Le site du parti de l'In-nocence
Utilisateur anonyme
16 mai 2010, 14:49   Re : Faut-il défendre Polanski ?
"juge qui se dédit après peine purgée"

Cet argument, en revanche, me paraît opportuniste et absurde. Comment aurait-il purgé une peine alors qu'il n'a pas été jugé ?
16 mai 2010, 14:50   Lettres de Sicile
Bien cher Bernard,


Voici ce qui me titille, comme vous dites.


Je ne sais si vous avez en mémoire ce texte de Sciascia, dans lequel un monsieur sicilien, à qui on faisait gober bien des choses, comprend tout d'un coup qu'on se moque de lui, et devient brutalement féroce.

Tel est mon cas : au départ, j'ai cru au délire judiciaire. Au fil du temps, je me suis davantage intéressé à l'affaire, et force a été de constater que, d'un côté, il y avait des considérations de fait et de droit, et de l'autre, pardonnez-moi de ces termes, appel au larmoiement, et en fait enfûmage.

Comprenez que, comme tous les gens bernés, je sois rendu méchant.
16 mai 2010, 15:05   Re : Lettres de Sicile
Dans ce cas, Jean-Marc, je ne comprends pas pourquoi vous n'êtes sensible qu'à l'enfumage d'une seule partie.
Vous n'êtes aucunement sensible à la persécution mise en place par ce juge américain, et à la médiatisation orchestrée de ce côté-là. Parce qu'il a le droit formel pour lui ? C'est presque pire que le système soviétique, il me semble...
16 mai 2010, 15:07   Droit formel
Bien cher Bernard,

Le problème est le suivant : dans les Sorcières de Salem, il y avait un droit formel, mais pas de crime ; là, il y a crime.
16 mai 2010, 15:13   Persécution
Est-ce, finalement, la justice américaine qui a persécuté ce monsieur, ou ce monsieur qui s'est obstiné à la fuir ?
Utilisateur anonyme
16 mai 2010, 15:18   Re : Persécution
... à fuir avec les encouragements et la bénédiction du Bien.
"La dernière intervention d'une dame qui, quarante ans après", porte ces accusations, "ça me paraît singulier", et "d'abord ça me fait de la peine", a dit Bernard Kouchner au micro de Radio J. Il a tenu à souligner qu'il ne s'exprimait pas en tant que ministre: "je ne veux pas endommager la justice en ce qui concerne l'affaire Polanski" (...) Le ministre des Affaires étrangères, a-t-il dit, "parle avec le ministre des Affaires étrangères suisse, s'est tenu à sa place, ne porte pas de jugements".

Bernard Kouchner a espéré à titre purement individuel que la justice se prononce afin que le cinéaste franco-polonais "soit enfin soulagé de ce fardeau" et "pour qu'une fois pour toutes, Polanski soit tiré de cet effrayant engrenage où il risque de perdre sa santé morale voire plus". "Cela me ferait de la peine pour tous les artistes du monde, pour sa formidable vitalité, pour son talent, pour le souvenir de ce qu'il a été comme créateur de films", a-t-il ajouté. "Il y a un contenu humain international dans l'arrêt des souffrances morales de cet homme qui devrait être un des patrimoines de l'humanité", a-t-il dit.
Utilisateur anonyme
16 mai 2010, 15:36   Re : Maintenant, M. Kouchner...
Quelle vilaine parlure et quel fatras que tout cela !
16 mai 2010, 16:47   Le fil le plus long
"Au Journal officiel de ce jour le plus con, parut, à la page 1684, le communiqué suivant : "Le ministre de la Justice rappelle instamment aux membres de la magistrature, tant assise que debout, qu'en équilibre sur les mains, que :

1° C'est au ministère public qu'il appartient de prouver qu'un accusé a toujours tort de ne pas avoir raison.

2° C'est à la défense qu'il appartient de démontrer que son client a raison de ne pas avoir tort.

3° En aucun cas, le terme de prévenu ne peut être appliqué à un quelconque individu, si celui-ci n'a pas été préalablement averti qu'il allait l'être."

Pierre Dac Le jour le plus c.. (1967)
Je propose de ne laisser ce fil ouvert que les lundi.
Utilisateur anonyme
16 mai 2010, 19:00   Re : Poursuites absurdes
Citation
A été drogué sous-entend que Polanski lui a administré une drogue a son insu, ce qui n'est pas le cas. Il semble qu'il lui ait fourni un comprimé de Quaalude. A sa demande ou à l'instigation de RP , cela n'est pas clair. En tout cas pas à son insu.

Soit la drogue a été administrée sur demande de la fille, soit elle a été administrée à son insu. Je ne vois pas ce qui vous permet d'infirmer la seconde proposition, puisque, selon vos propres termes, « ce n'est pas clair ».
Utilisateur anonyme
16 mai 2010, 19:49   Re : Faut-il défendre Polanski ?
"Soit la drogue a été administrée sur demande de la fille, soit elle a été administrée à son insu."

"A l'instigation de RP" ne veut pas dire "à son insu". D'après RP ("Roman"), la fille lui aurait dit dans la voiture qu'elle chipait de temps en temps un Quaalud à sa soeur. Elle a reconnu dans sa déposition avoir déjà pris du Quaalud. Il ne s'agit donc pas d'une substance qu'elle aurait accepté de prendre en en ignorant les effets — qui sont récréatifs et non incapacitants. "A son insu" signifierait que RP lui aurait fait consommer une drogue sans qu'elle le sache ou qu'il lui aurait présenté le comprimé comme autre chose que du Quaalud.
Il est donc exact de dire que que la fille a pris du Quaalud, peut-être à l'instigation de RP.
plus que tendancieux de dire qu'elle a été droguée (victime passive, paralysée) et ensuite, pour faire bonne mesure dans l'horreur sexuelle, qu'elle a été sodomisée.
Utilisateur anonyme
16 mai 2010, 19:58   Re : Faut-il défendre Polanski ?
"Vous n'êtes aucunement sensible à la persécution mise en place par ce juge américain, et à la médiatisation orchestrée de ce côté-là."

Ce n'est pas le problème. Le problème, c'est le décalage temporel. Chacun est conscient que face a des accusations pareilles, au jour d'aujourd'hui, dans l'état contemporain de la démesure actuelle, n'importe qui aux Etats-Unis serait condamné à la prison à vie, compte tenu de la multiplicité des chefs d'accusation et de l'âge du coupable.
On ne peut pas avoir fait pendant 20 ans des campagnes incessantes sur les dangers de la "pédophilie" et, une fois le pékin bien imprégné, lui demander de considérer que RP a été victime d'un complot judiciaire. Alors même qu'aujourd'hui, un accusé de ce type ne serait même pas cautionnable et n'aurait donc pas le loisir de partir ailleurs. C'est une défense absurde.
Le "problème" se pose bien maintenant, il me semble, pour le cinéaste...

P.-S. Il semble que la France, elle, peut bien refuser l'extradition d'un Iranien vers les States...
16 mai 2010, 20:14   Extradition
Pour extrader une personne, il faut que le délit ou le crime soit punissable dans le pays où la personne recherchée est arrêtée.

Si M. Polanski avait, par exemple, été poursuivi pour des délits de dissimulation fiscale, il n'aurait pas été possible de l'extrader de Suisse.

L'ingénieur iranien a été relâché tout simplement parce que les faits reprochés n'auraient pas été un délit s'ils avaient été commis en France (largement parce que la France n'a pas, vis à vis de l'Iran, les mêmes règles d'embargo que les États-unis).
C'est un simple problème de droit. Il permet d'observer l'attitude des autorités de trois Etats démocratiques et souverains (la France, la Suisse et les Etats-Unis).

Oui, comme les EU l'ont montré lors de l'affaire O.J. Simpson...
Utilisateur anonyme
17 mai 2010, 14:13   Re : Faut-il défendre Polanski ?
Citation
Beckford
"Soit la drogue a été administrée sur demande de la fille, soit elle a été administrée à son insu."

"A l'instigation de RP" ne veut pas dire "à son insu". D'après RP ("Roman"), la fille lui aurait dit dans la voiture qu'elle chipait de temps en temps un Quaalud à sa soeur. Elle a reconnu dans sa déposition avoir déjà pris du Quaalud. Il ne s'agit donc pas d'une substance qu'elle aurait accepté de prendre en en ignorant les effets — qui sont récréatifs et non incapacitants.

Vous mêlez dans votre phrase une déclaration que fait l'accusé pour sa défense, qui peut donc être mensongère, et une citation de déposition qui doit être a priori exacte. Ces deux propositions ne sont donc pas sur le même plan de la vérité. On ne peut donc pas les lier comme vous le faites par une relation logique. Or vous nous dites que, puisqu'elle a déjà pris de la drogue dans le passé, il s'ensuit obligatoirement que R. Polanski ne peut pas lui avoir administré de la drogue à son insu. Mais il est tout à fait possible que R. Polanski l'ait droguée à son insu avec une drogue qu'elle connaît par ailleurs !

Il n'y a pas de rapport logique entre la connaissance d'une substance et le fait qu'on vous l'administre. De plus, si la connaissance des effets de la drogue permettait d'éviter de tomber sous son emprise, cela se saurait.
Utilisateur anonyme
17 mai 2010, 14:50   Re : Faut-il défendre Polanski ?
"Mais il est tout à fait possible que R. Polanski l'ait droguée à son insu avec une drogue qu'elle connaît par ailleurs !"

RP a été inculpé pour avoir FOURNI une substance délivrable uniquement sur ordonnance à une mineure et non pour la lui avoir administrée à son insu. Ce chef d'inculpation a été abandonné après que RP a accepté de reconnaître qu'il s'était rendu coupable de "relations sexuelles illicites" — ce qui est indéniable.
Utilisateur anonyme
17 mai 2010, 14:56   Re : Faut-il défendre Polanski ?
Quel rapport y-a-t-il entre l'abandon d'un chef d'inculpation donné (droguer une fille) et le plaider coupable pour un autre chef d'accusation (violer une fille) ?
Citation

Quel rapport y-a-t-il entre l'abandon d'un chef d'inculpation donné (droguer une fille) et le plaider coupable pour un autre chef d'accusation (violer une fille) ?

Le donnant-donnant, sûrement : la négociation avec le "ministère public"...
17 mai 2010, 18:16   Négociation
Cela permet aux deux parties d'éviter bien des aléas : passer devant un jury expose la personne mise en cause, à un grand risque, la condamnation à une très forte peine ; de même, le "ministère public" s'expose à une déclaration de non-culpabilité (qui n'est pas un acquittement).

Dès lors, quand une partie des faits est avérée et reconnue, les deux parties discutent pour savoir quels faits seront retenus et seront la base de la peine.
381 messages à cette heure...
Allons, Mesdames, Messieurs, encore un effort, et le mur des 400 va tomber !
Utilisateur anonyme
18 mai 2010, 00:36   Re : Faut-il défendre Polanski ?
Ça devient digne d'Agatha Christie : le témoin qui accuse, disculpe en fait.
Je me demande si cette Lewis n'est pas payée par la défense de RP...
Utilisateur anonyme
18 mai 2010, 22:22   Re : Faut-il défendre Polanski ?
Citation
Le donnant-donnant, sûrement : la négociation avec le "ministère public"...

Ce n'est pas très moral tout ça. Savez-vous si cette pratique a cours en France ?
Bien sûr, cela a cours en France, pour les affaires de faible ampleur.
Antécédent de fil copieux...
Certes, mais je gage que M. Strauss-Kahn va l'enfoncer haut la main.
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