Je me permets de fournir quelques éléments ayant co-fondé le Bloc en 2001.
Le Bloc Identitaire est bien issu d'Unité radicale.
Le Bloc a existé quand le noyau fondateur a évincé Bouchet qui fut et demeure un anti-sioniste (euphémisme) notoire recyclé ensuite au FN.
Fabrice Robert et d'autres qui dirigent le Bloc actuellement souhaitaient rompre avec une pratique groupusculaire surannée en utilisant Internet ; ce, en vue d' une nouvelle stratégie axée sur le lobbying à l'image des progressistes.
Ces nouvelles techniques de propagande et d'agitation sont allées de pair avec un réel aggiornamento de la doctrine.
Européisme affiché et nettes avancées dans l'abandon de l'anti-sémitisme traditionnel, abandon aussi du folklore skin (je ne porte pas de jugement ici sur l'éthique skin).
Mais ces avancées ne sont pas linéaires: on note aujourd'hui dans la presse et les communiqués du BI par exemple que les atteintes à des Juifs comme à des maghrébins n'entraînent pas les mêmes réactions que pour les agressions anti-blancs (ce qui n'est pas faux dans l'absolu mais inopportun).
Les rencontres avec "Carlyle" pseudo d'un ex-dirigeant de la Ligue de Défense Juive ou les liens sincères et actifs avec certains jeunes patriotes juifs français (je pense au fils de l'historien G.Bensoussan) ont constitué des avancées de la part du BI sur la question de l'anti-sémitisme. Avancées qui demeurent fragiles notamment à cause des positions violemment anti-occidentalistes du noyau historique du Bloc I. Manif anti-Otan, dénonciation des guerres en Irak , Afghanistan, Libye,campagne pour le retrait de nos troupes des aventures de l'Empire", mise sur le même pied de l'acculturation islamique et américaine subie par l'Europe. Cet héritage doctrinal provient des thèses de la Nouvelle Droite.
Outre ces errances doctrinales, le mode de fonctionnement opaque du Bloc est source d'un monolithisme qui grève sa capacité d'évolution . Celle-ci dépend de la (trop) lente évolution du groupe dirigeant ou d'intérêts conjoncturels.
Tout cela reste fragile, mais une certaine plasticité doctrinale et pratique a été cependant démontrée dans les faits.
Le BI a commencé à être connu lorsque Dantec a pris langue avec lui. C'était l'époque de la fondation du BI et j'ai eu l'honneur de mener le dialogue avec l'auteur du Théâtre des opérations. Mais par manque de souplesse et le faible intérêt du Bloc pour les questions théoriques et plus largement le champ intellectuel, cette démarche ne s'est pas poursuivie ni étendue. Depuis, la résonance des thèses de Zemmour, Finkielkraut, R.Camus, P.Manent, Millet etc., a montré que la piste était bonne.Il y a place pour l'émergence d'une critique fine de la modernité de large audience.
Pragmatisme du Bloc prouvé aussi par les Assises contre l'Islamisation et les alliances réalisées avec Riposte laïque et le PI.
Ceci dit, Mr Eytan a raison de relever que ce ne pourraient être que des regroupements opportunistes momentanés sans principes, sur des thèmes correspondant aux intérêts du moment du cénacle dirigeant (en attendant l'appareil).
Ce dont je suis sûr -cela reste bien sûr une opinion, nous sommes dans le champ du politique- c'est des convictions anti-islam et anti-immigration qui ne devraient pas faire l'objet de fluctuations du Bloc. Ce qui est moins sûr du FN. L'anti-occidentalisme et l'anti-sémitisme non démentis n'amènent d'ailleurs pas forcément à des thèses soraliennes (opportunisme pro-maghrébin), la ligne éditoriale de Rivarol en témoigne.
Il demeure donc la question des alliances et des compromis toujours nécessaires avec le Bloc ou RL; là on tombe dans la pratique politique voire politicienne.
Le PI ne se positionne pas en tant qu'organisation classique, ses thèmes et son énergie militante relèvent du domaine -central- des idées. Le BI ou RL sont plus traditionnels. Le PI a donc l'avantage de l'ouverture focale, le recul disons intellectuel qui lui permet d'affiner ses analyses. Le BI et RL sont dans l'activisme (non péjoratif) et donc dans les compromis (internes et externes). Il nous faut donc (je m'inclus dans le projet du PI car j'en partage la démarche) trouver une forme organisationnelle adaptée à une exigence éthique et intellectuelle comme à une pratique forcément salissante et réductrice. Vaste débat...