Dans le dernier numéro (
123, mai 2011, page 7) du
Matricule des Anges («
le mensuel de la littérature contemporaine ») Gilles Magniont “critique”
J’y crois pas ! ; son article s’intitule
Cicciolino :
Quoi de plus pittoresque qu’une élection ? L’Italie a eu ses candidates charnues, la France s’enthousiasmera peut-être pour son châtelain-résistant. Outsider de la prochaine Présidentielle, voilà Renaud Camus et son désormais fameux parti
de l’In-nocence - étirez pour que saille le Latin : le parti qui aspire «
à la réduction des nuisances ». C’est «
à la demande du parti et de son président » que le jeune Orimont Bolacre répond à la brochure de Stéphane Hessel
Indignez vous !. Non que l’indignation lui soit étrangère ; mais celle d’Hessel est quand même curieusement placée : «
quand la France comptera 90 millions d’habitants, on verra si les belles âmes seront toujours là pour s'indigner ». «
J’y crois pas ! », s'exclame à plusieurs reprises Orimont, du haut de sa fraîche impétuosité : Hessel n’a pas un mot pour l’«
accroissement considérable de la population, qui plus est disparate », pas un mot pour cette «
présence récente qui n’est pas ouvertement militaire, mais pas non plus impeccablement pacifique » (jeune Orimont assure grave question adverbes). Mais qui sont-ils ?
Le jour même, il les a vus dans le bus, portables allumés «
d’ou sortaient les litanies haineuses de leur “musique” »… Qui sont-ils donc ? La page 26 donne enfin quelques indices, mais ténus : ils édifient des mosquées «
à travers tout le pays », refusent «
le contact des médecins », font «
se retourner dans leur tombe » la marquise de Sévigné «
et même Madame de La Fayette ».
Espérons que le débat présidentiel permette d’enfin les nommer, quoique le politiquement correct risque encore d'étouffer les rares voix courageuses qui se font entendre. Dans l’attente et l’espérance, les derniers paragraphes sont à poser les bases du parti : «
Il y a de la place pour tout le monde dans ce cadre, dans cette ambiance bien dessinée, et tout spécialement de la place pour les nouveaux venus, à condition qu'ils comprennent notre point de vue, l’adoptent sans restrictions parce que c’est un point de vue absolument légitime et très simple à comprendre ». Conclusion sidérante de justesse et d’élégance ; ainsi frémissent phrase et civilisation françaises, sous les doigts agiles du padawan.