisation arabe (longue d'à peine trois siècles pourtant) au détriment de toutes les autres: romaines, vandales, wisigothes, galiciennes, franques, juives...

L'immigration turque en Allemagne a fort peu à voir avec l'immigration musulmano-africaine en France. D'abord elle est trois fois inférieure et puis les Turcs travaillent, étudient, réussissent assez bien (pas seulement dans le foot et le showbiz). Quand les Turcs peuvent s'enorgueillir d'un passé glorieux et d'une civilisation brillante, jusqu'au processus de sécularisation et d'érection d'un État-nation moderne sous Atatürk, les Maghrébins et les Sahéliens n'ont aucun passé qu'ils puissent revendiquer, à part s'envelopper dans la tunique d'infamie des victimes et jeter aux gémonies ceux-là qui les ont colonisés et civilisés, et finalement ne trouver à se réifier qu'en reconstruisant une identité musulmane fantasmagorique, fondamentaliste, sectaire et violente dont ils ne trouvent même pas modèle en leurs parents. Enfin, lecteur et admirateur de Dumézil, je crois que l'on ne peut faire semblant d'ignorer qu'ethniquement, linguistiquement, génétiquement les Turkmènes sont des Indo-européens et qu'il existe un patrimoine culturel commun très ancien. L' assimilation des turcs allemands prendra du temps certes, tout simplement parce que l'Allemagne n'a pas renoncé, elle, à son idéal assimilateur et que l'assimilation peut requérir deux ou trois générations et aussi parce que l'Islam sort renforcé du fait que la liberté de la pratique religieuse est véritablement sacrée dans un pays qui fut autrefois ravagé par des guerres de religion qui lui coutèrent son unité, sa prospérité et certainement deux siècles de retard dans l'édification de son État-nation.

Les sorties d'Erdogan encourageant ses concitoyens à ne pas renoncer à leur racines turques me semblent surtout attester du fait que l'assimilation des turcs en Allemagne est bien à l'oeuvre, Mme Merkel ayant aussi soulignée qu'on ne veut pas en Allemagne de ce multiculturalisme qui a fait tant de ravage en Grande Bretagne ou aux Pays-Bas. Naturellement la repentance fait aussi des dégâts, en particulier à l'encontre de la haute culture allemande, que l'on semble accuser de n'avoir pas pu, ou su, s'opposer à la dictature hitlérienne (le peuple allemand qui fut le plus éduqué et le plus cultivé qui soit...) outre qu'il a fallu par admettre que les nazis n'étaient pas ces barbares et païens que l'on aurait voulu qu'ils soient. Impossible par exemple de voir une mise en scène opératique ou théâtrale qui ne cédasse pas à l'esprit de modernité morne, grise et triste du temps, empruntant autant à l'univers de Kafka qu'à celui de la Stasi). À la haute culture est préféré du reste les réjouissances footballistique et festive des Techno- et autre Love-parade. La repentance ne s'exerce cependant pas avec cette fureur de vos sans-culottes adeptes de la tabula rasa parce que conserver n'est ici pas un gros mot, et je peux vous assurer que les Allemands n'ont aucun doute sur leur identité nationale, non celle par laquelle ils ont dû en passer entre 1870 et 1945, pour advenir à leur propre modernité démocratique et que les Français s'obstinent encore à retenir contre eux, mais la longue tradition d'ouverture, de bonhomie, de libéralité, de commerce pacifique et d'État de droit remontant aux libertés communales et aux libertés de l'Empire, sept longs siècles durant.

Quant au Canada, je mentionnerais, juste pour faire court, qu'il est bien difficile d'imaginer une forme autre que celle de l'organisation multiculturelle du vivre-ensemble. Les deux peuples fondateurs canadiens se voient submerger par une immigration massive sensée faire doubler le nombre de la population tous les 30 ou 40 ans (rappelons qu'à 35 M d'habitants le Canada est le moindre des pays du G8 pour un territoire des plus grands). Il faut sortir des grandes métropoles pour retrouver de cette identité british qui a ma préférence (je recommande Victoria sur la côte Pacifique délicieusement marquée par la civilité ou la common decency orwellienne) ou l'identité francocanadienne que l'on aime. Le culturalisme ethnique québécois aura bien du mal à survivre au multiculturalisme niveleur même si certains intellectuels (la commission Taylor-Bouchard) s'essayèrent à vouloir le repeindre aux couleurs de "l'interculturalisme". Au Canada on s'accommode de tout pour arriver à faire vivre ensemble des communautés qui au mieux s'ignorent, au pire se font la guerre, avec toutefois ce sens anglais de la modération dont on parvient à imprégner les immigrants dès leur arrivée grâce à de très efficaces politiques d'intégration.

Nation de nationalités, le Canada s'échine à vouloir se construire une identité nationale sur le modèle mineur étatsunien du "daily patriotism" (le drapeau, la feuille d'érable, le hockey, l'hiver, la neige, la forêt boréale,...). Il y faudra du temps. Les Musulmans, au nom du multiculturalisme, ont voulu faire reconnaitre, comme les Juifs orthodoxes, le droit à user de leurs préceptes religieux en matière familiale. La sharia ou le talmud s'appliquent donc en partie, mais sans le dire, ce qui est assez canadien. Là s'arrête le prosélytisme musulman. Il n'y a aucune espèce de colonisation ce qui pose tout de même, en dehors de la France, le problème de la pertinence du concept générique de Grand Remplacement. Par les exemples allemands et canadiens, on soulignera aussi l'inapplicabilité de la notion française de laïcité, abstraction inopérante telle qu'on les aime en ce pays: les lois, le droit positif d'un pays se fondent sur une histoire; le Code civil, les paysages, la civilité ne se comprennent pas sans les racines chrétiennes de la France... Dès lors, il s'agit de considérer qui l'on veut bien accepter comme étrangers, qui est assimilable et qui ne le sera pas...

Pardon pour cette propédeutique fort longue mais qu'il m'a semblé nécessaire afin de me présenter intellectuellement à vous...
Très intéressant, votre coup d'essai, cher monsieur. Je vous signale que Michèle Tribalat vient de publier sur Atlantico un article sur les statistiques ethniques au Royaume-Uni. La situation est encore pire qu'en France, surtout à Londres, mais au moins, on a le courage de le dire et de donner des chiffres. C'est pour cette raison que le Front national stagne. Par son refus de l'Europe, il ne peut envisager que la solution soit dans la lutte commune contre l'invasion venue du sud.
De même que madame Merckel et d'autres vont empêcher les dérives budgétaires de notre gouvernement de gauche archaïque, de même la plus grande lucidité des autres dirigeants européens pourra modifier les accords de Schengen en renvoyant chez elles ces populations qui apportent dans leurs valises les maux de leurs pays (incivisme, corruption, machisme, bigoterie, etc.)
L'expérience a prouvé qu'il n'y a rien à attendre des politiciens français, de droite ou de gauche, dans la lutte contre le grand remplacement. Plus d'Europe, ce serait moins d'Afrique.
Merci pour cette intéressante et riche entrée en matière, cher Stephan Montfort.

Il y a un point de détail qui me déconcerte un peu. Les Turcs, écrivez-vous, sont des Indo-européens, ce qui facilitera in fine leur assimilation en Allemagne. Mais du point de vue linguistique, les langues turques ne sont pas indo-européennes. Sur le plan ethnique c'est plus compliqué parce que les peuples turcs établis à l'Ouest, notamment les Turcs anatoliens, se sont beaucoup métissés avec le substrat, en grande partie indo-européen, des régions qu'ils ont conquises. À l'origine cependant, comme on peut le voir encore aujourd'hui dans les régions turcophones de l'Asie centrale dont ils sont originaires, les Turcs sont des populations asiatiques apparentées aux Mongols. Vous remarquerez du reste que sur les miniatures ottomanes des XVIe et XVIIe siècles les sultans et leur entourage sont figurés avec des traits typiquement asiatiques, yeux bridés notamment. Il est donc vrai que les Turcs immigrés en Allemagne sont en somme ethniquement plus proches des Allemands qu'ils ne le sont de ceux de leurs ancêtres qui venaient d'Asie centrale.

Cependant, ils sont et restent musulmans (ce qui, soit dit en passant, ne doit absolument rien à leur origine ethnique), et ça, ce n'est à mon avis pas assimilable à la tradition allemande, malgré la grande sympathie que de nombreux Allemands de différentes époques ont montrée pour l'islam.
«…malgré la grande sympathie que de nombreux Allemands de différentes époques ont montrée pour l'islam... »

On ne saurait être plus délicat...
Citation
Stephan Montfort
J'ai quitté la France il y a une dizaine d'années pour vivre et travailler au Canada, en Allemagne et au Portugal.

Si notre époque se caractérise par une circulation effrénée, de tout le monde, dans toutes les directions, et par tous les temps (météorologiques), alors, gardons à l'esprit que la France est à la fois le finistère de l'Europe et un isthme géant entre l'Afrique et l'Europe, ce qui la met au coeur des questions migratoires intra et extra-européennes.
Le Royaume-Uni est une île. La France en est son contraire. C'est un isthme (géant).


Isthme... île...

Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, 1932.

Y en a pas deux comme lui pour défendre la race française ! - Elle en a bien besoin la race française, vu qu'elle n'existe pas !" que j'ai répondu moi pour montrer que j'étais documenté, et du tac au tac.
"Si donc ! qu'il y en a une ! Et une belle de race ! qu'il insistait lui, et même que c'est la plus belle race du monde et bien cocu qui s'en dédit!" Et puis le voilà parti à m'engueuler. J'ai tenu ferme bien entendu.

"C'est pas vrai ! La race, ce que t'appelles comme ça, c'est seulement ce grand ramassis de miteux dans mon genre, chassieux, puceux, transis, qui ont échoué ici poursuivis par la faim, la peste, les tumeurs et le froid, venus vaincus des quatre coins du monde. Ils ne pouvaient pas aller plus loin à cause de la mer. C'est ça la France et puis c'est ça les Français."
Utilisateur anonyme
14 décembre 2012, 15:49   Re : Du Grand Remplacement dans une perspective pan-européenne?
Effectivement, M. Meyer, j'abuse et je raccourcis en traitant les Turcs d'Indo-européens. Je pensais comme vous plutôt à ce mille-feuille de populations indo-européennes ayant colonisées l'Asie mineure en vagues successives au cours des âges en ayant précédés les Turcomans.

En Europe les recherches philologiques ou cosmogoniques sur les origines ethniques et culturelles des peuples européens est devenue infamante pour des raisons sur lesquelles je n'ai pas besoin de m'étaler. On trouve cependant des pistes nouvelles passionnantes quant au "berceau" anatolien, en matière d'archéo-anthropologie, venues des États-Unis où comme l'on sait la question des origines et de la filiation est un peu obsessionnelle.

On trouve le type mongoloïde sur les mêmes miniatures perses du XVIIe siècle, celles fameuses dites de Shiraz aux temps de Shah-Abbas le Grand, mais cela est un avatar des invasions mongoles.

Quant à la sympathie des Allemands pour l'islam, je suis un peu perplexe et j'avoue que je ne vois pas. Si l'Allemagne fut effectivement tardivement alliée à l'empire ottoman parce que la Russie s'emparait de la Transcaucasie et l'Angleterre possédait la Grèce et l'Iran, il me semble que la passion des lettrés allemands et anglais pour les cultures orientales fut moindre que celles des Français tant pour la littérature et les arts en Perse chiite (Chardin, Montesquieu, Goethe, Gobineau, Morier, Bouvier) autant que dans l'espace ottoman (Chateaubriand, Nerval, Gautier, Schliemann, Loti, Barrès) sans parler de la douceur de vivre et des libertés que Gide, Wilde, Colette ou Jünger ont expérimentés au Maghreb.

Dans le West-Östlicher Divan Goethe se livre à un éloge des grands poètes épicuriens de la Perse (comme beaucoup d'autres après lui) et questionne l'épopée mahométane et le rapport immémorial entre notre Occident et leur Orient. La relation mystérieuse entre le civilisé et l'ennemi barbare traverse toute l'histoire occidentale depuis les Grecs, moins dans les lettres françaises qu'en ces peuples assis aux frontières (limes, mur d'Hadrien, Adriatique) et que quatre auteurs forts peu gallicans illustrèrent magistralement: Jünger (Les Falaises de marbre) questionne le barbare du nord sorti de ses forêts pour submerger vignobles et terres cultivées, Buzzati (le Désert des Tartares) place sa frontière barbaresque à l'Est, aux confins des plaines et montagnes de l'Asie, Gracq (Le Rivage des Syrtes), le plus germanophile et romantique des auteurs français du 20e s, la renvoie au sud, au delà des océans; enfin JM Coetzee (En attendant les barbares), sud-africain et australien mais anglo-saxon avant tout, fait venir son frustre barbare du désert opposé à la décadence de ceux qui habitent la ville. Je vois en ces quatre écrivains une réflexion profonde sur le concept de frontière, pas tout à fait une défense et illustration mais pas non plus un pur fantasme d'assiégés, loin en tous cas de ceux qui ne cessent aujourd'hui de vouloir abattre tous les murs.... Les murs furent faits d'abord pour se protéger des influences barbares ou sacrilèges de l'extérieur. On voit ça même aux murs des ghettos, et pour le premier d'entre eux à Venise.

Que l'espace germanique ait eu le regard tourné vers sa frontière orientale et se fût plus intéressé aux cultures qui s'y développaient se comprend d'autant que la Réforme réveilla les études hébraïques et que la poussée ottomane se fît sentir en maintes occasions jusqu'aux portes de Vienne. Je remarque aussi que le 18e siècle allemand fut plus curieux (pour l'Angleterre de Shakespeare, Sterne et Ossian; pour l'Italie et la Grèce; pour l'Orient) que le 18e siècle français dont l'esprit et les lettres triomphaient en Europe, ceci expliquant cela.

Barrès dont je ne peux apprécier la germanophobie hystérique et le bellicisme suicidaire écrivait tout de même: "C'est justement qu'on vante les paysans turcs. Il n'y a pas de population plus stable en Orient que celle de l'Asie Mineure. À l'encontre de ce que nous constatons en Attique et dans le Péloponnèse, la population grecque antique a subsisté en Orient. Le paysan turc est à peu près certainement un Grec qui a subi l'Islam, comme il fallait bien, l'Islam promené par le cimeterre" (Une enquête aux pays du Levant). Il va jusqu'à dire que les Turcs ont le type aryen et " non les pommettes saillantes, pas la face large et un peu aplatie du Mongol et du véritable Turcoman" ce qui me semble relever du fantasme biologisant du 19e.

Je suis publiciste de formation et j'ai fait mienne la thèse centrale de Marcel Gauchet dont j'ai été l'étudiant à savoir que la modernité, et notre civilisation, est née des contradictions internes au christianisme, dynamique absente du mahométisme, et dont la conséquence majeure est l'impossibilité en terre d'islam de séparer le temporel et le spirituel et l'incapacité subséquente à accéder au stade de l'État-nation. La Turquie est surement un cas particulier dans l'espace musulman, l'expérience d'Atatürk le prouvant aisément, et je me demandais si le substrat ethnique et culturel indoeuropéen n'y fut pas pour quelque chose.

L'avènement de l’Etat-nation moderne en Europe peut se comprendre comme le passage d’une cosmogonie binaire, avec une certaine valence différentielle des rôles sociaux, des sexes, des fonctions physiologiques (produire, consommer) à une cosmogonie ternaire par l’autonomisation du religieux. La synthèse européenne du gréco-judéo-christianisme et de l’indo-européanité se comprendrait comme la fusion du principe binaire (terre-ciel, temporel-spirituel, corps-âme, nature-surnature, action-contemplation) et d’un principe ternaire (détruire-expliquer-produire ou principe de guerre-principe de religion- principe de fécondation ou guerriers-prêtres-producteurs)...
Utilisateur anonyme
14 décembre 2012, 17:03   Re : Du Grand Remplacement dans une perspective pan-européenne?
Citation
Bernard Tascius

Si notre époque se caractérise par une circulation effrénée, de tout le monde, dans toutes les directions, et par tous les temps (météorologiques), alors, gardons à l'esprit que la France est à la fois le finistère de l'Europe et un isthme géant entre l'Afrique et l'Europe, ce qui la met au coeur des questions migratoires intra et extra-européennes.
Le Royaume-Uni est une île. La France en est son contraire. C'est un isthme (géant).

M Tascius,

Je suis en désaccord avec votre approche essentiellement géographique. Les causes sont historiques. Vous ne voyez que le présent. Comment expliquez vous que l'isthme ou le finistère français n'eussent pas connu de migrations de peuplement majeures pendant 15 siècles depuis les Vikings et que tout soudain depuis 100 ans (Italiens, Polonais, Espagnols) ou 50 ans (Africains) la belle France se trouvât brusquement envahie par tous les côtés ? L'isthme français n'a pas connu de brusque tectonique des plaques ou autres évènements telluriens du même genre que je sache? C'est l'histoire non la géographie qui explique les problèmes immigratoires français.

Du reste, votre graphique est soit erroné soit daté, le centre de gravité de l'UE avec l'entrée des pays de l'est se trouvant plus à l'orient, et même en plein milieu de l'Allemagne.... Si vous adoptez une position moins franco-française (en agrandissant votre carte) vous verrez aussi que le seul isthme digne de ce nom à l'échelle de l'Europe est la Mitteleuropa (qui porte bien son nom) et plus précisément cette bande de territoire qui mène de la Baltique à l'Adriatique, là où tous les envahisseurs barbares sont passés et où beaucoup se sont arrêtés, ou ont bifurqués, vers le nord et le sud, sans poursuivre vers le Finistère européen comme l'eût voulu Céline....

Bien à vous,

Stephan Montfort
La Turquie est sûrement un cas particulier dans l'espace musulman, l'expérience d'Atatürk le prouvant aisément, et je me demandais si le substrat ethnique et culturel indoeuropéen n'y fut pas pour quelque chose.

Si la Turquie (celle d'Atatürk) est un cas particulier dans l'espace musulman, elle ne l'est pas dans la période historique qui l'a vue naître. Cette Turquie en rébellion institutionnelle contre l'islam eut son pendant exactement contemporain sur l'autre versant du continent eurasien (la révolution républicaine en Chine), si bien que "le substrat ethnique" n'y est pour rien, n'y est jamais pour rien. Le substrat humain et ethnique est statique, il ne se rebelle jamais. Les causes, les motifs et les leviers des bouleversements historiques et civilisationnels n'ont pas pour ressort "le substrat", que la permanence et l'immobilité contentent assez bien.

Les espaces de civilisation ("l'espace musulman"), les entités nationales qui les représentent ou les incarnent s'effondrent, muent, se soulèvent, quittent leur lit et se déversent sur leurs voisins, ou à l'inverse s'évanouissent comme le nôtre aujourd'hui non parce qu'ils en ont marre d'être eux-mêmes au point de se rebeller contre eux-mêmes ou le cadre institutionnel, territorial qui les enserre (ou dans le cas contraire ne se rebellant point parce qu'ils seraient immunes à la fatigue d'être soi), mais parce que des forces extérieures les pénètrent pour les subvertir, les dissocient de leur sol, de leur référent identitaire et historique, et parce que l’action de ces forces dissociantes prend l’ascendant sur le substrat et le donné statique général. Ces forces peuvent être, et souvent sont, d'une tout autre nature que civilisationnelle --- elles peuvent ressortir à mille conjectures mais dans leurs effets créent des opportunités dont se nourrissent les rivalités inter-civilisationnelles, et les entités victorieuses de la conjoncture instable et dissociatrice qui les propulsa, les réinstitutionnalisa (la Turquie moderne réinstitutionnalisant le vieil empire ottoman, la République de Chine refondant l'Empire, etc.), prétendent à bon compte devoir leur victoire à leur seul substrat, et réécrivent l'histoire en ce sens, dans l’enfouissement des phases conjoncturelles de leur histoire qui anima le mécanisme de la mutation. Atatürk ne sut pas vraiment ce qu'il fit ni pourquoi il le fit, comme Sun Yat-sen au même moment à l'autre bord du même continent. L'un et l'autre furent d'abord en lutte, furent des lutteurs, et l'un et l'autre des jouets heureux de forces que les historiens (ou métahistoriens) devraient se donner pour devoir de nous élucider. Mais pareille tâche est ingrate, et d'enjeux et d'issus politiques fort incertains et fort peu capitalisables pour l'économie mondaine.

Concernant la dimension européenne du Grand Remplacement: la France, comme elle le fit souvent par le passé, se montre aux avant-postes de cette révolution européenne, de ce pari conjoncturel qui doit redéfinir le substrat (le pari de remplacer le peuple par le peuple pour mieux retrouver le peuple, tractation faustienne s'il en fut où l’enfer que l’on subit doit être troqué pour un autre dont on recevrait enfin la maîtrise éternelle). Un certain tropisme sans-culottier est en cause comme vous semblez le voir, mais il y a en-deça de cet essentialisme, de l'idiosyncrasie, une dynamique historique récente qui, elle, est archétypale (et non idiosyncratique) de ce jeu, de ce coup de dés. Voyez, par exemple, I C I
Citation
Stephan Montfort
C'est l'histoire non la géographie qui explique les problèmes immigratoires français.

Bien entendu, c'est l'histoire, plus que la géographie qui fait l'histoire d'un pays. Pour autant, que nous soyons à la fois un isthme et un finistère n'est pas innocent, en tout cas, pour une époque où les distances ont totalement fondues, où la classe politique s'est vaporisée, où 'penser' hors du cadre, est interdit. Chose remarquable en rapport avec cette géographie particulière et cette époque particulère, c'est notre propension devenue naturelle à y ériger des 'menhirs', c'est-à-dire des objets totalement inutiles, mais coercitifs. Et l'immigration est sans doute un de ces objets purement coercitif mis en oeuvre par la classe politique, qui est notre menhir moderne, qui, en plus, a l'avantage de remplacer les populations vouées à plus de violence.
Les archéologues ont observé que dans le domaine de la coercition, l'observation géographique était essentielle. En effet, elle se produisait dans les régions qui pouvaient apparaitre comme des lieux sans retour. La pression humaine empêchait alors de retourner en arrière, tandis que la topographie empêchait de s'en échapper (ex: Carnac). Pour conserver au groupe sa cohésion, la mise en oeuvre de tels projets insensés, était nécessaire.
Derrière tout celà, il y a toujours une géographie 'du bout du monde': les alignements de Carnac, les statues de l'Île de Pâques. Il y aussi des menhirs en Corse, il y a les menhirs de Belz qui ne disent rien d'autre. Ce qui est extraordinaire, c'est que nous en sommes à ériger des menhirs parce que notre géographie humaine recompose les limites qui autrefois, étaient induitent par la topographie.


Il me semble que les Musulmans turcs sont souvent halévis. Or cette branche de l'Islam est considérée comme particulière, voire progressiste ; elle semble tolérante à l'égard de l'alcool, marquée par les confréries et le soufisme, bref, un Islam aux antipodes du Wahhabisme.
Ce facteur est-il important par rapport à l'immigration turque en Allemagne ?
Néanmoins, je m'étonne de ne pas trouver dans votre contribution stimulante une allusions aux débats récents autour du livre à scandale de ce banquier allemand, qui affirmait un échec de l'intégration en Allemagne et faisait des constats encore plus durs que ceux que l'on fait en France...
Utilisateur anonyme
14 décembre 2012, 22:41   Re : Du Grand Remplacement dans une perspective pan-européenne?
Citation
Loïk Anton

Néanmoins, je m'étonne de ne pas trouver dans votre contribution stimulante une allusions aux débats récents autour du livre à scandale de ce banquier allemand, qui affirmait un échec de l'intégration en Allemagne et faisait des constats encore plus durs que ceux que l'on fait en France...

C'est que ce débat, Monsieur, remonte déjà à plus de deux ans et que je ne veux pas encombrer mon commentaire de trop d'apartés ! L'ouvrage de 450 pages très documenté de Thilo Sarrazin (Deutschland schafft sich ab ) sorti en septembre 2010 fut un énorme succès: plus d'un million d'exemplaires vendus. Imaginer si en France Renaud Camus avait vendu plus d'un million du Grand Remplacement et de la Déculturation. C'est exactement ce qui s'est passé !

Sarrazin était surtout un membre éminent du SPD, économiste, membre de la Bundesbank et ancien sénateur de Berlin. Die Linke l'a voué aux gémonies mais pour la majorité des Allemands ils disaient juste la vérité, à savoir qu'une immigration culturellement trop divergente de la culture allemande (dans un contexte de démographie dramatiquement déclinante de la population de souche) allait amenuiser les atouts de l'Allemagne, sa paix et sa stabilité, par les coûts de remise à niveau de ses populations à acculturer et assimiler et en réduisant le potentiel productif, scientifique,...

On pourrait rêver d'un débat Sarrazin-Camus. Certain y aurait-il pensé au PI ?

Contrairement à l'opinion souvent condescendante des Français vis à vis des Allemands quand il s'agit de débats d'idées, on s'aperçoit que depuis vingt ans les novations intellectuelles et politiques naissent d'abord ici, avant que d'arriver en France, souvent bien longtemps après, et sous forme d'un simple copier-coller: les Verts, Le Front de gauche, le multiculturalisme, les Identitaires, le parti pirate,...
Mais j'en reviens à votre premier post. Celui-ci posait l'affirmation d'une différence importante entre la situation française et la situation allemande quant au Grand Remplacement.
Il me semblait simplement que le livre de Thilo Sarrazin confirmait plutôt la similarité des problèmes...
Citation
Marcel Meyer
Thilo Sarrazin.

Nul n'est prophète en son pays.
J'ai toujours été ému par les descendants de Huguenots, qui malgré l'horrible éviction de 1685, se sont toujours refusé à germaniser leurs patronymes et ont gardé leurs beaux noms français.
En France, fut un temps où l'on moquait volontiers dans la presse le "bourgeois-bourgeois", sa médiocrité insigne et sa suffisance niaise, sous la figure grotesque de "monsieur Prud'homme" dont les caricaturistes soulignaient à l'envie le ridicule suis généris, autrement dit : "prud'hommesque". Personne aujourd'hui dans les médias dominants pour brocarder sous la figure grotesque de "monsieur Droitdl'homme", le bourgeois-bohême et son ridicle suis généris aussi droitdl'hommesque que fut prud'hommesque celui de son ancêtre.

Monsieur Droitdl'homme

Il est papa transgenre d'une présumée fille
Son keffieh engloutit son oreille, ses yeux
Rêvant du vivrensemble flottent insoucieux
Et le printemps arabe dans son noble coeur brille.

Que lui fait la patrie, que lui fait la famille
Et ses glorieux ancêtres et les dieux dans les cieux
Et ses frères au chômage et leurs maux silencieux
Monsieur Droitdl'homme songe à marier sa fille,

Pour titrer de séjour un Divers au chomedu
Titulaire de "taule + trois ", exotique et dodu.
Peu lui chaut ses semblables, ces franchouilles, et leurs peurs

Ces laborieux honnêtes il les a plus en grippe
que tous les fous d'Allah qui dealent, égorgent, étripent
Et le printemps arabe brille dans son noble coeur .


(message corrigé)
Utilisateur anonyme
17 décembre 2012, 00:22   Re : Du Grand Remplacement dans une perspective pan-européenne?
Citation
Alain Neurohr
J'ai toujours été ému par les descendants de Huguenots, qui malgré l'horrible éviction de 1685, se sont toujours refusé à germaniser leurs patronymes et ont gardé leurs beaux noms français.

Absolument ! Ainsi de Frédéric de la Motte-Fouqué, originaire de Postdam, dont le grand-père avait émigré, grand écrivain romantique allemand, auteur malheureusement si mal connu en France (comme également ses contemporains Jean-Paul, Ludwig Tieck et surtout Heinrich Von Kleist) de Ondine et La Mandragore.

Cela dit, horrible certes mais comme le soutiennent justement tant mon compatriote savoisien Joseph de Maîstre que Paul-Jean Toulet, l'éviction et l'élimination des Huguenots par la Saint Barthélémy ou la révocation de l’édit de Nantes furent un mal nécessaire pour préserver l’unité de la nation française « car les luttes engendrées par la Réforme avaient agi sur l’agglomération française comme un van sur du blé, assemblant les parties semblables en tas distincts ». On se place évidemment là du point de vue politique et non du droit-de-l'hommisme contemporain.

Toutes les nations européennes du 17e ont su érigé une religion nationale unitaire (anglicanisme en Angleterre, calvinisme au Pays-Bas, luthéranisme au Danemark et en Suède, catholicisme de type Contre Réforme et avec des variantes en France, Autriche, Espagne, Italie). Seule l'Allemagne aura échoué dans cette entreprise (principalement du fait de l'action de la France qui a absolument tout fait pour contrer l'unité allemande en armant et en soutenant qui les protestants qui les catholiques). La guerre de Trente ans a couté son unité et sa prospérité à l'empire germanique. Le nationalisme et le bellicisme allemand des 19 et 20e siècles ne se comprennent qu'à cette aune là...
Cher Stephan, vous faites là une remarque bien troublante. Certes je déplore la Révocation ( des commentateurs politiques rapprochent aujourd'hui l'exil des riches par matraquage fiscal du départ des Huguenots, qui sont allés enrichir les pays voisins. Ce rapprochement me paraît assez juste ). D'un autre côté, j'approuve totalement la Reconquista, Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon sont de mes héros. Je ne crois pas du tout à l'Andalousie médiévale du "vivre-ensemble" harmonieux, plusieurs universitaires espagnols ont démontré la fausseté de ce mythe bien-pensant. Vous ouvrez un passionnant débat : on était peut-être trop regardant sur l'homogénéité des peuples autrefois, et pas assez aujourd'hui.
L'hétérogénéité de l'Alsace s'est réglée grâce à une grande histoire d'amour avec la France aux XVIIIème et XIXème siècles. Puissent les allogènes d'aujourd'hui s'en inspirer... Les Tyroliens du sud ne sont Italiens qu'à leur corps défendant.
Citation
Cassandre
Monsieur Droitdl'homme

Il est papa transgenre d'une présumée fille
Son keffieh engloutit son oreille, ses yeux
Rêvant du vivrensemble flottent insoucieux
Et le printemps arabe dans son noble coeur brille.

Que lui fait la patrie, que lui fait la famille
Et ses glorieux ancêtres et les dieux dans les cieux
Et ses frères au chômage et leurs maux silencieux
Monsieur Droitdl'homme songe à marier sa fille,

Pour titrer de séjour un Divers au chomedu
Titulaire de "taule trois " exotique et dodu.
Peu lui chaut ses semblables, ces franchouilles, et leurs peurs

Ces laborieux honnêtes il les a plus en grippe
que tous les fous d'Allah qui dealent égorgent, étripent
Et le printemps arabe brille dans son noble coeur .

Les messages de Cassandre m'enchantent !
Mais ce passage-là j'ai pas pigé : " Titulaire de "taule trois " exotique et dodu. "
Utilisateur anonyme
17 décembre 2012, 14:50   Re : Du Grand Remplacement dans une perspective pan-européenne?
Cher Alain,

CQFD...

1. Il n'y a pas de nation constituée, et forte, qui n'ait à un moment de son histoire voulu éliminer les éléments jugés déloyaux ou suspects de connivence avec l'étranger, ou insuffisamment assimilés à son corps social, en son sein ou à ses frontières. Ainsi en fut-il de la Reconquista.

2. Je crois que la paranoïa eut aussi souvent son rôle (ainsi dans l'élimination par l'exil et l'inquisition des Maranes de l'Ibérie ou dans l'élimination des Juifs d'Allemagne). Mais cette paranoïa prend aussi sa source dans les divisions qui déchirent une nation, dans les doutes qui la travaillent et dans la menace toujours prégnante de la guerre civile.

Ainsi de la France qui, pour se construire et ne plus craindre de se désagréger élimina sans pitié Vaudois, Cathares, Provençaux, Templiers, Protestants, Jansénistes et pour finir ses Aristocrates soupçonnés de trahison, sans compter la répression des cultures et langues régionales sous la République triomphante. L'Angleterre en fit de même avec ses Catholiques, Puritains, Jacobites,... Certaines minorités ethniques en Russie furent traitées de même... L'élimination des Juifs car accusés de sympathie avec le bolchévisme (à raison) et d'avoir fait perdre la Première guerre mondiale (à tord) doit se comprendre à cette aune là...

Les Empires échappent à la fureur de la purification ethnique ou religieuse mais ils sont aussi plus fragiles....

La France face à l'Islam resort, me semble-t-il, de la double explication (1 et 2)
Ainsi le rejet de l'Islam actuel ou à venir, par la France, serait assimilable au rejet des Vaudois, Cathares, Provençaux, Templiers, Protestants, Janséniste, etc...des temps jadis. C'est Tariq Ramadan qui doit se réjouir de vous lire. Il est rare en effet que les musulmans de France, toujours avides de reconnaissance, se voient décerner un tel brevet de francité.

"Suspect de connivence avec l'étranger", écrivez-vous. Les musulmans ne sont de connivence qu'avec eux-mêmes.

" Certaines minorités ethniques en Russie furent traitées de même". L'islam n'est certainement pas une minorité ethnique.
Cher Marie
Vous avez eu raison de mal comprendre. J'ai tapé trop viteI. Il fallait lire " taule (prison) + trois" (en guise de diplôme "comme "bac+ trois"). Et il fallait une virgule après. Voir mon message corrigé.

"Exotique" parce que venu d'Afrique et "dodu" pour la rime (je n'ai rien trouvé d'autre). Après tout nombre de divers ont tendance à l'obèsité.
It is so very plus clair for me !
Utilisateur anonyme
17 décembre 2012, 21:41   Re : Du Grand Remplacement dans une perspective pan-européenne?
Citation
Francis Marche
Ainsi le rejet de l'Islam actuel ou à venir, par la France, serait assimilable au rejet des Vaudois, Cathares, Provençaux, Templiers, Protestants, Janséniste, etc...des temps jadis. C'est Tariq Ramadan qui doit se réjouir de vous lire. Il est rare en effet que les musulmans de France, toujours avides de reconnaissance, se voient décerner un tel brevet de francité.

"Suspect de connivence avec l'étranger", écrivez-vous. Les musulmans ne sont de connivence qu'avec eux-mêmes.

" Certaines minorités ethniques en Russie furent traitées de même". L'islam n'est certainement pas une minorité ethnique.

M. Marche,

Je crains que votre vivacité de ton et le raccourci de vos raisonnements ne jouassent en votre défaveur comme je le constatais à la lecture récente (je suis un adhérent tout frais émoulu) de vos commentaires passés et de ces solides inimitiés que vous avez suscitées, et dont R. Camus vous a gentiment fait reproche.

Cela me renforce dans l'idée, après avoir lu les autres fils ravageurs des semaines précédentes, que quand un pays est sur la voie de la guerre civile, ou de la nocence généralisée, aucunes des parties ne se trouvent épargnées et toutes se voient contraintes à entrer dans l'arène sanglante, mêmes celles qui oeuvrent éviter la conflagration. Ceci avait justifié mon départ de France, il y a dix ans, quand je constatais que moi aussi je m'abandonnais à l'agressivité et la fureur de mes contradicteurs, et à un déferlement similaire d'égos blessés et malmenés. Violence mimétique à la René Girard ? Oui, certainement... La seule solution: prendre de la distance, refuser de descendre dans l'arène.

Vous me répondez mal parce que vous m'avez mal lu ou trop rapidement. Prenez le temps, comme je le fais, de donner des références et des faits, et d'argumenter plutôt que livrer des raccourcis qui se voudraient cinglants pour mieux terrasser l'adversaire.

La francité est un essentialisme absurde, qui témoigne de l'anachronisme historiciste de notre époque (la mémorialisation à outrance, le procès fait à l'Histoire au nom des Droits de l'homme) et d'un présentisme réducteur et térébrant (en ramenant tout à la question de l'islam moderne quand je parle des minorités). La francité des Vaudois, Cathares et Provençaux ? Ils ne savaient pas même parler français, tout comme la majorité des Français jusqu'à l'école obligatoire! La francité des Huguenots ? Ils attendaient, en leurs forteresses, que l'ennemi anglais vienne les secourir ! De même parait périlleux de décerner un brevet de patriotisme ou de francité à ces immigrés réfugiés à Coblence, qui revinrent dans les bagages de l'ennemi, et dont l'aveuglement ou leur abandon desvaleurs aristocratiques (de Maîstre, Tocqueville) furent cause de la Révolution.

Connivence ? Susciter un Islam de France visait pour certains -entreprise louable- à ne plus avoir d'imams formés à l'étranger et des financements de mosquées ou du fondamentalisme musulman venus d'Algérie ou d'Arabie. Je ne doute pas que vous souhaitiez bouter tous les Musulmans hors de France mais je crains que votre programme quelque peu démesuré ne soit d'avance vouer à l'échec. L'art de de la politique consiste à s'attacher au principe de réalité, à trouver des solutions praticables et à faire des choix difficiles. Rassurez-moi, je suis bien ici sur le site d'un parti politique et non au café du commerce?

Sur la Russie, ai-je écrit que l'islam était une minorité ethnique ? Non! Mais peut-être ne savez-vous rien sur les déportations de Baltes, d'Allemands, de Juifs, de Caucasiens -dont tous n'étaient pas musulmans- ou sur la famine délibérée organisée par Staline pour éliminer les koulaks ukrainiens? Si tel est le cas je vous engage à lire d'urgence les Terres de sang de Thimothy Snyder ou les Bienveillantes de Lithell et même Pouchkine et Lermontov.

Pour rire et divertir, voici ce que Max Aue, le héros de Lithell énonce: « …la prostate et la guerre sont les deux dons de Dieu à l’homme pour le dédommager de ne pas être femme ». " Évidemment, ceux qui n'ont pas essayé ne peuvent pas comprendre....

À bon entendeur, salut !
(Sur les messages de F. Marche ou d'autres intervenants, si je puis me permettre... Il me semble que les messages sur les Forums méritent sans doute leur petit mode d'emploi. Il est évident que les propos et positions de chacun s'y font tranchantes et sans nuances. L'Internet durcit les traits et donne vite à un message un ton attaquant qu'il n'aurait sans doute pas sur un autre médium.)
Monsieur,
Bien sûr, la France ne s'est pas faite en un jour. Les Vaudois, les Cathares et les Provençaux ne se sentaient peut-être pas, en effet, français, mais ils ne se sentaient pas ainsi naturellement en quelque sorte, sans qu'on les y forçât. La politique royale ne les encourageait nullement dans cette voie et plus tard la République a fait en sorte qu'ils se sentent vraiment français et forment avec les autres populations du pays un seul peuple. Rien de tel aujourd'hui où c'est la voie exactement contraire qui est suivie : les politiques au pouvoir encouragent les populations de France , y compris ceux que l'on nomme les "de souche", à ne pas se sentir français. C'est la destruction méthodique, accélérée et hasardeuse de ce qu'il avait fallu des siècles pour construire.
Je ne voudrais pas être de parti pris, mais il m'est avis que ce petit saligaud d'Obersturmbannführer Aue n'est pas de taille face à un Marche, prostate extatique ou pas.
M. Monfort,

Si contester vos affirmations, c'est vous "répondre mal", et si cela doit vous conduire aussitôt à évoquer Girard puis à des problématiques de prostate littéraire chez Littell, que puis-je, ou plutôt, que peut-on pour vous ? Je totalise de 6500 interventions sur ce forum sur quatre années de fréquentation, et c'est cet "adhérent tout frais émoulu" qui vient me faire des remontrances sur "mes interventions passées", alors quoi ? Les avez-vous toutes lues avant de les caractériser ainsi vous qui vous plaignez que l'on vous lit mal ? Par quelle sorte de sourire dois-je vous envoyer paître M. Monfort, celui-ci peut-être, très entendu, très artistique et riche de sens, que je réserve aux publicistes et aux blanc-becs présomptueux:

Utilisateur anonyme
18 décembre 2012, 18:58   Re : Du Grand Remplacement dans une perspective pan-européenne?
---Il faut vivre avec son temps, évidemment.
---Ben, nous en face, on évite autant que possible, ça fait que l'encourager.
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